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Mouvement culturel afro-américain fondé par Amiri Baraka dans les années 1960 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Black Arts Movement ou BAM est un mouvement culturel afro-américain fondé par Amiri Baraka dans les années 1960 qui a eu une influence majeure sur l’esthétique des artistes afro-américains dans les années 1960, pour peu à peu décliner à la fin des années 1970.
Black Arts Movement | |
Amiri Baraka. | |
Situation | |
---|---|
Création | Années 1960 |
Domaine | Culture afro-américaine |
Organisation | |
Membres | Amiri Baraka, Houston A. Baker. Jr., Addison Gayle. Jr., Nikki Giovanni, Gwendolyn Brooks, Steve Cannon, Carolyn M. Rodgers, |
Organisations affiliées | Black Power |
Dépend de | Renaissance de Harlem |
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Le mouvement culturel Black Arts Movement[1] est à resituer dans le contexte des luttes pour l'égalité des droits civiques menées par la National Association for the Advancement of Colored People, les tensions raciales des États-Unis, le Black Power et le Black is beautiful, visant à promouvoir une esthétique propre aux afro-américains[2],[3] / la Black Aestetic[4]. Houston A. Baker Jr, Carolyn Rodgers, ou encore Addison Gayle Jr[5] figurent parmi les théoriciens de cette nouvelle esthétique[6].
Le Black Arts Movement est considéré comme une prolongation du mouvement Renaissance de Harlem[7],[8] qui après avoir connu une influence majeure sur la littérature afro-américaine dans l'entre deux guerres, s'était peu à peu éteint après la fin de la seconde guerre mondiale. Le Black Arts Movement se distingue de la Renaissance de Harlem en refusant tout intégrationnisme, il ne suffit plus de montrer que les Afro-Américains peuvent écrire aussi bien que les Blancs, mais bien qu'il existe des canons propres à une esthétique afro-américaine capables de porter et valoriser une identité afro-américaine en dehors du regard occidental blanc, avec comme mot d'ordre « n'oublie pas tes racines africaines »[9]. Cette revendication identitaire et communautaire fut renforcé par les assassinats de Malcolm X (1965) et de Martin Luther King (1968), assassinats qui assombrissent les perspectives de l'égalité des droits civiques.
La « Black Aestetic » se manifeste par son utilisation de l’argot de la rue, le rythme de l'oralité du blues et du gospel, d'une confrontation aux canons esthétiques occidentaux, de la destruction des stéréotypes racistes et de la contestation permettant de reconceptualiser la négritude[10].
Parmi les poètes, romanciers, dramaturges se réclamant du Black Arts Movement, nous pouvons citer :Sonia Sanchez, Carolyn M. Rodgers, Toni Morrison, Ishmael Reed, Ntozake Shange, Alice Walker, Alex Haley, Anne Moody, George Jackson, Margaret Walker, James Alan McPherson, Ernest J. Gaines, Nikki Giovanni, Adrienne Kennedy, Henry Dumas, Jayne Cortez, Etheridge Knight, Haki R. Madhubuti, Alice Childress, Mari Evans, June Jordan, etc.
Des musiciens de jazz comme John Coltrane, Thelonious Monk, Charles Mingus, Eric Dolphy[11], Pharoah Sanders, Archie Shepp[12] et d'autres, issus du hard bop, se rattachent au Black Arts Movement[13], adoption de gammes pentatoniques, longues mélopées incantatoires, utilisation du piano comme instrument de percussion, polyrythmie[14].
Des sculpteurs, peintres, photographes viendront se joindre à l'expressionnisme du Black Arts Movement comme Betye Saar, Jeff Donaldson (en), Jae Jarrell (en), Alvin Hollingsworth, Vincent Smith, David Hammons, Nelson Stevens[15], David C. Driskell, Gerald Williams (en), Wadsworth Jarrell[16], Valerie Maynard[17].
Le Black Arts Movement a été critiqué pour son attitude misogyne, antisémite, homophobe et raciste, énoncé par certains écrivains qui produisirent souvent des œuvres d'art axées sur l'exacerbation de la masculinité noire. Cependant, les productions des femmes[18] étaient souvent alimentées par des idéaux de féminisme et, dans certains cas, d’orgueil homosexuel. Ces femmes[19] ont souvent exposé par leurs écrits leurs expériences du sexisme, de la misogynie des hommes afro-américains, de la maternité et de l'homosexualité[20],[21],[22],[23].
Avec le Voting Rights Act de 1965 et les décrets d'application de l'égalité des droits civiques qui se font sentir dans le début des années 1970, le Black Arts Movement commence son déclin tout comme le Black Power, pour des raisons totalement différentes, avait commencé le sien. Une autre raison du déclin est le radicalisme politique de certains leaders qui sont passés du nationalisme au marxisme en 1974. De nombreux artistes du Black Arts Movement ont exprimé leur désapprobation de cette posture. Refus du radicalisme d'autant justifiée car la culture dominante des États-Unis reconnaissait la contribution des artistes du Black Arts Movement[24]. Les artistes afro-américains (acteurs, chanteurs, musiciens, écrivains, peintres, sculpteurs, etc.) sortent des ghettos noirs pour être des acteurs à part entière de la culture et du divertissement américains au même titre que les White Anglo-Saxon Protestants (WASP)[1],[21].
Si l'élite des artistes afro-américains s'est éloignée du Black Arts Movement, ce dernier perdure dans la culture populaire urbaine sous deux formes : dans l'engagement politique et par l'utilisation de l'oralité et de l'expression gestuelle par le rap, le slam, le hip-hop[25],[26],[27],[28],[29],[30],[31],[32].
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