Ils forment les Groupes mobiles d’Alsace[1],[2],[3]. puis le Réseau Martial[4], qui seront en butte aux coups de filet des Allemands et des auxiliaires de Vichy et subiront des pertes importantes.
Ces maquisards Alsaciens de la zone Sud conduits par Paul Dungler, membre de l’Action française[5]. montent le projet de créer une «Brigade indépendante d’Alsace-Lorraine» dont l’action ne s’arrêtera qu’avec la libération totale du territoire français[6].
La Brigade indépendante d’Alsace-Lorraine est directement issue du Réseau Martial.
Un moment pressenti pour prendre le commandement de la nouvelle unité, le lieutenant-colonel Pierre-Elie Jacquot qui s’efface avec élégance après l’arrivée providentielle du charismatique Malraux. Mais au départ, la suspicion envers le Malraux des Brigades Internationales d’Espagne suscitait de multiples réticence qui finalement furent aplanies, la raison l’emportant.
Comme Jacquot est officier d’active, il sera le commandant «militaire» de la Brigade.
Le , à l’hôtel de la Cloche à Dijon, est signé l’acte officiel de création.
Les 1 500 combattants volontaires, indisciplinés et équipés de vieilles Citroën Traction Avant, de gazogènes et de GMC brinquebalants, vont faire souffler un vent d’Espagne sur cette brigade qui s’intègre dans la 1reArmée du général de Lattre de Tassigny qui la surnommera «la Brigade des trois cents pouilleux». D’autres l’appelleront aussi «La Brigade très chrétienne du colonel Berger» en raison du grand nombre de prêtres, pasteurs et autres théologiens qui la composaient.
Les plus jeunes combattants ont à peine 16 ans. Ils portent encore des culottes courtes et des espadrilles.
Pendant cinq mois, de septembre 1944 à février 1945, la «Brigade Alsace-Lorraine» participe aux violents combats d’Alsace et s’illustre lors de la prise de Dannemarie. Elle entre le à Strasbourg. Elle est chargée de la défense de la ville pendant la contre-offensive de Von Rundstedt, et de la charge sur la poche de Colmar ainsi qu’au Mont Sainte-Odile[10].
Le 15 mars 1945, la Brigade Alsace-Lorraine est dissoute et les volontaires sont incorporés à la 14edivision d’Infanterie du général Salan pour la fin de la campagne d’Allemagne[12].
Pendant cinq mois, de septembre 1944 à , la Brigade Alsace-Lorraine participe aux violents combats d’Alsace et s’illustre lors de la prise de Dannemarie. Elle entre le à Strasbourg.
Le 16 décembre 1944, le maréchal Von Rundstedt lance la contre-offensive allemande des Ardennes. Dix jours plus tard, le général Eisenhower décide d’abandonner Strasbourg pour raccourcir le front de défense des alliés. S’opposant au Commandant Suprême des Forces Alliées, le général De Gaulle et le général De Lattre de Tassigny prévenus par un résistant du réseau Martial Roger Frinot de leur intention, décident de conserver Strasbourg avec un dispositif militaire purement français.
Du 26 décembre 1944 au 11 février 1945, la brigade défend Strasbourg, en particulier lors de l’attaque allemande du au sud de Strasbourg, au pont de Kraft et à Gerstheim[13]. Pour sa participation à la défense de Strasbourg, le lieutenant-colonel Jacquot est cité à l'ordre de l’Armée[14].
Fernand Frantz, pasteur luthérien et aumônier militaire.
Roger Frinot, recordman de France de Javelot 1938, croix de la résistance Réseau Martial.
Louis Haeringer, dit Dominique, professeur de lettres, écrivain, directeur régional de la jeunesse et des sport, Chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire, FFI[15]
Jean-Pierre Heisserer, dit Luck, Maquis du Haut jura, Médaille militaire, Croix de Guerre 39-45, Croix de guerre T.O.E
Paul Dungler, industriel du textile établi à Thann, entreprit de constituer un réseau à partir de ses relations d’Action française. Le , il fonde la «7ecolonne d’Alsace», ou réseau Martial. Animé d’une foi profonde, très patriote, attaché à sa terre alsacienne, c’est un homme résolu qui possède le sens de l’organisation et son franc-parler. Il est persuadé dès l’été 1940 de la défaite future de l’Allemagne et entend préparer dans l’ombre des combattants qui résisteront à l’emprise de l’occupant. Le réseau Martial fonctionnera selon un cloisonnement rigoureux, avec des gens absolument sûrs. Il ne se livrera pas à des actions violentes. Il organisera en profondeur la résistance, assurant la protection des prisonniers évadés et des jeunes Alsaciens qui fuient la conscription dans l’armée allemande. Pierre Pujo, Des hommes d’Action française dans la Résistance alsacienne. L’Action française, 19 juin 2003.
«Rappelons que le nom de guerre qu’il se choisit: colonel Berger était un hommage à l’Alsace. Il expliquera que ce nom le séduisit parce qu’il pouvait se prononcer en français et en allemand. Grossmann Robert, Le choix de Malraux.
De l’aveu même de Malraux, il s’est retrouvé à la tête de la Brigade de manière fortuite, cherchant surtout à écrire un livre sur la Libération de l’Alsace par ceux qui l’on faite. Kibler Marcel, alias Commandant Marceau, raconte la Résistance alsacienne. Ed. Jérôme Do Bentziger, 2008.
Une plaque apposée au pont de Kraft près du canal indique: «Ici fut arrêtée le par la 1reD.F.L. et la Brigade Alsace-Lorraine l’offensive ennemie sur Strasbourg».
Citation à l’ordre de l’Armée, No1241 du (JO du , p.1047). Officier Supérieur d’une bravoure reconnue, chargé le d’assurer la défense du secteur Sud de Strasbourg avec des moyens extrêmement réduits et sur un front très étendu, a réalisé un dispositif qui a permis d’interdire à l’ennemi, l’accès de la rive gauche du Rhin. A conduit personnellement du 7 au 10 janvier 1945, plusieurs opérations délicates pour débloquer les commandos encerclés à Gerstheim. À partir du 11 janvier, a dirigé les combats défensifs qui ont permis d’arrêter les attaques ennemies venant du sud à travers les bois de Sommerley, en direction du quartier de Plobsheim, a maintenu intactes les positions qui lui avaient été confiées, jusqu’à la retraite de l’ennemi, le
Grégory Guibert, L’action d'André Malraux à la tête de la Brigade Alsace-Lorraine: un commandement charismatique et spirituel (mémoire de master d’histoire du XXesiècle de Sciences Po), Paris, , 209p.
Marie-Noèl Deiner-Hatt, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA), «La Brigade Indépendante d'Alsace Lorraine: une unité militaire originale», dans Bertrand Merle (préf. Victor Convert, intro. Marie-Claire Vitoux), 50 mots pour comprendre la Résistance alsacienne, Strasbourg, Éditions du Signe, , 196p. (ISBN978-2-7468-4334-9), p.132-138.
Articles connexes
Pierre-Elie Jacquot. Récit de la campagne d’Alsace de la Brigade indépendante Alsace-Lorraine.