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chronique générale de l'Espagne, rédigée au 14e siècle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Chronique d'Aragon de 1305 , également connue sous le nom de Chronique des États Péninsulaires ou Chronique écrite en navarro-aragonais, est une histoire médiévale de l'Espagne, qui a été rédigée en aragonais et qui a été également dédicacée à la fois au royaume d'Aragon et au royaume mythique de Sobrarbe, avec une version achevée en 1305 et un supplément en 1328. Selon Ubieto Arteta, elle fut écrite par un moine du monastère de Montearagon. Il manque à cette chronique un début (concernant les conquêtes musulmanes) et une fin (décrivant les rois d'Aragon avant le XIIe siècle). Les manuscrits de la chronique contiennent des descriptions détaillées sur des épisodes historiques les plus importants de l'histoire d'Aragon, tels que la bataille d'Alcoraz, les exploits chevaleresques de Rodrige Díaz de Vivars et sur la reconquête de l'Andalousie par le roi Alphonse Ier.
Chronique des États Péninsulaires | |
En 1085, le roi Sancho Ramírez d'Aragon établit le château de Montearagon comme site religieux selon les écrits hagiographiques que retransmet la Chronique des États Péninsulaires lors de sa première rédaction en 1305. | |
Auteur | Moine anonyme du château de Montearagón |
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Pays | Royaume d'Aragon |
Genre | Chronique médiévale |
Version originale | |
Langue | catalan, aragonais |
Titre | Crónica de los Estados Peninsulares |
Lieu de parution | Aragon |
Date de parution | 1305-1328 |
Version française | |
Traducteur | Antonio Ubieto |
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En premier lieu[4], le contexte de création de la «Chronique aragonaise» de 1305 s'inscrit dans une période liée à des pressions religieuses[N 2][4], des conflits militaires à cette période cruciale pour la Reconquista[1], et des proximités entre le monastère de Montearagón[5], et de celui de San Juan de la Peña[6]. De plus, la « Chronique aragonaise » de 1305 a été écrite pendant le règne de Jacques II dit « le Juste »[7]; où parallèlement ce dernier a agrandit les territoires du royaume d'Aragon avec ses conquêtes militaires des îles Baléares, de Minorque[N 3],[8], de la Majorque et également avec la Sardaigne[9]. Secondement, le roi d'Aragon a continué la politique expansionniste de son père Pierre III «dit le Grand»[10], alors connu pour avoir annexé le royaume de Sicile et surtout après avoir usurpé le titre de roi de Sicile en 1285 à la dynastie princière des ducs d'Anjou et qui étaient aussi comtes de Provence dès la fin du XIIIe siècle[11].
« Les Archives de la Couronne d'Aragon, qui font de Barcelone une ville privilégiée pour les recherches d'histoire médiévale, sont un ensemble très complexe ; l'inoubliable Jesus-Ernesto Martínez Ferrando a heureusement publié en 1958, avec l'aide de ses collaborateurs, un petit guide utile : Guia abreviada del Archivo de la Corona de Aragón. On se félicite qu'il ait aussi fait commencer en cette même année 1958 un Indice cronológico de la Colección de Documentos Inéditos del Archivo de la Corona de Aragón, la fameuse collection dont la publication a débuté à Madrid en 1847. De nombreux dépôts moins utilisés et moins connus en France offrent de grandes richesses, non seulement les autres archives barcelonaises, en particulier celles de la cité (Archivo Histórico de la Ciudad), celles des notaires (Archivo de Protocolos), celles de la cathédrale, celles de la Biblioteca Central, mais aussi les dépôts valenciens et majorquins, et les archives qui se trouvent dans beaucoup d'autres villes, notamment à Saragosse. Sous l'impulsion tenace du directeur actuel des Archives municipales de Barcelone, Pedro Voltes Bou, des publications utiles pour l'utilisation de ce dépôt ont été faites ; ce fut d'abord pour l'histoire moderne, mais voici qu'un volume récent des Aportaciones a la historia económica y social de la ciudad intéresse fort les médiévistes ; trois catalogues ou guides constituent ce volume : un répertoire des documents concernant les consuls d'outre-mer et le consulat de mer ; une très longue notice sur les archives du consulat de mer ; enfin, utile surtout pour les historiens des temps modernes, une liste des marchands installés à Barcelone de 1479 à 1696. Pour ce qui est des archives de Valence, quatre publications surtout méritent d'être signalées : Los archivos de Valencia, par F. Mateu y Llopis ; un inventaire, dû à M. Dualde Serrano, des Testamentos de soberanos medievales conservados en el Archivo Real de Valencia, l'Inventario de la documentación notarial del archivo municipal de Valencia, dressé aussi par M. Dualde Serrano, et YInuentario de los pergaminos del archivo de la catedral de Valencia, dû à E. Olmos Canalda. Parmi les autres inventaires ou catalogues dressés au cours de ces dernières années, citons d'une part la liste des dépôts aragonais et navarrais où sont conservés des documents rédigés en arabe ou en hébreu, d'autre part une analyse des fonds de Tordre de Saint- Jean-de- Jérusalem, conservés à l'Archivo Histórico Nacional de Madrid ; ces fonds sont une source utile pour l'étude du Moyen Age aragonais, en raison du rôle joué par cet ordre dans la Reconquista. Enfin, il ne faut pas oublier que de nombreux documents concernant l'histoire de la Couronne d'Aragon se trouvent dans la Colección Solazar, conservée à la Real Academia de la Historia à Madrid ; un Indice de cette collection a été publié en plusieurs volumes, et c'est dans le premier tome de cet Indice que se trouve la liste des lettres et documents concernant les pays de la Couronne aragonaise : échelonnés de 1213 à 1516[12]. »
En effet, dès 1089, la communauté des augustins qui se trouvait au Monastère de San Juan de la Peña a été transférée vers le nouveau château de Montearagón construit par le roi Sanche Ramirez quatre-ans auparavant [13], et ceci confirmant le nouveau rôle-clé du Château-Monastère de Montearagón[14], afin de mieux protéger la communauté religieuse des Augustins face aux troubles militaires notamment[15].
La littérature hagiographique et fictionnelle du Moyen Âge hispanique regorge de «sancto, miraglo», vision et fait merveilleux, créant ainsi un imaginaire qui s'étend également au discours historiographique. Même si aucune recherche n'a été menée sur la présence et le rôle des miracles dans la production historiographique de la Couronne d'Aragon, une première analyse globale du phénomène est possible grâce aux «Repertori de llegendes historiogràfiques» d'Anna Cortadellas i Vallès[16].
L'écriture de la «Chronique aragonaise» a vu le jour à la suite de la composition d'un document littéraire intitulé «De rebus Hispaniae»[18], ou «historia gótica» dont l'auteur n'est autre que l'évêque de Tolède Rodrigo Jiménez de Rada[15]. En effet le roi Ferdinand III dit le saint roi de Castille a appuyé l'évêque de Tolède pour l'écriture de cette chronique dont la première réalisation a permis d'utiliser le latin comme langue vernaculaire[19].
« Dans les chroniques royales castillanes de la fin du Moyen Âge, la manière dont les souverains sont montrés en train de priver leurs sujets de leur pouvoir, et ce que cela signifie pour eux, a évolué de manière significative entre le milieu du XIVe et le milieu du XVe siècle. Les récits de destitution du pouvoir royal sont le plus souvent encadrés par des descriptions de procédures judiciaires. Pourtant, la nature de cette justice et la manière dont les souverains ont agi pour séparer la personne et le pouvoir ont beaucoup changé au cours de cette période. Ces changements sont la conséquence de deux périodes clés d'innovation dans les institutions judiciaires et les expressions de l'autorité royale, l'une dans les dernières décennies du quatorzième siècle, l'autre après 1420. Les représentations de souverains dépouillant des biens spécifiques pour punir des crimes ont cédé la place à des souverains déployant leur autorité, justifiée par leurs intérêts, pour limiter la capacité de leurs rivaux à exercer le pouvoir[20] ».
En 1253, également, la version en aragonais a été publiée en tant que «Estoria de los Godos»[21], et ce permettant pour les deux versions de l'histoire des Goths de retracer les origines légendaires du royaume d'Aragon, [N 4],[22] et de Castille[N 5],[23], dans un contexte où les royaumes chrétiens cherchaient à légitimer leurs puissances afin de reprendre la mainmise sur les territoires ibériques conquis par les musulmans depuis 711[17], ou le royaume wisigoth a cessé d'exister conduisant à la primauté de l'émirat de Cordoue entre le VIIIe siècle et le Xe siècle[24]. La Chronique de San Juan de la Peña a fait suite à la seconde réédition de la «Chronique aragonaise» republiée en 1328[25]. En effet, le roi d'Aragon Pierre IV a participé dans le cadre de la réécriture d'une histoire légendaire des rois d'Aragon à sa traduction en latin[26], et ce permettant d'enraciner son pouvoir légitime dans une hérédité dynastique propre aux rois d'Aragon[27].
La toute première des caractéristiques littéraires relevée dans la «Chronique aragonaise» concerne le terme catalan poagra, dont la racine est originaire du grec podágra[28]. Ce terme a été documenté en première forme, notamment à cause d'une maladie marquée par une élévation de l'acide urique concentrée dans le sang et qui touche également les pieds[28]. Une mention très spécifique expliquée et mise par écrit dans la chronique aragonaise montre la cause de la mort du roi de León, Ordoño IV ou Bermudo II, surnommé "el Gotoso" à cause d'effets indésirables causés par le poagra[28].
En second point, la «Chronique aragonaise» relate avant tout le contexte de la Reconquista[5], et le rôle qu'ont joué les successions de rois d'Aragon à partir du XIIe siècle[30], contre les musulmans établis dans la péninsule ibérique avec des souverains tels qu'Alphonse 1er d'Aragon[4], Pierre II d'Aragon[31], Pierre III d'Aragon «dit le Grand»[32]; mais aussi au travers de l'enfance du futur roi d'Aragon Pierre IV «dit le Cérémonieux»[31], et qui n'est encore que l'héritier présomptif de la couronne aragonaise au moment de la seconde réédition de la chronique vernaculaire en 1328[31]. On peut citer notamment la bataille de Las Navas de Tolosa qui a eu lieu en 1212[4], auquel la coalition castillo-aragonaise menée par Pierre Ier d'Aragon[4], et Alphonse VIII de Castille a vaincu l'armée musulmane[33], ce qui a permis à la chronique de montrer comment les rois d'Aragon avaient leurs propres rôles à jouer[32], pour libérer les territoires hispaniques de la domination musulmane au début du XIIIe siècle[34]. La bataille d'Alcoraz remportée par les aragonais au Xe siècle[18], le rôle qu'a joué Rodrigo Díaz de Vivar surnommé «El Cid Campeador»[35], permettant de lutter efficacement contre les Maures établis dans la péninsule ibérique[18], de par sa reconquête de la ville de Tolède au XIe siècle notamment[4], témoignent d'éléments centraux de la «Chronique aragonaise»[6], enracinant la légitimée du document littéraire et iconographique propagée grâce à sa publication[6], et considérée comme une histoire des origines dynastiques propices à l'épanouissement du royaume d'aragon[18], et reliée parallèlement à sa lutte territoriale contre les musulmans pendant le contexte de la Reconquista[3], mais aussi dans le but de renforcer le pouvoir des rois d'Aragon[36].
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