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film sorti en 1976 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Cría cuervos est un film dramatique psychologique espagnol réalisé par Carlos Saura, sorti en 1976.
Réalisation | Carlos Saura |
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Scénario | Carlos Saura |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Elías Querejeta Producciones Cinematográficas |
Pays de production | Espagne |
Genre | Drame Psychologique |
Durée | 110 minutes |
Sortie | 1976 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Le titre fait référence au dicton espagnol « cría cuervos y te sacarán los ojos » (littéralement « élève des corbeaux et ils t'arracheront les yeux »).
Dans le Madrid des années 1970, Ana (âgée de 8-10 ans), et ses sœurs, Irène (11-12 ans) et Maïté (7 ans), orphelines de mère et de père, sont élevées par leur tante Paulina, avec laquelle Ana ne s'entend pas très bien. Dans l'appartement, se trouvent aussi la mère de Paulina, paralysée et muette, mais qui entend et comprend bien, et la bonne, Rosa.
Les trois petites filles ont été marquées par leurs parents. Un jour, elles se déguisent, Irène en « père », Ana en « mère » et Maïté en « bonne ». Le « père » et la « mère » se disputent assez violemment, tout en disant de faire attention de ne pas réveiller les « enfants ».
Ana a une vie intérieure particulièrement riche. Elle se remémore notamment la nuit de la mort de son père (elle a entendu les râles de son père, et vu une amie, Amelia, sortir de la chambre en hâte, pas complètement habillée) et des scènes de l'agonie de sa mère, morte avant le père. Elle se rappelle aussi un séjour chez Amelia et son époux (les deux hommes sont amis, tous deux officiers de l'armée espagnole) où elle a vu son père embrasser Amelia et où les filles ont joué à cache-cache (avec « mort » et « résurrection »). Ana voit souvent sa mère auprès d'elle, puis se rend compte qu'elle a seulement rêvé.
Prenant pitié de sa grand-mère, elle lui propose un jour un poison, mais la grand-mère n'est pas malheureuse et refuse. Après une altercation avec Paulina, Ana empoisonne un verre de lait, puis le lui offre. La nuit, elle reprend le verre vide et le lave soigneusement, tandis que Paulina gît sur son lit. Mais le matin, Paulina réapparaît en pleine forme et les trois sœurs vont à leur école de filles avec un uniforme à l'anglaise.
Entre ces scènes d'époques diverses, s'intercalent quelques interventions d'Ana devenue adulte qui parle (face caméra) de son enfance.
Cría cuervos est une fable sur les rapports difficiles entre l'enfance et l'âge adulte. L'incompréhension entre ces deux mondes prend un relief saisissant dans une Espagne franquiste et bourgeoise cloisonnée dans ses codes et ses interdits. C'est également un film « presque entièrement consacré à l'évocation d'un univers féminin. Le metteur en scène a su montrer avec une grande sensibilité la force de l'amour entre une enfant et sa mère »[2] irrémédiablement disparue.
« Je crois que les enfants ont une idée de la mort différente de celle qu'ont les adultes. Pour un adulte, la mort c'est la fin d'un processus de dégradation et d'usure. Pour un enfant, la mort s'identifie plus à la disparition, elle n'a pas de sens tragique [...]. Pour Ana (Ana Torrent) enfant, la mort de sa mère signifie sa disparition, ce qui veut dire qu'à n'importe quel moment elle peut réapparaître, et pour cela, elle est capable de la faire revivre quand elle en a besoin », dit Carlos Saura[3].
C'est donc une vision sans idéalisme sur le monde de l'enfance. Ana, le personnage principal, pense qu'elle a le pouvoir de faire revivre sa mère par la seule force de ses souvenirs. Mais aussi celui de faire mourir son père qu'elle juge responsable de la mort de sa mère et sa tante qui ne réussit pas à remplacer cette dernière. Ana porte sur les adultes un regard d'enfant extrêmement mûr, rempli de cynisme et de réalisme. Dans Cría cuervos, Carlos Saura mélange habilement le présent avec Ana devenue adulte qui analyse les moments qu'elle se remémore, le passé, avec le souvenir omniprésent de sa mère, et le futur. « Le fait que l'histoire soit racontée par Ana femme, vingt ans après le déroulement des événements, signifie que le récit s'effectue à partir du futur. Ce n'est pas gratuit, c'est simplement la seule façon que j'ai trouvée de voir le présent avec les yeux du passé », explique le réalisateur[3].
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