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mode d'exploitation forestière De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le débardage par câble, aussi appelé téléphérage ou téléférage, est une forme de débardage (c'est-à-dire d'extraction du bois coupé des parcelles forestières exploitées) qui vise à limiter les impacts sur le sol[1] ou exploiter plus facilement des bois sur forte pente, pour des troncs pouvant peser jusqu'à 4,5 à 5,5 tonnes (selon le matériel et les conditions)[2], néanmoins les très gros-bois (qui peuvent atteindre 8 à 10 tonnes) peuvent être préalablement sectionnés in situ, avant d'être tractés par le câble[2].
Au lieu d'être extrait par des engins (tracteurs débardeurs, débardeuses), le bois est tiré sur le sol ou porté, suspendu à un câble.
La méthode se développe depuis les années 1970, d'abord en zone de montagne ou escarpée, puis en forêt de plaine pour mieux en protéger les sols. En effet, pour une forêt plus productive et écologiquement plus résiliente, ou pour répondre aux exigences d'écolabels tels que le PEFC, le forestier cherche à limiter les impacts des pneus d'engins forestiers ou de tracteurs sur les sols, et en particulier sur les sols sensibles. Autrefois sur les terrains escarpés, les grumes étaient évacuées par gravité sur des arboriducs, eux-mêmes consommateur de bois.
L'augmentation des prix du pétrole pourrait aussi le rendre plus compétitif.
La charge (bois) est accrochée à un chariot qui roule sur un câble fixe. Ce chariot peut être
Pour pouvoir débarder ou pour les câbles porteurs, installations presque à plat, il faut un troisième câble qui ramènent chariot sur la coupe.
Un câble classique peut tirer des grumes de 2,5 à 3 tonnes (blocage automatique de sécurité si la traction excède 6 t).
Matériel nécessaire : camion, tracteur, remorque équipé d'un mât, de pieds stabilisateurs, d'un système d'ancrage et d'un système de treuils.
Il existe des chariots roulant qui fond aussi avec le même câble l'élévation verticale. C'est par exemple le chariot Blondin. Un seul et même câble assure la transmission de l'effort de roulage comme celui verticale de chargement et déchargement:
On distingue deux types de base de machines :
5 câbles sont utilisés :
Pour l'ancrage de câble porteur ou de hauban, il est recommandé d'utiliser des arbres sains ou des souches. Si ce n'est pas possible, il sera nécessaire de faire ce que l'on appelle un corps mort ou un ancrage. Le câble doit être positionné le plus près possible du sol et l'on doit veiller à ce que la composante verticale des forces de traction soit dirigée vers le sol.
La résistance d'un arbre d'ancrage dépend de la pente du terrain, de l'angle d'arrivée du porteur sur l'ancrage, de la qualité du sol et de l'enracinement. L'élément le plus important est l'angle d'arrivée du câble porteur sur l'ancrage par rapport au sol. Cet angle permet de déterminer les dimensions de l'arbre d'ancrage[6].
Les pylônes intermédiaires permettent de rehausser le câble porteur pour pouvoir obtenir suffisamment de garde au sol et de flèche en terrain convexe. L'emplacement du pylône doit être judicieusement choisi pour éviter un angle de rupture trop important (moins de 30 °). En effet, un angle supérieur empêcherait le chariot de passer convenablement. Ainsi la vitesse de déplacement du chariot doit toujours être ralentie lors du passage de l'étrier.
On estime en moyenne que 0,5 à 1 m3 de grumes sont traités par mètre linéaire de câble (IPC). Les câbles-mâts modernes permettent d'atteindre la productivité annuelle de 8 à 10 000 m3, ou environ 50 m3 par jour[7].
Pour une bonne rentabilité, il faut faire:
Un projet de débardage par câble contient les informations suivantes[6]:
Le téléphérage est couramment utilisé pour le débardage en montagne, depuis les années 1990 en France, et il y a largement fait la preuve de son intérêt.
En plaine, les expériences sont plus récentes, les bilans tirés mettent en avant les bénéfices suivants :
Les entreprises, par exemple en Alsace, souhaitent cependant aussi travailler au câble en plaine, car en montagne elles ne peuvent travailler toute l'année.
Sauf en zone très escarpée ou pleine de trous d'eau et dépourvue de routes, le débardage par câble a un coût généralement supérieur ou légèrement supérieur à celui des autres méthodes mécanisées de débardage, mais ces dernières ne tiennent pas compte dans leurs évaluations de coûts du coût de construction et d'entretien des réseaux routiers et de pistes forestières.
L'investissement initial est important (entre 70 000 € pour un petit câble-mât sur un tracteur agricole[9] et 420 000 € pour un câble-mât monté sur un camion), mais en coût global et sur le long terme, le tracteur équivaut au câble (selon l'ONF et l'INRA). Selon l'ONF, pour 6 hectares et 300 m3 de hêtre à débarder (volume unitaire d'environ 1,5 m3), le travail à la débusqueuse et au câble téléphérique ont un coût comparable du point de vue des coûts d'exploitation globaux ; Les frais directs du câble sont en 2007 de 19,5 euros/m3 (selon le type de câble-mât), contre 12,5 euros/m3 pour la débusqueuse classique, mais les coûts indirects liés aux dégâts au sol et au peuplement sont beaucoup plus importants avec la débusqueuse (7 euros/m3) alors qu'ils sont presque nuls avec le câble.
Le prix du débardage par câble (bucheronnage compris), en France, varie de 25 à 40 €.
À moyen et long termes le tracteur induit une baisse de qualité et production et donc des bénéfices qui diminuent alors que le téléphérage préserve mieux le capital-sol.
Les coûtes techniques d'exploitation sont élevés. Nombreux sont les câblistes qui ne pratiquent pas une gestion analytique par chantier qui leur permettrait de mieux estimer leur coûts en fonction des conditions de chantier[10]. Il en résulte que les prix pratiqués lors des prestations sont souvent en décalage par rapport à la réalité économique des entreprises. Il est donc souhaitable:
Le plan de développement rural hexagonal (PDRH), grâce à sa mesure 123B, permet de subventionner les investissements en matière de câbles téléphériques[9].
Le débardage par câble demande un bon niveau de maîtrise de la technique pour une mise en œuvre correcte et une bonne productivité dans des conditions de sécurité optimales. Les entreprises doivent pouvoir recevoir, à leur demande, un certain nombre de conseils. On peut envisager:
La méthode tend à se développer en plaine pour ses intérêts écologiques (chantiers moins traumatisants pour les sols et la faune, bien moins bruyants en particulier).
Par exemple, en France, le ministère de l'Agriculture et l'ONF (par l'intermédiaire du Groupement Syndical des Entrepreneurs de Travaux Forestiers Alsaciens, le GSETFA et le FCBA se sont dans les années 2000 associés pour évaluer et promouvoir cette forme de débardage, en organisant des chantiers de démonstration : les forestiers y sont invités à venir observer cette nouvelle pratique après plusieurs jours ou semaines de travail en forêt de manière que chacun puisse observer les impacts du chantiers, plus modérés qu'avec les techniques « classiques ».
Ces démonstrations sont ouvertes aux gestionnaires publics comme aux propriétaires et exploitants privés, mais aussi aux membres de la filière bois, collectivités et usagers des forêts.
Dans le Nord de la France, sur des zones à très faible relief, l'ONF a, avec le concours du conseil général du Nord, testé la méthode en forêt de Mormal et en février 2008, en forêt domaniale de Condé-sur-Escaut (forêt domaniale de Bonsecours, 480 ha, seule forêt publique « jardinée » du Nord de la France), dans le parc naturel régional Scarpe-Escaut (3e démonstration en plaine). Il s'agissait dans ce dernier cas de débarder un chantier d'exploitation où une régénération naturelle est prévue sur 100 ha en en visant deux essences objectifs (chêne pédonculé et frêne) sur des sols limoneux-sableux fragiles, localement hydromorphes riches en semis naturels à préserver durant le chantier. Ici la grume moyenne cubait 3 m3, ce qui est limite pour le débardage par cheval qui est déjà utilisé dans la proche forêt de Marchiennes, pour des grumes plus petites ou moins lourdes.
Dans ces conditions, un seul câble permet sur 20 ha de prélever 1 500 m3 de grumes en 1 mois, avec un chantier à très faibles nuisances.
La notion de trouées concerne des ouvertures dans des peuplements denses, d'une taille comprise entre 15 et 50 ares, pouvant atteindre jusqu'à un hectare. En aucun cas, un prélèvement simultané de quelques tiges contiguës (3 à 10) ne peut constituer une trouée présentant des avantages sylvicoles et d'exploitation. La récolte de gros bois épars surcimant une régénération acquise n'est pas assimilée à l'ouverture de trouées: c'est une technique complémentaire utilisable pour les peuplements en fin de régénération, parfois sur des surfaces importantes (plusieurs hectares).
Regroupement de parcelles ou parties de parcelles à mode de débardage homogène et présentant un volume mobilisable important. Ce regroupement (massification) permet d'amortir les charges fixes des chantiers (visites préalables, installation). Les unités de vidange pour les câbles aériens ont une assiette qui est souvent indépendante des parcelles et des unités de gestion, voire des forêts, pour répondre à des exigences techniques spécifiques.
En montagnes, les contraintes physiques et techniques sont tellement importantes qu'il est nécessaire d'adapter la sylviculture au mode d'exploitation le plus adapté.
L'intégration entre l'abattage et le débardage par câble est une des conditions de bonne productivité du chantier et de préservation de la valeur d'avenir du peuplement. Cette bonne intégration peut aussi conduire à une amélioration de l'ergonomie de la sécurité du personnel[10].
Formations de câblistes: dans le cas de la formation par alternance, préférer le placement des stagiaires dans des entreprises modernes et performantes, en envisageant la possibilité d'une coopération européenne[10].
Le débardage par câble présente sur ce point quelques rares inconvénients qu'il convient de limiter le plus possible:
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