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opéra de Richard Strauss De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Elektra (opus 58) est un opéra en un acte de Richard Strauss. Le livret a été écrit par Hugo von Hofmannsthal[1], d'après sa pièce de théâtre du même nom créée en 1903 : c'est le premier livret d'une série de six, produit de la collaboration fructueuse entre les deux artistes. Elektra est une réécriture pour un public contemporain de la pièce de Sophocle[1].
Genre | Opéra |
---|---|
Nbre d'actes | 1 acte |
Musique | Richard Strauss |
Livret | Hugo von Hofmannsthal |
Langue originale |
allemand |
Sources littéraires |
Électre de Sophocle |
Dates de composition |
1906-1908 |
Création |
Königliches Opernhaus, Dresde Empire allemand |
Création française |
1932 Opéra de Paris |
Personnages
Airs
L'opéra est créé le , sur une scénographie d'Alfred Roller[1] au Königliches Opernhaus de Dresde.
La durée d'exécution varie d'1 heure 40 à 2 heures.
L'action se déroule à Mycènes après la guerre de Troie.
Après son retour de la guerre de Troie, Agamemnon est assassiné par sa femme Clytemnestre et son amant Égisthe. Électre, fille de Clytemnestre et d'Agamemnon, a emmené son jeune frère Oreste en sécurité à l'extérieur du pays.
C'est une œuvre pour un très grand orchestre, dans la tradition postromantique. Il s'agit de l'instrumentation la plus fournie qu'ait prescrite Strauss.
L'orchestration d'Elektra ressemble à celle du Ring de Richard Wagner, notamment dans les cuivres, avec la présence de 4 tubas wagnériens parmi les 8 cors, de la trompette basse ou encore du trombone contrebasse. Mais elle est surtout révolutionnaire[non neutre] dans la mesure où les altos et violoncelles sont divisés en sections. Richard Strauss a non seulement repris des instruments rares présents dans Salome comme le heckelphone, la petite clarinette en mi bémol ou encore le contrebasson, mais aussi ajouté de nouveaux instruments tels que les cuivres évoqués précédemment ou les cors de basset. Strauss emprunte également le procédé des « leitmotivs » à Wagner.
Ainsi, on retrouve des thèmes symbolisant Agamemnon (joué avec énergie dès la première mesure de l'opéra par les hautbois, les clarinettes, les cors, les trompettes et les cordes. En mode mineur, durant tout l'opéra, le motif est modulé en majeur à la fin de la pièce et repris de manière triomphale par les trompettes), Électre, Clytemnestre, Egiste (2 motifs qui semblent ridiculiser le personnage et être l'une des rares traces d'ironie dans l'œuvre[Interprétation personnelle ?]), la mort présumée d'Oreste (d'abord en mode mineur, ce motif passe également en majeur et symbolise à partir de ce moment le triomphe du frère d'Électre sur leur mère et Egiste)…
L’atmosphère de cet opéra est le plus souvent empreinte de violence, inquiétante et la musique sombre, notamment lorsque Clytemnestre fait part de ses nuits agitées à Électre, quand Oreste arrive au palais, ou au moment où la meurtrière d'Agamemnon se fait assassiner par son fils. Seuls l'espoir de vengeance sur les meurtriers du roi de Mycènes et la fin de l'opéra sont matérialisés par des mélodies claires et grandioses. La plupart des interludes reliant les différentes scènes sont très impressionnants (arrivée de Clytemnestre notamment).
Hofmannsthal avaient donné des indications pour la mise en scène de sa pièce de théâtre éponyme qui peuvent éclairer le travail de représentation de l'opéra également en concentrant l'action sur les affrontements entre les personnages que le livret valorise.
"Le décor ne comporte absolument aucune de ces colonnes, de ces larges marches d’escalier, de toutes ces banalités antiquisantes qui sont plus propres à refroidir le spectateur qu’à agir sur lui de manière suggestive. Les caractéristiques du décor sont l’exiguïté, l’absence de possibilité de s’enfuir, l’impression d’enfermement"[2].
Parmi les mises en scène qui ont marqué l'histoire de l'Elektra de Richard Strauss, il faut citer celle de Patrice Chéreau avec les décors de Richard Peduzzi qui fit grande impression au festival d'Aix-en-provence l'été 2013[3], quelques mois avant le décès de l'homme de théâtre, et est reprise depuis sur de nombreuses scènes d'opéra dont celle du Metropolitan Opera, de l'Opéra d'état de Berlin[4], de la Scala de Milan[5].
En octobre 2013, quelques mois plus tard le "choc" d'Aix-en-Provence, Robert Carsen propose une mise en scène très épurée et très poétique à l'Opéra de Paris Bastille. Elle a été créée en 2005 à Tokyo puis reprise au Mai Musical Florentin en 2008 avant d'arriver à Paris[6]. Si elle souffre un peu de la comparaison avec celle de Chéreau parmi les critiques[7], elle s'impose lors de sa reprise en mai 2022 comme une référence[8].
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