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L'exploitation cinématographique est le secteur économique qui assure la projection des films auprès du public, dans les salles de cinéma. Il s'agit de l’une des branches finales de la filière cinématographique avec la distribution.
Quelle que soit l’importance des établissements, les salles de cinéma accomplissent bien, sous le vocable d'exploitation, une fonction commerciale. Certains professionnels, notamment dans le secteur de l'art et essai, privilégient une expression originale : montreur de films[1] qu’ils associent à leur conception du cinéma qui se veut « non commerciale ».
Ces films où la vie semble avoir été capturée, vont enflammer la recherche mondiale dans l’espoir de trouver des mécanismes plus performants encore et notamment de leur appliquer une projection sur grand écran, ce à quoi Edison se refuse obstinément, bien que son assistant Dickson ne voit aucune difficulté à mettre au point un tel appareil. Edison va être rattrapé par Louis Lumière, avec l’invention de la caméra Cinématographe qui est dite « réversible » car elle est à la fois appareil de prise de vues et appareil de projection.
L'organisme qui représente les exploitants en France est la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF).
L’Association française des cinémas d'art et d'essai (AFCAE), reconnue par le Ministère de la Culture depuis 1959, regroupe environ 1000 établissements classés art et essai[15].
Il est difficile, pour ne pas dire impossible, d’obtenir les chiffres fiables de la fréquentation des salles de cinéma hors de France. Certains résultats partiels sont cependant disponibles et intéressants. Ainsi, on peut comparer dans les principaux pays de l’Europe, le nombre d’écrans, le nombre d’entrées en millions, et le pourcentage de films originaires du pays concerné, projetés dans ces salles. Ces résultats sont ceux de l’année 2019[16]. Compte tenu des problèmes sanitaires liés à la maladie à coronavirus 2019, l’année en cours (2020) devrait être en dehors de toute comparaison.
Pays | Nombre d’écrans | Densité (écrans pour 100000 hbts) | Millions d’entrées | % films nationaux |
---|---|---|---|---|
France | 6114 | 9,4 | 213 | 34,8 % |
Gde Bretagne | 4340 | 6,5 | 176,1 | 13 % |
Allemagne | 4961 | 6,0 | 118,6 | 21,5 % |
Italie | 5205 | 8,6 | 104,7 | 21,6 % |
Espagne | 3700 | 7,9 | 103,6 | 14,9 % |
Total | 24320 | Moyenne 7,68 | 716 | ─ |
En termes de recettes également, la France est en tête des principaux pays européens. C’est le premier marché européen du film. Il faut cependant noter que les films français ont baissé en nombre au sein de ces statistiques européennes : de 78 en 2018 à 73 en 2019 (- 6,6%), alors que la proportion de films américains a bondi de 88 en 2018 à 116 en 2019 (+ 32,3%).
Si autrefois les films (et le cinéma en général) étaient identifiés en tant que produits de consommation culturelle indéfectiblement liés aux salles de cinéma, il n’en est plus de même aujourd’hui. Les spectateurs consomment beaucoup plus de films à la télévision (dont les chaînes sont devenues les acteurs majeurs de l’économie de la grande majorité des films), que dans les salles. En France, nous disposons de données financières précises, établies dans les bilans annuels du C.N.C. (Centre national du cinéma et de l'image animée) qui montrent que cette consommation individuelle ou familiale de films est pratiquement 5 fois plus importante que le visionnement en salle. Ce tableau compare les dépenses des ménages en ce qui concerne le spectacle cinématographique (visionnement de films) :
Année | Dépenses salles en Millions € | Dépenses télévision & vidéo en Millions € | Rapport dépenses salle / dépenses télévision & vidéo |
---|---|---|---|
2014 | 1333 | 6844 | 5,13 |
2015 | 1331 | 6684 | 5,02 |
2016 | 1387 | 6529 | 4,71 |
2017 | 1380 | 6542 | 4,74 |
2018 | 1337 | 6727 | 5,03 |
2019 | 1447 | 6933 | 4,79 |
Total sur 6 ans | 8.215 | 40259 | 4,90 |
Les principaux groupes d'exploitation français sont[17] :
Le groupe CinéAlpes[n 1],[18], alors l'un des plus grands circuits indépendants de France avec 13 cinémas et 105 écrans, 7e au classement 2018 des circuits avec 4,45 millions d’entrées, avait été racheté en novembre 2019 par Pathé Gaumont[19].
Sur un ticket vendu, l'exploitant reverse deux taxes : la TVA (5,5 %) et la TSA (10,72 %), collectée par le CNC. La recette restante, qui représente 83,98 % du prix de chaque billet, est appelée la Base Film[20].
Cette Base Film sert d'assiette à la rémunération du distributeur du film, selon un taux de location qui est généralement de 50 %. Toutefois, ce taux diminue fréquemment au fur et à mesure de l'exploitation des films, selon des négociations menées chaque semaine. Le cinéma verse également une contribution de 1,515 % de la Base Film à la SACEM, dont 1,21 % pour le compte du distributeur.
Au printemps de l’année 2000, le groupe UGC a mis en place une carte illimitée permettant aux bénéficiaires de celle-ci, de se rendre autant de fois qu’ils le souhaitent au cinéma, moyennant le paiement d’une somme annuelle (environ 179 €). Le régime de cette carte est encadré par la Loi du 15 juillet 2001 ; plus précisément, l’article 97 de cette même loi soumet les exploitants à une autorisation préalable du CNC. À la suite de la création de cette carte, des exploitants indépendants ainsi que des professionnels ont saisi le Conseil de la Concurrence afin de dénoncer l’effet anticoncurrentiel de cette carte. En effet, ils considèrent que les prix de la carte sont abusivement bas violant ainsi l’article L 420-5 du Code de Commerce, et qu’ils entraînent une éviction des principaux concurrents sur le marché. Ils ont été déboutés de leur demande, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la création de cette carte par UGC n’empêche pas ses concurrents de l’adopter également ; ainsi, dès le mois d’août de l’année 2000, GAUMONT a proposé aussi la carte illimitée. Aussi, UGC avait pris le soin de respecter les règles qui seront plus tard énoncées dans la Loi de 2001. De plus, d’après une étude, les adhérents de la carte illimitée vont en moyenne 46 fois par an au cinéma. Ainsi, le prix de la place de cinéma s’élève à 4,95 € ; d’après le Conseil de la Concurrence, tant que ce prix dépasse les 3,05 € (coûts variables), on ne peut pas considérer que le prix est abusivement bas. Enfin, et contrairement aux idées reçues, la carte illimitée ne menace pas le métier d’exploitant des salles de cinéma. En effet, depuis l’institution de cette carte, le nombre d’entrées vendues a augmenté, ce qui ne peut qu’être positif pour les exploitants.
Si l'organisation de la filière cinématographique est relativement semblable parmi les grands pays occidentaux, l'importance de l'exploitation varie considérablement. C'est aux États-Unis que le taux d'équipement en salles de cinéma et la fréquentation cinématographique sont les plus élevés, la France se situant également à un haut niveau, dont voici les données pour l’année 2012[21] :
États-Unis | France | Allemagne | Royaume-Uni | Italie | Espagne | Japon | Australie | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Population (en millions)[22] | 320 | 64 | 83 | 63 | 61 | 47 | 127 | 23 |
Salles de cinéma | 39 918 | 5 502 | 4 617 | 3 817 | 3 814 | 4 000 | 3 290 | 1 995 |
Salles/1 million d'habitants | 125 | 86 | 56 | 61 | 63 | 85 | 26 | 87 |
Fréquentation | 1360 | 204 | 135 | 172 | 91 | 91 | 155 | 86 |
Entrées/an/habitant | 4,3 | 3,2 | 1,6 | 2,7 | 1,5 | 1,9 | 1,2 | 3,7 |
Recettes guichet (millions €) | 8 438 | 1 306 | 1 033 | 1 352 | 609 | 595 | 1 950 | 900 |
Prix moyen de la place (€) | 6,20 | 6,42 | 7,65 | 7,88 | 6,69 | 6,54 | 12,58 | 10,47 |
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