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géopolitologue et historien français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Gérard Chaliand, né le à Etterbeek, région de Bruxelles-Capitale[1], est un géostratège et homme de lettres français.
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Prix Castex (d) () Prix du meilleur livre géopolitique (d) () Prix du Maréchal-Foch () |
1915, le génocide des Arméniens (d) |
Il est spécialiste des relations internationales et stratégiques, des conflits armés et surtout des conflits irréguliers (guérilla, terrorisme).
Gérard Chaliand quitte sa famille à l'âge de 18 ans pour partir explorer l'Algérie. Il échoue au baccalauréat dans un premier temps, mais est admis à l'Institut national des langues et civilisations orientales[2]. Il y étudie les langues et civilisations asiatiques[3].
Il soutient en 1975 une thèse de doctorat de 3e cycle en sociologie politique sur les Révolutions dans le Tiers-monde : mythes et perspectives à l'université Paris-Descartes (Paris V) sous la direction de Maxime Rodinson[4].
Il se marie avec Juliette Minces, rencontrée à l'INALCO, avec qui il a un fils[3].
Gérard Chaliand prend position dès 1954, après un voyage en Algérie en [1], en faveur de l’indépendance du pays[1]. Il part très jeune faire le tour du monde, et visite tous les continents[3].
Gérard Chaliand s'engage auprès des guérillas de décolonisation en tant qu'observateur-participant ; durant plus de vingt ans, il côtoie les combattants d’une quinzaine de maquis[1] sur quatre continents (Afrique, Asie, Amérique latine, Europe de l'Est et Caucase), et notamment en Guinée-Bissau portugaise, aux côtés d'Amílcar Cabral (1964, 1966) avec lequel il noue de véritables liens d'amitié, dans le delta du Fleuve Rouge au Nord-Viêt Nam (1967), dans les provinces de Tolima et Huila en Colombie (1968), avec le Fatah, le FPLP et le FDPLP en Jordanie et au Liban (1969-1970), avec le FPLE en Érythrée (1977), au Kurdistan iranien (1980), et trois fois en Afghanistan (entre 1980 et 1982)[5] ; jusqu'en 2000, il va aussi au Haut-Karabagh, à Sri Lanka, et en Irak. Au total, ses recherches l’ont mené dans une soixantaine de pays[6].
Gérard Chaliand publie des livres, dans les années 1970, qui connaissent un succès académique certain. Après la publication de Stratégies de la guérilla (1979), il est invité à donner des cours à l'École nationale d'administration. Il y enseigne de 1980 jusqu'en 1987, puis à l’École de guerre de 1990 à 1995[3].
En 1983, Chaliand lance l'initiative d'un tribunal permanent des peuples sur le génocide arménien qui s'est tenu à la Sorbonne en 1984[7].
En 1990, étudiant la conquête espagnole de l'Amérique, il rejette la théorie du génocide amérindien et critique Tzvetan Todorov, considérant son analyse comme anachronique. Chaliand estime en effet que « l'intention [de tuer] n'a jamais existé chez les colons désireux d'exploiter une main-d'œuvre servile », que les conquistadors espagnols du XVIe siècle, « naturellement prosélytes », « sont convaincus d'apporter la vraie foi », et que la conquête « s'est déroulée dans des conditions dont nous savons, avec notre expérience coloniale, qu'elles sont classiques »[8].
Son expérience de la guerre, des mouvements de libération, de la guérilla et du terrorisme, réitérée tout au long de sa vie, lui permet de dégager des théories et systèmes proposant des clés d'analyse du fonctionnement des conflits irréguliers. Ses ouvrages de stratégie ou d'analyse, souvent rédigés en collaboration avec d'autres spécialistes, permettent de cerner la nature particulière de la guérilla, ses caractéristiques principales et les modes d'action partagés par tous les groupes se réclamant de cette méthode de combat.
Gérard Chaliand a notamment inventé la notion de « terrorisme publicitaire », dont l'objectif n'est pas tant de provoquer des dommages physiques ou matériels importants chez les adversaires que de placer sur le devant de la scène la cause au nom de laquelle il est mené, afin de rallier les opinions publiques. Par exemple, l’Armée secrète arménienne de libération de l'Arménie (Asala), qui s'est effondrée lorsqu'elle a abandonné sa stratégie initiale pour des attentats meurtriers et non-ciblés. Cette forme s'oppose aux groupes qui voient le terrorisme comme une méthode de combat visant à détruire l'adversaire ou à provoquer la panique dans les populations concernées.
Depuis 1980, Il a régulièrement suivi, sur le terrain, les conflits en Afghanistan, en Syrie et en Irak[réf. nécessaire][9].
Gérard Chaliand a également publié des œuvres poétiques (La Marche têtue[1], Feu nomade en 1970[1]), théâtrales ou de littérature enfantine : certaines sont de sa plume, d'autres sont des traductions ou des anthologies. Il participe régulièrement aux expéditions du navire « La Boudeuse », avec Patrice Franceschi.
En 2003, il publie un recueil de textes personnels écrits entre 1978 et 2002 (Mémoire de ma mémoire), histoire familiale et collective, sur le poids que représente « non ce [qu'il a] vécu mais ce dont [il a] hérité, l'écho d'un passé, la partie immergée de [son] histoire. L'amont nocturne de [sa] saga […] dont enfant on [lui] a transmis la tragédie et [qu'il a] voulu oublier. » Son père est en effet un rescapé du génocide arménien[1].
Un film, portrait de Gérard Chaliand à travers la lecture de ses textes les plus personnels, a été réalisé par Alice Ekman en 2023. Intitulé "Mémoire Vive", il est disponible en accès libre sur Internet[10].
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