Le troisième gouvernement Charles de Gaulle, sous la présidence de René Coty, est le dernier gouvernement de la Quatrième République et le premier gouvernement de la Cinquième République. Formé le par une coalition des principaux partis politiques (à l’exception du PCF) pour tirer les conséquences de la crise du 13 mai, il marque le retour au pouvoir du général de Gaulle, qui n’exerce plus de fonctions officielles depuis la démission de son second gouvernement en 1946, et en retrait de la vie politique française depuis 1955 («traversée du désert»).
Conçu dans l’objectif net de mettre fin à la Quatrième République pour la remplacer par un régime correspondant aux idées du Général, il fait voter dès le une loi constitutionnelle préparant le changement de régime et lui conférant des pouvoirs accrus, puis rédige durant l’été une nouvelle constitution qu’il soumet au référendum le . Après l’entrée en vigueur du texte le , il assure la mise en place des nouvelles institutions en application d’un pouvoir organique exceptionnel. La première élection présidentielle du nouveau régime se tient le et est emportée nettement et sans surprise par le général de Gaulle : son gouvernement démissionne le et est remplacé le jour même par le gouvernement Michel Debré, soutenant l’action du général, alors que celui-ci prend ses nouvelles fonctions de président de la République.
Bien que ce gouvernement soit principalement notoire pour la très importante réforme institutionnelle qu’il a conduite, son action comporte aussi des mesures significatives en matière de décolonisation (indépendance de la Guinée), de politique monétaire (plan Pinay-Rueff) et éducative (ordonnance Berthoin) et en matière militaire (poursuite de la guerre d’Algérie, prolongement de la durée de la conscription).
Démission du président du Conseil Pflimlin et fin de son gouvernement.
Manifestation antifasciste à Paris.
1er juin: début du troisième gouvernement Charles de Gaulle; l'investiture est accordée par l'Assemblée nationale par 329 voix pour et 224 contre[1].
: de Gaulle obtient les pleins pouvoirs de l'Assemblée pour six mois et peut notamment légiférer par ordonnance. La loi constitutionnelle du 3 juin 1958 lui confie la mission d'élaborer une nouvelle Constitution dont le projet sera soumis à référendum.
: l'Assemblée nationale, conformément à l'exigence présentée par le général de Gaulle lors de son discours d'investiture, s'ajourne pour six mois (au terme desquels elle a disparu en raison de l'adoption de la nouvelle Constitution).
Georgette Elgey, Histoire de la IVe république Tome II de 1956 à janvier 1959 - Robert Laffont rééd. 2018 p.603
Bibliographie
Collectif, «1958-1962: l'avènement d'un "pouvoir gaulliste"?», Histoire@Politique 2010/3 (n° 12), Centre d'histoire de Sciences Po, lire en ligne.
Grey Anderson, La guerre civile en France, 1958-1962. Du coup d'État gaulliste à la fin de la Guerre d'Algérie, Paris, La Fabrique, 2018, présentation en ligne.