Grand Prix automobile de Monaco 1965
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Le Grand Prix de Monaco 1965 (XXIIIe Grand Prix de Monaco), disputé sur le circuit de Monaco le , est la cent-trente-troisième épreuve du championnat du monde de Formule 1 courue depuis 1950 et la deuxième manche du championnat 1965.
Nombre de tours | 100 |
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Longueur du circuit | 3,145 km |
Distance de course | 314,500 km |
Météo | temps couvert, piste sèche |
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Vainqueur |
Graham Hill, BRM, 2 h 37 min 39 s 6 (vitesse moyenne : 119,688 km/h) |
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Pole position |
Graham Hill, BRM, 1 min 32 s 5 (vitesse moyenne : 122,400 km/h) |
Record du tour en course |
Graham Hill, BRM, 1 min 31 s 7 (vitesse moyenne : 123,468 km/h) |
Le championnat du monde
Depuis 1961, la Formule 1 suit la réglementation 1 500 cm3 (dérivée de l'ancienne Formule 2 de la période 1957 à 1960). Initialement prévue pour une période de trois ans, la formule a été prolongée de deux années supplémentaires par la Commission sportive internationale, garantissant la stabilité technique jusqu'à fin 1965, alors que la saison 1966 inaugurera la Formule 1 «3 litres»[1]. La réglementation s'appuie sur les points suivants[2] :
- interdiction des moteurs suralimentés
- cylindrée minimale : 1 300 cm3
- cylindrée maximale : 1 500 cm3
- poids minimal : 450 kg (à sec)
- double circuit de freinage obligatoire
- arceau de sécurité obligatoire (le haut du cerceau devant dépasser le casque du pilote)
- démarreur de bord obligatoire
- carburant commercial
- ravitaillement en huile interdit durant la course
Ayant été dépossédé de son titre mondial in extremis lors de la dernière épreuve du championnat 1964, Jim Clark et sa Lotus ont pris une éclatante revanche en dominant d'un bout à l'autre le Grand Prix d'Afrique du Sud 1965, s'imposant devant la Scuderia Ferrari de John Surtees, nouveau tenant du titre. Ayant également remporté, hors championnat, le Grand Prix de Syracuse et le Sunday Mirror Trophy (sur le circuit de Goodwood), le pilote écossais a marqué le début de la nouvelle saison de son empreinte mais, étant retenu aux 500 miles d'Indianapolis 1965, ne pourra cependant défendre ses chances à Monaco, un forfait dont ses principaux rivaux, Surtees et Graham Hill, risquent bien de profiter. Déjà très actif en endurance et en championnat national USAC, le manufacturier américain Goodyear s'implique également en F1 depuis le début de cette saison, ayant mis fin à six années de quasi-monopole de la firme britannique Dunlop dans cette discipline.
Le circuit
C'est en 1929 qu'à l'initiative d'Antony Noghès fut organisé le premier Grand Prix de Monaco, sur un circuit empruntant les rues de la Principauté. Développant un peu plus de trois kilomètres, le tracé, très sinueux, est pratiquement inchangé depuis cette première édition remportée par la Bugatti du Franco-Britannique Williams. La piste très étroite, comportant très peu de zones de dégagement, exige une concentration absolue, la plupart des erreurs de pilotage étant rédhibitoires. Le record officiel est détenu par Graham Hill, auteur sur sa BRM d'un tour à 120,6 km/h de moyenne lors du Grand Prix de 1964, le champion britannique ayant alors signé sa deuxième victoire consécutive dans cette épreuve[3].
- Ferrari 158 & 1512 "Usine"
La Scuderia Ferrari a préparé trois voitures, John Surtees ayant à sa disposition deux 158 (à moteur V8) tandis que Lorenzo Bandini s'aligne sur une 1512, avec moteur douze cylindres à plat (dont un seul exemplaire a été pour l'instant construit[4]). Hormis le nombre de cylindres, les deux modèles sont pratiquement identiques : structure monocoque, freins à disques Dunlop («inboard»[Note 1] à l'arrière), boîte de vitesses longitudinale à cinq rapports. Alimenté par un système d'injection indirecte Lucas, le douze cylindres développe 220 chevaux à 11500 tr/min contre 210 chevaux à 11000 tr/min pour le V8, à injection directe Bosch. Plus longue de 2 cm, la 1512 est également un peu plus lourde que la 158, les deux modèles pesant respectivement 475 kg et 468 kg à vide[5].
- BRM P261 "Usine"
Le constructeur de Bourne aligne trois P261 à moteur V8 : deux pour Graham Hill (qui bénéficie d'un mulet) et une pour Jackie Stewart, récent vainqueur de l'International Trophy à Silverstone[6]. Ces monoplaces à structure monocoque et boîte de vitesses à six rapports pèsent 450 kg à vide. Alimenté par un système d'injection indirecte Lucas, leur moteur développe 210 chevaux à 11000 tr/min. Les trois monoplaces sont dotées de la dernière version du V8, avec collecteur d'échappement placé au centre du vé[7], plus souple à l'usage que l'ancienne version à échappements latéraux[8].
- Lotus 25 & 33 "Usine"
En l'absence de Jim Clark retenu aux États-Unis, Colin Chapman a fait appel, comme il l'avait fait deux semaines plus tôt à l'occasion de l'International Trophy, à Pedro Rodríguez pour épauler Mike Spence. Ce dernier dispose de la Lotus 33 qui lui a valu sa première victoire en F1 deux mois plus tôt, lors de la Course des champions à Brands Hatch, hors championnat. Rodríguez se voit quant à lui à nouveau confier la 25 qu'il avait menée à la quatrième place à Silverstone. Les deux modèles sont en fait presque identiques, la 33 étant étroitement dérivée de la 25 (première F1 à structure monocoque), d'autant que l'équipe a fait bénéficier l'ancien modèle de toutes les évolutions techniques. Pesant 455 kg à vide, les deux monoplaces sont équipées d'un moteur V8 Coventry Climax FWMV à injection délivrant 205 chevaux à 9600 tr/min et d'une boîte de vitesses ZF à cinq rapports[9].
- Lotus privées
Le Reg Parnell Racing a amené ses trois Lotus 25 à moteur V8 BRM (d'une puissance d'environ 200 chevaux) et boîte cinq vitesses Hewland. Deux seront aux mains de Richard Attwood et Mike Hailwood alors que la troisième, initialement prévue pour Tony Maggs, servira de mulet. Paul Hawkins est au volant de l'ancienne voiture de réserve de l'équipe Lotus (une 33 à moteur V8 Climax rachetée en début d'année par l'ancien pilote amateur Dickie Stoop et portant les couleurs de DW Racing Enterprises), avec laquelle il a déjà disputé trois courses hors championnat[9].
- Brabham BT7 & BT11 "Usine"
Jack Brabham utilise pour la première fois sur sa BT11 à châssis multitubulaire la toute dernière version du moteur V8 Coventry Climax FWMV, à 32 soupapes (4 par cylindre), avec entraînement par pignons des arbres à cames (ceux-ci étaient entraînés par chaîne sur la précédente version à 16 soupapes). Toujours alimenté par un système d'injection indirecte Lucas, le V8 32 soupapes délivre 213 chevaux à 10500 tr/min[10]. Secondant régulièrement Brabham dans les courses de Formule 2, Denny Hulme remplace Dan Gurney (retenu, tout comme Clark, à Indianapolis) et pilotera la BT7 (à moteur Climax 16 soupapes) utilisée par l'Américain au cours de la saison précédente. Hulme l'avait déjà remplacé deux semaines auparavant lors de l'International Trophy au volant d'une BT11, renonçant en tout début de course à cause d'un problème moteur. Timide évolution de la BT7, la BT11 en diffère par ses panneaux latéraux (en fibre de verre) et son capot arrière affiné ; elle pèse 460 kg à vide, 10 kg de moins que sa devancière[11]. Les deux voitures sont dotées d'une boîte de vitesses Hewland à cinq rapports et sont chaussées de pneus Goodyear, le manufacturier américain ayant fait une offre de dix mille livres sterling pour son partenariat avec le pilote-constructeur australien sur la saison 1965[12].
- Brabham privées
Rob Walker aligne son équipe de pilotes habituelle, Joakim Bonnier au volant d'une Brabham BT7 à moteur V8 Climax et Joseph Siffert sur une BT11 à moteur V8 BRM, les deux monoplaces utilisant une boîte six vitesses Colotti. Siffert est à peine remis de son accident survenu lors du Sunday Mirror Trophy, sur le circuit de Goodwood, le mois précédent, et le châssis de sa voiture a dû être entièrement reconditionné[13]. Sur sa BT11 personnelle, Bob Anderson (qui court sous les couleurs de DW Racing Enterprises) a remplacé son ancien V8 Climax à carburateurs par une version à injection, accouplée à une boîte cinq Hewland. Engagé par l'entrepreneur britannique John Willment, Frank Gardner dispose d'une BT11 à moteur V8 BRM.
- Cooper T77 "Usine"
L'équipe Cooper a engagé deux T77 à moteur V8 Climax pour Bruce McLaren et Jochen Rindt. Dérivées de la T73 de l'année précédente, les T77 ont une structure multitubulaire. Leur boîte de vitesses à six rapports a été conçue et réalisée en interne. Elles pèsent environ 460 kg à vide[11].
- Honda RA272 "Usine"
Honda effectue sa rentrée avec trois nouvelles RA272. Le constructeur japonais a fait appel à Richie Ginther, particulièrement réputé pour ses talents de metteur au point, pour épauler Ronnie Bucknum, désormais deuxième pilote, la troisième voiture servant de mulet. Très proches des précédentes RA271, les RA272 ont une structure monocoque en feuilles d'aluminium pliées. Leur moteur V12 à quatre soupapes par cylindres, alimenté par un système d'injection intégré dans les tubulures, est disposé en position transversale arrière, juste derrière le cockpit. Il est accouplé à une boîte de vitesses ZF à six rapports et développe 230 chevaux à 12000 tr/min. Le principal changement par rapport à la saison précédente concerne la suspension arrière, ressorts et amortisseurs étant maintenant montés à l'extérieur de la carrosserie. Tout comme les Brabham officielles et celle de Frank Gardner, les Honda sont chaussées de pneus GoodYear[11].