Il naquit au hameau de La Jugie, dans la paroisse d’Eyrein, près de Rosiers-d’Égletons. Il était le fils de Jacques de La Jugie et de Guillaumette Roger[1], sœur de Pierre, futur Clément VI[2]. Son frère Pierre (1319-1376) fut lui aussi cardinal.
Clément VI nomme son neveu cardinal
Il devint chanoine du chapitre cathédral de Rouen le , puis chanoine et archidiacre de Notre-Dame de Paris. Lors du consistoire du , son oncle Clément VI lui remit le chapeau de cardinal avec le titre de cardinal-diacre de Sainte-Marie in Cosmedin. Il fit son entrée à la curie d’Avignon le [2].
Sa seconde légation se déroula en Espagne cinq ans plus tard. Il quitta Avignon le , avec titre de légat a latere. Le 24 novembre, il arriva devant Torà assiégée par Pierre le Cruel, roi de Castille[2]. Innocent VI l’avait mandaté pour exiger la libération de l’évêque de Siguenza emprisonné par le roi. Pour le faire céder, le cardinal dut menacer de jeter l’interdit sur la Castille.
Il réussit ensuite à mettre un terme à la guerre Pierre le Cruel faisait à Pedre IV le Cérémonieux. Mais quand elle prit fin, les deux monarques recommencèrent les hostilités en dépit des exhortations du cardinal.
Les héritiers du cardinal Pietro Colonna[4], effrayés par l’épidémie, avaient hâte de s’en débarrasser. L’autorisation royale fut obtenue, mais la vente dut attendre la fin de la peste. Elle ne fut conclue qu’en 1350 au nom de Nicolas de La Jugie, frère aîné du cardinal.
Sa Livrée avignonnaise
La Livrée du cardinal de La Jugie[5] se trouvait entre les actuelles rues Félix Gras et Joseph Vernet. Elle jouxtait, au Plan-de-Lunel, la Vinea Vespalis.
En 1313, la dot de Guillemette Roger fut constituée par son oncle Géraud d’Aigrefeuille, chevalier de Champagnac-la-Prune, elle épousa Jacques, un brave garçon, simple prob’homme originaire de La Jugie, un lieu-dit d’Eyrein, entre Tulle et Rosiers-d’Égletons, le lundi après la fête de la Madeleine.
La famille de La Jugie n'avait pas de fiefs importants. En 1339, Pierre Roger, ayant reçu le chapeau au titre des Saints-Nérée-et-Achillée, avant de rejoindre Avignon, obtint que le roi de France ennoblisse son beau-frère Jacques de La Jugie qui fut fait chevalier.
Après sa mort, elle devint un monastère dédié à sainte Praxède. Le couvent avait été fondé à Montfavet par cardinal Pedro Gomez de Barrosso. Mais la présence des Routiers, contraignit les religieuses à se retrancher dans Avignon.
La statuaire du tombeau de Clément VI, à La Chaise-Dieu, représentait un certain nombre des membres de sa famille dont Guillaume et Pierre de La Jugie.
Fr. du Chesne, Histoire de tous les cardinaux françois de naissance ou qui ont été promus au cardinalat par l’expresse recommandation de nos roys, Paris, 1660.
É. Baluze, Vitae paparum Avenionensium, sive collectio actorum veterum, Vol. I et II. Paris, 1693.
A. de Boyes et Fr. Arbelot, Biographie des Hommes illustres de l’ancienne province du Limousin, Limoges, 1854.
P. Pansier, Les palais cardinalices d’Avignon aux XIVeetXVesiècles, Fasc. 1, 2 et 3, Avignon, 1926 – 1932.
J. Girard, Évocation du vieil Avignon, Les Éditions de Minuit, Paris, 1958.
Guillaume Mollat, Contribution à l’histoire du Sacré Collège de Clément V à Eugène IV, Revue d’histoire ecclésiastique, T. XLVI, 1961.
M. Dykmans, Les palais cardinalices d’Avignon, Mélanges de l’École Française de Rome, Vol. 83, no2, 1971.
P. et R. Merceron, H. Aliquot, Armorial des cardinaux limousins de la papauté d’Avignon, Lemouzi no75, 1980.
A. M. Hayez, Une famille cardinalice à Avignon au XIVesiècle, les La Jugie, Annuaire de la société des Amis du palais des papes, 1980-1981.