L'ouverture de Hypothèses.org a été accompagnée d'une pétition en faveur de l'ouverture et de la mise en commun du savoir au travers des outils numériques dans le journal Le Monde[3].
En 2013, Hypothèses.org compte 3 millions de visites et en 2017, 12 millions[4]. Il compte aussi plus de 3 900 blogs sur la plateforme, 2 400 carnets recensés dans le catalogue, plus de 19 000 comptes d’utilisateurs.
La création de carnet de recherche est soumis à l'autorisation préalable de plusieurs conseils scientifiques qui définissent les orientations de la plateforme en collaboration avec l’équipe d’OpenEdition. Selon ses statuts, le Cléo a une responsabilité dans la sélection des contenus: «Le Cléo s’engage à sélectionner des contenus scientifiques de qualité, correspondant au périmètre des sciences humaines et sociales, entendues au sens large. Cette sélection est spécifique à chaque type de publication»[5].
Hypothèses.org regroupe plusieurs milliers de carnets de recherche dans tous les domaines des sciences humaines et sociales. Les textes sont librement accessibles. Ils s’adressent aux spécialistes et au grand public.
Les chercheuses Annaïg Mahé (École nationale des chartes) et Camille Prime-Claverie (Université Paris-Nanterre) décrivent ainsi Hypothèses.org: «Hypotheses.org est une plateforme de blogging scientifique en sciences humaines et sociales créée en 2008 et correspond à une des briques de la plateforme OpenEdition, gérée par le Centre pour l’édition électronique ouverte (CLEO), les autres briques étant Revues.org (pour les revues), Calenda (pour les annonces) et OpenEdition Books (pour les ouvrages). Actuellement, la plateforme recense plus de 2 000 carnets de recherche de tous types (carnets de programmes de recherche, de chercheurs, de séminaire, de thèse, d’accompagnement de publication, etc.) et de différents langages»[6].
Le mouvement d’institutionnalisation des carnets de recherche scientifique a pris forme depuis les années 2000 dans un certain nombre de pays et notamment aux États-Unis où des portails se sont constitués pour les regrouper. La création de la plateforme hypothèses en 2008 s’inscrit dans cette dynamique. Marin Dacos explique ainsi que la création de la plateforme par toute une série d’arguments parmi lesquels figure la nécessité de les regrouper pour les mettre en visibilité sur des plateformes destinées à la recherche et éviter leurs dispersions sur des plateformes généralistes[7].
Hypothèses.org doit aussi permettre aux chercheurs de publier des extraits de leurs articles scientifiques pour des revues à comité de lecture[8].
Plusieurs types de carnets existent: certains sont tenus par des chercheurs (610 en 2021) et de jeunes chercheurs en master (117 en 2021) ou en doctorat (249 en 2021), mais ils peuvent également être gérés par d'autres institutions comme des structures de recherche (509 en 2021), des programmes de recherche (979 en 2021), être le reflet de productions scientifiques lors de séminaire (319 en 2021) ou d'un événement en particulier (142 en 2021). Enfin, certains sont tenus par des bibliothèques universitaires, on en compte 68 au début de l'année 2021[9].
Le conseil scientifique et l'équipe d'OpenEdition travaillent ensemble pour définir l'orientation de la plateforme.
Composition du comité scientifique français en 2018-2020[10]
Mélodie Faury, docteure en sciences de l’information et de la communication. Directrice de la Maison pour la science en Alsace, au service des professeurs, Strasbourg.
Karim Hammou, chargé de recherche, CNRS/CRESPPA-CSU, Paris.
Christian Jacob, directeur de recherche, CNRS. Directeur d’études, EHESS, Paris.
Benoît Kermoal, doctorant, EHESS/CESPRA. Enseignant d’histoire-géographie en lycée.
Mareike Koenig, directrice des départements Humanités numériques et XIXesiècle, Institut historique allemand.
Pierre Mounier, directeur adjoint au développement international, Centre pour l’édition électronique ouverte, Paris.
Marie-Anne Paveau, professeure en linguistique française, université de Paris 13.
Claire Placial, maîtresse de conférence en littérature comparée, université de Lorraine.
Séverine Sofio, chargée de recherche en sociologie, CNRS.
Composition du comité scientifique français en 2020-2022[11]
Marin Dacos, Inès Secondat de Montesquieu y Pierre Mounier, «Revues.org: une plateforme d’édition électronique au service des sciences humaines et sociales», Nuevo Mundo Mundos Nuevos, Nuevo Mundo Aniversario 2010 - Una década americanista en línea, 2010, [En línea], Puesto en línea el 14 junio Delphine Cavallo, Revues.org: l’invention de l’édition électronique scientifique, entre libre accès et modèle économique pérenne, Mémoires du livre / Studies in Book Culture, Volume 1, numéro 1, 2009. http://id.erudit.org/iderudit/038638ar
une communauté de responsables d'universités et une communauté de responsables d’universités, d’enseignants-chercheurs, d’éditeurs et de responsables de bibliothèques, «Qui a peur de l'open access?», Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
Mahé, Camille Prime-Claverie, Science ouverte et présence numérique des chercheurs en sciences humaines et sociales, Une étude exploratoire à partir de deux plateformes en ligne: HAL-SHS et Hypotheses.org, Document numérique 2017/2-3 (Vol. 20), p. 79 à 96.
Guillaume Calafat et Éric Monnet, «À la recherche de l’accès ouvert. Revues et nouveaux formats numériques», Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2015, vol. 62‑4bis, nᵒ 5, p. 33.
Véronique Temperville, Le rôle des inscriptions documentaires dans la transmission des savoirs. Le cas de la psychologie comme discipline. Thèse de doctorat qui traite de Hypothèses.org dans le rôle de la transmission des connaissances à l'exemple de la psychologie [lire en ligne].
Articles dans des revues à comité de lecture
Mahé, Camille Prime-Claverie, Science ouverte et présence numérique des chercheurs en sciences humaines et sociales, Une étude exploratoire à partir de deux plateformes en ligne: HAL-SHS et Hypotheses.org, Document numérique 2017/2-3 (Vol. 20), p. 79 à 96
Mahé A., Prime-Claverie C. (2017). Qui dépose quoi sur Hal-SHS? Pratiques de dépôts en libre accès en sciences humaines et sociales. Revue française des sciences de l’information et de la communication, n° 11, https://doi-org.proxy.scd.univ-tours.fr/10.4000/rfsic.3315.
Véronique Temperville, De l'usage des blogs à l'université, Quelques considérations, Distances et savoirs 2010/1 (Vol. 8), pages 13 à 40
Prime-Claverie C., Mahé A. (2017). Le défi de l’interopérabilité entre plates-formes pour la construction de savoirs augmentés en sciences humaines et sociales. Écrilecture augmentée dans les communautés scientifiques. Humanités numériques et construction des savoirs. ISTE Éditions, p. 107-122.
Guillaume Calafat et Eric Monnet, «À la recherche de l’accès ouvert. Revues et nouveaux formats numériques», Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2015, vol. 62‑4bis, nᵒ 5, p. 33.
Frédéric Clavert, Valérie Schafer, Les humanités numériques, un enjeu historique, Quaderni 2019/1 (n° 98), pages 33 à 49