Loading AI tools
économiste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jacques Sapir, né le à Puteaux, est un économiste français spécialiste de l'économie russe.
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation |
Institut d'études politiques de Paris (master) (jusqu'en ) École des hautes études en sciences sociales (doctorat) (- Université Paris-Nanterre (doctorat) (jusqu'en ) Lycée Buffon (baccalauréat) |
Activités |
Économiste (depuis ), enseignant-chercheur |
Père |
A travaillé pour |
École des hautes études en sciences sociales (depuis ) Fondation pour les études de défense nationale (d) (- Ministère des Armées (- Université Paris-Nanterre (- Lycée Félix-Faure (d) (- Lycée polyvalent Ernest Couteaux de Saint-Amand-les-Eaux (d) (- |
---|---|
Membre de | |
Directeurs de thèse | |
Blog officiel | |
Distinction |
Prix Castex (d) () |
Il enseigne à l'université Paris-Nanterre, avant de devenir maître de conférences puis directeur d'études à l'EHESS, directeur du Centre d'études des modes d'industrialisation (CEMI-EHESS) et responsable de formation doctorale. Il est élu membre (à titre étranger) de l'Académie des sciences de Russie en .
Spécialiste de l'économie russe et des questions stratégiques, ainsi que théoricien de l'économie, il se fait connaître par ses positions hétérodoxes très marquées sur divers sujets et son engagement politique. D'abord situé à gauche pour sa critique du néo-libéralisme, de l'Union Européenne et de l'euro, il en vient à prôner des rapprochement vers la droite et l'extrême droite par ses thèses intéressant la mouvance souverainiste[1],[2],[3].
Ses analyses sur la Russie ainsi que sa présence dans certains médias d'État russes font l'objet de critiques lui reprochant d'être « pro-russe », proche du Kremlin, et de relayer de fausses informations.
Né en 1954, Jacques Sapir est le fils du psychanalyste Michel Sapir (1915-2002), un des responsables du Front national de la Résistance dans les Alpes-Maritimes[4] et de Marie-Thérèse Roubaud. Son père est né à Moscou dans une famille de la bourgeoisie juive qui avait quitté la Russie après la révolution d'Octobre. Sa mère était la fille d'un pharmacien de Vence. Ses parents se sont rencontrés à Nice en 1943, pendant la résistance[JS 1].[réf. à confirmer]
Il est élève du lycée Buffon (Paris)[5]. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1976[6], il soutient, en 1980, une thèse de doctorat de 3e cycle à l'EHESS sous la direction de Charles Bettelheim[note 1].
En 1986, il passe une thèse d'État en économie à l'université Paris-Nanterre, sous la direction de Michel Aglietta, intitulée « Rythmes d'accumulation et modes de régulation de l'économie soviétique : essai d'interprétation des cycles d'investissement et de main d'œuvre en URSS de 1941 à nos jours »[JS 2].
Après avoir commencé sa carrière comme professeur d’économie au lycée Ernest Couteaux de Saint-Amand-les-Eaux de 1977 à 1979, il enseigne ensuite au Lycée Félix Faure de Beauvais (Oise) de 1979 à 1982. Il est professeur d'économie à l'université Paris-Nanterre de 1982 à 1990, comme assistant puis comme maître de conférences (1986). Il entre à l'EHESS en 1990 avant d'y devenir directeur d'études en 1996. C'est à cette date qu'il prend la direction du Centre d'études des modes d'industrialisation de l'EHESS. Il est le responsable de la formation doctorale « Recherches comparatives sur le développement » de 1996 à 2006. Il enseigne également au Haut Collège d'économie à Moscou de 1993 à 2000. Il enseigne actuellement[Quand ?] plusieurs semaines par an à l'École économique de Moscou (ru) (Moskovskaïa Chkola Ekonomiki) en même temps qu'à l'EHESS de Paris[7].
Il a été consultant pour le ministère de la Défense nationale[1]. Il est considéré par Le Point, en 2014, comme un spécialiste de la Russie[1].
En reconnaissance de ses travaux, il est élu, le , à l'Académie des sciences de Russie comme membre étranger[8].
En 2017, Le Monde écrit : « Dans la capitale russe, il est devenu un habitué du club Valdaï, un think tank pro-Kremlin où il est l’un des rares chercheurs français invités »[7].
Militant dans différentes organisations d'extrême gauche dans les années 1970, il soutient Jean-Pierre Chevènement en 2002[1].
En 2005, il prend position contre le Traité établissant une Constitution pour l'Europe[7]. Il soutient la sortie de l'euro, dévaluation, contrôle rigide des capitaux et système monétaire commun négocié[1].
Il soutient en 2008 le Front de gauche[9], qui regroupe le Parti communiste français et le Parti de gauche, signant en particulier une pétition publique[10]. Depuis la crise de 2008, il concentre ses efforts pour faire du protectionnisme et de la sortie de la zone euro des thèmes essentiels de la gauche radicale, à l'instar de Frédéric Lordon et d'Aurélien Bernier.
Par la suite, il est cité par tous les partis politiques promoteurs du souverainisme du Front de gauche au Front national[4]. En , il se rapproche de Nicolas Dupont-Aignan[2],[9] aux côtés de Philippe Murer et de Jacques Nikonoff.
Le , sur le plateau de l'émission télévisée Mots croisés, le ministre de l'Économie Pierre Moscovici, face à Marine Le Pen, qualifie Jacques Sapir d'économiste « d'extrême droite »[11] provoquant une vague d'indignation parmi les militants de la gauche radicale. Peu de temps après, un de ses proches collaborateurs, Philippe Murer rallie le Front national[12]. Le journal Sud Ouest affirme que « c'est au lendemain d'un dîner organisé par Paul-Marie Coûteaux avec l'économiste Jacques Sapir que la présidente du FN [Marine Le Pen] s'était convaincue de sortir de l'euro »[13].
En 2015, Jacques Sapir émet l'idée d'une large union incluant le Front national, afin de mettre en place ce qui selon lui est une priorité : le « démantèlement de la zone euro »[14]. Courrier international rapporte les propos du quotidien italien Corriere della Sera, qui déclare que Michel Onfray et Jacques Sapir « avancent l’idée d’une alliance transversale de toutes les forces souverainistes, de l’extrême gauche à l’extrême droite », et Courrier international ajoute : « quitte à se faire accuser de sympathie avec le Front national »[15]. Pour Conspiracy Watch, ses thèses sur l'Europe ont séduit l'extrême droite[16].
À partir de 2015, il publie régulièrement des textes et des analyses pour RT France, média d’État russe francophone[17], où il anime également un débat sur l'Euro[18] et dont il est également membre du comité d'éthique, aux côtés de Thierry Mariani[19].
Il est un habitué du Club Valdaï, un think-tank pro-Kremlin où il est l'un des rares français invités à participer et à écouter le discours annuel de Vladimir Poutine[7].
En 2022, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Jacques Sapir suspend sa participation aux médias pro-Kremlin RT France et Sputnik[7]. En octobre 2022, il annonce dans un journal destiné aux élites moscovites qu'à la suite des coupures de gaz par la Russie, les Européens subiraient un hiver « difficile, froid et sombre »[20].
Jacques Sapir intervient également régulièrement dans les vidéos du média publié en ligne par le think tank pro-Kremlin d'Eric Denécé, le CF2R, alimenté par les mêmes intervenants que les médias de propagande du Kremlin, RT France et Sputnik. Il participe à des réunions du Dialogue franco-russe, lobby pro-Kremlin[21]. En février 2023, il fustige les sanctions économiques prises à l'encontre de la Russie après l'invasion de l'Ukraine, en expliquant qu'elles feraient plus de mal à la France qu'à la Russie, dans le magazine d'extrême droite pro-Kremlin Omerta[21].
Plusieurs observateurs[22] et médias, dont L'Express[23],[20] et Libération le classent également parmi les « pro-russes » français, voire parmi les relais de la « poutinosphère »[24]. Selon Conspiracy Watch, Jacques Sapir est un « relais fréquent de fausses informations »[16] y compris conspirationnistes[25].
Se référer aux œuvres citées sur BnF.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.