Michel Perrin, en religion le père Joseph-Marie Perrin, né le à Troyes, mort le dans le 8e arrondissement de Marseille[1], est un prêtre dominicain et résistant français, titré Juste parmi les nations en 1999. Il est également connu pour avoir été le directeur spirituel de Simone Weil.

Faits en bref Naissance, Décès ...
Joseph-Marie Perrin
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Au milieu des années 1980, à Marseille, en train de lire en braille.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Michel Marie Henri Perrin
Nationalité
Activités
Mère
Autres informations
Ordre religieux
Distinction
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Enfance et vocation

Il est le second fils d'Edmond Perrin[2], militaire de carrière, et de Germaine de la Boullaye[3]. Il est le beau-frère du général Gaston Venot et l'oncle du professeur Alain Venot. En 1916, il apprend qu'il est atteint de rétinite pigmentaire et qu'il va devenir aveugle. Son frère aîné et une de ses sœurs sont atteints de la même maladie[4]. Sa mère encourage ses enfants à apprendre le braille. Elle entre en contact avec l'Association Valentin Haüy et avec Pierre Villey, dont l'exemple encourage Michel à poursuivre ses études.

Il a déjà le désir de devenir prêtre[5]. À l'occasion de la retraite pour sa communion solennelle il confie cette résolution à l'aumônier du collège. Celui-ci lui répond de ne plus y songer, car « la cécité est un obstacle infranchissable à l'ordination sacerdotale »[6]. Quelque temps après, sa mère écrit à ce sujet au futur cardinal Jean Verdier, qui donne une réponse moins décourageante[7]. Toujours grâce à sa mère, Michel entre en contact avec le père Bernadot et décide de devenir dominicain. Il entre au noviciat de Saint-Maximin en [8]. Il fait sa profession solennelle le [8], continue ses études, et se prépare à recevoir l'ordination. Comme le droit canonique de l'époque n'accepte pas l'ordination d'un aveugle, il doit obtenir une dispense du pape Pie XI. Il est finalement ordonné prêtre le Samedi saint 1929[9].

Fondateur de Caritas Christi

Assigné au couvent de Marseille[10], il est notamment chargé de l'assistance aux étudiantes. Très actif en tant que confesseur, il consacre également beaucoup de temps à la prédication et devient supérieur de son couvent. Convaincu de l'importance du rôle des laïcs dans l'Église, le [8] il fonde avec Juliette Molland l'Union missionnaire des petites sœurs de sainte Catherine de Sienne, qui deviendra plus tard l'Union Caritas Christi[11]. Caritas Christi est érigée en institut séculier de droit diocésain le , et en institut séculier de droit pontifical le . Le père Perrin fondera encore l'Association des prêtres de Caritas Christi (1961) et les Fraternités Caritas Christi ()[8].

La résistance spirituelle

Dès 1937, suivant les directives de l'encyclique Mit brennender Sorge, les frères dominicains du couvent Saint-Lazare de Marseille s'appliquent à combattre le nazisme et l'antisémitisme. Ils organisent régulièrement des rencontres consacrées au dialogue entre juifs et chrétiens[12]. La guerre venue, le père Perrin travaille à la diffusion clandestine des Cahiers du Témoignage chrétien[13]. Avec les pères Ambroise Stève, Réginald de Parseval et Damien Boulogne, il organise la fuite de personnes menacées par les nazis[14]. Nommé supérieur au couvent de Montpellier en 1942, il est arrêté par la Gestapo le [8]. Relâché, il doit bientôt se réfugier à Marseille, puis à Aix-en-Provence[15].

Rencontre avec Simone Weil

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Tombe de Joseph-Marie Perrin dans le cimetière de l'Hostellerie de la Sainte-Baume.

En 1940, Hélène Honnorat[16] informe le père Perrin que Simone Weil est à Marseille et qu'elle souhaite faire l'expérience du travail agricole. Le premier colloque entre Simone Weil et le père Perrin a lieu le [17]. Il la met en contact avec Gustave Thibon, qui l'embauchera comme ouvrière agricole. Il lui fait également rencontrer le père Lebret, fondateur de la revue Économie et humanisme, et Jacques Loew[18]. Elle prend part à la diffusion clandestine des Cahiers du Témoignage chrétien[19]. Ils ont l'intention d'écrire ensemble un livre sur « les mystiques de toutes les religions », mais le projet n'aboutit pas[20]. En quittant Marseille, elle lui laisse ses textes d'argument religieux[21]. De Casablanca, où elle séjourne quelque temps dans un camp de réfugiés avant de partir pour les États-Unis, elle lui envoie encore un commentaire de textes pythagoriciens[22]. Le père Perrin publiera ces textes dans Attente de Dieu et dans Intuitions pré-chrétiennes[23].

Le , le père Perrin offre à Jean-Paul II des autographes de Simone Weil[8].

Juste parmi les nations

Le , le comité Yad Vashem lui décerne le titre de Juste parmi les Nations[24]. La médaille de Juste lui est remise le [25],[26]. Yad Vashem lui reconnait le sauvetage de plusieurs dizaines de juifs dont Johnny Friedländer, Dwora Joffe (née Friedman), Simon Ronai et Claude Spiero[24].

Notes et références

Bibliographie

Sources biographiques

Articles connexes

Liens externes

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