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écrivaine française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Leïla Sebbar, née le à Aflou (Hauts-Plateaux), en Algérie, est une écrivaine française.
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Leïla Sebbar est née le à Aflou. Son père, instituteur algérien, a été relégué par le régime de Vichy dans cette région des hauts plateaux. Sa mère, institutrice française, est originaire de Dordogne. Durant la guerre d'Algérie, elle est en pension au collège et au lycée à Blida et à Alger. Elle passe une année en hypokhâgne à Alger au lycée Bugeaud avant de quitter l'Algérie pour poursuivre ses études en France et s'installer à Paris. Ses parents s’installent aussi en France en 1970[1],[2].
Étudiante en lettres modernes à Aix-en-Provence puis à la Sorbonne, elle publie en 1974 sa thèse de troisième cycle, Le Mythe du bon nègre dans la littérature du XVIIIe siècle[3]. Elle est ensuite professeur de Lettres à Paris, tout en se consacrant à l'écriture. Elle est l’autrice d’essais, de carnets de voyage, de récits, de critiques littéraires, de recueils de textes inédits, de nouvelles et de romans. Elle collabore aussi à France Culture (Panorama) pendant une quinzaine d'années[4], au Magazine littéraire et à La Quinzaine littéraire.
Son œuvre est centrée sur l'exil et les relations Orient/Occident. Ses archives sont disponibles à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine (IMEC).
Entretiens
Alger, années 2000 : un « vieil homme » se rend chaque jour à la Grande Poste, pour écrire à son fils. Le père, parti jeune en France, s'est établi en région parisienne, et a travaillé chez Renault à l'Île Seguin. Il est rentré à la retraite dans sa maison, en bord de mer, où il vit presque seul. Ses sept filles sont éduquées, mariées, installées, contemporaines. Son fils a quitté la famille, à l'adolescence, par rejet de la situation du père, et de sa soumission. Le père n'a plus aucune nouvelle du fils, depuis trente ans peut-être.
Il est à peu près analphabète, et se fait aider par un écrivain public, une jeune femme, Alma, fille d'un Algérien et d'une Bretonne (retournée au pays), un peu mal à l'aise dans sa vie ou dans sa famille. Elle arrêterait bien de faire l'écrivain public, mais il y a ce chibani, l'homme en bleu de Chine, qui se confie, plus qu'il ne dicte : souvenirs des deux côtés de la Méditerranée, Sébaïn, Frenda, Lodève, Siom, Maroc, Tunisie, les amis d'usine (plutôt marocains ou tunisiens), les cafés, les établis... Mais aussi Spahis, Armée d'Afrique, guerre de libération nationale, 17 octobre 1961, rapatriés français musulmans, Jacques Berque, Zinédine Zidane... Alma est invitée à chercher dans la bibliothèque de son grand-père, et dans la mémoire de sa nourrice des Hauts Plateaux, Minna. Ils échangent de menus cadeaux, comme plumier (d'écrivain public) ou grappe de raisin de la treille (de l'« ancien »).
Chaque jour, une nouvelle rencontre, une jeune fille en hijeb, une vieille femme en haïk, des jeunes dans la rue, des confidences, une remontée de souvenirs (histoires individuelles, contes, cartes postales), jusqu'à cette communion à la Poste autour des bouqala(t)[11],[12],[13], chants de femmes, qu'elle transcrit et chantonne pour le vieil homme, pour elle-même, pour retrouver tous ces passés mêlés, et supporter un peu mieux ce présent douloureux.
Le livre est dédié « aux pères qui n'ont pas pu parler avec leurs fils, aux fils qui n'ont pas su parler avec leur père. » La chute est brutale.
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