Martin Heidegger et Aristote
concept philosophique / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Martin Heidegger et Aristote?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
Pour Hans-Georg Gadamer[1], qui fut un témoin privilégié, seuls ceux qui étaient présents à Marbourg en salles de cour, dans les années 1920, ont pu mesurer le poids de la présence réelle d'Aristote dans la pensée du jeune professeur, mais d'un Aristote, nouveau, libéré de toutes les interprétations traditionnelles.« Ce qui distinguait cette première interprétation d'Aristote, c'était surtout le fait qu'elle se défaisait des couches de lecture scolastiques et déformantes »[1]. Motivé, à cette époque, selon Gadamer, par le désir d'obtenir une meilleure compréhension du message chrétien[2], Heidegger se serait engagé dans une véritable « réinterprétation d'Aristote », délivrée du dogmatisme scolastique et appuyée essentiellement sur l'Éthique à Nicomaque pour conforter sa propre vision de l'essence de l'homme.
Au contact direct de son œuvre, Heidegger redécouvre la problématique du « sens de l'être », dans la continuité de ses premières interrogations issues de sa lecture de jeunesse de 1907 du commentaire de Franz Brentano[3], intitulé De la signification multiple de l'étant chez Aristote de 1862, qui avait éveillé son intérêt. À cette occasion, il découvre aussi dans les autres œuvres aristotéliciennes la problématique de l'âme et du comportement humain à travers le Traité de l'âme[4] et l'Éthique à Nicomaque qui vont lui permettre d'étayer sa propre conception et déboucher sur le concept de Dasein . Dans les années 1920, il consacre quelques cours à l'interprétation phénoménologique des textes d'Aristote[5], qui font l'objet d'un petit ouvrage, longtemps connu sous le nom de Rapport Natorp. Des cours, qui toujours selon le témoignage de Gadamer, alors étudiant à Marbourg, faisaient véritablement revivre Aristote, Aristoteles redivivus[1].« L'objectif, était de redonner la parole, à nouveaux frais et en fonction de la compréhension de la vie actuelle, à l'« anthropologie d'Aristote » à partir de la vie facticiellement vécue, par le penseur grec, telle qu'on peut l'extraire de l'Éthique et de la Rhétorique »[6],[N 1].
Dans une seconde étape, il ne s'agira plus de prouver, à travers les concepts aristotéliciens, comment le Dasein est le mode de découvrement privilégié de l'étant mais de s'orienter à travers les recherches menées par Aristote, sur l'essence du « mouvement », la dunamis vers une pensée de la phusis , φύσις en tant que celle-ci est déterminée par le mouvement, le changement ou la « venue en présence »[7].