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Miss Subways

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Miss Subways
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« Miss Subways » était une distinction accordée à des passagères du métro de New-York entre 1941 et 1976. Les lauréates voyaient leur portrait s'afficher sur les wagons des trains, accompagnée d'une brève description. En 1957, on estimait que 5,9 millions de personnes pouvaient voir les Miss Subways quotidiennement, grâce aux 14 000 affiches qui étaient collées sur les wagons des trains[1]. Le programme était dirigé par la New York Subways Advertising Company (la régie publicitaire du métro)[2]. Environ 200 femmes ont remporté cette distinction.

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Une publicité pour Miss Subways au New York Transit Museum .
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Mona Freeman Miss Subways en mai 1941 à la télévision avec Cliff Robertson, 20 ans plus tard

La méthode qui était utilisée pour sélectionner les Miss Subways a varié au fil du temps. Elle se présentait généralement sous la forme d'un concours de beauté. Les candidates devaient résider à New York et utiliser elles-mêmes le métro pour être éligibles. « John Robert Powers, le directeur de l'agence de mannequins, sélectionnait les gagnantes » jusqu'en 1961 ou 1962 et, plus tard, « durant quelques années, les gagnantes ont été choisies par les organisateurs du concours »[3].

Avant 1952, des sélections pour élire les Miss Subways avaient lieu tous les mois. De 1952 à 1957, les candidates étaient sélectionnées une fois tous les deux mois[1]. « M. Powers a une fois choisi sept gagnantes simultanées pour qu'elles règnent côte à côte dans le métro »[1]. En 1957, elles étaient toutes triées sur le volet en fonction de leur degré d'évocation de la « fille d'à côté » :

« Toutes les Miss Subways ont une chose en commun. Elles ressemblent – ou sont censées ressembler – à la fille d'à côté. Près de 400 jeunes filles authentiques participent à chacun des trois concours annuels. Les gagnantes sont sélectionnées par John Robert Powers, millionnaire et directeur d'une agence de mannequins. M. Powers dit ne pas vouloir des « types de nanas glamours ni de chefs-d’œuvre peints à la main. » Les modèles, actrices et comédiennes professionnelles constituent un tabou. Toute autre personne âgée de plus de 17 ans peut participer. Les Miss Subways sélectionnées sont par exemple des secrétaires, militaires, infirmières, vendeuses, et hôtesses d'accueil[1]. »

En 1963, John Robert Powers n'était plus impliqué dans la sélection lorsque les modalités de vote du concours sont devenues « publiques... par bulletin postal ». La première gagnante du vote public était Ann Napolitano, secrétaire de direction dans l'agence de publicité Doyle, Dane & Bernbach. La New York Subways Advertising Company « a redirigé le concours pour mettre à l'honneur les filles qui travaillent - ce qu'est New York City »[3]. Les gagnantes ont reçu des bracelets ornés de jetons de métro plaqués or (qui plus tard étaient argentés) Spaulding a commenté en 1971 que « la beauté en elle-même est démodée. Ce sont la personnalité et les centres d'intérêt qui priment » et il décrit la manière dont « chaque concours cumule entre 300 et 400 candidatures, soumises par la famille, les amis et les collègues des candidates. Une trentaine d'entre elles sont sélectionnées pour passer un entretien personnel « dans le but d'évaluer leur personnalité et de s'assurer que la photo suggérée soit conforme ». La plupart des gagnantes étaient des sténographes, des commis de cuisines, des réceptionnistes et certaines étaient des enseignantes et des hôtesses »[3].

Après le système des bulletins postaux, les gagnantes étaient généralement choisies par votes téléphoniques, parmi un groupe de nommées dont les photos étaient placées dans le métro. Les détentrices du titre étaient photographiées par des photographes tels que James J. Kriegsmann qui « s'est spécialisé dans les photos de célébrités de la scène et de l'écran, mais il a également pris en photo des gens ordinaires, y compris les femmes qui sont apparues dans la promotion des Miss Subways pendant plus de 30 ans »[4].

En 2004, la Metropolitan Transportation Authority, en collaboration avec le New York Post, fait revivre le programme, désormais sous le nom de « Ms. Subways », pour un an seulement. Un concours par vote est organisé pour déterminer la gagnante, Caroline Sanchez-Bernat, une actrice[4]. Des affiches de « Mme Subways » sont placardées dans le métro, accompagnées cette fois-ci de conseils de sécurité à la place des traditionnelles notes biographiques.

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Pour l'agence John Robert Powers, Miss Subways a été créé dans le but de « promouvoir ses mannequins et pour la New York Subways Advertising Company "afin de favoriser l'attraction visuelle" des... publicités adjacentes »[5]. « Le concours a fourni le dispositif principal de l'intrigue de la comédie musicale On The Town de Leonard Bernstein en 1944, dans laquelle un marin amoureux en congé part à la recherche de "Miss Turnstiles" »[6].

En 1945, le quatrième anniversaire du concours est célébré à l'échelle nationale par Life Magazine[7]. « Contrairement à Miss America, ces reines représentaient tout la diversité de leur circonscription, principalement irlandaises, italiennes, latines et juives. La première gagnante noire a régné sur les trains du métro en 1947 (36 ans avant qu'une Miss America noire soit nommée), la première gagnante asiatique y a régné en 1949 »[2]. Thelma Potter, qui étudiait à l'époque au Brooklyn College, a été la première Miss Subways noire. Potter a déclaré: « C'était progressiste... Ça a un peu fait bougé les choses »[6].

La New York Subway Advertising Company appartenait à Walter O'Malley, qui a fait déménager les Dodgers de Brooklyn à Los Angeles en 1958[8]. Bernard Spaulding, directeur des ventes de la New York Subways Advertising Company, a déclaré en 1971 qu'il s'agissait « d'un phénomène de pin-up de la Seconde Guerre mondiale, qui a ensuite perdu son importance sociale »[9]. Miss Subways avait « une essence mythique pour beaucoup », a déclaré le maire de New York City, Ed Koch qui a aussi affirmé en 1979 :

« Et encore maintenant je peux m'assoir dans le métro, regarder les affiches publicitaires, fermer les yeux et Miss Subways apparaît », dit-il. « Elle n'était pas la plus belle fille du monde elle était des nôtres. Elle était notre Miss America[10]. »

En 1983, alors que les demandes répétées du public réclament la poursuite du concours, un représentant de la Metropolitan Transportation Authority déclare qu'il serait « non pertinent et socialement inacceptable », et donc impossible, de démarrer à nouveau Miss Subways[6]. En 2004, la journaliste Melanie Bush commente :

« [Les] affiches étaient aussi secrètement féministes, parfois même de façon très choquante, même pour [Bush], un enfant des années 70. Depuis la première ('Mona Freeman, désire devenir une illustratrice en freelance hors pair') jusqu'à la dernière ('Heidi Hafner... Son objectif : instructeur de vol'), elles se focalisaient sur les ambitions des femmes, et au cours des années 40 ou 70 ou [2000], c'était chose rare dans le flot de la publicité de masse. Et pourtant c'était bien là, et pour durer, probablement parce que la compétition était née pendant le Seconde Guerre mondiale : plus de trois millions de femmes avaient reçu des offres d'emploi impliquant un salaire pour la première fois ; elles prenaient le métro et parfois même elles les conduisaient, bien plus nombreuses qu'auparavant.

Les affiches étaient des plus radicales pendant les années de guerre, pour refléter ensuite à leur tour le retour des femmes dans le foyer. Le parcours de Miss Subways fait clairement écho aux rôles assignés aux femmes à la surface : alors que les civiles avaient été indispensables pour fournir la main-d'œuvre de la Seconde Guerre mondiale, la raison d'être des femmes au foyer comme Betty Friedan l'explique, c'est "d'acheter plus d'objets pour la maison."

Voyez ainsi le succès vivifiant de Marguerite McAuliffe en décembre 1942, "dont le but est de devenir un docteur aussi compétent que son père," et celui de Cecile Woodley en novembre 1943, dont les "intérêts principaux sont son emploi et la marine, le ski, Mozart et Katharine Hepburn". Voyez également Irene Scheidt, gagnante en juin 1950, dont le "désir le plus fou est de faire un voyage dans les Bermudes." Ou encore Eleanor Nash, gagnante en novembre 1960, 'jeune, belle, et experte dans le maniement d'un fusil."

Chaque mois, j'attendais avec impatience en me demandant : que faisait-elle dans la vie ? Quels étaient ses objectifs ? Je voulais devenir la Miss Subways qui était pilote d'avion. Ou pourquoi pas "écrivaine et voyageuse" ? "Scientifique" ? "Chirurgienne" ?... Peut être que la prochaine serait astronaute. Ou présidente !

Ce qu'il se passait réellement à ce moment-là, c'est que je voyais des femmes, de vraies femmes new-yorkaises, discutant entre elles de leurs projets et transmettant ces messages grâce aux campagnes publicitaires organisées par quelques hommes[2]. »

Ellen Hart Sturm, propriétaire du restaurant New-Yorkais Ellen's Stardust Diner, est élue Miss Subways en 1959 ; son restaurant présente des photos de nombreuses anciennes détentrices du titre Miss Subways sur les murs.

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Reprise de « Miss Subways »

En 2017, le « Miss Subways Pageant » est ressuscité et produit par The City Reliquary où l'événement a eu lieu. Les juges, parmi lesquels Roger Clark, journaliste pour NY1, décernent la distinction, l'écharpe et la couronne à Lisa Levy, qui a participé en se présentant comme une "reine post-ménopause". Le prix de la Miss Gentillesse, une distinction ajoutée au concours original, est décerné à Suzie Sims-Fletcher. En 2018, The Riders Alliance organise l'événement à Littlefield, où une nouvelle édition est organisée en 2019[11].

Liste des détentrices du titre « Miss Subways »

Davantage d’informations Début période, Fin période ...
  • Dans la comédie musicale On the Town de 1944, l'un des personnages principaux tombe amoureux de « Miss Turnstiles" après avoir vu sa photo dans le métro. La parolière Betty Comden a affirmé plus tard que la comédie musicale avait influencé le processus de sélection du concours pour inclure des candidates plus diversifiées, en raison du casting de la demi-japonaise Sono Osato dans le rôle de Miss Turnstiles dans la production originale[12].
  • Le recueil de poésie de Lawrence Ferlinghetti A Coney Island of the Mind contient un poème intitulé « Meet Miss Subways".
  • Le cycle de chansons de 1972 de Donald Sosin « Third Rail" comprend le texte entier d'une affiche de Miss Subways, mais avec le nom de la fille et de son école changés à sa demande.
  • L'album de 1974 de Cher, Dark Lady, comportait la chanson comique, « Miss Subway of 1952", écrite par Mary F. Cain, à propos d'une femme autrefois belle qui n'a pas vieilli avec grâce.
  • Dans l'épisode "Tattoo" de The Nanny de 1996 (saison 4 épisode 9), Fran prétend avoir remporté le titre de Miss Subways.
  • En 1996, Marga Gomez a lancé une émission intitulée « A Line Around the Block » dans laquelle un personnage dit : « Tu es Miss America. Non, mieux que ça. Miss Subways »[20].
  • Le roman de fiction historique de 2018 The Subway Girls (St.Martin 's Press) de Susie Orman Schnall est une histoire à double chronologie d'une candidate à Miss Subways de 1949 et d'une directrice de la publicité des temps modernes.
  • Dans le roman La Reine du Pays-sous-la-Terre (Miss Subways paru en 2018 (ISBN 978-0-37421-040-3), Macmillan Publishers), l'écrivain et acteur David Duchovny réinvente Miss Subways dans le rôle d'Emer, une enseignante de New York qui croise des personnages mythiques dans sa quête de l'amour.
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Références

Liens externes

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