Natation aux Jeux olympiques d'été de 1924
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Les épreuves de natation lors des Jeux olympiques d'été de 1924 organisés à Paris se déroulent du au .
Sport | Natation sportive |
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Éditions | 7e |
Lieu(x) | Paris, France |
Date | au |
Participants | 211 engagés, 173 concurrents |
Épreuves | 11 |
Le programme de la natation aux Jeux, qui a varié lors des éditions précédentes, est fixé en 1924 et reste inchangé jusqu'aux Jeux de Melbourne en 1956. Pour les hommes : en nage libre : 100, 400 et 1 500 mètres en individuel et un relais 4 × 200 mètres ; en dos : 100 mètres ; en brasse : 200 mètres. Pour les femmes : en nage libre : un 100 et un 400 mètres en individuel et un relais 4 × 100 mètres ; en dos : 100 mètres ; en brasse : 200 mètres.
Pour la première fois, les épreuves de natation ont lieu dans un bassin long de 50 mètres, permanent et destiné à être conservé ensuite : le stade aquatique des Tourelles, construit par la Ville de Paris, Porte des Lilas. Pour la première fois aussi, les couloirs de nage sont matérialisés par des lignes de bouchons.
Comme lors des Jeux d'Anvers en 1920, la domination des nageurs et nageuses des États-Unis est totale, laissant peu de place aux autres nations. Seuls la Britannique Lucy Morton, aux 200 mètres brasse et l'Australien Andrew Charlton aux 1 500 mètres nage libre empêchent les nageuses et nageurs américains de remporter toutes les médailles d'or.
Le 100 mètres nage libre masculin est remporté par le recordman du monde Johnny Weissmuller. La course attire 30 nageurs, le record de participation à une épreuve de natation depuis la création des Jeux modernes. Pour la première fois aussi, tous les concurrents utilisent le crawl. La finale se déroule sous un beau soleil le dimanche devant un public nombreux d'au moins 7 000 spectateurs. Trois Américains constituent le podium, les frères Samuel et Duke Kahanamoku (vainqueur en 1912 et 1920 et âgé de 34 ans) y rejoignant Johnny Weissmuller. Le 100 mètres nage libre féminin donne lieu, la même après-midi que la finale masculine, au même type de podium. Ici encore, avec 16 nageuses, c'est le nombre le plus élevé de participantes jusque là. Ici encore, toutes les concurrentes utilisent le crawl et trois Américaines montent sur le podium : Ethel Lackie, Mariechen Wehselau et Gertrude Ederle.
C'est aussi une totale domination par les trois nageuses américaines Martha Norelius, Helen Wainwright et Gertrude Ederle sur le 400 mètres nage libre féminin. Cette épreuve, nagée pour la première fois, attire 18 nageuses, le nombre le plus élevé de concurrentes pour une épreuve féminine de natation. Elle est remportée par la jeune Martha Norelius, âgée de 15 ans. Johnny Weissmuller s'impose sur le 400 mètres nage libre masculin dont il détient le record du monde. Weissmuller a fort à faire durant la finale face aux jumeaux suédois Arne et Åke Borg ainsi que l'Australien Andrew Charlton. L'Américain ne parvient à les distancer que dans la dernière longueur. Le 1 500 mètres nage libre est la seule course où aucun Américain n'est présent sur le podium. Elle est marquée en séries par la rivalité à distance entre l'Australien Andrew Charlton et le Suédois Arne Borg. Ils pulvérisent chacun leur tour le vieux record du monde remontant à 1912. En finale cependant, l'Australien s'impose facilement même si les deux hommes battent à nouveau largement le record du monde. Le « vétéran » australien Frank Beaurepaire (33 ans), déjà médaillé de bronze sur cette distance à Londres en 1908 et Anvers en 1920 complète le podium.
Sur le 100 mètres dos masculin, le nageur hawaïen Warren Kealoha, tenant du titre et recordman du monde domine la compétition de bout en bout. Pour la première fois de l'histoire olympique, tous les nageurs utilisent la technique du « dos crawlé ». Contrairement aux hommes, certaines nageuses ont conservé l'ancien style de « dos brassé ». L'élimination de ces dernières dès les séries du 100 mètres dos féminin est considérée comme la preuve définitive de la supériorité du « nouveau style ». La course n'attire que dix nageuses, entraînant la suppression des demi-finales. L'épreuve est dominée par l'Américaine Sybil Bauer. La Britannique Phyllis Harding, qui se classe deuxième, réussit à empêcher un podium intégralement américain. Le 200 mètres brasse masculin attire des nageurs venus de 16 pays, le record de participation nationale à une épreuve de natation depuis la création des Jeux modernes. En l'absence des nageurs allemands (toujours exclus à cause de la Première Guerre mondiale), la course est marquée par l'opposition de l'Américain Robert Skelton et du Belge Joseph De Combe. Ils réalisent exactement le même temps en demi-finale, mais c'est l'Américain qui s'impose facilement en finale. Le 200 mètres brasse féminin, nagé pour la 1re fois, est l'autre course dont la médaille d'or échappe à l'équipe américaine. Le petit nombre de nageuses (quinze) a aussi entraîné la suppression des demi-finales et l'organisation d'une peu habituelle finale à sept pour laquelle les lignes d'eau ont été retirées. Deux nageuses britanniques Lucy Morton (médaille d'or) et Gladys Carson (médaille de bronze) entoure l'Américaine Agnes Geraghty.
Les relais 4 × 100 mètres nage libre féminin et 4 × 200 mètres nage libre masculin sont très largement dominés par les équipes américaines qui battent les records du monde. S'il n'y a que six nations engagées dans le relais féminin, qui se déroule sur une seule course, c'est cependant le plus grand nombre d'équipes engagées depuis la création de l'épreuve en 1912. À l'inverse, le très grand nombre d'équipes masculines (seize, record de participation ici aussi) oblige à ajouter des demi-finales au programme initial. Dans le relais masculin, les grandes équipes font nager, pour la première fois de l'histoire de l'épreuve, les remplaçants lors des séries, voire des demi-finales.