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zoologue, botaniste et médecin français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Nicolas Joly, né le à Toul et mort le à Toulouse, est un zoologiste, botaniste et physiologiste français.
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Il est docteur en sciences naturelles, zoologie et botanique (1840), et en médecine (1851), professeur de zoologie à la faculté des sciences de Toulouse (1840-1878) et de physiologie humaine à l'École de médecine et de pharmacie. Il est correspondant de l'Académie des sciences, élu en 1873 et aussi conseiller municipal de Toulouse.
Le naît Nicolas Joly à Toul (Lorraine) alors occupée par la Prusse, fils de Marie Grenery et Nicolas Joly (qui lui donne son prénom). Il tient sa ténacité et sa grande capacité de travail de sa mère :
« J’étais au collège à Toul à une époque de l’année où mes condisciples avaient sur moi une grande avance. Ils connaissaient assez bien les éléments de la langue latine pour pouvoir traduire de courtes phrases françaises, tandis que moi, pauvre diable, je savais à peine décliner Dominus et Rosa. Néanmoins, j’étais obligé de faire chaque jour le devoir que nous donnait le professeur pour le lendemain. Ce travail était pour moi très pénible et sans aucun profit ; car outre que j’ignorais les règles les plus simples de syntaxe latine, je ne savais pas chercher les mots dans un dictionnaire. Témoin journalier de mon embarras, ma pauvre mère, qui n’en savait pas plus long que moi, s’impose la tâche de chercher les mots français pour les traduire en latin. Mais quelque active, quelque prolongée que fût la recherche, notre réussite était un pur effet du hasard. Souvent, nous tournions les feuillets du Dictionnaire depuis 1 jusqu’à Z, et nous considérions la chance comme merveilleuse quand nous avions trouvé le mot cherché[1]. »
En 1830, il part pour Montpellier alors âgé de 18 ans. Un an plus tard, en 1831, il enseigne l’allemand au collège de Montpellier où il obtient peu après, à la Faculté des Sciences de la même ville, une licence en Sciences naturelles. Il se révélera par la suite polyglotte, parlant en plus de l’allemand, l’anglais, l’italien et l’espagnol, étudiant même le sanscrit, disant « quand on peut penser en une langue, c’est comme si on acquérait une âme nouvelle »[1].
Le , il épouse Louise Aminthe de Saisset avec qui il a six enfants.
L’année 1840 est très dense pour lui : il obtient d’abord son doctorat en Sciences naturelles, spécialité botanique. Cette thèse contredisant les théories de son directeur, manque de finir jetée au feu. Il passe l’agrégation à Paris la même année où il est classé premier. Toujours en 1840, à la suite de cette réussite, il est chargé de cours de géologie-minéralogie à la faculté des sciences de Toulouse, la chaire étant restée vacante après le départ de Félix Dujardin.
Gaston Astre nous parle des années qui suivent[2] :
« Il y eut aussi l’histoire de la girafe : tout Toulouse en parla à l’époque et ce fut un événement qui alimenta, de longtemps, les conversations méridionales. Un beau spécimen de cet animal avait été amené, vivant, dans notre ville aux environs de 1840 : une telle bête avait été rarement vue en Europe, au point qu’on traçait l’histoire de tous les individus qui avaient été introduits dans notre continent. Le distingué zoologiste Joly profita de sa mort pour en étudier l’organisation anatomique. En 1844, il publia à ce sujet un intéressant mémoire [...]. Mais évidemment, au lieu des palmiers et des hautes herbes de ses brousses natales, la girafe devait regarder d’un œil à la fois dépaysé et désabusé les peintures ou les sculptures au milieu desquelles on l’avait inconsidérément introduite.
Aussi le mémoire de Joly se termine, avec beaucoup d’à-propos, par ces quelques mots : « Nous nous permettrons d’exprimer un vœu… c’est de voir l’individu, qui a été provisoirement placé dans une galerie du Musée, occuper bientôt un local plus en harmonie avec sa vraie destination. Parallèlement à l’effort systématique de Noulet, aucun des savants de notre ville ne manquaient une occasion de plaider en faveur du Muséum désiré. Il paraît d’ailleurs que le succès de curiosité amena autour, de la girafe empaillée, une foule de visiteurs : on en parla plus que jamais. Et les tableaux pendus aux murs ne durent pas assister, sans quelque sentiment de jalousie et de dépit, à cette éclipse de leur réputation devant celle de l’intruse, qui était ainsi venu les déranger de leur calme olympien. »
Aujourd’hui, cette même girafe observe les lecteurs de la bibliothèque Cartaillhac du Muséum de Toulouse.
En 1842, à la suite du départ d’Armand de Quatrefages pour Paris, il est nommé à la chaire de zoologie de la faculté des sciences de Toulouse où il enseignera pendant 36 ans.
En 1951, il obtient un doctorat de médecine, certainement à la faculté de médecine de Montpellier, titré Tout être vivant est nourri par le même aliment dans l’œuf.
Un an après, il collabore avec Édouard Filhol pour écrire Recherches sur le lait primées par l’Académie royale de médecine de Bruxelles. En 1857, il est chargé de cours d’anatomie et de physiologie à l’École préparatoire de médecine et pharmacie de Toulouse, il ouvre son cours en disant : « Parce que le principe qui met en jeu les organes est immatériel, est-ce une raison de refuser d’étudier leurs actions ? Expliquer le mécanisme n’est pas nier la cause »[réf. nécessaire].
1859 est une année décisive : l’Institut de France propose comme sujet annuel pour son concours « les générations spontanées ». Cette même année, Darwin publie son ouvrage fondateur De l’origine des espèces, on est en plein questionnement sur l’évolution. Le sujet sur « les générations spontanées » pose la question de « l’hétérogénie », deux thèses s’opposent : Louis Pasteur, qui invalide l’hétérogénie, soutient que tous les êtres sont issus d’êtres antérieurs, que le lien de parenté est incontournable ; Nicolas Joly, qui défend l’hétérogénie, soutient qu’il existe des cas particuliers, des êtres, organismes naissant à partir de la vie environnante sans lien de parenté directe. L’Institut de France donne raison à Pasteur. Cette même année, il est professeur adjoint d’anatomie et de physiologie à l’École préparatoire de médecine et de pharmacie.
Mais le débat sur « les générations spontanées » gagne la société en 1864 et Nicolas Joly, décrié, est contraint de se défendre[3] :
« Nous n’avons jamais pensé, comme on l’a fait croire à quelques âmes, dévotes et timides, que la spontanéité fût la loi générale de la vie, et que cette loi s’applique au lion, à l’éléphant, à l’homme, comme à l'animalcule dont la petitesse échappe à nos idées. […] Oui, tout est bien dans l’univers, tout est réglé par des lois admirablement sages ; l’ordre est dans le désordre, et de la mort naît la vie. C’est nous qui dérangeons l’équilibre, c’est nous qui attirons sur nos têtes tous les fléaux dont nous accusons l’éternelle providence ? »
En 1870, alors qu’Édouard Filhol en est le directeur, il est nommé professeur titulaire de physiologie à l’École préparatoire de médecine et pharmacie. En 1878, il est professeur émérite et prend sa retraite. En 1885, il parle encore de l’affaire des « générations spontanées » non sans amertume :
« M. Pasteur a eu sur moi l’avantage immense de pouvoir continuer, étendre, varier ses recherches dans la voie nouvelle où il était entré et qui, nous le reconnaissons sans hésiter, l’a conduit à de merveilleux résultats, trop merveilleux, peut-être trop vantés, surtout par les prôneurs plus ou moins intéressés à la chose, par des adeptes enthousiastes jusqu’à l’exagération, disons mieux, jusqu’à la servilité. […] Si nos discussions, déjà anciennes, avec M. Pasteur, ont pu contribuer en quoi que ce soit à lui faire obtenir un si magnifique résultat, nous nous en réjouissons du fond du cœur, et nous oublions volontiers qu’il a été pour nous un adversaire âpre et peu courtois. »
Le , il meurt à Toulouse.
Nicolas Joly est l'auteur de nombreuses publications et de rapports ou notes académiques :
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