Pertes de livres pendant l'Antiquité tardive
pertes dans l'héritage culturel de l'Antiquité classique / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Les pertes de livres pendant l'Antiquité tardive (entre la fin du IIIe siècle et celle du VIe siècle) représentent une perte irréparable de l'héritage culturel de l'Antiquité classique. Faute de la transmission d'une grande partie de la littérature grecque et latine antique, le nombre d'œuvres qui nous sont parvenues est extrêmement faible. La plupart des textes transmis le sont à travers des copies médiévales, et les fragments originaux de textes antiques sont peu nombreux.
Pour le monde romain, les travaux d’Henry Bardon permettent de se faire une idée de l’ampleur de cette « littérature latine inconnue[1] », de cette cohorte d’auteurs renommés dans l’Antiquité qui ne sont plus pour nous que des noms[n 1], au mieux réduits à quelques maigres fragments issus de citations et de notices éparses. Le savant s’est attaché à rassembler les sources les concernant, par époque[n 2], et s’est proposé d’en présenter ce que la critique et la philologie actuelles pouvaient en tirer.
Les raisons de ces pertes massives sont variées et débattues. Un début peut être entrevu dans la crise du IIIe siècle de l’Empire. On y mentionne des destructions systématiques d'écrits chrétiens au cours des persécutions, ainsi que ceux des écrits païens à la suite de la christianisation de l'Empire romain. D'autres causes peuvent être invoquées : l'effondrement culturel, et les désordres dûs aux grandes invasions, surtout en Occident, où de riches collections de livres ont été victimes des combats, et où les élites intellectuelles qui effectuaient encore la tâche de transmission ont disparu. Les changements de support – comme le passage du papyrus au parchemin, ou celui du volumen au codex – ainsi que ceux des canons littéraires et de la scolarité ont formé d'autres barrières. La transmission des œuvres était interrompue si elles n'étaient pas recopiées sur de nouveaux supports, et elles disparaissaient ainsi du canon.
Tandis que dans l’Empire byzantin, la tradition des œuvres de l’Antiquité a été plus ou moins conservée jusqu’à la chute de Constantinople, dans l’Occident latin, seule une petite élite de personnalités aisées et cultivées a conservé une petite partie de l’héritage littéraire de l’Antiquité. Dans ce cercle, on peut compter Cassiodore, issu d'une famille sénatoriale, et qui a rassemblé au VIe siècle les restes qui lui étaient encore accessibles de la littérature antique, et qui a fondé la fabrication médiévale de livres par un couvent à Vivarium.
C'est surtout aux VIIe et VIIIe siècles que les manuscrits des textes classiques, et même de certains auteurs chrétiens ont été en partie effacés et réécrits. C'est ce maigre lot de ces plus anciens manuscrits latins encore conservés avec les textes des auteurs classiques que l'on trouve sous la forme de palimpsestes.
La renaissance carolingienne qui suit, dans laquelle la production de manuscrits de textes classiques a ressurgi, n'en est donc que plus importante pour la transmission.
Les raisons pour la fabrication de palimpsestes sont multiples. Tout d'abord, en général, pour des motifs matériels, comme le prix du support, les changements dans l'écriture, ou simplement le changement des centres d'intérêt, mais aussi, en ce qui concerne les textes classiques et hérétiques, des raisons religieuses.
Les conséquences de la perte de grandes parties de la littérature antique ont été considérables. Ce n'est que par l’invention de l'imprimerie au milieu du XVe siècle que les textes antiques ont été progressivement mis à la portée de cercles croissants de lecteurs. Bien des accomplissements des temps modernes ont été stimulés directement ou indirectement par ces textes. La richesse des bibliothèques des temps modernes n'a pu se comparer avec celles de l’Antiquité qu'au XIXe siècle.