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moraliste et prédicateur, avocat, homme de lettres et homme d'Église français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre Charron (1541 à Paris - à Paris) est un théologien, un philosophe, un orateur et un moraliste du XVIe siècle.
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Décès | |
Pseudonymes |
P. C. P., Benoist Vaillant |
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Activités |
Pierre Charron est fils d'un libraire qui a 25 enfants[1]. Il suit des études de philosophie et de droit. Il exerce d'abord la profession d'avocat, puis reçoit les ordres, et se fait bientôt un nom par ses prédications. Marguerite de France en fait son prédicateur. Plusieurs évêques l'attirent auprès d'eux, et il séjourne comme théologal à Bazas, Lectoure, Agen, Cahors, et à Condom, où il achète une maison et y fait graver sur un linteau : « Je ne sais ». Il rencontre Montaigne à Bordeaux, avec qui il se lie d'une grande amitié et qui a une grande influence sur son œuvre. Il adopte bientôt sa philosophie. Montaigne le désigne comme héritier du blason de sa maison. Charron reconnait plus tard ce témoignage d'affection et d'estime en instituant le beau-frère de Montaigne son légataire universel. En 1595, il est envoyé à Paris comme député à l'assemblée du clergé et devient secrétaire de cette assemblée. Il est mort d'apoplexie à Paris en 1603.
Charron composa un Traité de la Sagesse qu'il a publié en 1601 à Bordeaux[2], après d'autres ouvrages concernant la religion, et qui présentait un catholicisme orthodoxe, répondait aux attaques dont il était l'objet et provoqua un scandale : il y défendait la tolérance religieuse, ce qui le fit accuser d'athéisme. « Nous sommes circoncis, baptisés, juifs, mahométans, chrestiens avant que nous sachions que nous sommes hommes. » Il séparait ainsi la religion de la morale (morale appuyée sur la nature), ouvrant l'espace d'une pensée laïque. C'est encore un des meilleurs traités de morale connu au XIXe siècle ; mais on y trouve quelques propositions hasardées qui en firent longtemps défendre l'impression et le firent mettre à l'Index librorum prohibitorum à Rome.
Des pamphlétaires, jésuites en particulier et en premier lieu le père Garasse[3], l'attaquèrent vigoureusement et les critiques continuèrent bien après sa mort, l'accusant de plagiat à l'égard de Montaigne et des auteurs de l'Antiquité. Il imita également le style de Montaigne, mais il avait moins de grâce et de naïveté. Charron a aussi laissé un Traité des Trois Vérités (existence de Dieu, vérité du Christianisme, vérité du Catholicisme), 1594, fort estimé, et un Abrégé du Traité de la Sagesse. La meilleure édition de la Sagesse est celle qu'a donnée Amaury Duval, 1820, 3 v. in-8.
Emmanuel Faye estime que, pour fonder une philosophie morale autonome et directement enracinée en l’homme, Pierre Charron a cru devoir écarter entièrement la métaphysique, jugée par lui toute spéculative. Charron pense donc que la philosophie morale suffit pour penser ce qu’il nomme l’« excellence et perfection de l’homme »[4]. Avant Spinoza et son Éthique, l'idée « Dieu c'est-à-dire la nature » est exprimée par Pierre Charron, ce qu'a relevé Michel Onfray[5]. Ce thème est déjà présent dans la philosophie juive[6], elle-même marquée par la pensée de Moïse Maïmonide[7],[8].
Descartes s'inspirera de sa méthode du doute pour la rédaction du Discours de la méthode[9].
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