Portion congrue
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La portion congrue est la partie du revenu des dîmes reversée aux curés et vicaires des paroisses d'Ancien Régime par les bénéficiaires de ces revenus : évêques, abbés, chapitres, seigneurs, etc. Elle n’était pas perçue directement par le curé desservant, mais par des « curés primitifs » plus haut placés dans la hiérarchie catholique. Cette part est maigre, alors que cette expression signifiait initialement « part convenable » (elle était censée lui permettre de vivre convenablement, mais se trouvait souvent réduite par l'inflation à un montant insuffisant). En 1629, elle est fixée à 300 livres pour les curés et 150 livres pour les vicaires ; elle fut portée à 500 et 250 livres en 1768, à 700 et 350 livres en 1786 ; mais le coût de la vie a augmenté de presque autant. Les prêtres perçoivent en plus le casuel, dont le montant est très variable selon les paroisses[1].
Dans le langage courant, portion congrue en est donc venu à signifier très petite part, avec souvent l'idée que quelqu'un d'autre a pris la plus grande partie. « [Les plats] étaient maigrement servis, ils sentaient la portion congrue » (Balzac, Un début dans la vie). « Me réserveraient-ils la portion congrue ? / Ouais ! moi, vieil épervier, faire le pied de grue ? / Non ! je veux mériter aussi les dons du roi » (Hugo, Cromwell).