Quentin Metsys (né en 1466 à Anvers ou à Louvain[alpha 1], mort en 1530 à Anvers le ) est un peintre flamand. Son prénom et son nom sont orthographiés de plusieurs manières : Quinten ou Kwinten, Massys, Metsys ou encore Matsijs.
Bien que l'apprentissage auprès d'un maître soit la norme à cette époque, aucune certitude ne permet d'affirmer que Quentin Metsys fut formé par Dirk Bouts[1].

Faits en bref Naissance, Décès ...
Quentin Metsys
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Quentin Metsys, gravure de Joachim von Sandrart pour son Teutsche Akademie.
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Quinten MassijsVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Formation
À Louvain (jusqu'en 1491)[réf. nécessaire]
Maître
Élève
Lieux de travail
Mouvement
Influencé par
Mère
Christina van Pullaer (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Joost Massys (d)
Catharina Massys (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Œuvres principales
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Vue de la sépulture.
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Contexte historique

Au XVe siècle, Louvain est une cité médiévale du Duché de Brabant, réputée pour son université et sa richesse culturelle. La peinture connaît alors sa Renaissance dans les Flandres, le Brabant et le Hainaut, sous l'impulsion de peintres comme Jan Van Eyck, Rogier van der Weyden et Robert Campin (le Maitre de Flémalle), notamment à Tournai, Bruges, Gand et Bruxelles. À partir de la seconde moitié du XVIe siècle, Louvain devient un centre secondaire actif de la Renaissance avec la famille des peintres Bouts, père et fils.

Biographie

Famille et jeunesse

Quentin, fils de Joost Massys, un forgeron, et de Katharina van Kinckem, suit une formation de forgeron auprès de son père[réf. nécessaire] pour s'améliorer dans ce domaine. Près de la cathédrale Notre-Dame d'Anvers se trouve un puits en fer forgé, le « puits de Quinten Matsys », que l'on attribue traditionnellement au peintre.

La légende raconte[réf. nécessaire] que Metsys, alors forgeron à Louvain, tomba amoureux de la fille d'un peintre. En se tournant vers la peinture, il pensait pouvoir conquérir son amour. Il existe de cette légende une version plus vraisemblable qui explique comment Metsys décida de changer de carrière (version établie d'après son père, Josse Metsys, un horloger et un architecte de la municipalité de Louvain[réf. nécessaire]). Son père, Josse, arrivait à un âge où la question de sa succession se posait, avec cette question : lequel de ses deux fils (Quentin ou Josse) allait reprendre les activités paternelles ? C'est finalement Josse (le fils) qui se consacra à l'horlogerie tandis que Quentin se tournait vers la peinture. Son père mourut quand Quentin avait 17 ans, et il est probable que son frère se chargea d'achever l'éducation de Quentin.[réf. nécessaire] Mais cela ne reste qu'une légende (peut-etre faux).

À ce jour, on ne sait pas qui exactement a enseigné la peinture à Metsys, mais son style semble dériver des techniques de Dirk Bouts qui apporta à Louvain l'influence de Memling et Rogier van der Weyden.

Installation à Anvers

Quand Metsys s'installe à Anvers à l'âge de 25 ans, son propre style contribue de manière significative au renouveau de l'art flamand dans la lignée de van Eyck ou de la Pasture dit van der Weyden. Anvers est déjà réputée dans la 2e moitié du XVe siècle pour être un centre artistique grâce à Goswin van der Weyden, petit-fils de Rogier de la Pasture, et Jérôme Bosch. C'est à 35 ans, en 1491, que Quentin est reçu franc-maître au sein à la guilde de Saint-Luc d'Anvers[2]. Anvers a acquis alors une réputation de centre actif et libéral du marché de l'art, en particulier lors des foires annuelles qui durent six semaines à Pâques et à la Saint-Bavon. Les artistes et marchands d'Anvers et d'autres villes flamandes, proposent leurs œuvres sur des tréteaux et dans des échoppes. Joachim Patinier est alors un spécialiste de ce marché, et collabore avec Metsys dont il peint les paysages de certains de ses tableaux[3]. Metsys s'occupe des enfants de Patinier après la mort de ce dernier en 1524.

Rencontres et amitiés

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Visite d'Albrecht Dürer à Anvers en 1520, tableau d'Henri Leys (1855). Quentin Metsys est représenté à côté du peintre allemand.

On suppose que Quentin connaissait le travail de Léonard de Vinci sous la forme de reproductions circulant dans les rangs des écoles nordiques, connaissance qu'il complétera dans les années 1510, quand il fait un voyage en Italie, au cours duquel il s'arrête notamment à Venise et à Milan.

En 1517, par l'intermédiaire de Pieter Gillis, il fait la connaissance d'Érasme et de Thomas More qui le tiennent pour un artiste de premier plan[4]. Il est également admis que Dürer lui a rendu visite pendant son séjour à Anvers en 1520-1521[3], et il qu'il a entretenu des liens avec d'autres peintres allemands dont Hans Holbein le Jeune et Lucas van Leyden[4].

Il devient alors un artiste célèbre et prisé qui jouit d'une belle aisance matérielle.

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Le Prêteur et sa Femme (1514), Musée du Louvre.

Son style

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Vierge à l’Enfant entourée d’anges
1509, Lyon
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Vierge à l'Enfant avec sainte Elizabeth et saint Jean-Baptiste, c. 1520–25, Huile sur bois, 63 × 48,2 cm, Clark Art Institute

Les historiens distinguent communément trois catégories dans sa peinture : les œuvres religieuses, les œuvres moralisatrices et les portraits[3].

Il tire des œuvres de van der Weyden la rigueur des contours et le soin pour le détail. De Van Eyck et de Memling, Metsys reprend les techniques basées sur la richesse des pigments transparents ainsi que les effets d'optique. Dans Le Prêteur et sa Femme, il place un miroir semblable à celui des Époux Arnolfini de Van Eyck.

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Ecce homo (détail)
1520, Venise.
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La Vierge, Marie Madeleine et saint Jean au pied de la croix, musée des Beaux-Arts de Chartres.
Œuvres religieuses

Ce qui caractérise la peinture de Metsys est la piété de ses œuvres, un héritage des écoles précédentes. Il voue une attention particulière à l'expression des personnages qui va parfois jusqu'à la caricature, et il joue sur les oppositions. Il accentue la mélancolie des saints et la tendresse de la Vierge vis-à-vis de son enfant. La Vierge à l'Enfant de Bruxelles se réfère aux autres représentations de l'Enfant lisant dans les bras de sa mère, celle de La Madone Duran de Rogier van der Weyden au Prado de Madrid, et celle de La Vierge d'Ince Hall, d'un suiveur de Jan van Eyck, à Melbourne[2]. Sa Vierge à l'Enfant du Louvre, datée de 1529, atteste sa parfaite assimilation de la sensibilité de Léonard[5].

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Vieille Femme grotesque
(1513-1515)
National Gallery, (Londres).
Œuvres moralisatrices et grotesques

En contrepartie, il représente les mimiques brutales et les grimaces des geôliers et des bourreaux et son réalisme favorise parfois le grotesque comme dans la Vieille Femme grotesque aussi connue sous le nom de Portrait d'une vieille femme. Ce portrait est une reprise explicite de la Reine de Tunis[6], dessin de Léonard de Vinci, conservé à la bibliothèque royale du château de Windsor[4]. Cette vieille femme semble également appartenir au monde de l'Éloge de la folie, œuvre satirique de son ami Érasme.

Le portrait de la Duchesse a été probablement conçu sans réelle ressemblance avec une personne vivante bien que certains affirment qu'il s'agit du portrait de Margarete Maultasch, comtesse du Tyrol. Cette femme a par ailleurs inspiré Lewis Carroll et son illustrateur John Tenniel pour le personnage de la duchesse dans Les Aventures d'Alice au pays des merveilles[7].

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John Tenniel
La duchesse Natricia dans Les Aventures d'Alice au pays des merveilles
(1865), inspiré par Matsys.

Les visages des paysans présents dans les tableaux de Jan Steen ou d'Ostade reprendront plus tard les traits difformes des personnages de Metsys et l'utilisation du grotesque à des fins moralisatrices sera assidûment pratiquée par les disciples de Metsys à la génération suivante, surtout par Marinus van Reymerswale[8].

Portraits

Particulièrement habile en tant que portraitiste, Metsys a réalisé entre autres des œuvres à l'effigie de l'empereur Maximilien Ier du Saint-Empire, de l'évêque Étienne Gardiner ainsi que de Paracelse. Il a été influencé dans cet art par ses contemporains Lucas van Leyden et Jan Mabuse.

Son portrait d'Érasme, daté de 1517, a pour pendant celui de son commanditaire Pierre Gilles. Il servira de référence pour celui d'Holbein, daté de 1523 et exécuté en trois versions[4].

Sa mort

Metsys est mort tragiquement à Anvers en 1530. La foi qu'il avait su transmettre au travers de ses peintures fut fatale à ses proches. En 1543, à Louvain, sa sœur Catherine fut enterrée vivante près de la cathédrale et son mari fut décapité pour avoir lu la Bible, une offense en cette époque trouble.[réf. nécessaire] Le fils de Quentin Metsys, Jan Matsys (1510-1575)[9], hérita des techniques de son père sans toutefois l'égaler[non neutre]. Ses travaux les plus anciens remontent à 1537 avec notamment une toile[Information douteuse] intitulée Saint Jérôme. La dernière de ses œuvres, La Guérison de Tobias en 1564, montre son évolution et les tentatives pour se détacher du style paternel. Un autre fils de Metsys, Corneille, fut également peintre[10].

Sa famille

Vers 1492, il se marie avec Alyt van Tuylt (morte en 1507) avec qui il a trois enfants : Quinten I, Pawel et Katelijne I.

En 1508, il se marie avec Catherina Heyns, avec qui il a dix autres enfants : Jan (1509-75, peintre), Corneille (1510-56, peintre), Quinten II, Maria, Hubrecht, Abraham, Peternella, Katelijne II, Sara et Susannah.

Œuvres

Après 1510
Après 1520
Non datés
Attribuées à Quentin Metsys

Hommages

Notes et références

Annexes

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