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La réassurance est l’assurance des sociétés d’assurances. Parfois appelée assurance secondaire, celle-ci ne peut pas exister sans l'étape préliminaire du transfert de risque que représente l'assurance primaire. La réassurance fait partie du secteur de l’assurance et de la finance en général.
La réassurance apparaît peu après le renouveau de l'assurance au Moyen Âge. En juillet 1370, deux assureurs vénitiens assuraient alors la marchandise d’un bateau effectuant la liaison entre le port de Gênes et la ville de L'Écluse, aux Pays-Bas. Ils décidèrent de céder le risque à un troisième assureur sur la partie la plus risquée du voyage, à partir du détroit de Gibraltar lors de l'escale à Cadix en Espagne, et ce, jusqu'au passage du golfe de Gascogne. Le siècle suivant, un contrat de réassurance pour un transport de laine entre Southampton et Porto Pisano est également retrouvé. Le document porte la mention de rasichurare qui semble être le nom le plus ancien pour ce type de contrat[1]. La réassurance s’est développée autour du commerce maritime méditerranéen. On a retrouvé depuis des contrats de réassurance en Italie, en France et au Royaume-Uni. Mais ceux-ci restent limités à quelques cessions spécifiques et sont surtout présents dans le commerce maritime.
En dépit d'une première expérience française initiée par Colbert en 1668 avec la Chambre d'assurance et grosses aventures de France qui concerne le transport maritime, c'est à Londres, au Royaume-Uni, que la première organisation moderne d'assurance a vu le jour sous la forme du Hand-in-Hand Fire Office, créé en 1696, que l'on peut voir comme une conséquence du grand incendie de Londres de 1666. À Londres toujours, la première société d'assurance incendie se crée en 1710 sous le nom de « Sun Fire ». Rapidement, des sociétés d'assurance vont apparaître et se développer dans tous les pays occidentaux, surtout au Royaume-Uni, en Allemagne et en France.
La réassurance moderne et à grande échelle est apparue en Allemagne vers la fin du XIXe siècle, à la suite de la révolution industrielle de ce pays. Les sociétés d’assurance allemandes avaient de plus en plus de mal à couvrir les usines et autres complexes industriels immenses, surtout en cas d’incendie. Elles ont donc fait appel à des contrats de réassurance, et les techniques de réassurance se raffinèrent au fil du temps. Dès 1846, la Kölnische Rück fut créée en Allemagne pour répondre aux besoins de capacité du secteur industriel allemand en fort développement.
Dès lors, de nombreuses sociétés spécialisées uniquement dans la réassurance émergèrent et la réassurance se mit à couvrir à peu près toutes les branches sur tous les marchés d’assurance mondiaux. Cependant l'offre et la demande de réassurance restent beaucoup plus fortement implantés dans les pays développés, l’offre de réassurance provenant essentiellement de quelques pays occidentaux (Allemagne historiquement, Suisse, Royaume-Uni, États-Unis, France).
En août 1992, l'ouragan Andrew toucha très fortement la Floride. Il en résulta un besoin impérieux de capacité de protection de réassurance contre les phénomènes naturels aux États-Unis. Ainsi, plusieurs réassureurs nouveaux sont apparus aux Bermudes, le marché bermudien ayant été dès les années 1970 un marché de captives d'assurance principalement à vocation industrielle et à but fiscal et une source de réassurance pour pallier la crise de la responsabilité civile aux États-Unis dans les années 1980. Dès 1993, ce marché a servi à pourvoir les cédantes américaines en capacités de réassurance dommages catastrophes (property cat), puis dès mi-1990, ces réassureurs ont recherché un meilleur équilibre de leurs expositions mondiales (aggregates) en se développant principalement au Japon puis Asie, et enfin en Europe. Aujourd'hui ces sociétés sont à majorité multibranches et beaucoup d'entre elles disposent de bureaux ou filiales en Europe ou en Asie, elles sont toutes parmi les tops 10 des classements quant au chiffre d'affaires et à la capitalisation (XL Group, Partner Re, Axis, Renaissance Re, etc.). Le financier français Amedeo Natoli est considéré comme l'un des pères de l'assurance moderne en Europe[1].
Le principe de la réassurance est aussi simple que celui de l'assurance. Le code de commerce allemand dispose à ses articles consacrés à la réassurance que « le réassureur est l'assureur de l'assureur ». Il s'agit pour la société d'assurance (la cédante) de céder à une société spécialisée (le réassureur) un risque aléatoire (les conséquences d'un sinistre incendie, de la mort, d'un séisme, d'un naufrage) contre le règlement d'une prime de réassurance correspondant au risque transféré et au mode de transfert prévu dans le contrat de réassurance (le traité). La société d’assurance est alors appelée la cédante (ou assureur primaire) et elle effectue une cession auprès d'un ou de plusieurs réassureurs (l’assureur secondaire) par un contrat de réassurance (ou programme). Un contrat de réassurance existe sous de nombreuses formes et peut couvrir une période donnée ou non, bien que la plupart des contrats de réassurance aient une période de validité d’un an.
Voici un exemple très simplifié qui décrit ce principe :
Les particuliers M. X et Mme Z veulent assurer leurs biens immobiliers auprès de l’assureur A qui accepte de les couvrir. M. X a signé une police pour une garantie de 1 000 000 € en échange d’une prime qu’il devra verser de 400 €. Mme Z a quant à elle souscrit une police qui garantit 2 000 000 € contre une prime de 800 €. L’assureur A reçoit donc une prime totale pour son portefeuille dommages aux biens de 400 + 800 = 1 200 €. En revanche, le montant total de sa garantie mise en jeu est de 1 000 000 € + 2 000 000 € = 3 000 000 €. Ce montant de garantie peut se manifester si par exemple les biens de M. X et Mme Z sont sinistrés par une même tempête ou le même incendie. L’assureur A n’ayant que 2 500 000 € de fonds propres, il décide de se faire réassurer auprès du réassureur R pour éviter toute faillite. A et R se mettent d’accord pour un contrat de réassurance portant sur une garantie de 500 000 € qui interviendrait sur un sinistre ou une catastrophe dépassant 2 500 000 €. Pour cette couverture, le réassureur R va demander 1 % de la prime du portefeuille dommages aux biens de l’assureur A, soit 1 % * 1 200 € = 12 €.
Dans la réalité, les portefeuilles cédés aux réassureurs peuvent porter sur des centaines de milliers, voire des millions de particuliers, et les garanties peuvent s’élever à des centaines de millions, voire des milliards d’euros.
Le contrat de réassurance ne lie juridiquement que la cédante à son réassureur. Ainsi, la cédante devra rembourser son assuré sinistré même si le réassureur refuse de payer la cédante (par exemple à cause d'une interprétation différente des clauses du contrat de réassurance) ou s’il ne peut pas le régler (par exemple en cas d'insolvabilité) il est donc juridiquement ducroire des engagements qu'il a contracté auprès de ses assurés. Le particulier ou l’entreprise assurés ne sont en principe pas au courant de l’existence d’un contrat de réassurance et ils n’ont aucun contact avec le(s) réassureur(s). Ceci explique la méconnaissance du public en général du mécanisme de la réassurance, sauf lorsque les médias évoquent la réassurance lors de grandes catastrophes comme les attentats du World Trade Center. La jurisprudence aux États-Unis en matière de réassurance fait exception à cette réalité en ce que des juges ont déjà condamné directement les réassureurs d'une cédante insolvable (cut-through) : même si ces cas restent marginaux, ils font partie de la chose jugée aux États-Unis et tout réassureur doit savoir qu'il s'expose à ce genre de jurisprudence en acceptant des affaires américaines.
Jadis limitée à quelques affaires spécifiques, la réassurance est devenue aujourd’hui un acteur important du secteur de l’assurance où elle joue une influence croissante. Cette montée du rôle des réassureurs est due à plusieurs facteurs :
Les réassureurs couvrent en général des risques avec des garanties très importantes. Ils éprouvent donc le besoin d'atomiser leurs risques encore plus que les assureurs. Les réassureurs possèdent souvent un portefeuille très international, éclaté sur de nombreux pays, et très varié dans de nombreuses branches (vie, non vie, aviation, dommages aux biens, crédit et caution, etc.). De même, un réassureur fera plus attention au contrôle de son cumul (par exemple toutes ses couvertures de risques dommages sur la côte ouest des États-Unis). On utilise souvent l'expression équivalente en anglais d'aggregates pour parler de ces cumuls.
Sur un même programme (ou bien contrat) de réassurance, il existe une seule cédante (plus éventuellement ses filiales) et en général plusieurs réassureurs (souvent de l'ordre de quatre à dix mais parfois jusqu'à plus de trente). Le réassureur qui a la plus grande part de la cession totale est dans la majorité des cas le réassureur apériteur (leader). Celui-ci peut jouir de certains privilèges par rapport aux autres, et en général c'est uniquement avec lui que la cédante discutera d'une éventuelle modification du contrat ou bien négociera dans le but d'inclure des affaires spéciales. Les autres réassureurs doivent suivre la décision de ces discussions.
La limite du système est celle du risque majeur étendu à une grande échelle qui engendrerait des coûts insupportables pour tout le système d'assurance. Les sinistres que craignent les réassureurs sont des événements de type catastrophe naturelle majeure à grande échelle (crue de la Seine à Paris par exemple), pandémie grippale grave ou actes terroristes graves, susceptibles d'engendrer de longues pertes d’exploitation par rupture de la continuité économique qui pourrait nécessiter des milliards d’euros d’indemnisation. Diverses clauses dans la plupart des contrats protègent les assureurs contre une partie de ces risques. Certains États ont eux-mêmes également pris des dispositions législatives pour ne pas couvrir des risques de type accident nucléaire majeur.
On distingue plusieurs branches et sous-branches dans la réassurance (vie, non vie, dommages aux biens, responsabilité civile, etc.) qui se déclinent en trois grands types ou modes de réassurance (obligatoire, facultatives et facultative-obligatoire) qui peuvent eux-mêmes se conjuguer sous quatre grandes formes de contrats de réassurance (excédent de sinistre, excédent de pleins, excédent de perte, quote-part).
La plupart des contrats ont une durée d'un an avec pour date d'effet le , sur le marché européen, sur le marché américain, et , pour le marché japonais. Chaque année les contrats de réassurance sont renouvelés durant la période de renouvellement (renewal) qui marque traditionnellement le pic d'activité chez les réassureurs, les courtiers de réassurance et le département cession des cédantes.
Durant le renouvellement la cédante et/ou son courtier font généralement un appel d'offres de réassurance avec un type de contrat et des conditions préchoisies (parfois en accord avec le réassureur apériteur) décrites sur une note de couverture (slip). Les réassureurs proposent alors soit uniquement soit successivement, le prix (un taux sur l'assiette de prime du portefeuille) et la part qu'ils souhaitent pour participer à ce contrat ou programme de réassurance (parfois le taux de cession/rétention). La cédante choisira ensuite un taux de prime puis allouera les parts à chaque réassureur en leur envoyant une note de couverture définitive. Plus tard elle leur enverra le document contractuel (wording) qui définit plus en détail les règles et conditions du contrat de réassurance, que chaque partie signera.
Les différents types de réassurance suivent dans les grandes lignes ceux des assurances. Il s’exerce donc une première différence entre :
La réassurance non vie se divise ensuite entre :
La réassurance financière (financial ou bien finite) peut être considérée comme un type de réassurance à part (voir la section suivante).
Il existe aussi la réassurance dite en programme business qui couvre des risques liés aux grandes entreprises et qui existe surtout aux États-Unis.
Les trois modes de réassurance sont, par ordre de volume de primes, la réassurance obligatoire réalisée par traités (treaties) qui couvre tout le portefeuille d'une cédante dans une sous-branche, comme le portefeuille automobile ou incendie par exemple. Ensuite vient la réassurance facultative réalisée par des facultatives (facultatives en anglais) qui couvre un ou plusieurs risques ou polices spécifiques de la cédante et qui sont explicitement décrits. Enfin beaucoup plus rare, la réassurance facultative-obligatoire qui réalise un mélange des deux modes précédents. Par définition, la réassurance en traité couvre des sommes beaucoup plus importantes et le réassureur doit accepter de couvrir tous les risques de la sous-branche de la cédante, alors que la réassurance en facultative ne couvre qu'un ou quelques risques choisis par les deux parties. Elle réclame donc une expertise plus importante et se rapproche de la souscription en assurance. Dans la réassurance facultative-obligatoire, la cédante choisit quels sont ses risques qui seront cédés au réassureur qui doit accepter de couvrir tous ces risques.
La réassurance proportionnelle consiste en une participation proportionnelle du réassureur aux gains (primes) et pertes (sinistres) de la cédante. Et dans le cadre de la réassurance proportionnelle, le réassureur en contrepartie d'une portion ou partie prédéterminée de la prime d'assurance facturée par la cédante, indemnise cette dernière contre une portion déterminée des sinistres couverts par la cédante au titre des polices concernées et des LAE (Loss Adjustment expenses).
Nous considérons dans la suite l'exemple d'un portefeuille réassuré pour mettre en évidence les différences entre les types de réassurance[2]. Notre assureur réassure auprès de son réassureur 30 polices d'assurance. Le total des primes est de 10M (le total des primes des polices sinistrée est de 1,85 M€). La capacité totale est de 6M en moyenne, soit 180M. Voici les polices sinistrées :
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Pour un quote-part, un ratio de partage est défini pour toutes les polices. Afin de garder les petits risques, il convient d'utiliser un autre type de réassurance: l'excédent de plein. C'est aussi un traité proportionnel, car les primes et les sinistres sont partagés selon un ratio défini à l'avance. On définit d'abord le plein de rétention: le réassureur va intervenir uniquement sur les polices dépassant un certain montant de garantie, appelée plein de rétention ou ligne (line). Ensuite, on peut définir le ratio du réassureur: (garantie - plein de rétention)/garantie. Ce ratio permet de partager les primes et les sinistres.
En suivant l'exemple d'en haut, un contrat en excédent de pleins pourrait être comme tel : R intervient à partir d'une ligne de 2 000 000 € jusqu'à deux lignes, soit 4 000 000 €. Ainsi R ne touchera comme prime que les polices avec un montant de garantie égal ou supérieur à 2 000 000 €, c'est-à-dire uniquement celle de Mme Z, 800 €. En cas de catastrophe où les polices de M. X et Mme Z sont totalement sinistrées, R payera uniquement pour la garantie de Mme Z soit 2 000 000 € alors que A, en principe, ne devrait débourser de l'argent que pour M. X soit 1 000 000 €. Autre définition, le plein ou « Ligne » est le montant en capital conservé par la cédante pour son propre compte sur chaque affaire. Il varie selon sa capacité de souscription dans une catégorie déterminée, ce plein est fixé par un conseil d'administration. Par conséquent, il est nécessaire de faire un partage de tous les risques qui dépassent son plein de conservation, risque par risque et d'établir des bordereaux de répartition des capitaux, des primes et des sinistres. Exemple: Une société « X » assure une usine pour un capital de 25 000,000 dollars elle conserve sur cette affaire un plein de 2 000 000 dollars et cède en réassurance neuf pleins de 2 000 000 dollars, ce qui est égal à 18 000 000 dollars le sous total étant de 20 000 000 dollars. -→ Le montant restant est de 5 000 000 est placé en cession facultative. -→ Le traité en Excédent de Plein a une gestion lourde, parce qu'il prévoit la confection à chaque période de compte et de souscription des bordereaux de primes et de sinistres, risque par risque. |
Exemple d'une cession en excédent de plein réalisée sur le même exemple de portefeuille que précédemment, le plein étant fixé à 2 M€.
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Dans le système de la réassurance non proportionnelle, le réassureur n’intervient qu’à un certain seuil de sinistre ou de perte de la cédante. Le réassureur touchera pour cela un pourcentage de la prime. Le sort de la cédante et du réassureur sont beaucoup moins liés, ainsi au cours d'une année d'exercice, A pourra être en perte, mais pas forcément R, ce qui aurait dû être le cas dans le cadre d'un contrat en quote-part.
Exemple d'une cession en excédent de sinistre réalisée sur le même exemple de portefeuille que précédemment, l'assureur fixe la priorité à 2 M€ et la porte à 4 M€.
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Excess par événement : Considérons que l'assureur fixe la priorité à 6 M€ et la portée à 12 M€, soit un plafond de 18 M€. Dans notre exemple supposons que les 8 sinistres font référence à un seul événement.
L'assureur fixe toujours la priorité à 6M et la portée à 12M, soit un plafond de 18M. Mais maintenant nous supposons que les 8 sinistres font référence à deux événements (cette situation n'est pas représentée graphiquement).
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Dans l'exemple de portefeuille présenté dans la section précédente, le S/P est à 240 %, il résulte que dans un traité 130SL120, le réassureur interviendra à hauteur de 120 % de la prime de 10 M€, soit 12 M€. |
La coassurance ou la coréassurance se définissent comme la participation de plusieurs assureurs ou réassureurs au même risque (pool de réassurance). La coassurance est utilisée quand une seule police sinistrée peut mettre en péril la solvabilité de l'assureur ou l'équilibre technique d'une branche. C'est aussi une pratique encouragée par les courtiers en réassurance.
Voici un exemple qui illustre l'intérêt de la coassurance : 10 bateaux de 100 M€ peuvent couler dans l'année avec une probabilité de 10 %, il n'y a pas de perte partielle, uniquement des pertes totales. Il y a en face 10 assureurs qui encaissent chacun une prime pure égale à l'espérance de sinistralité (10 M€). Ces 10 assureurs allouent chacun un capital de 20 M€ pour leur solvabilité.
Sans la coassurance | Avec la coassurance | |
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Chaque assureur assure un bateau. | Chaque assureur assure 10 bateaux, mais à concurrence de 10 % des pertes. | |
Année~1 | Chaque assureur a une probabilité de 1 sur 10 d'être ruiné. Avec une réserve de 30 M€ (10 M€ de prime + son allocation de capital), si le bateau qu'il assure coule, cela coûte 100 M€ et il est ruiné. | Chaque assureur a une probabilité est de 0,0123 (la loi binomiale b(10;0,1)). Dans ce cas, chaque bateau qui coule lui coute 10 M€. Avec une réserve de 30 M€ (10 M€ de prime + son allocation de capital), il peut faire face à ses engagements si trois bateaux (ou moins) coulent. Au-delà il est ruiné. |
Conformément à la théorie, la probabilité de ruine augmente quand on allonge la durée visée. | ||
Année 2 | S'il n'a pas été ruiné la première année, l'assureur a une probabilité de 1 sur 10 d'être ruiné la deuxième année, même s'il dispose alors d'une réserve de 40 M€. À l'instant initial (début de la première année) la probabilité de ruine l'année deux est donc de 0,09 (=la proba de ne pas être ruiné la première année * la proba que son bateau assuré coule la deuxième). La probabilité de ruine à horizon deux ans est donc de 0,19. | S'il n'a pas été ruiné la première année, l'assureur aura une probabilité de ruine qui dépend de sa réserve en début de l'année 2. Cette réserve dépend du nombre de bateaux qui ont coulé durant la première année. Sur deux années, il peut faire face à ses engagements si quatre bateaux (ou moins) coulent. La probabilité de ruine à horizon deux ans est estimée numériquement à 0,0473. |
↓ | ||
Année 7 | Si son bateau n'a pas coulé durant les 6 premières années, l'assureur a une probabilité de 1 sur 10 d'être ruiné, même s'il dispose alors d'une réserve de 90 M€. La probabilité de ruine à horizon deux ans est donc de 0,522. | S'il n'a pas été ruiné les 6 premières années, l'assureur aura une probabilité de ruine qui dépend de sa réserve en début de l'année 7 (et qui elle-même dépend du nombre de bateaux qui ont coulé durant les 6 premières années). Sur 7 années, il peut faire face à ses engagements si neuf bateaux (ou moins) coulent. La probabilité de ruine à horizon 7 ans est estimée numériquement à 0,228. |
Année 8 | Si son bateau n'a pas coulé durant les 7 premières années, sa probabilité de ruine est nulle, car il a accumulé 8 fois la prime (80 M€) et a alloué un capital de 20 M€, il dispose donc des fonds pour faire face à son engagement, même s'il n'atteint pas l'équilibre technique | La probabilité de ruine à horizon 8 ans est estimée numériquement à 0,254. |
Les deux schémas explicitent les résultats financiers des assureurs (non ruinés) dans le scénario particulier où un bateau coule chaque année pendant 10 ans.
require(stats)
require(stats)
nbsim=100000
nbship=10
nbyear=8
Shiping<- matrix(rbinom( nbsim*nbyear,nbship,0.1),nrow=nbyear)
table(Shiping)
### nbsim simulations of shiping number by year
CumulShiping<-Shiping
for(n in 2:nbyear){CumulShiping[n,]=colSums(Shiping[1:n,])}
### cumul of shiping from 0 to the end of year n.
### With capital of 20M, the pooling insurer could be support 2 shipping over the mean (=n+2)
### ruin is effective if one year, the cumul of shiping from 0 to the end of year n > n+2
sum(colSums(CumulShiping>matrix(rep(3:(2+nbyear),nbsim),nrow=nbyear))>0)/nbsim
### give an estimation of the expected probability
Enfin, la réassurance non traditionnelle propose d'autres types de couvertures plus complexes avec des outils financiers (par exemple spread-loss, XL aggregate, etc.).
Ces dernières années[Quand ?] la réassurance non traditionnelle a vu sa part dans la réassurance mondiale augmenter progressivement, même si elle reste marginale. On regroupe dans la réassurance non traditionnelle les différentes formes de transfert de risque non classiques comme la réassurance financière ou le transfert alternatif de risque. L’idée générale de ces produits est d’offrir des solutions au mieux adaptées au cas par cas. À l'origine très orientée vers le lissage de bilan des sociétés d'assurance, la réassurance financière s'est éloignée de ce type d'opération financière après notamment les déboires du géant américain AIG et la pression des autorités de contrôle américaines pour empêcher ces embellissements ou trucages de bilan des sociétés. Aujourd'hui, la réassurance non traditionnelle s'est rapprochée des activités plus classiques de la réassurance mais en proposant des solutions ad hoc plus flexibles et mieux adaptées que les formes traditionnelles de la réassurance. Le transfert alternatif du risque ou alternative risk transfer (ART) correspond quant à lui à un transfert du risque sur les marchés financiers. Les produits ainsi proposés sur les marchés de capitaux peuvent être des opérations de titrisation (cat bonds), des protections avec franchise de sinistre marché (MLF ou market loss franchise, ILW ou industry loss warranty), des déclencheurs notionnels (portfolio sample trigger), des options et des swaps subordonnés, des dérivés climatiques (weather derivatives), des couvertures indicielles, etc. Les autres formes de réassurance non traditionnelles (par exemple titrisation, market loss franchise, options et swaps subordonnés) pourront cependant continuer à exister sous réserve de leur compatibilité avec les règlements de comptabilité internationales ou statutaires (IFRS, US GAAP, French GAAP, SAP, etc.).
L'abréviation ré (pour réassurance) ou re (pour reinsurance) en anglais accompagne le nom de la plupart des compagnies de réassurance, comme un symbole d’appartenance à la branche. Par exemple, c'est le cas pour le no 1 mondial de la réassurance : Munich Re.
Selon les données 2004 de la Fédération française des sociétés d'assurances[3], le marché mondial de la réassurance représentait un chiffre d'affaires d’environ 135 milliards d'euros (soit 6,5 % de l’assurance), dont 100 milliards disponibles sur le marché international de la réassurance (4,7 %).
En France, cinquième marché mondial, la réassurance représentait un chiffre d'affaires de l’ordre de 8 milliards d'euros dont 5 disponibles sur le marché concurrentiel. Les pays les plus demandeurs de réassurance étaient les États-Unis (42 %), suivi par l’Allemagne (17 %), le Royaume-Uni (11 %) et la France (6 %). Du côté de l’offre de réassurance, l’Allemagne se place en tête en 2004 avec 26 %, suivie par les États-Unis (19 %), les Bermudes (17 %) et la Suisse (16 %). Le marché de la réassurance se compose à 20 % de vie et à 80 % de non vie. Cela vient du fait que les grands sinistres sont en non vie, d'où le plus grand besoin en réassurance.
Le marché de la réassurance est encore plus concentré que celui de l’assurance et les vingt plus gros réassureurs mondiaux représentent 74 % du marché en 2004 (39 % en 1990) et les cinq premiers 45 % (21 % en 1990).
Les dix principaux réassureurs mondiaux au 31 décembre 2018 étaient dans l’ordre décroissant[4] :
Il n’existe pas de chiffres publiés pour l'ensemble du marché français mais les plus importants réassureurs y sont Swiss Re, Scor et la Caisse centrale de réassurance (CCR), le réassureur de l'État français.
Les trois plus grands réassureurs français dans le monde au sont[5] :
les sinistres payés ou à payer plus les coûts administratif sur les primes acquises. C’est en fait le ratio des sinistres (Loss Ratio) qui tient compte en plus des dépenses administratives.
Le personnage principal du roman Les Falsificateurs d'Antoine Bello travaille dans la cellule de prévention des risques naturels d'une entreprise de réassurance en Argentine.
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