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Par définition[1] et parce qu'il implique une «effraction cutanée», le tatouage n'est pas une opération anodine sur le plan des risques sanitaires.
Les aiguilles du tatoueur traversent l'épiderme pour atteindre le derme et y déposer des pigments noirs et/ou colorés. Les traits fins sont faits au moyen d'une aiguille unique, alors que les à plats noirs ou colorés sont déposés au moyen d'un dermographe à aiguilles multiples. La pénétration répétée des aiguilles enduites de pigments est source d'inflammation de la partie profonde de la peau, et de risque d'infection si l'aiguille, la peau et l'encre et le matériel de tatouage présentent des défauts d'asepsie. Chez certaines personnes, plusieurs colorants ou additifs sont également source d'allergies et d'inflammations parfois graves
Une jeune femme du peuple Peul, se tatoue les gencives au moyen d'aiguilles de couture. Cette pratique, courante chez les Peuls/Fulanis est pratiquée dès la puberté pour la lèvre inférieure puis - après le mariage - pour la partie supérieure. Le pigment utilisé est l'indigo, colorant approuvé par la FDA pour des produits de beauté et savons, mais non pour l'usage en tatouage). C'est à la fois un ornement et un signe d'appartenance. Une des théories sur l'origine de cette pratique aussi pratiquée par d'autres tribus africaines est que le tatouage aurait été utilisé pour dissuader les négriers d'emporter les femmes, les esclavagistes considérant que les dents et gencives devaient être saines et normales
Tatouage éphémère au henné et harkous (recettes traditionnelles des Hannanets de Tunisie, à base de distillat de noix de galle (aussi utilisée pour fabriquer l'encre de calligraphie arabe), de clous de girofle, de Siwak (extrait d'écorce d'arbres...), ici à Djerba. Ces motifs traditionnels ne sont pas inscrits dans le derme, mais dans l'épiderme; Leurs composés ne sont pas réputés toxiques ni allergènes
Taoutage non-permanent au henné noir (probablement traditionnel de type Harkous ou fait d'un henné mélangé avec de l'indigo). À la différence des vrais harkous ou hennés, certains hennés noirs vendus dans le commerce (via Internet notamment) ou artisanalement produits avec des colorants ou teintures du commerce contiennent de plus en plus souvent des molécules chimiques qui sont de puissants allergènes et sensibilisants, pouvant être source de choc anaphylactique et d’œdème dans les cas les plus graves
réaction de formation de tissus chéloïdes (cicatrices hypertrophiques) sur le site d'un tatouage
Des enfants, sans être informés des risques encourus (dermatite, sensibilisation à vie, œdème de Quincke, taches décolorées permanentes sur la peau foncée...), sont de plus en plus souvent exposés à des tatouages potentiellement très allergènes quand des encres industrielles et non testées dermatologiquement sont utilisées Ici: une dermatite allergique à la suite du dessin d'un dauphin au henné noir.
Grille de tests dermatologiques dessinée sur la peau, permettant au dermatologues de repérer les allergènes auxquels un patient est sensible, mais non les produits auxquels le patient pourrait se sensibiliser à l'avenir (dont des pigments dont la composition évoluera dans le temps sous l'effet de leur photochimie. En cas de risque d'allergie grave (avec choc anaphylactique, le test doit être fait en milieu hospitalier ou évité
Le vrai henné produit dans l'épiderme une couleur orangée. Ici: tatouage au henné traditionnel sur le pied (au Maroc).
Le latex des gants à usages unique ne doit pas être exposé à des produits gras ou à base d'huile (à l'extérieur, ou via des crèmes ou lotions pour la peau à l'intérieur)[2]. Le latex (et ses additifs de vulcanisation), ou le vinyle (plus rarement) des gants peuvent également être une source d'allergie pour le tatoueur ou le tatoué[2]). Le tatoueur doit porter des gants stériles et les enfiler sur des mains propres, comme le ferait un chirurgien. Il existe des gants stériles et sans latex (ex: en vinyle ou nitrile), prévus pour divers usages, de même que des «manchettes à usage unique» pour les avant-bras, tabliers et bouses[3].
L'encre et son flacon doivent être stériles, de même que les petits godets à usage unique (visibles ci-dessus). Tout reste d'encre et le godet ne doivent pas être réutilisés. Plutôt que jetés à l'évier ou traité comme déchet banal, ils devraient idéalement être jetés dans un conteneur spécial, ensuite traité comme déchet spécial ou déchet toxique en raison de leur teneur en métaux lourds ou de leur composition chimique
Pour limiter les risques d'infection, un tatouage devrait toujours être pratiqué en respectant les bonnes pratiques d'hygiène et d'asepsie
Les encres rouges, à base de mercure, de cadmium ou de colorants nouveaux issus de la chimie organique semblent les plus problématiques en termes de toxicité et/ou d'allergie graves aux encres ou pigments
Avec le temps les couleurs d'un tatouage peuvent s'affadir, soit parce que le pigment est dégradé par la lumière, soit parce qu'il quitte le derme, emporté par la lymphe ou le sang d'où il peut migrer et être accumulés dans un ganglion[4] ou dans le foie ou le rein, les deux principaux organes de détoxication
Pour introduire ses encres sous l'épiderme, le tatoueur doit percer la barrière protectrice de la peau. Celle-ci est ainsi percée des centaines de milliers de fois dans le cas des grands tatouages (l'aiguille du dermographe électrique moderne pénétrant la peau de 50 à 3 000 fois/minute; les contours sont tracés par une seule aiguille et 5 à 7 aiguilles sont groupées pour remplir un à-plat de couleur ou un dégradé[5]). Ces aiguilles introduisent dans le derme un mélange solvant/biocide + pigment et parfois des additifs industriels ou médicaux (un anesthésiant a été trouvé dans plusieurs encres de professionnels).
Une grande partie des particules colorantes sont piégées dans la profondeur de la peau de manière irréversible ou ne s'en désorbent ou s'y dégradent que lentement, sans effets apparents sur la santé dans la plupart des cas, mais on ignore en grande partie le devenir et les effets des particules qui quittent le derme ou s'y dégradent (dans les cas de certains colorants issus de la chimie organique).
Alors que la pratique du tatouage est en forte expansion et parce qu'elle utilise de nouveaux pigments issus de la chimie organique ou minérale[6], non conçus pour cet usage, elle est source de préoccupation chez les dermatologues, médecins et responsables de la santé publique car si le tatoueur n'injecte que peu de colorants, ceux-ci contiennent traditionnellement des métaux toxiques[7]. Ces particules - étrangères au corps et de taille souvent nanométriques - sont souvent détournées d'autres usages, non dermatologiquement testées dans la peau, et mal encadrée par la législation.
Plusieurs de ces pigments (mercure, plomb, chrome...) sont notoirement toxiques et parfois allergènes et/ou perturbateurs endocriniens[8] voire cancérigènes ou mutagènes quand ils sont inhalés ou ingérés) et ces colorants sont fortement concentrés dans le derme[9]. Il existe en outre toujours un risque d'introduire accidentellement des bactéries, virus ou champignons pathogènes dans l'organisme.