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militaire français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Théophile Malo de La Tour d'Auvergne-Corret, né le à Carhaix (ou aux environs) en Bretagne et mort le à Oberhausen en Bavière, est un militaire français. Napoléon lui donna le titre « premier grenadier de la République ». Il a également écrit plusieurs ouvrages sur l'histoire de la Bretagne et des langues celtiques.
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Premier Grenadier de la République |
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Fils de l'avocat Olivier Corret et de Jeanne Lucrèce Salaün, il naquit à Saint-Hernin (où son père était régisseur du château de Kergoët) et fut baptisé à Carhaix. Les historiens ont toutefois dénombré pas moins de neuf lieux de naissance possibles, dont huit identifiables : Pontivy, Laniscat, Carnoët, Maël-Carhaix, Trébrivan, Trémargat, Saint-Hernin et Carhaix.
À sa sortie du Collège des Jésuites de Quimper, il choisit l'armée (vers 1765) alors que son père voulait qu'il devienne avocat et sa mère un dignitaire de l'Église.
En 1767, il entra, en qualité de soldat, dans la deuxième compagnie des mousquetaires. Né Théophile-Malo Corret, il ajouta à son nom de famille celui de Kerbauffret précédé d'une particule, sans pouvoir prétendre être de condition noble.
Prétendant descendre d'un fils naturel de Turenne et d'Adèle Corret, nommé Henri Corret, il ajouta à son nom celui de La Tour d'Auvergne en 1777, après avoir obtenu d'un descendant du duc de Bouillon un courrier attestant d'une souche commune, le de cette même année. Le , un diplôme autorisa Malo Corret à faire précéder son nom de naissance de celui de La Tour d'Auvergne[1].
En 1781, il s'engage comme volontaire dans le régiment de Bretagne et participe et durant le siège du fort Saint-Philippe il fait preuve de sa valeur militaire. Pendant une action meurtrière, il sauva la vie d'un officier espagnol blessé en le rapportant au camp sur ses épaules ; puis il revint au combat. Le roi d'Espagne lui accorda une décoration, qu'il accepta, mais il refusa la pension qui y était attachée.
Il rallia les armées de la République et fut promu capitaine de grenadiers en 1792. Lazare Carnot, ministre de la guerre, dit de lui qu'il était « le plus brave parmi les braves »[2]. Engagé dans l’ancien régiment de Bretagne, le 46e régiment d’infanterie, il servit dans les armées révolutionnaires de Savoie et dans l’armée des Pyrénées orientales, où il commandait toutes les compagnies de grenadiers formant l'avant-garde et appelées colonnes infernales. Presque toujours cette phalange avait décidé de la victoire lorsque ce corps d'armée arrivait sur le champ de bataille.
Ses loisirs étaient consacrés à des méditations ou à des travaux littéraires, et il était appelé pour ses avis à tous les conseils de guerre.
Malade, il quitta l'armée. S'étant embarqué après la paix avec l'Espagne pour se rendre dans sa province, il fut pris en 1794 par un corsaire britannique : le voilier sur lequel il avait embarqué à Bayonne à destination de Brest fit naufrage au large de Camaret, et La Tour d'Auvergne fut fait prisonnier par une escadre britannique en même temps que l'équipage. On voulut le forcer à quitter sa cocarde ; la passant à son épée jusqu'à la garde, il déclara qu'il périrait plutôt en la défendant.
Il fut interné sur des pontons dans le sud-ouest de l'Angleterre. Durant son internement, il se consacra à l'écriture d'un dictionnaire français-celtique. Il fut libéré en 1797.
À son retour en France, il se rendit à Paris, où il apprit qu'un de ses amis, nommé Le Brigant, octogénaire, venait d'être séparé de son jeune fils, le seul encore en vie, par la réquisition ; il se présenta aussitôt au Directoire, obtint de remplacer le jeune conscrit et le rendit à sa famille, rejoignant l'armée en tant que simple soldat. Il se rendit célèbre par son courage et sa modestie.
Il partit pour l'armée du Rhin comme volontaire. Il fit la campagne de 1799 en Suisse, fut élu membre du Corps législatif après le 18 brumaire, mais refusa de siéger : « Je ne sais pas faire des lois, je sais seulement les défendre, envoyez-moi aux armées. » Comme il avait refusé plusieurs promotions, on ne trouva pour lui que le titre de « premier grenadier de la République », que lui donna Napoléon.
Le , au soir de la bataille de Neubourg (combat de Oberhausen), en Bavière, il fut touché au cœur par un coup de lance alors que la 46e demi-brigade de l'armée du Rhin est assaillie par la cavalerie adverse.
Il avait légué sa bibliothèque à Éloi Johanneau.
«...Comme il faut qu'en Bretagne rien ne soit comme partout ce fut un grenadier nommé La Tour d'Auvergne qui découvrit les beautés de la langue bretonne, 1780, sa littérature et ses mœurs...» Max Jacob[3].
La Tour d'Auvergne fut aussi un celtisant (on lui devrait les mots menhir et dolmen), amateur d'antiquités gauloises et étudiant des langues celtiques (principalement le breton), notamment avec l'avocat Le Brigant (archéologue à ses heures). Au XXe siècle, Christian-Joseph Guyonvarc'h et Françoise Le Roux qualifieront les deux hommes de celtomanes[4].
La mort a empêché La Tour d'Auvergne-Corret de publier un dictionnaire polyglotte où il comparait 45 langues avec le bas-breton. Il l'avait mis au net avant son dernier départ pour l'armée du Rhin. Dans ses Origines gauloises, publié en 1792, il présente la langue bretonne comme la plus ancienne du monde[5].
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