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architecte roumain De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Toma N. Socolescu est un architecte roumain néo-classique important du milieu à la fin du XIXe siècle (Ploiești, - Ploiești ). Premier architecte roumain dans le comté de Prahova ayant été formé en Roumanie, il participe largement à l'urbanisme de la ville de Ploiești. Il construit de nombreux ouvrages publics dans sa région de Prahova, tout en ayant la particularité d'avoir exercé aussi en tant qu'entrepreneur en bâtiments. Il exécute ses propres plans comme ceux d'autres architectes.
Toma N. Socolescu | |
Toma N. Socolescu dans la trentaine. | |
Présentation | |
---|---|
Naissance | Ploiești, Principauté de Valachie |
Décès | Ploiești, royaume de Roumanie |
Nationalité | roumaine |
Mouvement | Architecture néo-classique |
Activités | Architecture, urbanisme, construction civile, artiste peintre |
Diplôme | Architecte diplômé de l'École des Beaux-Arts de Bucarest, section architecture |
Formation | Architecture civile et religieuse |
Œuvre | |
Réalisations | Églises Sfantu Vîneri et Sfinţii Împărați, bains municipaux de Ploiești, caserne Cuza-Vodă de Bucarest |
Projets | Réalisation du premier plan topographique de Ploiești en 1882 |
Distinctions | Croix de Cavalier de l'ordre de la Couronne de Roumanie |
Entourage familial | |
Père | Niculae Gheorghe Socol |
Famille | Ion N. Socolescu (ro) (frère), Toma T. Socolescu (fils), Toma Barbu Socolescu (petit-fils) |
Compléments | |
Architecte et maître d'œuvre, entrepreneur dans les pétroles. | |
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Né en 1848 à Ploiești, fils de l'architecte Niculae Gheorghe Socol, architecte majeur du Județ de Prahova, de style néo-classique[e 1], il est le seul architecte roumain officiant à Prahova de son époque, les autres étant tous d'origine étrangère[e 2]. Bâtisseur de très nombreux édifices publics et officiels du județ, d'églises et de remarquables maisons particulières, dont plusieurs sont inscrits au patrimoine architectural historique de la Roumanie, il est aussi l'architecte de la ville de Ploiești à partir de 1880[a 1],[e 3] et maître d’œuvre. Il réalise en effet la plupart de ses ouvrages après avoir dressé tous les plans. Selon son fils, Toma T. Socolescu, il fabrique lui-même les matériaux nécessaires aux constructions[c 1]. De 1883 à 1886, l'École des Métiers, où étaient formés les fils des constructeurs de la ville aux métiers du bâtiments, est hébergée dans sa propre maison[a 2],[e 4]. Toma T. Socolescu, évoque dans ses mémoires son extrême proximité avec les artisans, qui le considèrent comme l'un des leurs[b 1].
Ainsi, en tant que maître d’œuvre et entrepreneur[e 5], exécutant les plans d'autres architectes, il bâtit écoles, hôpitaux, lycées et casernes[c 1],[e 6].
Travailleur acharné, il est aussi doté de la fibre artistique. Bon dessinateur et aquarelliste[b 2], il aime aussi à créer et façonner des objets artisanaux décoratifs en terre cuite vernissée, ainsi que des poêles traditionnels roumains, dans sa propre maison[a 3],[d 1]. Il existe au Musée d'Art de Ploiești une aquarelle et un dessin : Michel Le Brave, à cheval[1]. Originaire de Transylvanie, et en écho à la fondation de la ville par Michel le Brave, l'architecte décore nombre de ses constructions par un frontispice orné d'un bas-relief du Prince[a 4],[b 3],[d 2].
Il est très proche de son plus jeune frère l'architecte Ion N. Socolescu (ro) qu'il soutient financièrement pendant toutes ses études d'architecture à l'École des Beaux-Arts de Paris. Il quitte Ploiești avec toute sa famille pour Bucarest en 1896 afin, non seulement de suivre le grand chantier de la caserne Cuza-Vodă, mais aussi de rester en contact permanent avec la Société des Architectes dont il est l'un des membres fondateurs. Il s'installe non loin de la maison de son frère Ion, au 29 du boulevard Carol[e 7].
Il fait partie de la vingtaine de signataires, dont Ion Mincu[2], d'une pétition demandant au premier ministre, la création d'une Commission des monuments historiques, ayant pour but de protéger et conserver le patrimoine architectural roumain. La pétition est publiée dans le journal Les Annales de l'Architecture en mai 1890[3].
Dans les dernières années de sa vie, il s'engage dans l'industrie pétrolière et devient propriétaire d'un derrick pétrolier dans la commune de Buștenari (ro), dans le Județ de Prahova. En association avec Toma Rucăreanu, il construit lui-même une fabrique de gaz dénommée "Lumina", à côté de la Gare du Sud (ro), de Ploiești[a 3],[c 2],[d 1].
Il meurt à l'âge de 48 ans le à Ploiești, ayant accompli une œuvre conséquente[e 1], et cela malgré la fin prématurée de son activité professionnelle. Il est enterré dans le caveau familial Socolescu au cimetière Bellu de Bucarest.
Il étudie l'architecture dans la section conduite par les architectes Alexandru Orăscu (ro) et Carol Benişu (ou Carol Beniş) (ro) à l'École des Beaux-Arts de Bucarest. Sur la demande de Vasile Urechia Alexandrescu, alors ministre de l'Education nationale, Theodor Aman, directeur de l'École des Beaux-Arts, artiste peintre et acteur majeur de la renaissance culturelle roumaine, lui accorde une bourse d'études pour le mérite[b 4],[e 8]. Il intègre l'école le , qu'il terminera en 1870[a 5],[b 5],[d 3], après avoir suivi une formation académique classique[e 9]. Son diplôme est signé de la main du roi Carol Ier[a 6],[c 1],[d 4]. Les architectes roumains sont alors formés dans l'esprit de l'architecture classique. Le néo-classicisme est adopté en Valachie et en Moldavie dès le XVIIIe siècle[e 9], il perdurera jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Très actif et avide de connaissances, il entreprend deux voyages d'étude d'un mois en France et en Italie, le premier pendant l'hiver 1893-1894[b 6]. Il visite son frère Ion N. Socolescu (ro) alors élève architecte à l'École des Beaux-Arts de Paris. Son périple en train continue vers Marseille, Nice, Monte-Carlo, puis en Italie à Gènes, Rome, Naples où il découvre Pompéi et Herculanum. Sur le chemin du retour, il visite Venise. En 1896, il entreprend un ultime voyage, cette fois avec son épouse, au nord de l'Italie. Il visite alors Milan, puis Nice de nouveau et remonte sur Paris, toujours en train. Il passe par Vienne avant d'arriver à Ploiesti le [b 6].
La famille Socol de Berivoiul Mare (ro), anciennement partie du territoire de Făgăraș ou Pays de Făgăraș, est une branche de la famille Socol de Munténie (Muntenia), qui a ses racines dans le județ de Dâmbovița. Un 'Socol', grand boyard et gendre de Michel Ier le Brave (1557-1601), avait deux fondations religieuses dans le județ de Dâmbovița, encore existantes, celles de Cornești et Răzvadu de Sus, ainsi qu'une autre dans la banlieue de Târgoviște). Ce boyard fut marié à Marula, fille de Tudora din Popești aussi appelée Tudora din Târgșor[9], sœur du Prince Antonie-Vodă. Marula fut reconnue par Mihai Viteazul comme sa fille illégitime, issue d'une liaison extra-maritale avec Tudora. Marula est enterrée dans l'église de Răzvadu de Sus, où, sur une dalle de pierre richement sculptée[10], son nom peut être lu.
Nicolae Iorga, le grand historien roumain et ami de son fils Toma T. Socolescu, a trouvé des ancêtres Socol parmi les fondateurs de la Ville de Făgăraș au XIIe siècle[b 7]. En 1655, le Prince de Transylvanie Georges II Rákóczi anoblit un ancêtre de Nicolae G. Socol : « Ștefan Boier din Berivoiul Mare et par lui sa femme Sofia Spătar, son fils Socoly, ainsi que leurs héritiers et descendants de quelque sexe que ce soit, à être traités et considérés comme de véritables et indéniables NOBLES. »[b 8], en remerciement pour ses offices de courrier du Prince dans les Carpates, fonction « qu'il a rempli fidèlement et avec constance pendant de nombreuses années, et surtout en ces temps orageux[...] »[b 8],[b 9]. Vers 1846, cinq frères Socol[b 10] viennent en Munténie, depuis Berivoiul Mare (ro), dans le territoire de Făgăraș.
« Cinq frères ont traversé les montagnes, tous bâtisseurs, venant de la région de Făgăraș, un village au pied des montagnes, Berivoiul mare (ro), où aujourd'hui encore le nom de Socol est répandu, et où l'on dit qu'un de leurs ancêtres serait venu de Munténie, à savoir de la région de Târgoviște, qui est le foyer de la famille Socol, étant jusqu'à aujourd'hui, près de Târgovişte, Valea lui Socol, ainsi que leurs deux églises fondatrices, à Răzvadu de Sus et à Cornești[a 7],[c 4]. »
L'un de ces cinq frères est l'architecte Nicolae Gh. Socol (?? - décédé en 1872). Il s'installa à Ploiești vers 1840-1845 et se nomma Socolescu. Marié avec Iona Săndulescu, issue de la banlieue Saint Spiridon (Sfântu Spiridon), il eut une fille (décédée en bas âge) et quatre garçons[a 8],[d 6], d'entre lesquels deux grands architectes : Toma N. Socolescu, ainsi que Ion N. Socolescu (ro). La lignée des architectes se prolonge avec Toma T. Socolescu, fils de Toma N. Socolescu, ainsi que son fils Barbu Socolescu.
l'historien, cartographe et géographe Dimitrie Papazoglu (ro) évoque, en 1891[e 10], la présence de boyards roumains du premier rang "Socoleşti", à Bucarest, descendants de Socol de Dâmbovița. Enfin Constantin Stan fait également référence, en 1928, à l'origine précise de Nicolae Gheorghe Socol :
« Au pied des Carpates, sur la rive droite du ruisseau du même nom, se trouve la commune de Berivoii-mari (ro) [...], l'un des plus anciens villages du foyer d'Olt [...]. Les habitants sont composés de serfs et d'anciens boyards. [...], et les familles de boyards roumains étaient : Socol, Boyer, Sinea et Răduleț, soldats ayant le privilège de garde-frontière.[...] La famille G. Streza Socol a donné naissance à Nicolae Socol, un architecte diplômé de Vienne, qui a mis pied à terre dans la ville de Ploeşti, avec plusieurs de ses frères vers le milieu du siècle dernier[e 11]. »
Niculae Gheorghe Socol (18??-1872) architecte | Ioana Săndulescu | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Alexandrina Nicolau (1860-1900) | Toma N. Socolescu (1848-1897) architecte et constructeur à Ploiești | Nicolae N. Socolescu négociant en bois | Ghiță N. Socolescu artiste-peintre, décédé lors de ses études supérieures | Ion N. Socolescu (ro) (1856-1924) architecte | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Florica Tănescu (1887-1969) | Toma T. Socolescu (1883-1960) professeur-architecte | Florica T. Socolescu | Smaranda T. Socolescu | Ioan T. Socolescu | Coralia-Ioana-Margareta T. Socolescu | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Mircea Socolescu (1907-1978) installé en France en 1945, marié sans enfants | Toma Gheorghe Barbu Socolescu (1909-1977) architecte | Irena Gabriela Vasilescu (1910-1993) artiste peintre, professeur | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Mihai Ștefan Marc Socolescu (1942-1994) professeur | Maria Lois (1942-2021) professeur | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Laura Socolescu (1967) installée en France - artiste chorégraphe, danseuse | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Toma N. Socolescu commence sa carrière d'architecte et de maître d’œuvre dans sa ville natale en 1870[a 5],[d 3]. Il élabore les plans et réalise la construction de tous les types de bâtiments : maisons particulières, bâtiments publics, fabriques, églises, etc. En tant qu'architecte de la ville de Ploiești, il dresse, en 1882, le premier plan topographique de la cité : Planul urbei Ploesci[11], nomenclatura, de Toma N. Socolescu, architectu, URBEI, Anu 1882[a 9],[d 7].
Il contribue à la réalisation du nouveau grand boulevard de l'indépendance (Bulevardul Independenţei) reliant la toute nouvelle Gare du Sud (Gară de Sud) au centre ville. Le tracé est fixé en 1871 par le conseil municipal après de longues tergiversations et revirements[12]. Socolescu reprend le travail de l'architecte Ingénieur Chef de la ville Cristian Kertsch, qui avait établi le plan d'expropriation du projet[a 10],[13]. Le boulevard deviendra l'artère principale de la ville.
En 1830, la ville de Ploiești ne comprend aucun édifice officiel, public, ni même d'école ou d’hôpitaux. Les services publics sont alors installés dans des locaux privés loués à cet effet et souvent impropres à cet usage[a 11],[d 8]. Tout restait donc à construire. Toma N. Socolescu joue alors un rôle majeur dans la construction et la planification des bâtiments publics.
La ville lui doit la plupart des bâtiments officiels publics du XIXe et du début du XXe siècle[e 12]. La plupart perdureront jusqu'en 1944. Certains, et en particulier les églises, sont toujours visibles.
Églises et œuvres d'art. |
Magasin, maisons, et hôtel à Ploiești. |
Jusqu'en 1944, une bonne partie des plus belles rues de Ploiești, et des monuments phares de la ville dont il est l'auteur, marquent profondément le visage de la cité, pour laquelle Toma N. Socolescu avait apporté la touche néo-classique d'inspiration française, et italienne. Viennent s'y ajouter le style néo-roumain, dont une large production de son fils Toma T. Socolescu, grand bâtisseur lui aussi à Ploiești et dans tout le Judet, mais aussi des constructions de style art déco, voire Bauhaus. Les bombardements américains de 1944 mettent à terre un huitième des bâtiments et affectent définitivement l'harmonie de la ville ainsi que son éclectisme architectural[43],[44],[f 8]. Les tremblements de terre de 1940 et 1977 donnent eux-aussi des coups de boutoir sur les constructions de Prahova, dont plusieurs de Toma N. Socolescu. Toutefois, les destructions les plus signficatives sont l'apanage des communistes qui achèveront de défigurer la ville entre 1960 et 1989, par deux vagues de "systématisation". La plus massive est décidée par Nicolae Ceaușescu, le dernier dictateur communiste. Ces opérations de table-rase prétextent souvent la fragilisation[45] des bâtiments par le tremblement de terre de 1977 pour les faire disparaître, et avec eux le visage d'une époque n'évoquant que trop une bourgeoisie éduquée triomphante[e 15], et l'expression insolente d'une période que le nouveau régime voulait absolument faire oublier[46]. Il subsiste toutefois[22], plusieurs églises et bâtiments publics de l'architecte, ainsi que quelques belles demeures. Ils restent des emblèmes de la ville, la plupart classées monuments historiques. Les œuvres de Toma N. Socolescu demeurent l'expression du néoclassicisme en architecture.
Très connu dans la ville de Ploiești, le nom de l'architecte bâtisseur est rattaché à l'histoire d'une cité riche de son activité commerçante et pétrolière, et dont l'avenir semblait alors radieux. Un lycée porte son nom[47], ainsi qu'une rue: strada Arhitect Toma Socolescu.
Les bains de Ploiești et la caserne Cuza-Vodă. |
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