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Alexandre Mercereau
homme de lettre, critique d'art et poète français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Alexandre Noël Mercereau, né le 22 octobre 1884 à Paris et mort en 1945 à Gandelu) est un homme de lettres français, critique d’art et organisateur d’expositions, proche de l’Abbaye de Créteil et acteur des circulations artistiques européennes au début du XXe siècle[1],[2].
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Biographie
Résumé
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Débuts littéraires
Très tôt impliqué dans la presse littéraire, Mercereau participe dès 1904 à la revue La Vie et publie sous le pseudonyme Esthmer (ou Eshmer) Valdor. Il fait paraître son premier recueil de poèmes, Les thuribulums affaissés (1905)[3], suivi des récits Gens de là et d’ailleurs (1907)[4] et des Contes des ténèbres (1911)[2]. Il publie aussi des essais comme La Littérature et les idées nouvelles (1912)[5],[6]
Abbaye de Créteil (1906-1908)
En 1906, Mercereau compte parmi les animateurs de l’Abbaye de Créteil, phalanstère artistique et littéraire fondé autour d’Albert Gleizes, Charles Vildrac, René Arcos et Georges Duhamel[7]. Cette expérience communautaire et éditoriale (une vingtaine de livres imprimés sur place entre 1907 et 1908) nourrit son action d’animateur culturel.
Critique d’art et commissaire d’expositions
À partir de 1910, Mercereau oriente une part importante de son activité vers l’art moderne, la circulation internationale des œuvres et l’organisation d’expositions. Il conçoit notamment à Prague, au pavillon Mánes (jardin Kinský), la grande exposition Moderní umění (Modern Art, 25 février – 29 mars 1914), préparée à Paris en collaboration avec Josef Čapek et le SVU Mánes : 188 pièces y sont montrées, des ensembles cubistes (notamment Jean Metzinger et Albert Gleizes) aux œuvres de Robert Delaunay, Raoul Dufy, Piet Mondrian, Diego Rivera, Alexander Archipenko, Constantin Brâncuși, Raymond Duchamp-Villon ou Julio González[8]. Mercereau en donne des conférences d’introduction à Prague et signe l’introduction du catalogue[9].
En 1911, il se lie au sculpteur espagnol Julio González et en devient l’agent[10], s’impliquant durablement dans la défense et la diffusion de l’avant-garde.
Guerre de 1914-1918
Mobilisé au 366e RI comme brancardier, il devient caporal-téléphoniste (septembre 1916), puis sergent-téléphoniste (janvier 1917). Blessé par ensevelissement le 27 mai 1917 à Mont-Cornillet, il est cité à l’ordre de la brigade (8 octobre 1914) puis de la division (29 juin 1917)[11].
Après-guerre : édition, revues et sociabilités
En 1910, Paul Fort l’appelle à la codirection de la revue Vers et Prose[6]. Avec l’éditeur Eugène Figuière, il dirige ensuite une collection (« Tous les arts ») rapprochant écrivains, peintres, graveurs et musiciens[6]. Dans les années 1920, il collabore avec Jacques Povolozky (La Cible) comme préfacier et directeur de collection[12]. Entre 1921 et 1927, il organise à Paris sept séries thématiques (littérature, musique, gravure, psychanalyse, arts populaires, etc.), notamment dans des cercles de Montparnasse[6]. Il lance en 1930 la revue L’Alliance littéraire, publiée chez Figuière (11 numéros)[13].
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Le cercle de Mercereau et les « vendredis » parisiens
Résumé
Contexte
« La petite habitation du poète [...] déborde de revues venues « des quatre coins du monde », de cartons d’invitation, manifestes, croquis et partitions ; on y parle « du ciel et de la terre », d’Einstein et de la relativité, de théâtre, d’arts, et l’on y croise des figures françaises et étrangères mêlées. »
Un reportage paru en 1922 dans l’hebdomadaire suédois Idun, signé de l’écrivain Tage Aurell, offre un témoignage vivant des réunions organisées par Mercereau dans son appartement parisien — des « vendredis » très courus où se mêlent écrivains, artistes, scientifiques, éditeurs, Français et étrangers, connus ou débutants. Aurell insiste sur le rôle de « passeur » de Mercereau, « ingénieur de la défense de l’Esprit », attentif à écouter et conseiller, à mettre en relation et à organiser[14]. Le texte évoque un appartement exigu saturé de revues internationales (Der Sturm, Das Kunstblatt, Les Deux Mondes, Il Polesine Democratico, Nuestro Tiempo, Zlatá Praha, etc.), des débats, et la présence de nombreux artistes — de Paul Fort à Guillaume Apollinaire, des sculpteurs et peintres (parmi lesquels Bourdelle, van Dongen, Derain, Lhote, Matisse, Foujita), mais aussi des visiteurs étrangers (les frères Čapek, Johan Bojer, Alexander Archipenko, etc.). Aurell rapporte une anecdote devenue fameuse : lors d’une première venue tapageuse à Paris, Marinetti et ses amis auraient inscrit en tête de leur liste : « vendredi chez Mercereau »[15].
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Initiatives sociales : Le Jardin de Jenny
En août 1910, sous l’impulsion d’Eugène Figuière et d’Alexandre Mercereau, est créée l’œuvre de charité Le Jardin de Jenny, qui distribue aux ouvrières des quartiers populaires bulbes, terre et pots pour fleurir les fenêtres, ainsi que des places de théâtre ; plusieurs distributions et cortèges ont lieu jusqu’en 1914[16],[17].
Œuvres (sélection)
- Récits et nouvelles
- Gens de là et d’ailleurs (1907)[18].
- Contes des ténèbres (1911)[2].
- Une histoire merveilleuse (1928)[19].
- Poésie et essais
- Les thuribulums affaissés (poèmes, 1905)[20].
- La Littérature et les idées nouvelles (1912)[21].
- Paroles devant la vie (1913)[22].
- Évangile de la bonne vie (1919 ; rééd. Figuière 1927)[23].
- Livres d’artiste et éditions d’art
- Séraphyma (Paris, La Cible, Povolozky, 1922), illustré de bois de Gaspard Maillol (tirage limité)[24].
- La Conque miraculeuse (Paris, La Cible, Povolozky, 1922), 26 bois d’Albert Gleizes[25].
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Direction de revue
- L’Alliance littéraire (1930-1932), revue dirigée par Mercereau (11 numéros) chez Figuière[26].
Citations
« « Nous sommes en présence d’un ingénieur de “l’attitude de la défense de l’Esprit”, un architecte des monuments de l’Âme. Sans cesse, il dessine des plans, appliquant des lois, dressant des ponts, construisant des machines, et sans cesse cette jeune et large intelligence, toujours en mouvement et toujours en travail, dispose des théories, résout des problèmes, produit des œuvres, assemble des poètes, réunit des musiciens, groupe des peintres, séduit des journalistes, fonde des méthodes, établit des règles et prépare des révolutions. Il pense, il agit, il divise, il mêle, il organise — c’est un homme d’action panique… » »[27]
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Bibliographie
- Témoignages contemporains
- Jean Metzinger, « Alexandre Mercereau », Vers et Prose, t. XXVII, oct.-nov.-déc. 1911, p. 122-129[28],[29].
- Tage Aurell, « Dans un cénacle d’artistes à Paris. Chez Alexandre Mercereau et ses amis », Idun (Stockholm), 1er juin 1922.
- Études, catalogues et ressources
- Gladys Fabre, « Mercereau (Alexandre) », Paris, Bouquins / Robert Laffont, , 479–485 p. (ISBN 978-2-221-21991-1)
- Brigitte Léal (dir.), Dictionnaire du cubisme, Paris, Bouquins, 2018[30].
- Mark Antliff & Patricia Leighten (dir.), A Cubism Reader: Documents and Criticism, 1906-1914, Chicago, University of Chicago Press, 2008.
- Database of Art Exhibitions in the Czech Lands (1820–1950) — entrée « Moderní umění » (Prague, 1914).
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Notes et références
Voir aussi
Liens externes
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