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Androïde

robot humanoïde De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Androïde
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L'adjectif androïde, ou andréide[1], du grec ancien ἀνδρός / andrós d'homme »[2]) et εἶδος / eîdos aspect extérieur »)[3], qualifie stricto sensu ce qui est de forme humaine masculine. Par extension, le substantif androïde désigne depuis le xviie siècle un automate construit à l'image de tout être humain, bien que le terme gynoïde existe pour désigner des robots conçus spécifiquement pour ressembler à une femme.

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Becoming Human sculpture androïde de Christian Ristow.

Les termes neutres humanoïde et anthropoïde sont synonymes.

La dénomination « androïde » évoque l'image d'une machine alors que certains termes[Lesquels ?] ne font pas de distinction claire avec un autre dispositif anthropomorphe[pas clair]. Le mot droïde dérive de ce terme.

Les androïdes doivent être distingués des cyborgs, qui sont des organismes dont on a (re)construit l'organisation en fonction des logiques du vivant, généralement représentés par une créature qui mêle des parties vivantes et mécaniques.

Le terme a inspiré le nom du système d'exploitation Android, lancé en 2007.

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Historique

Résumé
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Antiquité

Le concept d'androïde ne peut pas être dissocié de l'anthropomorphisme. C'est-à-dire la projection de l'image de l'être humain sur un objet réel ou imaginaire.

Les premières manifestations d'anthropomorphisme remontent à l'Antiquité. Dans le panthéon égyptien, certains dieux prennent l'apparence d'êtres humains possédant une tête d'animal. Horus a une tête de faucon, Anubis une tête de chacal ou Bastet une tête de chat. D'autres au contraire possèdent un corps d'animal et une tête d'être humain tel le Sphinx bien connu. Plus tard, les Grecs donnaient des formes humaines ou animales à leurs dieux. Ils avaient de plus la faculté de prendre l'apparence qui leur convenait afin de communiquer avec les humains. Dans la mythologie, les dieux s'accouplent avec les humains, donnant naissance à des demi-dieux. C'est là que prend naissance le mythe du lycanthrope, c'est-à-dire du loup-garou. La première mention de lycanthropie est faite par Hérodote entre 484 et 425 av. J.-C.

Moyen Âge

Certains textes francophones du XVIIIe siècle mentionnent le terme Androïde au féminin, sous la forme d'un nom propre attribué à Albert le Grand[4] :

« Albert le Grand a été jugé plus habile ; car on prétend qu'il «avait composé un homme entier de cette sorte ayant travaillé 30 ans sans discontinuation à le forger sous divers aspects & constellations, les yeux par exemple… lorsque le soleil était au signe de Zodiaque correspondant a une telle partie, lesquels il fondait de métaux Mélangés ensemble, & marqués des caractères des mêmes signes & planètes & de leurs aspects divers & nécessaires : & ainsi la tête, le col, les épaules, les cuisses, et les jambes, façonnés, en divers temps, & monter & reliés ensemble en forme d'homme, avoient cette industrie de révéler audit Albert la solution de toutes ses principales difficultés.» C'est ce qu'on appelle l'Androïde d'Albert le Grand. Elle fut brisée, dit-on, par Thomas d'Aquin, qui ne put supporter avec patience son trop grand caquet. « Henri de Assia & Barthélemy Sibille affirment qu'elle était composée de chair & d'os ; mais par art, non par nature : ce que toutefois étant jugé impossible par les Auteurs modernes, & la vertu des images, anneaux, & cachets planétaires étant en grande vogue, l'on a toujours cru depuis... que telles figures avoient été faites de cuivre, ou de quelque autre métal sur lequel on avait travaillé avec la faveur du ciel & des planètes). » C'est sur ce pied-là que Naudé réfute les accusations d'Albert c'est-à-dire, qu'il suppose que la prétendue Androïde était composée de métal. Il montre par de très-fortes raisons, qu'elle ne pouvait, ni entendre, ni parler, ni servir d'instrument au Diable pour la parole ; & que si le Diable avait parlé dans cette machine, il l'aurait fait sans le concours des organes métalliques qui la composaient. Il n'aurait donc pas été nécessaire d'employer tant de temps & tant de cérémonies pour forger cette machine: une bouteille, ou une trompette, n'auraient pas été moins propres à soudre toutes les difficultés d'Albert le Grand. Enfin, Naudé remarque, que ceux qui parlent de cette Androïde n'apportent aucune preuve du fait. »

 Dictionnaire historique et critique, publié à Amsterdam, 1734

Automates

L'an mille donne naissance à la première révolution industrielle avec l'utilisation de la mécanique.[réf. nécessaire] Il faut attendre le XVIe siècle pour voir apparaître les premières machines à formes humaines.[réf. nécessaire] Le XVIIIe siècle était très friand d'automates.[réf. nécessaire]

De tous les termes désignant des machines d'apparence humaine, (XVIe siècle) ; l'androïde est un concept, qui découle des thèses mécanistes de Descartes, ou des alchimistes du Moyen Âge.

L'androïde diffère des homoncules, ou des Golems, en ceci qu'il ne doit son existence (hypothétique) qu'à l'exercice de la raison : aucune intervention magique, ou divine, ne préside à sa création. Il est en outre exclusivement non biologique, au contraire par exemple d'une créature de Frankenstein.

Ignorant la notion d'« anthropomorphisme » jusqu'à une époque récente, l'homme a longtemps considéré la forme humaine comme la plus sacrée d'entre toutes, car potentiellement présente en toutes choses (la forme d'un nuage, d'une racine de mandragore, etc.), preuve, s'il en faut, de la proximité de l'homme et de son Créateur. Sans ce concept d'androïde, qui rationalise et désacralise le corps humain, jamais les automates de Vaucanson n'auraient vu le jour, non plus que les travaux fondamentaux de Vésale, en médecine, sur la dissection de cadavres humains. Disons plutôt qu'il est le fruit précoce de la rationalisation de la conscience occidentale.

Flûteur

En 1738, tout Paris s'émerveille devant le flûteur, un androïde qui en remuant les doigts joue de la flûte[5],[6].

Concrètement, l'androïde est à l'origine de la grande mode des automates, qui dura jusqu'à la fin du XIXe siècle ; dans la fiction, après Les Contes d'Hoffmann ou L'Ève future d'Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, sans doute servit-il d'inspiration à l'écrivain tchèque Karel Čapek, dont la pièce RUR (Robots Universels de Rossum), en 1921, est à l'origine de l'invention du mot robot (du tchèque robota, « travail forcé », ou du russe robot qui signifie « ouvrier »). Précisons que cette pièce dépeint l'existence d'androïdes, et non de « robots » dans l'acception contemporaine du terme.[réf. nécessaire]

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Exemples d’androïdes dans la fiction

Résumé
Contexte

Jusqu'à présent, les androïdes relèvent principalement du domaine de la science-fiction, même s'ils ont existé antérieurement à l'édification du genre. La science-fiction a tardé à s'emparer des androïdes, car le statut de ces derniers a toujours été flou. On lui a préféré le robot, l'extraterrestre d'apparence humaine, ou la femme-objet. C'est grâce à la littérature américaine de science-fiction des années 1950-1960, principalement à Philip K. Dick (et son approche existentialiste de l'androïde), ou Isaac Asimov (ses trois lois de la robotique, évoquées dans Robocop ou encore I, Robot), que le cinéma de science-fiction a pu s'emparer du thème, en s'adressant à un public plus familier des notions véhiculées par l'androïde.

Les robots présents dans l'univers d'Asimov sont androïdes, et l'auteur développe au détour d'une œuvre le facteur économique qui selon lui favorise cette forme plutôt que des robots spécialisés :

« C’est le point de vue économique qui a prévalu et a inspiré les décisions. Voyons, monsieur Baley ! Supposez que vous ayez à exploiter une ferme : auriez-vous envie d’acheter un tracteur à cerveau positronique, une herse, une moissonneuse, un semoir, une machine à traire, une automobile, etc., tous ces engins étant également dotés d’un cerveau positronique ? Ou bien ne préféreriez-vous pas avoir du matériel sans cerveau, et le faire manœuvrer par un seul robot positronique ? Je dois vous prévenir que la seconde solution, représente une dépense cinquante ou cent fois moins grande que la première (Les cavernes d'acier, 1954) »

On peut également lire utilement Time and Again (Dans le Torrent des Siècles) de Clifford D. Simak, dans lequel le héros, Asher Sutton, se bat pour la reconnaissance de l'humanité de l'androïde.

Pour les rares films mettant en scène des androïdes avant le tout début des années 1980 (avant Alien, Blade Runner, Terminator… et à l'exception du précurseur Mondwest en 1972), les personnages d'androïdes masculins étaient quasi inexistants, le thème se réduisant à celui de la simple femme-objet (Metropolis). Le cyborg n'est, thématiquement, guère plus qu'un androïde remis au goût du jour, le mélange mécanique-organique étant perçu comme une simple variante de la question du degré d'humanité, réelle ou perçue, de la « machine vivante ».

On parle également désormais d'« Artilect », mot-valise, contraction de artificial intellect, soit « intellect artificiel » en anglais. Terme inventé par Hugo de Garis pour désigner les (éventuelles futures) intelligences artificielles ayant dépassé leurs créateurs. Parmi les romans récents mettant en scène ce nouveau concept, voir Le protocole de Landerman de Remy Benechet.

Films présentant des androïdes :

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le robot Actroid-DER, développé pour assurer des fonctions d'accueil du public, a été présenté à l’Expo Aichi 2005. Il est opérationnel en japonais, chinois, coréen, et anglais.

Séries télévisées présentant des androïdes :

Autres œuvres de fiction :

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Utilité

Résumé
Contexte
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TOPIO, un robot humanoïde, joue au ping-pong à Tokyo lors du salon international de robotique (IREX) en 2009[7],[8].
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Nao est un robot programmable autonome. Il participe au tournoi international de football robotique RoboCup.
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Enon est un robot assistant. Autonome et doté d'une capacité de synthèse et de reconnaissance vocale, il peut aussi porter des objets

Les robots androïdes sont utilisés dans plusieurs domaines de la recherche scientifique.

D'un côté, les chercheurs utilisent leur connaissance du corps humain et de son fonctionnement (biomécanique) pour étudier et construire des robots humanoïdes, et de l'autre les tentatives de simulation et de copie du corps humain permettent aussi de mieux le comprendre.

L'étude de la cognition, focalisée sur les mécanismes de la pensée et la façon dont l'esprit humain développe les processus de perception et de motricité, permet le développement de modèles informatiques du comportement humain et a vu d'importants progrès[réf. nécessaire].

Si l'objectif initial de la recherche en robotique humanoïde était de construire de meilleures orthèses et prothèses pour les êtres humains, les deux disciplines se sont mutuellement soutenues. On peut citer comme exemples des prothèses de jambes pour des victimes de maladies neuromusculaires, des orthèses cheville/pied, ou prothèses de jambes et d'avant-bras réalistes.

En plus de la recherche, des robots humanoïdes sont développés pour effectuer des tâches humaines, telles que de l'assistance à la personne ou des métiers dangereux. De tels robots seraient utiles pour de futures missions dangereuses d'exploration spatiale sans retour sur Terre.

De par leur forme humanoïde, ces robots pourraient en théorie effectuer toute activité possible pour un humain, à condition d'être équipés d'une interface et de fonctions logicielles appropriées. Toutefois, la complexité en jeu est immense et limite considérablement leur réalisation en pratique.

Ils deviennent aussi de plus en plus populaires dans des activités de divertissement. Par exemple, certains robots peuvent chanter, jouer de la musique, danser et parler au public, comme Ursula, un robot des studios Universal. Plusieurs attractions des parcs Disney utilisent aussi des robots humanoïdes. Ceux-ci sont très réalistes et peuvent passer pour des humains lorsque observés de loin, même s'ils n'ont ni fonction cognitive ni autonomie.

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Dérives

Dans ses recherches[9], le psychanalyste genevois, Jean-Christophe Bétrisey, reconnait l’utilité des robots humanoïdes dans l'assistance à la personne mais insiste sur la nécessité d’avoir un regard critique[10].

Cet « être » (le robot) tout à fait exceptionnel pourrait détecter chez les humains des signes précurseurs de maladie et en devenir un partenaire parfait capable d’anticiper nos moindres désirs et surtout de les réaliser ! Avec un œil psychanalytique, Jean-Christophe Bétrisey, imagine une sorte de phobie de l’Humain car, effectivement, pourquoi vivre avec des gens imparfaits. La culpabilité face à des désirs de réalisations inconscientes pourrait se mettre à jour. Et qu’en serait-il du complexe d’Œdipe qui se jouerait, non plus entre trois et cinq ans, mais à l’âge adulte ?

Cet essor de la robotique doit donc absolument s’accompagner d'une réflexion éthique et déontologique.

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Capteurs

Un capteur est un dispositif permettant d'effectuer une mesure physique. C'est une des trois bases de la robotique (avec la planification et l'action), jouant un rôle important dans tout système robotique.

Les capteurs sont de deux sortes, selon le type de mesure et l'information qu'ils transmettent.

Ils sont dits proprioceptifs s'ils concernent leurs propres organes (position, orientation et vitesse des membres par exemple). Chez l'être humain, l'oreille interne permet de maintenir l'équilibre et l'orientation. Dans un robot, des accéléromètres sont utilisés pour mesurer l'accélération et la vitesse, des capteurs de force placés dans les mains et les pieds permettent de mesurer les forces de contact avec l'environnement.

Les capteurs extéroceptifs permettent quant à eux de percevoir le monde extérieur, ce sont les sens de la vue, de l'ouïe, etc. Dans un robot, ce rôle est joué par des capteurs de lumière, caméras CCD et microphones par exemple.

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Actionneurs

Les actionneurs sont les moteurs ou systèmes de commande permettant l'exécution d'un travail ou d'un mouvement par le robot.

Les robots humanoïdes étant construits de façons à reproduire le corps humain, ils utilisent des actionneurs pour simuler les muscles et articulations, même si leur structure est nécessairement différente. Ces actionneurs peuvent être pneumatiques, hydrauliques, piézoélectriques ou ultrasoniques.

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Planification et action

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Le robot roulage, robot androïde régulant la circulation routière sur plusieurs rues de Kinshasa.

La principale différence entre les robots humanoïdes et les robots industriels est de reproduire le plus fidèlement possible les mouvements humains, en particulier la bipédie. La planification et le contrôle des mouvements durant la marche doivent donc être optimisés et consommer peu d'énergie, comme c'est le cas dans le corps humain. C'est pour cette raison que les recherches en dynamique et en systèmes régulés sur ces structures prennent de plus en plus d'importance.

Pour maintenir l'équilibre dynamique durant la marche, un robot a besoin d'informations sur les forces de contact et ses mouvements actuels et futurs. La solution à ce problème repose sur le concept central de Zero Moment Point (ZMP).

Une autre caractéristique typique des robots humanoïdes est qu'ils se déplacent, récoltent des informations en utilisant leurs capteurs et interagissent avec le monde réel. Ils ne sont pas immobiles comme des robots industriels. Pour se déplacer dans des environnements complexes, la planification et le contrôle de l'action doivent être focalisés sur la détection des collisions, la planification des trajectoires et l'évitement d'obstacles.

Les humanoïdes sont encore exempt d'un certain nombre de caractéristiques du corps humain. En particulier, ils manquent encore d'une structure à flexibilité variable, apportant une protection au robot et aux personnes, ainsi qu'une plus grande liberté de mouvements et donc une capacité d'action plus variée. Même si ces capacités sont souhaitées, elles apporteraient beaucoup trop de complexité et de nouveaux problèmes de planification et de contrôle.

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Chronologie

Davantage d’informations Année, Réalisation ...
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Notes et références

Annexes

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