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Association pour la récupération de la mémoire historique

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Association pour la récupération de la mémoire historique
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L'Association pour la récupération de la mémoire historique (Asociación para la Recuperación de la Memoria Histórica ou ARMH en espagnol) est une organisation espagnole qui recueille des témoignages oraux et écrits sur les victimes du régime de Francisco Franco, et effectue des fouilles archéologiques pour identifier leurs corps, qui étaient souvent jetés dans des fosses communes[1],[2].

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Fouille d'une fosse commune par ARMH
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Origine de l'association

Le sociologue et journaliste Emilio Silva et l'écrivain Santiago Macias, avec Palma Granados et Jorge López Franco ont fondé l'ARMH en décembre 2000, suite à l'exhumation d'une fosse où se trouvaient les restes de 13 civils assassinés en 1936[3],[4]. La Ley de Memoria Historica (Loi sur la Mémoire Historique) promulguée en 2007 a donné un nouvel élan à l'association.

Travail de l'association

L'association regroupe environ 5000 personnes, parents de victimes, étudiants, mais aussi archéologues, anthropologues et médecins légistes espagnols. En 2016, elle avait déjà exhumé plus de 150 fosses communes, récupérant ainsi les restes de plus de 1400 victimes[5].

Le processus de recherche commence avec la réclamation d'un proche. Le groupe tente d'identifier les lieux d'exécution à travers des archives, dossiers et des interviews des habitants. Parfois, ils reçoivent également des informations anonymes sur les fosses communes à fouiller.

Pour chaque fouille, l'ARMH rassemble un groupe de volontaires, pour exhumer les corps et identifier les restes des victimes avec des tests d'ADN et d'autres méthodes de police scientifique. Pour chaque exhumation, les travailleurs et volontaires réalisent un travail exhaustif de documentation, et toutes les étapes de l'exhumation sont reprises dans un rapport final. Ce rapport est ensuite fourni aux autorités, avec valeur juridique, car parallèlement à l'exhumation une plainte est déposée auprès de la Guardia Civil dont relève le lieu de fouille.

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Financement

En tant qu'association à but non lucratif, l'ARMH vit essentiellement des cotisations de ses membres, ainsi que de dons anonymes. Elle reçoit aussi des dotations de la part de certaines collectivités territoriales[6]. Entre 2007 et 2011, l'association recevait également une subvention annuelle de l'Etat allant de 45.000 à 60.000 euros. En 2012 ces subventions ont cessé et l'association a failli devoir fermer son laboratoire[7]. Heureusement, elle a reçu de l'aide de la part notamment du syndicat norvégien EL og IT Forbundet et du ALBA/Puffin Award for Human Rights Activism, accordé par les Archives de la Brigade Abraham Lincoln[8],[9].

Procédures judiciaires

Résumé
Contexte

Dès 2006, l'ARMH avait déposé des plaintes auprès de l'Audiencia Nacional et des demandes d'autorisation d'exhumation de fosses communes, qui furent prises en compte suite à la Ley de Memoria Historica. Le juge Baltasar Garzón autorisa l'exhumation de 19 fosses communes, y compris celle du poète Federico García Lorca, "plus toutes celles qui pourraient être trouvées". Par la suite, Garzón transféra la compétence de ces cas aux tribunaux d'instance des provinces où se trouvaient les fosses.

Le gouvernement espagnol actuel refuse d'ouvrir les archives historiques qui permettraient à des experts et des historiens de jeter la lumière sur le sort des victimes du régime franquiste[10]. Bien que la Loi sur la Mémoire Historique ait été remplacée en 2022 par la Loi sur la Mémoire Démocratique, qui élargit les obligations de l'Etat, la Loi d'Amnistie de 1977 n'a pas été abrogée et continue à limiter les recherches. Ce qui n'empêche pas l'Etat espagnol de proclamer: "La nouvelle loi consacre le droit des parents à savoir ce qui s'est passé pendant la guerre et la dictature. De plus, elle stipule l'obligation et l'initiative de l'Etat dans la recherche et l'identification des personnes disparues et prévoit la création d'une base de données nationale d'ADN des victimes de la guerre et de la dictature. La loi consacre également le droit à une recherche efficace des violations des droits de l'homme commises pendant la guerre et la dictature"[11]

En 2016, l'Association a déposé une plainte pour l'assassinat de Federico García Lorca, devant la justice argentine, car la justice espagnole a fermé toutes les portes. La juge María Servini a accepté la plainte[12].

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Expositions et filmographie

Plusieurs films documentaires retracent le travail de l'association: Los Nietos de Marie-Paule Jeunehomme, The Wave de Sara Vanght et Katrien Vermiere, Las cunetas de Bodo Marks et Shelina Islam, ou Le silence des autres, de Almudena Carracedo et Robert Bahar[13].

L'une des fosses communes à l'extérieur de Burgos a fait l'objet d'un documentaire intitulé Dark is the Room Where We Sleep ("Sombre est la chambre où nous dormons")  au Centre international de la photographie à New York[14].

Une exposition intinérante intitulée Exhumando fosas, recuperando dignidades ("Exhumer des fosses, rendre des dignités") expose le travail de l'association et a été présentée à Berlin notamment[15].

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Bibliographie

Silva Barrera, Emilio; Macías, Santiago (2006). Las fosas de Franco. RBA Coleccionables S.A. ISBN 978-84-473-4426-0.

Voir aussi

Références

Liens externes

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