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AxEMU
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L'AxEMU, acronyme de Axiom Exploration Extravehicular Mobility Unit, est la combinaison spatiale développée par l'agence spatiale américaine, la NASA, que les astronautes du programme Artemis porteront pour se déplacer à la surface de la Lune. L'AxEMU est, contrairement à son prédécesseur (l'EMU utilisée pour les sorties extravéhiculaires depuis la Station spatiale internationale), une combinaison spatiale intégrale semi-rigide dans laquelle on entre par une ouverture dans le dos selon la formule utilisée par l'Orlan russe. Elle présente plusieurs innovations permettant de gérer le risque lié au régolithe lunaire, d'éliminer le dioxyde de carbone et de résister aux températures extrêmes rencontrées dans les régions polaires de la Lune (destinations des missions Artemis). Développée au cours des décennies 2010 et 2020 par le centre spatial Johnson de la NASA, sa fabrication a été confiée à la société Axiom. Les astronautes devraient inaugurer la nouvelle combinaison au cours de la mission Artemis III prévue vers 2028.

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Contexte
En 2019, le président américain Donald Trump demande à la NASA de développer de manière accélérée son programme spatial habité visant à ramener des hommes à la surface de la Lune. L'objectif fixé est de lancer une première mission dès 2026. Pour répondre à cet objectif, la NASA met sur pied le programme Artemis qui inclut le développement des lanceurs, vaisseaux spatiaux et équipements variés nécessaires pour mener à bien les missions. Parmi ces derniers figurent la combinaison spatiale que les astronautes devront porter à la surface de la Lune lors de leurs sorties extravéhiculaires.
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Historique
Résumé
Contexte
Combinaison spatiale EMU
L'EMU (Extravehicular Mobility Unit) est la combinaison spatiale utilisée en 2024 par les astronautes américains durant leurs sorties extravéhiculaires dans l'espace depuis la Station spatiale internationale. Développée dans les années 1970 dans le cadre du programme de la navette spatiale américaine, elle est utilisée pour la première fois lors de la mission STS-6 (1983) par les astronautes Story Musgrave et Donald H. Peterson. Elle dérive de la combinaison spatiale A7L utilisée par les astronautes des missions Apollo à la surface de la Lune mais contrairement à cette dernière, elle n'est pas personnalisée pour chaque astronaute mais est conçue pour être portée par des personnes de taille et de corpulence différentes grâce à une conception modulaire avec des éléments interchangeables : casque, torse, partie inférieure et gants. Une version améliorée, l'Enhanced EMU, est conçue dans les années 1990 pour être mise en œuvre par les astronautes chargés de l'assemblage de la Station spatiale internationale et est utilisée pour la première fois en 1998[1].
Recherche autour d'une combinaison spatiale à pression ambiante

Un des besoins les plus complexes à satisfaire dans la conception d'une combinaison spatiale est le maintien de la capacité de l'astronaute à se déplacer et à réaliser des opérations manuelles sans fournir des efforts démesurés. Dans la mesure ou elle est maintenue sous pression, la combinaison spatiale se comporte comme un ballon gonflé et est très difficile à déformer alors que le moindre mouvement rend cette déformation nécessaire. Pour limiter cet inconvénient, toutes les combinaisons spatiales utilisent une atmosphère d'oxygène pur (l'azote n'est pas nécessaire sur de courtes périodes), ce qui permet de diviser la pression interne par trois (environ). Mais si le vaisseau spatial dans lequel séjourne l'astronaute a une atmosphère similaire à celle de la Terre, comme c'est le cas à bord des stations spatiales[Note 1] le passage à une atmosphère d'oxygène pur nécessite une phase de préparation durant laquelle l'astronaute respire au repos de l'oxygène pur pour chasser l'azote du sang et éviter ainsi un accident de décompression[1]. La durée de cette phase dépend de la pression d'oxygène : quatre heures pour les astronautes utilisant l'EMU américain dont l'atmosphère est maintenu à 0,3 atmosphère mais seulement une demi-heure pour les cosmonautes russes qui utilisent l'Orlan dans lequel la pression d'oxygène est de 0,4 atmosphère (avec une rigidité plus importante)[2]. Malgré l'utilisation d'une atmosphère d'oxygène pur, les efforts que doivent effectuer les astronautes pour se déplacer et travailler sont énormes et, malgré une préparation physique intense, toute sortie extravéhiculaire est une véritable épreuve de force.
La NASA décide dans les années 1980 d'explorer la piste de la combinaison rigide articulée permettant de bénéficier d'une atmosphère similaire à celle régnant sur Terre (prototypes AX-1, AX-2, RX-4, RX-5...). L'AX-5, qui constitue le modèle le plus abouti, élimine la nécessité de chasser l'azote du sang mais elle ne permet qu'une mobilité limitée tout en étant complexe à maintenir, massive et lourde. Aussi à la fin des années 1980, la solution de la combinaison spatiale semi-rigide est privilégiée[1].
Dans les années 2000, la NASA développe une série de prototypes de combinaison spatiale semi-rigide (Z-1, Z-2 et Z-2.5) reprenant les caractéristiques de l'Orlan russe : combinaison spatiale d'une seule pièce (hormis les gants) de taille unique dans laquelle on pénètre par une porte dans le dos. Le programme spatial américain Constellation qui est lancé en 2004 et dont le but est de ramener l'homme sur la Lune donne un objectif concret au projet de nouvelle combinaison spatiale. Mais en 2010, l'administration Obama abandonne le programme Constellation pour des raisons budgétaires avant que celle-ci soit finalisée[1].
Programme Artemis
Le programme Artemis qui reprend l'objectif du programme Constellation et vise à amener l'homme dans les régions polaires de la Lune réactive la nécessité de disposer d'une combinaison spatiale adaptée aux conditions rencontrées (températures extrêmement basses dans les zones situées en permanence à l'ombre) et aux objectifs ambitieux assignés aux missions (séjours longs, ...). Le programme xEMU (Exploration EMU), visant à mettre au point la nouvelle combinaison spatiale également adaptée aux sorties extravéhiculaires depuis les stations spatiales, est lancé en 2019[1].
Après avoir développé en interne au sein du centre spatial Johnson la réalisation de prototypes, la NASA décide en 2022 de confier la conception détaillée et le développement de la combinaison spatiale à des sociétés privées. Cette décision a été controversée car l'agence spatiale a transféré l'ensemble de la documentation résultant des recherches menées pour un montant de 420 millions US$[1]. Un appel d'offres est lancé qui oppose la société Collins Aerospace qui est le fabricant historique (il a développé les combinaisons utilisées par les équipages Apollo) et Axiom Space dont l'activité principale dans le domaine tourne autour des combinaisons utilisées à bord des stations spatiales. À la surprise des spécialistes, c'est la société Axiom qui est retenue par la NASA début septembre 2022. Axiom évalue la prestation demandée par l'agence spatiale (développement et test des combinaisons spatiales, fourniture d'un jeu de combinaisons pour la mission Artemis III, première mission à la surface de la Lune) à 228,5 millions US$ soit 20% de moins que le montant de la proposition de Collins[3].
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Caractéristiques techniques
Résumé
Contexte

Une combinaison spatiale comporte trois sous-ensembles[1] :
- l'enveloppe pressurisée, baptisée à la NASA PGS (Pressure Garment Sub-Assembly), est à la fois étanche et résistante. Elle est chargée de maintenir l'atmosphère respirable et vivable (température, élimination du dioxyde de carbone et de la sueur) tout en permettant la mobilité de l'astronaute (deux exigences contradictoires comme vu plus haut). Elle comprend un sous-vêtement dans lequel sont incorporés des tubes remplis d'eau qui en circulant permet de maintenir la température dans une plage de températures acceptable.
- l'enveloppe externe, baptisée à la NASA EPG (Environmental Protection Garment), est chargée de protéger l'astronaute des abrasions, de la lumière du Soleil et des micrométéorites.
- le sac à dos, baptisé à la NASA PLSS (Portable Life Support System), contient tous les équipements permettant à l'astronaute de survivre : réservoir d'oxygène principal et de secours, système d'élimination du dioxyde de carbone, pompe de circulation d'eau utilisé pour la régulation thermique, radio, batteries, etc..
Les principales caractéristiques de la combinaison spatiale développée pour les sorties extravéhiculaires des missions Artemis sont les suivantes[4] :
- La principale évolution porte sur l'abandon de la combinaison spatiale modulaire au profit d'un ensemble intégré (casque + torse + partie inférieure + sac à dos) avec un accès par le sac à dos.
- La combinaison spatiale permet de faire varier la pression interne d'oxygène, ce qui limite le temps consacré à l'élimination de l'azote circulant dans le sang.
- L'élimination du dioxyde de carbone est prise en charge dans la combinaison spatiale en usage par un filtre en oxyde d'argent qui doit être remplacé au bout de quelques heures d'utilisation. La nouvelle combinaison utilise le système Rapid Cycle Amine, reposant sur des filtres en amine, qui allonge la durée de fonctionnement tout en prenant en charge l'élimination de la vapeur d'eau[5]
- Dans les combinaisons spatiales précédentes, l'excédent de chaleur était libéré en sublimant de l'eau dans l'espace (il y avait donc deux circuits d'eau : un circuit fermé chargé de transporter la chaleur et un circuit chargé de l'évacuer dans l'environnement par passage de l'état solide à l'état gazeux). Cette solution, qui consommait beaucoup d'eau (un demi-litre par heure), a été optimisée en utilisant une membrane, baptisée SWME (Spacesuit Water Membrane Evaporator), composée de fibres en polypropylène qui est imperméable à l'eau mais perméable à la vapeur d'eau. Parmi ses avantages figurent l'élimination d'un des deux circuits d'eau, la moindre sensibilité aux contaminants et la longévité[6].
- Le revêtement externe développé avec l'assistance de la marque de prêt à porter Prada comporte des renforts aux coudes et aux genoux pour éviter l'abrasion. Mais surtout elle comporte un dispositif repoussant les particules de régolithe qui constitue une source de problèmes majeurs comme cela a été constaté durant les missions Apollo car ces particules porteuses d'une charge électique ont tendance à adhérer à la combinaison spatiale et à s'infiltrer dans tous les joints.
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Cahier des charges de la NASA
Résumé
Contexte
Le cahier des charges de la NASA soumis aux sociétés répondant à l'appel d'offres de 2022 liste les exigences que doit satisfaire la combinaison spatiale lorsqu'elle est utilisée à la surface de la Lune. Le tableau ci-dessous résume les principaux besoins à satisfaire.
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Notes et références
Voir aussi
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