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sainte chrétienne patronne des musiciens De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Cécile de Rome, une des saintes Cécile, est une sainte chrétienne. Elle a vécu à Rome, aux premiers temps du christianisme. Elle fut une vierge qui, mariée de force, participa à la conversion de son mari et l'amena à respecter son vœu de virginité. Elle mourut martyre. Sa fête a été fixée au 22 novembre.
Cécile de Rome | |
Sainte Cécile par Guido Reni (1606), musée Norton Simon, Pasadena, États-Unis. | |
vierge, sainte, martyre | |
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Naissance | début du IIIe siècle Rome, Empire romain |
Décès | 230 Rome, Empire romain |
Vénérée à | église Sainte-Cécile-du-Trastevere, Rome |
Vénérée par | Église catholique, Église orthodoxe |
Fête | 22 novembre |
Attributs | lys, roses, flûte, orgue, luth, harpe, clavecin, partition, chant d’un oiseau |
Sainte patronne | musique sacrée, musiciens, luthiers, poètes, chanteurs lyriques, hymnographes |
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Sainte Cécile est la patronne de la musique et des musiciens. À la fin du XIXe siècle, une entreprise de réforme de la musique sacrée fut appelée mouvement cécilien en son honneur.
Il est traditionnellement admis que Cécile (Caecilia) était une noble dame de Rome qui, avec son mari Valérien et le frère de celui-ci Tiburce (Tiburtius), subit le martyre en 230 sous l'empereur Alexandre Sévère. L’archéologue chrétien Giovanni Battista de Rossi soutient une autre version en la faisant périr en Sicile sous l'empereur Marc Aurèle entre 176 et 180, se basant sur le rapport de Venance Fortunat, évêque de Poitiers au début du VIIe siècle. Le martyre de son mari Valérien et de son frère aux mains du préfet Turcius Almachius précéda le sien qui la fit être frappée trois fois au cou par une épée sans toutefois y succomber tout de suite ; elle vécut encore durant trois jours.
Sa dépouille fut retrouvée en 821 dans les catacombes de Saint Calixte puis transférée au quartier de Trastevere, où une basilique fut construite pour l'accueillir. Lors des fouilles de 1599, le corps fut exhumé et l'on s'émerveilla de le trouver intact et dans sa position d'origine. Cet évènement contribua à renforcer l'intérêt pour l’Église primitive, qui imprégnait certains milieux ecclésiastiques et intellectuels de l'époque. Bien que les actes de son martyre produits par la suite n'aient pas été authentifiés[1], le sculpteur Stefano Maderno (1576-1636), frère de l'architecte Carlo Maderno, était présent lors de l'identification de la dépouille. L’œuvre qu'il réalisa aussitôt rend compte de cette fascination devant les témoignages de l’Église originelle.
Un passage de sa légende (au sens étymologique de legenda, ce qu'il faut lire : le récit de sa vie) affirme que durant son mariage, alors que les musiciens jouaient de leur instrument, elle chanta une hymne à la gloire de Dieu dans son cœur. Un autre dit qu'allant au martyre, elle entendit une musique céleste. Ces circonstances en feront la patronne du chant sacré et des musiciens, des luthiers et des autres fabricants d'instruments de musique. On la représente avec une couronne de fleurs, symbole de virginité, un plant de lys, un instrument de musique et une épée. Elle est souvent enturbannée et richement habillée, signes d'une origine patricienne. C'est l'une des martyrs des débuts de l'Église les plus vénérés, mentionné dans le canon de la messe depuis 496[2].
Cette légende fut notamment transmise dans La Légende dorée de Jacques de Voragine[3].
Issue d'une noble famille romaine, elle voua sa vie très jeune à Dieu et fit vœu de virginité. Arrivée en âge de se marier, ses parents lui choisissent pour époux, Valérien, un païen. Après plusieurs jours de prière et de jeûne, arrive la nuit de noces : elle révèle son secret à Valérien, et lui demande de respecter sa virginité, ainsi que de se convertir.
Valérien, maîtrisé par la grâce de Dieu, lui répondit : « Si tu veux que je te croie, fais-moi voir cet ange, et si je m’assure que c'est vraiment un ange de Dieu, je ferai ce à quoi tu m’exhortes ; mais si tu aimes un autre homme, je vous frapperai l’un et l’autre de mon glaive. » Après lui avoir fait lire l'Évangile selon Luc et après avoir renoncé aux idoles, il se convertit. Elle le conduit alors au pape Urbain qui le prépare au baptême et le baptise à Pâques.
Le frère de Valérien, Tiburce, se convertit à son tour, et un ange lui annonce qu'ils arriveront tous deux auprès du Seigneur avec la palme du martyre. Valérien et Tiburce s'emploient à donner des sépultures aux corps des martyrs que le préfet Amalchius faisait tuer comme criminels, et brûler. Jusqu'au jour où ils sont dénoncés. (En effet, si à l'époque les chrétiens étaient dénoncés on cherchait à les forcer à renier leur foi et à adorer les dieux des Romains.)
Au terme de leur procès, les deux frères furent livrés à la garde de Maxime. Celui-ci tente de les sauver une dernière fois de la mort : « Ô noble et brillante fleur de la jeunesse romaine ! Ô frères unis par un amour si tendre ! Comment courez-vous à la mort ainsi qu'à un festin ? ». Valérien lui dit que s'il promettait de croire, il verrait lui-même leur gloire après leur mort. « Que je sois consumé par la foudre, dit Maxime, si je ne confesse pas ce Dieu unique que vous adorez quand ce que vous dites arrivera ! ». Alors Maxime, toute sa famille et tous les bourreaux crurent et reçurent le baptême d'Urbain qui vint les trouver en secret. Valérien et Tiburce furent décapités, et Maxime fouetté à mort. Cécile obtient l'autorisation de les enterrer (au lieu de les brûler) dans un tombeau de la voie Appienne et non dans les catacombes (cimetières souterrains).
Cécile se sent menacée, mais sa foi est plus forte que sa peur et elle continue d'évangéliser chez elle et dans les jardins du mont Palatin. Le pape Urbain vient célébrer l'eucharistie chez Cécile pour ce groupe de chrétiens.
Un jour, elle est arrêtée et le juge la condamne à être décapitée en public, chez elle. Comme elle est belle et noble, les bourreaux lui demandent de changer d'avis. Elle répond : « Ceci n'est point perdre sa jeunesse, mais la changer ; c'est donner de la boue pour recevoir de l’or ; échanger une vile habitation et en prendre une précieuse : donner un petit coin pour recevoir une place brillamment ornée. Si quelqu'un voulait donner de l’or pour du cuivre, n'y courriez-vous pas en toute hâte ? Or, Dieu rend cent pour un qu'on lui a donné. Croyez-vous ce que je viens de vous dire ? — Nous croyons, répondirent-ils, que le Christ qui possède une telle servante, est le vrai Dieu. » On appela l’évêque Urbain et beaucoup de personnes furent baptisées.
Sainte Cécile se met à chanter en attendant le coup de hache du bourreau, mais ce dernier, après trois tentatives infructueuses, la laisse agoniser durant trois jours (la loi romaine interdisait le quatrième coup). Elle confie tous ses biens au pape Urbain et lui recommande ceux qu'elle a convertis, ainsi que sa maison pour en faire une église : elle subsiste aujourd'hui, c'est l'église Sainte-Cécile-du-Trastevere, à Rome.
En France, la cathédrale d'Albi est la seule cathédrale à porter le vocable de sainte Cécile. Cette cathédrale est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, et possède le plus grand orgue classique de France. Cécile y est honorée chaque année lors de sa solennité avec vénération des reliques lors de la messe solennelle de la Sainte-Cécile.
À Salaberry-de-Valleyfield au Québec, on trouve la basilique-cathédrale Sainte-Cécile, reconnue comme une des plus belles églises au Canada.
L'église Sainte-Cécile est l'église paroissiale de la commune de Sainte-Cécile-les-Vignes (Vaucluse). L'église Sainte-Cécile de Zainvillers (Vosges) a été détruite en 2015.
L'église Sainte-Cécile est l'église paroissiale de Loupian (Hérault).
Plusieurs chapelles lui sont dédiées en France, par exemple :
Une statue de la Vallée des saints en Bretagne représente santez Aziliz (sainte Cécile)[4].
Comme vierge martyre et comme patronne des musiciens, sainte Cécile a beaucoup inspiré les peintres, les dessinateurs et les graveurs, dès le XVe siècle et jusqu'au XIXe siècle. Raphaël, Le Dominiquin ou encore Carlo Dolci lui ont consacré des tableaux. On trouve dans Mirimonde (1974) une riche anthologie de dessins, peintures et gravures, qui peut être enrichie avec l'étude de Nico Staiti de 2002. Certaines de ces œuvres (tel le célèbre tableau de Raphaël) ont même fait l'objet d'études approfondies sur les plans historique, esthétique ou symbolique[5].
Parmi ces œuvres :
Les premières traces écrites de pièces musicales en l'honneur de sainte Cécile se retrouvent dans les antiennes issues de l'usage des mélodies grégoriennes. Elle est ainsi fêtée lors des vêpres du dans le cadre de l'année liturgique, le texte de la première antienne rappelant les attributs essentielles de la sainte : « Cantántibus órganis, Caecília Dómino decantábat dícens : Fíat cor méum immaculátum, ut non confúndar. »
En tant que patronne des musiciens, c'est naturellement sous ses auspices que se placent beaucoup de confréries musicales, de puys, de société de musique ou d'académies, de l'Ancien Régime[7] à nos jours. Du XVIe au XVIIIe siècle, de nombreux musiciens composent des motets pour l'office de sa fête ou des œuvres plus développées (la liste ci-dessous est très sommaire, tant Cécile a inspiré les compositeurs...).
Geoffrey Chaucer reprend l'histoire de Cécile dans Les Contes de Canterbury (Le Conte de la Deuxième Nonne).
L'hagiographie de Cécile est reprise et illustrée dans les Chroniques de Nuremberg[11] (1493).
Le Rémois Nicolas Soret a publié une tragédie : La Céciliade, ou martyre sanglant de Saincte Cécile, patrone des Musiciens : où sont entre-mélés plusieurs beaux exemples moraux, graves sentences, naïves allegories, & comparaisons familières, convenables tant aux personnages qu'au sujet : Avec les chœurs mis en musique par Abraham Blondet (...) par N. Soret Rhemois. Paris : Pierre Rezé, 1606).
Pour le jour de Sainte-Cécile 1687, le poète Dryden écrit une ode restée célèbre (From harmony, from heavenly harmony... : à lire ici.
Mallarmé lui a consacré un délicat poème intitulé Sainte où il l'appelle Musicienne du silence.
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