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Centres pour le contrôle et la prévention des maladies

agence fédérale de santé publique des États-Unis d'Amérique De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (en anglais : Centers for Disease Control and Prevention ou CDC) forment ensemble la principale agence fédérale des États-Unis en matière de protection de la santé publique[1]. Les centres produisent des informations dans le but d'améliorer les décisions gouvernementales en matière de santé. Ils promeuvent également la santé par des partenariats avec les départements de la santé des différents États américains et d'autres organisations. Les CDC ont le statut d'agence du département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis. Leur quartier général est situé dans le comté de DeKalb, près d'Atlanta en Géorgie. Sous la seconde administration Trump, alors que le Département de la santé est pris en main par Robert F. Kennedy Jr., les CDC connaissent de profondes réorganisations structurelles, des réorientations stratégiques et des ajustements budgétaires, incluant des périodes de licenciements massifs, de suppression de postes et le limogeage d'une directrice (ce qui, en plus de 80 ans d'existence, n'était jamais arrivé). Ces évènements, qui s'inscrivent dans une restructuration plus large du secteur fédéral américain de la santé, ont dégradé l'indépendance et la capacité opérationnelle de l’agence, et redéfini ses priorités en santé publique, alors que la santé (y compris mentale)  des jeunes notamment , se dégrade aux États-Unis plus vite que dans tous les autres pays de l'OCDE.

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Fonctions

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Coordonnant tous les systèmes de surveillance épidémiologique des États-Unis, les CDC produisent de l’information qui permet d’attirer l’attention des décideurs politiques et de l'opinion publique sur le développement et l’application de la prévention des maladies et leur contrôle, en particulier celui des maladies infectieuses. L'éducation en matière de santé environnementale et la promotion de la santé font également partie des buts des CDC.[citation nécessaire]

Les centres, instituts et bureaux sont :

  • le National Center on Birth Defects and Developmental Disabilities ;
  • le National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion ;
  • le National Center for Environmental Health ;
  • le National Center for Health Statistics (statistiques de l'état civil) ;
  • le National Center for HIV, STD, and TB Prevention ;
  • le National Center for Infectious Diseases ;
  • le National Center for Injury Prevention and Control ;
  • le National Immunization Program ;
  • le National Institute for Occupational Safety and Health ;
  • l'Epidemiology Program Office ;
  • le Public Health Practice Program Office ;
  • le Bureau du directeur.

Le quartier général se trouve dans le comté de DeKalb (Géorgie). Les CDC publient également la revue Emerging Infectious Diseases maladies infectieuses émergentes »).

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Historique

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Le CDC a d'abord été une organisation gouvernementale unique, nommée « Communicable Disease Center » jusqu'en 1946, puis « Center for Disease Control » jusqu'en 1970, où les questions de prévention ont étendu ses compétences et l'ont obligé à ouvrir des agences dans tous les États et à se réorganiser en plusieurs domaines de compétence, avec chacun un centre national doté d'instituts de recherche ou de veille sanitaire, des bureaux répartis sur tout le territoire, et des correspondants avec les grandes agences de santé du monde en collaboration avec l'OMS.

L'initiative de la création des CDC a d'abord été militaire. L'US Army, pour rester opérationnelle et efficace avait besoin de protéger ses soldats et le pays contre des risques sanitaires, et notamment épidémiologiques, avec dans un premier temps des études d'évaluation et de suivi de la santé des soldats, puis par l'étude des épidémies pouvant être utilisées par le bioterrorisme ou comme arme de destruction massive.

Le travail de prévention contre les maladies infectieuses a gagné du terrain au XXe siècle dans tout le pays, avec la lutte contre la tuberculose et une grande campagne contre la fièvre jaune à Cuba[2] entamée en 1898. Des campagnes contre les maladies sexuellement transmissibles ont été développées durant la Première Guerre mondiale, puis contre la grippe après la pandémie de grippe espagnole de 1918, qui a montré combien les armées, en guerre notamment, pouvaient contribuer à transporter un virus dangereux sur toute la planète.
En matière de médecine tropicale, la lutte contre la fièvre jaune s’est ensuite élargie à d’autres maladies tropicales avec une importance marquée au milieu du siècle pour la lutte contre le paludisme. Pour notamment lutter contre cette maladie durant la Seconde Guerre mondiale dans les zones de guerre, les États-Unis ont créé un organisme spécial afin de développer des outils et stratégies adaptées aux flambées de paludisme chez les soldats (au pays et à l'étranger). C’est cet organisme qui se métamorphosera en un « Communicable Disease Center » (nom initial des CDC)[3]. Un corps épidémiologique d’élite (Epidemiology Intelligence Corps) a été fondé dans les années 1950 par Alexander Langmuir, pour disposer d’un corps mobile d'épidémiologistes (Epidemic Intelligence Service of the Communicable Disease Center[4]) capables de répondre à la menace du bioterrorisme entretenue par la guerre froide et des conflits locaux, notamment dans la région Pacifique. Langmuir précisant en 1951 que le mot « intelligence » a été retenu en raison de ses quatre définitions données par le dictionnaire anglais :

  1. Capacité de connaissance et de compréhension (The capacity for knowledge and understanding) ;
  2. Capacité de succès adaptatif par l’ajustement de son comportement à une situation générale (The power of meeting a novel situation successfully by adjusting one's behavior to the total situation) ;
  3. Capacité à appréhender les interrelations entre les faits pour mieux orienter l'action vers un but désiré. (The ability to apprehend the interrelationships of presented facts in such a way as 'o guide action toward a desired goal) ;
  4. Obtention et diffusion d’informations, notamment d’informations secrètes. (The obtaining and dispensing of information, particularly secret information).

Les fonctions de ce corps seront rapidement élargies à la santé publique en général, et à échelle mondiale. Ses officiers joueront un rôle majeur dans le développement de la vaccination contre la polio, et un peu plus tard dans une campagne mondiale de vaccination qui permettra l'éradication de la variole.

Le CDC qui a d’abord répondu à des situations de crise militaire, politique et sanitaires, est peu à peu devenu central aux États-Unis, en matière d'épidémiologie et de santé publique, et de recherche-action dans ces domaines. Les conclusions de ses études sont des références scientifique et médicales dans le monde entier. Le nom des CDC a parfois été cité à tort pour cautionner de fausses informations (ex en 1998, après que dans un article du Wall Street Journal, Dennis Avery ait affirmé que les CDC avaient mené à bien des études prouvant que l'alimentation biologique comportait huit fois plus de risques d'infection à la bactérie E. coli que l'alimentation conventionnelle. L'article d'Avery a continué d'être largement cité, bien que les CDC aient démenti avoir jamais conduit une telle étude[5] [réf. nécessaire].

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Les CDC et la santé environnementale aux États-Unis

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Aux États-Unis, la santé environnementale est devenue un enjeu majeur, en lien notamment avec la pollution de l'air (aggravée par les épisodes de sécheresse, de pics d'ozone et les mégafeux de forêts exacerbés par le changement climatique ; la pollution par les seules fumées de feux de forêt causent environ 41 000 décès prématurés par an aux États-Unis, selon une étude (septembre 2025) de l'université Harvard et de l’Environmental Defense Fund)[6] qui cause encore des dizaines de milliers de décès prématurés chaque année)[7] et avec l'impact disproportionné des sites pollués du Superfund (et d'autres) et de l'exposition à la pollution sonore sur les communautés défavorisées. Les CDC, aux côtés de l'Environmental Protection Agency (EPA) sont au cœur des réponses à ces défis, mais opèrent dans un climat de défiance politique et économique, marqué par l'influence, via les réseaux sociaux notamment, de puissants lobbies, notamment des secteurs pétrochimique et agroalimentaire, qui via des think-tanks (de l'Atlas Network notamment) s'opposent aux réglementations de prévention et de protection de l'environnement et de la santé publique[8],[9],[10].

Les CDC ont pour mission de prévenir et contrôler les maladies environnementales, dont en répondant aux urgences sanitaires et situation de catastrophes naturelles ou technologiques[11] et en surveillant les importations et le trafic d'animaux sauvages susceptibles d'être vecteurs de maladies transmissibles, zoonotiques éventuellement, tels que chiroptères, rongeurs et primates non humains[12].

Les CDC jouent aussi un rôle majeur, via une agence fédérale clé : l'Agence du registre des substances toxiques et des maladies (ou ATSDR, pour Agency for Toxic Substances and Disease Registry, rattachée aux CDC et été créée par la loi Superfund ou CERCLA ; contrairement à l'EPA, qui est essentiellement une agence de régulation, l'ATSDR est une agence consultative chargée d'évaluer les risques sanitaires sur les sites contaminés, mais aussi de fournir des conseils pratiques pour la santé des communautés exposées aux séquelles industrielles et de pollution)[13].

La capacité des CDC et de ses agences a récemment (2025) été affectée par des politiques de déréglementation et des coupes budgétaires (voir plus bas).

En 2024, des décrets présidentiels ont annulé des politiques climatiques antérieures[14] et alimentés une vague de dérèglementation environnementale[15], justifiée par l'administration Trump comme nécessaire pour de raisons d'efficacité économique (économies estimées à 50 milliards de dollars par an pour les entreprises). Ces orientations sont critiquées, notamment car affaiblissant les protections fédérales, et suscitant d'autres dépenses, plus élevées pour les dégâts climatiques et environnementaux, alors que les vagues de chaleur[16], mégafeux et inondations vont en s'aggravant (une proposition de budget a par exemple demandé de réduire de 3,8 milliards de dollars le budget des CDC, ce qui aurait pu entraîner la perte de 42 000 emplois à l'échelle nationale et un impact négatif de 5,4 milliards de dollars sur le PIB des États ; Selon une étude publiée en septembre 2025 par le Milken Institute School of Public Health de l’Université George Washington, les coupes budgétaires proposées pour l’exercice 2026 au sein des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) pourraient avoir des effets délétères sur la santé publique et les économies locales aux États-Unis. L’analyse, fondée sur le modèle économique IMPLAN, estime que la réduction nette de 3,8 milliards de dollars du budget du CDC (soit une baisse de 42 % par rapport à 2024) entraînerait une perte de 5,4 milliards de dollars du produit intérieur brut des États et la suppression de 42 000 emplois à l’échelle nationale, dont un tiers hors du secteur de la santé publique. Les recettes fiscales locales chuteraient de plus de 240 millions de dollars. L’État de Géorgie, siège du CDC, serait le plus touché, avec une perte estimée à 1,9 milliard de dollars de PIB. Les auteurs soulignent que pour chaque dollar économisé au niveau fédéral, les économies locales perdraient 1,40 dollar. Ces coupes affaibliraient les capacités de prévention, augmenteraient les coûts médicaux et nuiraient à la coordination entre agences sanitaires. Le rapport appelle à préserver le financement fédéral, qui représente en moyenne la moitié des ressources des agences de santé publique locales)[17].

La nomination du controversé (notamment pour ses positions complotistes, antivax, et de soutien à l'hydroxychloroquine comme traitement anti-Covid)[18],[19]. Robert F. Kennedy Jr. au poste de Secrétaire à la Santé a aussi été source de débats (Kennedy, tout en promouvant ses propres vues sur la santé et les vaccins, qu'il a jugé « inefficaces », a accusé la science des CDC d'être « politisée » et d'avoir « sapé la confiance du public »[18] ; ses actions ont conduit à des démissions de responsables des CDC, suite notamment à la purge d'un comité consultatif sur la vaccination, remplacé par des experts nommés par Kennedy (selon qui les membres précédents du comité consultatif avaient des conflits d’intérêts, et selon qui la direction de l’agence avait bâclé sa réponse à la pandémie)[20]. une démarche perçue comme un remplacement des méthodes scientifiques rigoureuses par des « observations personnelles et des anecdotes »[19]. Kennedy dénonce néanmoins l'industrie agro-alimentaire qui selon lui contrôle la FDA, sans s'inquiéter de la santé publique, au service de leurs « intérêts mercantiles ». Kennedy critique aussi les précautions prises par la FDA, vis-à-vis notamment des traitements alternatifs comme les psychédéliques, les cellules souches et certains suppléments alimentaires ; selon lui (octobre 2024), la « guerre de la FDA contre la santé publique est sur le point de se terminer », et les employés de l'EPA, selon lui impliqués dans ce qu’il a décrit comme un « système corrompu », devraient conserver leurs dossiers et se préparer à être expulsés[19].

Les lobbies industriels, notamment ceux des énergies fossiles et de l'agroalimentaire, contribuent à ce climat en s'opposant aux législations et en décrédibilisant la science de la transition énergétique pour protéger leurs intérêts.

Attaques de la part de la seconde administration Trump

En janvier 2025, la seconde administration Trump impose une série de directives controversées affectant profondément les CDC. En particulier, l’agence est sommée de cesser toute collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé[21], et de retirer de ses publications toute référence aux notions de diversité, d’équité, d’inclusion et d’identité de genre, entraînant la suppression temporaire de contenus liés à la santé LGBT, à la prévention du VIH et des IST, et à la santé des jeunes[22],[81]. La publication du Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR), pilier de la veille épidémiologique américaine, a été suspendue pour la première fois depuis 1960, provoquant l’annulation de réunions scientifiques cruciales, notamment sur le virus H5N1[23].

Le 1er février 2025, une directive interdit cette fois l’usage de mots liés au genre et à l’orientation sexuelle dans les travaux scientifiques non encore publiés. Cette censure de la science concerne aussi des chercheurs privés associés aux CDC[24],[25]. D’autres sujets sont également censurés, tels que le changement climatique, le VIH et les politiques DEI[26],[27]. Face à la mobilisation publique, certaines pages ont été restaurées[28], tandis que des chercheurs archivaient sur des plateformes indépendantes comme l’Internet Archive des contenus supprimés[29].

Le 4 février, une plainte fédérale est déposée par Doctors for America, exigeant la remise en ligne des ressources médicales jugées vitales pour les patients[30]. Le 11 février, un juge a ordonné leur rétablissement temporaire, en se basant sur leur importance pour la prise de décision clinique en temps réel[31],[32].

Le 14 février, environ 1 300 employés du CDC sont licenciés à la demande de l'administration Trump (dont l'ensemble des nouveaux agents et jeunes chercheurs du Service d’intelligence épidémiologique (ou EIS pour Epidemic Intelligence Service, un programme des CDC qui formait des épidémiologistes de terrain spécialisés dans la détection, l’investigation et la réponse aux menaces sanitaires)[33]. En mars, le candidat désigné pour diriger le CDC, Dave Weldon, a vu sa nomination retirée in extremis[34]. Et en avril, après une vague de licenciements, ce sont des coupes budgétaires qui touchent plusieurs unités clés, dont celles chargées de Service d’intelligence épidémiologique, de la transparence administrative (FOIA), de la prévention des violences, de l'antibiorésistance, et des rappels de produits dangereux pour les nourrissons[35].
En août, plus de 600 licenciements supplémentaires causent la fermeture de programmes et services essentiels, dont ceux de santé maternelle et infantile, soins bucco-dentaires, et d'enquêtes sur les violences faites aux enfants[36]. Ces dernières, jugées cruciales pour la prévention des violences infantiles, été particulièrement par les experts[37],[38].

Les CDC étaient l'organisme de référence pour la publication des statistiques sanitaires (par exemple relatives à la grippe A (H1N1) de 2009). Ils avaient depuis consolidé leur rôle dans la prévention sanitaire, la surveillance épidémiologique et la gestion des crises, notamment face aux menaces émergentes de type H1N1, virus Zika, rougeole puis la pandémie de COVID-19. Mais sous les administration Trump, ils ont subi des interférences politiques répétées, en particulier durant la crise du COVID-19. Puis des pressions ont été exercées pour modifier ou retarder la publication de recommandations sanitaires, aligner les messages sur les positions présidentielles ou de lobbies industriels, et limiter l’autonomie scientifique de l’agence. Bien que le financement global ait fluctué selon les priorités, certains programmes de prévention ont subi des coupes ciblées. Dans les années 2020, les CDC ont alerté sur la dégradation rapide de la santé des enfants, un fait confirmé par des études récentes : chez les jeunes de 1 à 19 ans, le taux de mortalité et de 80 % supérieur à la moyenne de ceux des autres pays de l'OCDE ; en partie à cause de l'omniprésence des armes à feu dans le pays, mais pas uniquement ; en 2011, 25,8 % des enfants de 3 à 17 ans souffraient d'une maladie chronique. En 2023, ce chiffre est passé à 31 %. Les troubles mentaux comme la dépression ou l'anxiété, mais aussi l'obésité, le diabète et les troubles du métabolisme sont tous en forte augmentation, et un rapport CDC d'août 2025, qui s'appuie sur l’enquête nationale américaine NHANES[39] et sur un large consensus scientifique à ce sujet[40],[41], a clairement identifié la pléthore d'aliments ultra-transformés que mangent les enfants comme en étant probablement la cause principale : entre août 2021 et août 2023, 55 % des calories consommées par les américains (tous âges confondus) venaient d’aliments ultra-transformés. Et 70 % à 80 % de ces aliments transformés sont à base d'OGM (selon la Food and Drug Administration (FDA) et le Center for Science in the Public Interest), mais cette proportion atteignait 61,9 % chez les jeunes de 1 à 18 ans (contre 53,0 % chez les adultes), avec une consommation plus faible dans les foyers à hauts revenus. Les principales sources caloriques identifiées sont les sandwiches (burgers notamment), les produits de boulangerie-pâtisserie/petits déjeuners sucrés, les snacks salés et les sodas et autres boissons sucrées. La consommation globale en a légèrement diminué depuis 2013–2014, mais chez les adultes ; les aliments ultra-transformés restent omniprésents dans l’alimentation américaine des jeunes (bien trop riches en sel, sucres et graisses nocives, pauvres en fibres et en aliments bruts) ; ces aliments sont associés à un risque accru de maladies cardiovasculaires, à l'explosion récente du diabète infantile, et à l'aggravation de la prégnance de l'obésité et de l'hypertension artérielle chez les jeunes, à une mortalité accrue, et ceci quel que soit le sexe[42]. Or, Le 9 septembre 2025, la Commission Make America Healthy Again (MAHA), mise en place et présidée par Robert F. Kennedy Jr., a dévoilé une stratégie (en 120 mesures) présentée[43] comme luttant contre l’épidémie de maladies chroniques infantiles aux États-Unis, présentée comme voulant réformer en profondeur les systèmes alimentaires et sanitaires, renforcer la recherche scientifique (par ailleurs mise à mal par de fortes baisses de crédits, des licenciements), mobiliser le secteur privé, et sensibiliser le grand public. Ce document promet[43] une redéfinition des aliments ultra-transformés, l’amélioration de l’étiquetage, le retrait de substances nocives de l’alimentation, la réforme des normes de santé publique et la promotion de l’agriculture régénérative, des actions éducatives ciblées dans les écoles, une meilleure prise en compte de la santé mentale des enfants, et une collaboration renforcée avec les restaurateurs, agriculteurs et collectivités locales, avec le soutien de cinq agences fédérales (HHS, USDA, EPA, NIH, FDA). « Mais le véritable nerf de la guerre, l'omniprésence de produits ultra-transformés, trop gras, trop sucrés et trop salés, dans le régime des enfants est malheureusement totalement éludée » de la stratégie, alors qu'en mai 2025 ce sujet était cité par le ministère comme une priorité ; le mots « sucres » et « ultra-transformés » n'apparaissent qu'une fois en 120 pages du texte final, en raison de pressions du lobby agroalimentaire selon de nombreux observateurs.

La crise s'aggrave en 2025, avec le 8 août 2025, une attaque armée d'une ampleur inédite qui a visé le siège des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) à Atlanta (Patrick Joseph White a tiré plus de 500 balles sur six bâtiments du campus, endommageant près de 150 fenêtres, dont celles du bureau de la directrice Susan Monarez, et a entraîné l'évacuation de 92 enfants d'une crèche située sur le site. Le tireur, complotiste, souffrait de troubles psychologiques et aurait été convaincu que sa dépression était liée à la vaccination contre la COVID-19. Il a été abattu par les forces de l'ordre, mais il a tué un policier. L'événement a suscité une vive émotion au sein des CDC, et relancé les critiques sur le climat de déni et de défiance envers les institutions scientifiques et de santé publique, alimenté selon certains syndicats par les discours complotiste et polarisants de l'extrême droite américaine.
Puis, le 27 août 2025, la directrice (Susan Monarez) est limogée par le nouveau ministre de la Santé Robert F. Kennedy Jr. (connu pour ses positions controversées antivax et complotistes[44], et nommé sept mois plus tôt par D Trump à la tête du ministère de la Santé). Dans l'Histoire des CDC, jamais un directeur n'avait été limogé[45]. Susan Monarez (scientifique de formation et profession), a démenti avoir accepté de partir et elle a accusé le secrétaire à la Santé, Kennedy Jr., de chercher à l'écarter des CDC après qu'elle eut « refusé de valider des directives non scientifiques et dangereuses ». Son départ a été suivi de plusieurs démissions de hauts cadres en internes : Selon leurs lettres[46] (publiques) de démissions (datée du 28 août 2025), Demetre C. Daskalakis, qui était directeur du National Center for Immunization and Respiratory Diseases (NCIRD), et Daniel Jernigan, directeur du National Center for Emerging and Zoonotic Infectious Diseases (NCEZID), démissionnent car en profond désaccord avec la direction politique du ministère de la santé du secrétaire Robert F. Kennedy Jr. Daskalakis dénonce une instrumentalisation politique de la science, une manipulation des données épidémiologiques, et une marginalisation des experts du CDC dans l’élaboration des politiques vaccinales, notamment concernant les enfants et les femmes enceintes. Il critique l’absence de transparence, le contournement des processus scientifiques établis, et l’influence croissante d’acteurs extérieurs non qualifiés sur les décisions de santé publique[46]. Il exprime également son inquiétude face à la montée de discours eugénistes et à l’abandon des programmes de santé LGBTQ et VIH, abandon qu’il qualifie de dangereux pour la sécurité sanitaire du pays[46].
Daniel Jernigan, pour sa part, évoque une perte de confiance dans le leadership du département et souligne son attachement à la mission historique du CDC. Et Deb Houry, haute responsable du CDC (et cheffe de la transition vers l’administration actuelle), dans une lettre de démission du 20 septembre 2025, invoque l’impossibilité de poursuivre ses fonctions dans un contexte de censure scientifique et de pressions politiques croissantes[46]. Elle souligne l’importance de l’accès public aux données en temps réel pour lutter contre des pathologies émergentes ou ré-émergentes telles que mpox, H5N1, rougeole, ainsi que sur les overdoses ; elle insiste aussi sur la capacité du CDC à publier rapidement des analyses épidémiologiques (MMWR)[46]. Elle alerte sur les conséquences de la désinformation vaccinale, illustrées par la résurgence historique de la rougeole aux États-Unis, et sur les effets délétères des coupes budgétaires et projets de réorganisation qui menacent les programmes de lutte contre les maladies non transmissibles (diabète, cancer, santé mentale). Houry insiste sur la nécessité d’une expertise intégrée au sein de l’agence pour faire face aux crises sanitaires émergentes, et exprime sa reconnaissance envers les équipes du CDC, qu’elle considère comme le cœur de son engagement[46],[47].

Kennedy lors d’une audience d’un comité sénatorial (le 4 septembre 2025), a qualifé le CDC d' «Agence la plus corrompue du HHS, et peut-être du gouvernement », puis Susan Monarez a témoigné le 17 septembre lors d’une autre audience du Sénat sur la façon dont Kennedy lui a dit de choisir entre approuver les recommandations de vaccination du comité consultatif, ou être licenciée.


Susan Monarez sera remplacée par Jim O'Neill (qui était le bras droit du ministre Robert F. Kennedy Jr ; un ancien financier de la tech, dépourvu de formation médicale, ce qui suscite l'inquiétude (dans le Washington Post, Demetre Daskalakis, l'un des cinq hauts-cadres du CDC ayant démissionné à cette occasion, explique que « ne pas avoir un dirigeant scientifique à la tête des CDC signifie que nous ne pourrons pas négocier avec le ministère de la Santé pour véritablement mettre en œuvre une bonne politique de santé publique »)[48]. Ce licenciement a suscité une grande manifestation de soutien de la part du public[49].

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Liste des directeurs des CDC

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Notes et références

Annexes

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