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Ceva

commune italienne De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Ceva est une commune italienne de la province de Coni dans le Piémont.

Faits en bref Noms, Nom piémontais ...

Ancien chef-lieu de province de la maison de Savoie, ancien marquisat.

Aloysius Bertrand, le grand poète romantique auteur de Gaspard de la Nuit, est né à Ceva et y a vécu, petit enfant.

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Histoire

Résumé
Contexte

Entre la fin du IIIe millénaire av. J.-C. et le début du IIe millénaire av. J.-C., des populations ibéro-liguriennes venues de Provence pénétrèrent dans le nord de l'Italie, s'y installant et y fondant d'innombrables villages et agglomérations.

Sous la domination romaine, Ceva était rattachée à la tribu des Popillii. Son statut de municipe est sujet à débat, car elle n'est mentionnée que dans le texte de Ferro[2] et non par d'autres auteurs.

Durant la période troublée des invasions barbares, Ceva, comme toute la région environnante, subit raids, pillages et dépeuplement, à tel point que certains documents la désignent comme deserta langarum : une terre, une région désertée.

Au Moyen Âge, Ceva connut une nouvelle période de prospérité. Elle devint la capitale d'un marquisat aléramique, fondé par Anselme II, fils de Boniface del Vasto, et issu du partage d'un vaste domaine entre les fils de Bonifacio lui-même. Le marquisat connut son apogée au XIIe siècle, acquérant une grande influence et un prestige considérable auprès des cours régionales italiennes[2]. Le marquisat de Ceva se rangea du côté des Gibelins, mais passa parfois au camp adverse.

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Monnaie émise à l'époque des marquis

Durant cette période, des pièces de monnaie furent frappées, l'atelier monétaire fut installé dans l'ancien hôtel de ville, de somptueux palais nobiliaires, des édifices publics et même une prison furent construits, sur laquelle fut bâti le théâtre municipal au XIXe siècle. La ville fut également entourée de remparts (dont certains vestiges sont encore bien visibles) et percée de huit portes d'accès[2]. Le centre urbain fut conçu selon un plan régulier de rues perpendiculaires, un plan qui se reflète encore aujourd'hui dans la morphologie des rues de la ville.

Après une guerre dévastatrice pour le contrôle du marquisat entre Guillaume IV et son frère Georges II dit « le Nain », Ceva passa en 1296 sous la seigneurie d'Asti (avec le marquis Georges II comme lieutenant), perdant ainsi définitivement son indépendance. Après Asti, Ceva passa successivement sous la seigneurie des marquis de Monferrat, des Visconti de Milan, des ducs d'Orléans et enfin, en 1535, des Savoie[2]. Avec l'arrivée des Savoie, la dynastie des marquis d'Aléramie s'éteignit, remplacée par celle des Pallavicino. Le fondateur de cette famille fut Giulio Cesare Pallavicino, le premier à être nommé gouverneur de Ceva et à obtenir le titre de marquis, qu'il transmit à ses descendants. Outre la famille Pallavicino, les seigneurs féodaux de ce château étaient les familles Bassi, Blengini, Derossi, Filippone, Morozzo di Magliano, Massimini, Mochia, Orta-Gagliardi, Vaschi et della Chiesa d'Isasca[3].

Le marquisat de Ceva s'étendait de 7 à 8 lieues du Nord au Sud et de 5 lieues d'Est en Ouest. Confiné à l'Est par le Montferrat, il est situé dans les hautes Langhes. La ville de Ceve, ou Ceva ou encore Cheva était une place très forte défendue par un château. Ce marquisat fut uni au comté d'Asti à la fin du XIIe siècle[4]. Au XIVe siècle, il appartient à la famille de Monteynard, par le truchement de Marguerite Paleologue de Montferrat.

En 1641 la ville est assiégée, et prise, par les troupes françaises du comte d'Harcourt dont le régiment des Gardes françaises faisait partie.

Charles Emmanuel II, par un décret de 1651, fit de Ceva la capitale d'une province composée de quarante et une communes ; en 1773, elle obtint le titre de ville[5].

Pietro Giannone fut emprisonné dans la forteresse de la ville de décembre 1738 à 1744, où il composa certaines de ses œuvres les plus célèbres.

La ville fut prise, une nouvelle fois, par les Français en 1796 et 1800, qui détruisirent ses fortifications[6].

Durant la campagne d'Italie de Napoléon Bonaparte, Ceva risquait d'être le théâtre de batailles : sur le rocher dominant la ville se dressait une importante fortification (dont la première construction remonte au XVIe siècle) équipée d'une artillerie qui, selon les chroniques de l'époque, constituait une épine dans le pied de la stratégie napoléonienne. On s'attendait à ce que la forteresse soit assiégée et que la ville en subisse les conséquences, mais la rapide avancée française depuis le sud entraîna l'abandon du fort par sa garnison, qui tenta de rejoindre le reste des armées piémontaises et autrichiennes (Bataille de Ceva (it)). En 1800, le fort fut rasé sur ordre direct de Napoléon[7].

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La Rocca del Forte au sommet duquel se trouvait la fortification

Au XIXe siècle, Ceva devint un important nœud ferroviaire sur la ligne directe Turin-Savone. Une bifurcation existait vers l'Alta Val Tanaro (l'objectif était de rejoindre la Ligurie occidentale), mais la ligne s'arrêtait à Ormea. Ce réseau ferroviaire permit à la ville de développer une base industrielle conséquente. L'industrie textile y connut un essor important, avec l'élevage du ver à soie et la production de fil. Aujourd'hui, il ne reste rien de cette industrie, si ce n'est le toponyme « filatoio » (filature), qui désigne le quartier où se trouvaient autrefois les usines de soie.

Durant la Seconde Guerre mondiale, après le 8 septembre, Ceva abrita un commandement allemand. En collaboration avec les fascistes de la République de Salò, ce commandement fit arrêter plusieurs habitants de Ceva et les contraignit au travail forcé en Autriche et en Allemagne. La présence de ce commandement nazi entraîna des bombardements tactiques de la part des forces aériennes britanniques et américaines. Un incident notable fut l'attaque contre le prétendu quartier général du commandement allemand qui, selon les informations alliées, se situait dans une église circulaire surmontée d'un dôme. Le raid aérien toucha l'église San Bernardino, qui présentait effectivement un plan similaire. Cependant, le quartier général du commandement se trouvait dans la chapelle attenante au Castello Rosso, l'ancienne résidence des marquis, et le bâtiment resta donc intact.

En novembre 1994, la ville subit d'importants dégâts suite au débordement du Tanaro et de ses affluents. Le niveau de l'eau dépassa les trois mètres.

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Administration

Davantage d’informations Période, Identité ...

Hameaux


Voir aussi

Communes limitrophes

Battifollo, Castellino Tanaro, Lesegno, Mombasiglio, Nucetto, Paroldo, Perlo, Priero, Roascio, Sale delle Langhe, Sale San Giovanni, Scagnello, Serravalle Langhe

Notes et références

Bibliographie

Liens externes

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