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Damnatio memoriae
locution latine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La damnatio memoriae (littéralement : « condamnation à l'oubli ») est à l'origine un ensemble de condamnations post mortem à l'oubli, utilisée dans la Rome antique. Par extension, le mot est utilisé pour toute condamnation post mortem.

Son exact contraire est la consécration (en latin : « consecratio ») ou apothéose, jusqu'à la divinisation.
L'expression « damnatio memoriae » a été créée en par Schreiter-Gerlach[1]. La Rome antique parlait de abolitio nominis (« suppression du nom »).
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La damnatio memoriae à Rome
Résumé
Contexte
La damnatio memoriae est votée par le Sénat romain à l'encontre d'un personnage politique[réf. nécessaire]. Elle consiste essentiellement à effacer la personne concernée des archives historiques[2]. Selon Jean-Marie Pailler et Robert Sablayrolles, « il semble acquis que, seuls, les coupables convaincus de crime contre l'État (perduellio ou, plus tard, causa maiestatis) pouvaient encourir une peine aussi sévère, même si avec le temps d'autres types d'accusations purent valoir au coupable le même genre de peines »[3].
L'expression a été forgée à l'époque moderne et est utilisée par les universitaires pour désigner des usages romains plus larges ; l'universitaire Robyn Faith Walsh relève ainsi : « De la destruction, la décapitation ou la « resculpture » des statues, à la suppression au burin des noms sur les inscriptions ou sur les pièces de monnaie, en passant par l'organisation de feux de joie publics pour détruire des documents et des portraits, le peuple romain semblait raffoler, selon de nombreux témoignages, d'exercer la punition ultime pour les dirigeants ayant failli : la suppression »[2].
Victimes de la damnatio memoriae


Ont été frappés de la damnatio memoriae les personnages suivants :
- Marc Antoine[4],[5] ;
- Caius Cornelius Gallus, le premier préfet d'Égypte[6] ;
- Livilla[7] ;
- Séjan, le préfet de la garde prétorienne de Tibère
- Messaline ;
- Néron
- Domitien[8],[9],[10] ;
- Commode (mais il a été partiellement réhabilité par Septime Sévère) ;
- Pescennius Niger, usurpateur romain ;
- Didius Julianus
- Clodius Albinus, usurpateur romain ;
- Geta ;
- Macrin ;
- Diaduménien ;
- Héliogabale ;
- Sévère Alexandre (seulement sous le règne de Maximin Ier le Thrace) ;
- Maximin le Thrace ;
- Caius Julius Verus Maximus, césar et fils de Maximin Ier le Thrace ;
- Philippe l'Arabe ;
- Philippe II ;
- Probus ;
- Carin ;
- Sévère (mais il a été partiellement réhabilité par Galère) ;
- Maximien Hercule (mais il a été partiellement réhabilité par Constantin Ier) ;
- Maxence ;
- Maximin II Daïa ;
- Licinius ;
- Constantin II (seulement sous le règne de son frère Constant) ;
- Magnence, usurpateur romain ;
- Magnus Decentius, usurpateur romain.
- Magnus Maximus
- Flavius Victor
Une damnatio memoriae peut être révoquée par la suite. Ainsi, le consul Virius Nicomachus Flavianus est frappé d'une telle mesure en 394 pour avoir soutenu l'usurpateur Eugène ; en 431, son fils Flavius Nicomachus obtient un prescrit impérial révoquant la damnatio[11]. Caligula n'a pas subi la damnatio memoriae, Claude s'y étant opposé[12].
Un exemple : la damnatio memoriae de l'empereur Geta
La damnatio memoriae de Geta après son assassinat par son frère Caracalla, telle qu'on peut la mesurer par le témoignage de Dion Cassius[13] et les découvertes des archéologues, des épigraphistes et des papyrologues, a été l'une des plus systématiques de toute l'histoire romaine. Non seulement Caracalla fit détruire dans tout l'empire les représentations figurées et le nom de son frère sur les monuments publics, comme il était habituel, mais il fit fondre les monnaies à son effigie et rechercher dans les archives les documents, même anciens, portant son nom pour le faire disparaître (effacement, rature, etc.). Même les documents privés étaient concernés et les biens de ceux dont le testament mentionnait le nom de Geta étaient confisqués. Les poètes évitèrent de donner le nom de Geta aux personnages de leurs comédies, comme c'était courant depuis Les Adelphes et Le Phormion de Térence. Le cognomen Geta de Lucius Lusius Geta, préfet d'Égypte en 54, fut même martelé sur une inscription[14].
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Annexes
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