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Fang (peuple)
groupe ethnique d'Afrique centrale De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Les Fang sont un peuple que l’on trouve aujourd’hui en Afrique centrale, essentiellement en Guinée-Equatoriale, et au Gabon, mais aussi au Cameroun, au Congo et à Sao Tomé-et-Principe. Les Fang parlent la langue fang d'une richesse incommensurable avec la synonymie abondante. Les accents varient en fonction des territoires comme toutes les langues du monde qui subissent des évolutions dans le temps et dans l'espace. Ils n'ont aucun mal à se comprendre entre eux[3]
Le nom Fang a pour étymologie Nfang Môt qui se traduit par l'Homme authentique, noble, ancien.
Le terme « pahouin » a été utilisé par les colons européens pour désigner les Fang lorsqu'ils les ont rencontrés au XIXè siècle, les Fang ont vivement contesté ce mot qui n'est pas leur identité. Les colons ont admis la vraie appellation Fang et c'est elle qu'ils ont fini par utiliser dans la littérature et les actes officiels et d'état-civil, en l'occurrence dans les actes de naissance du peuple fang au Gabon. Le terme "pahouin" est considéré à raison comme péjoratif, le seul endonyme de ce peuple étant Fang.
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Démographie et répartition géographique
Ils sont majoritaires en Guinée équatoriale où ils représentent 85% de la population, et au Gabon représentant 40 % de la population. Certains d'entre eux vivent également à São Tomé-et-Príncipe.
Quoique les statistiques officielles sur la population soient un sujet tabou au Gabon, le peuple fang est numériquement la plus importante de la cinquantaine qui compose le pays[4],[5]. Son aire géographique s'étend de la partie nord du Gabon (province du Woleu-Ntem) au centre (province du Moyen-Ogooué), en passant par le nord-est (province de l'Ogooué-Ivindo) et le Nord-ouest (province de l'Estuaire) et les régions du Centre et Sud du Cameroun.
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Organisation sociale
Résumé
Contexte
Le peuple fang est composé de tribus et de clans, ce sont différents niveaux de parenté sont tous désignés par le terme "ayong" qui est polysémique en langue fang (peuple, tribu et clan). Le terme sous-groupes est inapproprié car il ne revêt aucun lien de parenté. Les tribus fang sont Okak, Nzaman, Atsi, Ntume, Mvai, Mekè. Ces tribus regroupent plusieurs clans qui sont la parenté directe chez les Fang, les familles dans une acception large avec une impossibilité de mariage entre deux personnes du même clan.
Les clans fang sont innombrables, ils représentent des centaines et des centaines. Le clan Oyeck qui est apparenté aux Ayangane, Eba, Ebifil, Ossesseigne, Yembivè, Esakue, etc. Le clan Effack. Le clan Yendone/Mvua/Essinzokh/Amvom, les Essebekang/Essabedzang/Yemetone, Esindua, les Yemfem, les Nguè/Essissis/Mebum/Essabeigne, les Yendju, Essabok, Essamengone/Yemoñ/Yenoo/Essatouk/ Essamekos, Essakora, Essanang, Essabang, Essessen, Essimvè, Essinzik, Esokè, Essibekang Esissong (Essatua), Essangui, Essimvous, Ngamou, Yenkwakh, Essobam , Essakora, Esametok, Bekwe, Essambira, Esakonan, Yendjok, Omvang/Essandone/Essametokh, Yemesom, Yiveng, Odzip, Mebane, Yéfa'a, Yemefak, Essasim, Essamvam, Yetyang, Essobam, Yekombo, Yemveng , Essanssia, Essambwak, Essambe, Ebinen, et caetera. Les lignées du clan sont nommées Mvok et regroupent les descendants directs d’une personne.
Au Gabon, les Fang sont présents dans plusieurs provinces : l’Estuaire, le Moyen-Ogooué, l’Ogooué-Ivindo et le Woleu-Ntem.
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Ethnonyme
Résumé
Contexte
Apparu en 1819, le mot utilisé par les colons européens[6] pour désigner à tort le peuple peuple fang nouvellement établi dans la région équatoriale est Pamouay, la légende dit que ce terme aurait été transmis aux Européens par le peuple Myènè[7]. Les Espagnols le transforment en Pamue et les Allemands en Pangwe. Les Français nasalisent le phonème final et optent pour Pahouin[8].
Cela viendrait de Mpangwe, donné par les Mpongwè – des habitants des rives de l’estuaire du fleuve – signifiant en langue myene « je ne sais pas », il se dit que ce peuple aurait répondu à la question des colons qui voulaient connaître le nom des Fang qu'ils n'avaient jamais vus, quel est le nom de ce peuple ? Les Myene ne connaissant pas non plus les Fang auraient répondu mpangwe, traduction "je ne sais pas".
Pamouay est utilisé par les colons jusqu'en 1861[9]. Ayant appris qu'ils étaient désignés ainsi par les colons, les Fang ont rejeté ce terme "pahouin" qui n'est pas leur nom et ils ont insisté pour que leur vraie appellation Fang soit celle par laquelle on les nomme. Les colons européens ont donc corrigé cette erreur et c'est le véritable nom Fang, l'endonyme de ce peuple, qu'ils ont gardé et utilisé pour la littérature ainsi que les actes officiels, y compris les actes d'état civil. Le mot "pahouin" est de fait péjoratif car ce n'est pas le nom des Fang et cela ne signifie rien fang.
Histoire
Résumé
Contexte

Le peuple fang a une Histoire riche avec une Généalogie qui remonte sur des milliers d'années, une véritable science qui fait apparaître les liens de parenté certains entre les Fang. De plus, contrairement à plusieurs peuples, les Fang n'ont jamais été esclavagisés et déportés en Occident durant les siècles où l'esclavage était pratiqué. Les Fang n'ont jamais connu la traite transatlantique ni la traite dite arabo-musulmane.
Bien que l'Histoire du peuple fang soit transmise de générations en générations au sein de chaque clan et que ce soit la seule qui est réelle, de nombreuses versions sur l'origine du peuple fang ont été élaborées.
Plusieurs hypothèses peuvent être relevées.
- L'hypothèse historique à l'ère coloniale quand les Fang sont arrivés à Afrique centrale relève un mouvement migratoire qui se serait poursuivi jusqu'au début du XXe siècle. Dès 1840, les traitants (qui pratiquaient la traite des esclaves) Mpongwè disséminés sur la côte gabonaise, signalent leur présence dans l'arrière-pays. Les Fang seraient parvenus dans le Moyen-Ogooué au début du XIXe siècle, et leur arrivée dans l'estuaire du Komo se situerait vers 1850. Toutes ces populations étaient en marche vers la côte à une vitesse moyenne estimée à 10 km par an[10]. Plusieurs sources nous indiquent une origine migratoire qui débuterait sur les rives du lac Victoria alors nommé lac Tanganyika[11]. Les dates sont incertaines mais le récit du Mvet , épopée fang, relate ces migrations fang [12].
D'autres groupes auraient été poussés par ce courant, comme les Ngoumba. Enfin, une longue trajectoire en boucle, en allant vers l'Ogooué, et ensuite, en remontant vers le Nord-ouest et la côte atlantique au Nord Gabon et au Rio Muni : les Nzaman, les Okak, les Ntumu et les Mvai.
- Les récits du Mvet fang - patrimoine culturel fang - parlent, quant à eux, d'une zone vers l'Est, dans une région élevée, où se trouvaient des lacs entourés d'une faune tout à fait différente de celle du Gabon. Cette hypothèse fait référence La marche des enfants d'Afiri-Kara, qui relate la marche périlleuse d'un peuple dans son avancée migratoire. Fuyant les guerres et les conflits avec les autres peuples, ce groupe va s'enfoncer progressivement dans la forêt en direction donc, si on l'assimile au peuple Fang producteur du mythe, de l'Afrique équatoriale.
En 1875, le peuple fang, qui vivait plus de la cueillette que de l'agriculture et qui ne pratiquait pas l'esclavage, est arrivé dans les régions côtières du Gabon, cela entraîna une augmentation du commerce mais provoqua des frictions avec les populations locales et des actes de violence entraînant des interventions punitives de la petite garnison de l'armée française stationné à Libreville à partir de 1876[13]. Cité par Georges Balandier, l'explorateur Alfred Fourneau estime alors leurs populations à environ deux ou trois millions d'individus[14].

Les Fang ont toujours été un peuple brillant et redouté car n'ayant jamais eu de chefs suprêmes, ni de rois mais leur société n'était pas anarchique pour autant, et n'ayant jamais été asservis, ils ont fasciné les colons européens par leur noblesse fang, puis ils les ont rapidement fait peur car ce n'est pas un peuple servile.
C'est donc à partir de là que des thèses de diabolisation des Fang sont nées.
En effet, des textes de colons décrivent parfois à tort les Fang comme anthropophages. L'explorateur Paul Belloni Du Chaillu qui resta dans ces contrées pendant trois ans, à partir de 1855, apporte des témoignages irréalistes en ce sens[16],[17],[18]. En 1875, le marquis Victor de Compiègne, s'est aussi prêté à ce jeu pour dépeindre les Fang négativement et leur prêter à tort une anthropophagie. Il a intitulé l'un de ses chapitres « Les Pahouins cannibales » et donné force détails, constate néanmoins que ceux qu'il a rencontrés semblent avoir « à peu près renoncé à cette coutume barbare »[19]. Pour ce dernier se seraient livrés Fang à des libations rituelles avec des coupes crâniennes[20]. Ce qui est complètement mensonger, la culture fang réprouve le mal, la vertu est au centre de tout. Les Fang ont un rite Ngil qui exterminait les sorciers, le mal n'est pas admis dans la société fang. Les thèses de cannibalisme sont montées de toutes pièces. Ce sont les objets de culte fang, les masques Ngil et les statues Byerë mot fang francisé et hispanisé Byeri, dont les Fang ont été dépossédés sous l'ère coloniale qui font l'objet d'un commerce très lucratif en Occident de nos jours et qui se vendent aux enchères des millions d'euros l'unité. Ce crime qui est toujours perpétré au XXIè siècle contre le peuple fang démontre sa grandeur et sa culture fang exempte de mal.
Au début du XXe siècle, certains villages, au cœur de la forêt dense (la vue est limitée à quelques mètres, en 1908), pouvaient regrouper plusieurs centaines d'habitants. Les constructions avaient une durée de vie limitée, et les ressources sujettes à s'épuiser, les populations se déplaçaient tous les trois ou quatre ans. Les villages étaient soigneusement protégés. Les bâtiments étant groupés en village-rue[21], au-delà s'étendaient les plantations et les bananiers puis tout un réseau de pièges et d'alarmes (clochettes)[22]. Des salles de réunion des hommes étaient occupées, de jour comme de nuit par des guerriers en armes. Un peu plus grandes que les autres, elles disposaient de larges ouvertures, ce qui permettait une surveillance à 360° des alentours et étaient très fréquentées. La cour du village offrait la sécurité et concentrait de nombreuses activités.
Une habitation était faite d'une structure en bois, fixée au sol, et de parement d'écorces. Le pisé, qui tend à fixer l'habitant, sera imposé par l'administration coloniale. Toiture à deux pans et auvent étaient recouverts de longues feuilles d'amome ou de palmes de raphia. Ces habitations étaient petites, sombres et enfumées, elles possédaient des cuisines aménagées à l'arrière des cases-chambres. Elles étaient parfois décorées de scènes peintes ayant une force magique. Les habitations collectives portaient un décor, tout aussi symbolique, en rapport avec les croyances et les mythes. Les parois étaient ornées de motifs géométriques peints. Les figurations symboliques, sculptées, étaient surtout rassemblées sur le pilier central et sur les bancs : images des ancêtres.

Mvet
« Le mot « Mvet » désigne à la fois l'instrument utilisé, le joueur et les épopées racontées desquelles se dégage toute une littérature. »[23]. Le Mvet est un patrimoine fang qui narre des récits guerriers surnaturels immortels pour forger le courage des Fang, qui se joue accompagné d'un instrument de musique à cordes du même nom, il fut révélé à un homme durant la migration fang, du nom d'Oyone Ada Ngone[24].
Mais le Mvet tel qu'il est pratiqué de nos jours a été révélé à Ebang Ely Mintem. En effet, d'après le grand maître du Mvet Eyi Mone Ndong, il y avait deux grandes écoles, l'école du Ngwéza inventée par Ebang Ely Mintem (clan Oyeck) et l'école de Meye Me Nguini de Effandène Mve (clan essandone). L'école de Ebang Ely Mintem et de Menguire M'Edang (clan Essokè), dont le style majeur est Angonemane Ekome (soeur de Ebang et Grande Maîtresse du Mvet), s'est imposée. Cette migration est souvent qualifiée de Mbil ayong en langue fang (« la course », « la fuite » de la tribu).
Le Mvet est avant tout une cosmogonie, puisqu'il explique la formation de l'univers à partir d'une explosion initiale ; il est ensuite un récit merveilleux d'aventures épiques de personnages imaginaires mais constants : les mortels aux prises avec les immortels pour tenter de leur ravir le secret de l'immortalité, sinon de rivaliser en bravoure, force, courage et intelligence, sagesse et prospérité. Par son contenu, le Mvet est donc une mythologie qui explique le cosmos et règle aussi les rapports entre vivants, entre vivants et morts et entre l'homme et Dieu. Les Fang sont un peuple monothéiste : ils croient au Dieu créateur suprême dont on ne prononce pas le nom (dimension céleste) mais qui est aussi Dieu de la dimension terrestre appelé Nzame Ye Mebeghe, le Dieu des Hommes. Nzame Ye Mebeghe est le seul nom que les Fang doivent citer, c'est à Lui que remonte la généalogie fang, élément fondamental de la spiritualité fang.
Ondzabôgha signifie A bôk adzap, « creuser l'adzap », adzap étant le nom d'un arbre particulièrement immense ; ce mot résumerait la détermination du peuple fang à franchir les obstacles dressés sur sa route pour trouver sa « terre promise », l'Afrique centrale.
Armes

Musée du Quai Branly[25].
Les m’fan du grand groupe Ekang se sont aussi dotés d'armes de jet forgées de formes singulières (quoique très proches de celles des Kota, par exemple) dont une importante collection existe au musée d'histoire naturelle de Lille (non présentée au public), issue de l'ancien musée ethnographique Alphonse-Moillet (aujourd’hui fermé, mais dont les collections font l'objet d'un inventaire et de restaurations depuis les années 1990[26]).
Arts
Reliques d'ancêtres que chaque famille détenait dans un coffret.
Dans le domaine de l'art africain traditionnel, les Fang ont réalisé, entre autres, des statuettes de byeri, reliquaires[27] et des masques, recherchés par les musées et les collectionneurs[28]. Mais, indépendamment de la colonisation, au sein des cultures de la région, la renommée de certains sculpteurs, plus habiles et plus recherchés que d'autres, a conduit à la dissémination, de proche en proche, de certaines particularités de la sculpture Fang[29].
Afin de distinguer les principaux styles, l'étude conduite par Louis Perrois[30] propose deux ensembles « centraux » et des formes « périphériques », ainsi que de nombreuses formes « de transition » que l'on peut constater dans les statues d'ancêtres, gardiens de reliquaires. Au « centre », un groupe « Fang du Nord » (Ntumu et groupes apparentés), volumes étirés et forte stylisation ; groupe « Fang du Sud » (Nzaman, Mvaï et Okak), plutôt trapus et tendance au réalisme idéalisé. En « périphérie » : Nord des Mabea (Mabi)[31], à patine claire, et Nord des Ngumba (Ngoumba), tronc étiré et incrustations métalliques.
- Statue d'ancêtre, gardien de reliquaire. Fang « du Sud », Mvaï. Attribuée aux « maîtres du Ntem ». Vallée du Ntem, République gabonaise. C14: v. 1750-1860. Bois, fer, H. 58,4 cm[34]
- Statue d'ancêtre féminine eyema byeri, gardien de reliquaire. Fang « du Sud », Okak. République gabonaise ou Guinée équatoriale, 19e-début 20e. Bois, métal, H. 64 cm[36]
- Figure d'ancêtre masculin, gardien de reliquaire. Peuple Ngumba. Il porte une corne de substances magiques. Bois, métaux[37]
- Figure de reliquaire eyema byeri. République gabonaise. Fang XIXe siècle. Bois, anneaux de cuivre, sangles de fer, tissu, os ; H. 19,5 cm[38]
- Masque m’fan attribué à la société du ngil. Bois peint au kaolin, 69 × 28 × 25 cm. République gabonaise, Fin 19e-début 20e[32]
- Masque attribué à la société du Ngil . M’fan ou Makina (Oseba). Fleuve Mbini (Rio Muni), XIXe siècle. Bois, kaolin, 75 × 29 × 19 cm[39]
- Masque heaume ngontang. M’fan. République gabonaise, 19e s. Bois, pigments dont kaolin, laiton, fragment de miroir. H. 31 cm[40]
- Figure de reliquaire, eyema byeri. Fang. République gabonaise. Bois, pigment et métal. H. 70 cm, détail[41]

Les têtes d'ancêtres, gardiens de reliquaires des Fang, sont souvent caractérisées par une patine suintante[43], quand elle n'a pas été soigneusement retirée par les Occidentaux, collectionneurs ou marchands[44].
Ces têtes seules auraient été utilisées par les Fang, dans le même ensemble que les statuettes et le reliquaire. Ces sculptures à la patine noire et surmontées de plumes d'aigle pêcheur ou de touraco, au sommet d'un long cou ont une taille souvent imposante (H. 30-70 cm). Elles semblaient surgir du reliquaire cylindrique, leurs yeux de laiton (plus rarement de verre ou de mica) brillants dans l'ombre de la case, et effrayant ceux auxquels était interdit l'accès aux reliques des ancêtres[45]. Leur qualité sculpturale tient au traitement singulier du volume de la tête, avec un front ample, en quart de sphère, de grands yeux aujourd'hui ternis, et la patine noire qui semble « pleurer » sur le visage aux lèvres projetées en avant, en une moue triste. La masse des cheveux est parfois traitée avec recherche, selon les supposés « ateliers » ou en fonction de modes régionales, en une coiffe à trois ensembles nattés, de nattes « à crans » ou à degrés, ou bien à « chignon transverse » voire, plus simplement, à tresses raides, profondément dégagées à l'arrière du crâne. Leur usure, au centre du visage, correspond à de délicats prélèvements commandés pour la réalisation d'objets de protection spirituelle.
Les masques (nkukh ou asu-ngi) du ngil étaient l'emblème de la confrérie qui avait vocation de faire régner la justice, et ce jusqu'aux années 1920[46]. Cette milice surgissait de la forêt, toujours la nuit, dans un accoutrement qui masquait chaque porteur de masque, afin d'effrayer les villageois, et de tenter ainsi d'avoir une fonction de justicier contre des supposés sorciers lorsque ceux-ci semblaient pratiquer la magie noire dans le village. La confrérie intervenait sur demande ou à la suite d'évènements jugés anormaux, comme la mort de nouveau-nés ou des épidémies. Le masque, oblong, peut atteindre jusqu'à 70 cm de long. Sa couleur blanche symbolise son rapport aux esprits. Le visage au front immense avec un nez très long, des petits yeux fendus et une bouche plus petite encore joue sur des disproportions systématiques mais cohérentes qui donnent au masque son caractère monstrueux, effrayant lorsqu'il surgit dans la nuit.
Les masques heaumes ont, semble-t-il, pris le relais des masques du ngil que l'on accusait de mettre en coupe réglée les villageois au début du XXe siècle. À deux faces, en Janus, ou à visages multiples (généralement quatre) ces masques nlo-ñgon-tang émanaient du monde des esprits pour découvrir les sorciers porteurs de malheurs. Leur succès a incité les peuples voisins, jusqu'aux Kwele du Nord Congo, à emprunter cette coutume jugée efficace.
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Notes et références
Bibliographie
Voir aussi
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