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Fort de Chaudanne
fort à Besançon (Doubs) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le fort (de) Chaudanne ou fort Baudrand est une fortification du XIXe siècle située sur la colline de Chaudanne, dans le quartier de la Grette, à Besançon (Région française de Bourgogne-Franche-Comté). À 422 m d'altitude, il se situe à 900m au sud du centre-ville et à 900 m à l'ouest de la citadelle qu'elle domine de 60 m.
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Histoire
Résumé
Contexte
Pour certains historiens, Chaudanne viendrait du latin Caledenum (montagne à pic) ; toutefois, au début du Ve siècle, l'évêque Léonce aurait rapporté la présence d'un temple dédié à Diane d'où le nom de Campus Dianæ (champ de Diane) donné au lieu. L'étymologie de Chaudanne est à rechercher parmi elles. Des dédicaces à Mercure et Apollon ont été retrouvées au sommet[1].
La construction de redoutes dites « lunettes d'Arçon »[2],[3] sur les hauteurs entourant la ville, est décidée en 1791, dont une placée au sommet de la colline de Chaudanne qui sera achevée en 1797 avec des finitions entre 1815 et 1830[2]. Le fort, tel qu'on le connaît aujourd'hui, est construit au même emplacement entre 1841 et 1845[4] ; remplaçant la lunette jugée insuffisante, il avait pour mission de défendre les positions sud-ouest de la ville (centre historique). À partir de 1890 et, en 1914 lors de la mise en défense de la place, l'artillerie du fort était composées de 4 canons de Bange de calibre 90 mm.
On notera l'orthographe "fort Chaudane" sur le fronton[Note 1] et les chronogrammes "1844" et "18 août 1842" sur la caserme et à l'entrée de la galerie d'accès à la cave à canons.
Le fort du petit Chaudanne[5], une batterie en réalité, est construit ultérieurement (entre 1851 et 1869), à 750 m à l'ouest, pour « couvrir » le site[6]. Le magasin à poudre extérieur apparait (en haut à droite) sur un plan du Génie daté de 1866[7].
Par décret du 21 janvier 1887 du ministre de la guerre, le général Boulanger, le fort de Chaudanne est baptisé fort Baudrand et celui du petit Chaudanne, fort Chérin. Ce décret sera abrogé dès octobre de la même année, mais les "noms Boulanger" subsisteront.
Description du fort

Le chemin stratégique d'accès à la lunette, puis au fort, était une piste muletière en lacets partant d'un corps de garde (aujourd'hui disparu) situé sur la rive droite du Doubs en face de la Gare-d'Eau à Chamars[Note 2].
Le fort est bastionné, de forme pentagonale, avec des fossés sur 3 côtés[Note 3]. Les murs d'escarpe en maçonnerie de belle facture contrastent avec la contrescarpe constituée de roche naturelle.
Précédé d'un pont dormant[8], un pont-levis " à la Poncelet"[9], puis une grille, défendus par un corps de garde, donnaient accès à la cour ; le pont-dormant et le pont-levis ont disparu après guerre, avec le comblement du fossé devant l'entrée. Au centre de la cour se trouve un magasin, construit ultérieurement au fort (1855), prévu pour stocker 21 tonnes de poudre noire[Note 4] ; Il comporte une enceinte de sécurité aux murs épais, partiellement arasés[Note 5]. À gauche, au fond de cette cour subsiste la tour-réduit de la lunette d'Arçon[Note 6] qui, désaffectée, a servi de magasin pour le matériel d'artillerie. La tour comporte 2 niveaux sur sous-sol ; les 2 fossés à angle droit, pointés vers le sud, et le corps de garde où aboutissait le chemin stratégique, ont été enfouis lors de la construction du fort[Note 7].
Partant de la cour, 3 galeries de communication donnent accès aux postes de défense des fossés : deux latérales pour l'infanterie en haut des remparts et une au centre pour desservir le dessous du bastion 2. Ce bastion, situé au centre du front de tête[Note 8], abrite une cave à canons qui assurait le flanquement des 2 fossés adjacents : 2 embrasures à canons, et des créneaux de fusillade percent chacun de ses flancs.
Les plateformes d'artillerie sont aménagées sur des levées de terre et accessibles via deux rampes d'accès. L'esplanade au nord du fort, était initialemet entourée de parapets talutés afin d'assurer la défense extérieure du fort côté vallée du Doubs.
La caserne est prévue pour loger 100 / 130 hommes. Dotée de chambrées et magasins, elle comporte 2 étages sur sous-sol. Avec ses travées voûtées, elle est dite "à l'épreuve" (des bombes)[10]. Elle est entourée de fossés, profonds de 6 m, afin de pouvoir jouer le rôle de réduit en cas d'invasion du fort. L'entrée originelle se situait à fond de fossé en empruntant un escalier pas de souris, avec palier en madriers retirables lors d'un éventuel repli, se trouve vers l'angle oriental. Faisant office de muraille entre les bastions 4 et 5, la face arrière de la caserne est orientée côté gorge[Note 9]. À l'arrière, une poterne donnait sur l'extérieur, via une passerelle, sous la protection d'une tenaille à flancs qui a été arasée. Trois cadrans solaires[Note 10] ont été placés sur les 3 faces du bâtiment donnant sur la cour. Une citerne de 159 m3, récupérant l'eau de pluie du toit, se situe derrière la contrescarpe ouest[6].
Dans l'angle intérieur du bastion 4 se trouve un bâtiment qui abrite la cuisine et les latrines.
Événements militaires
Siège de Besançon (1674)
Lors de ce siège, des batteries dites de sainte-Catherine sont installées par les troupes de Louis XIV sur le sommet[Note 11] ; elles commenceront à tirer, le 1er mai, sur la citadelle espagnole. Le 5 mai, alors que le roi est présent, un boulet tue un officier à proximité. Par la suite Vauban refusera de fortifier la colline de Chaudanne[Note 12], au motif que, si l'ennemi réussissait à s'emparer de la fortification, elle devenait un lieu difficile à atteindre et idéal pour bombarder la citadelle et la ville.
Siège de Besançon (1814)
A la fin du premier Empire, la place de Besançon fait l'objet d'un siège par les Autrichiens. Dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1814, un bataillon ennemi tente de s'approcher de la lunette en cherchant à se faire passer pour un renfort venu de la Place, mais répondanrt en français à la question : "qui va là ?", les Autrichiens sont trahis par leur accent. Le commandant de la lunette fait mine de les croire et les laisse approcher avant de déclencher le tir. Au matin, les défenseurs récupéreront sur le glacis 112 fusils, 82 shakos et 52 havresacs.
Libération de Besançon (1944)
Dans la nuit du 6 au 7 septembre, deux compagnies du 7e régiment d'Infanterie U.S. (3e division) s'approchent du fort où s'est retranchée une compagnie ennemie. Les américains sont munis de grenades à main et à fusils. Profitant de l'obscurité, les G.I. escaladent les murs du fort d'où ils peuvent tirer sur les Allemands. À un moment donné, l'ennemi semble vouloir se rendre, puis reprend le combat après qu'un G.I. se mette à tirer au fusil automatique.
Au lever du jour, un char M10, appelé en renfort, est en position, tirant sur la porte qu'il éventre. Le pont-dormant n'étant pas assez solide pour supporter le poids d'un char, le premier lieutenant George E. Stripp, de l'une des compagnies, organise l'assaut du fort avec le commandant du char.
Suivi de son peloton, il s'engouffre dans la cour intérieure et, en terrain découvert, déclenche une violente attaque aux armes légères et grenades contre les Allemands qui finissent par se rendre. Il fera 19 prisonniers[Note 13]. Une vingtaine d'Américains seront mis hors de combat.
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Le fort aujourd'hui
Le fort Chaudanne appartient à la commune de Besançon depuis 1957 et a fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques du [11]. Un stand de tir s'est installé dans le fossé ouest (une embrasure à canons élargie permet de communiquer avec l'intérieur du bastion 3)[12], et des salles ont été mises à disposition dans la caserne pour des associations. L'intérieur du fort n'est accessible que lors des visites accompagnées, contrairement à son magasin à poudre externe, creusé sous roc sous le rebord de l'esplanade[13].
- Vues de la colline, de l'intérieur et de l'extérieur du fort
- Vue de la colline depuis Bregille.
- Caserne.
- Entrée d'une des galeries d'accès à un poste d'infanterie.
- Bastions 3 et 4 encadrant l'entrée du fort.
- Bastion 4.
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Monument aux morts
Un monument aux morts, à la mémoire des soldats américains tués, lors de la libération de Besançon[Note 14], a été érigé à proximité, par le Souvenir Français, sur un espace vert baptisé « esplanade de la 3e division d'infanterie américaine »[Note 15]. Sur Besançon, du 4 au 8 septembre 1944, 80 Américains ont été tués ainsi que 250 Allemands, 29 FFI et 29 civils[14].
- Monument aux morts américain. Plaque commémorative (en anglais et en français)
Panorama
Depuis l'esplanade, les visiteurs jouissent d'un panorama sur la citadelle de Besançon et le centre historique.
- Panorama sur la citadelle de Besançon
- Vue sur le centre historique de Besançon.
Locataires du site
Le théâtre Alcyon[15] est installé dans la caserne depuis 1995.
Les stands de la Société de Tir de Besançon (25 m, 50 m, tir sportif de vitesse) occupent le fossé ouest et la casemate du bastion 2.
L'association de radioamateurs REF 25 (Réseau des Émetteurs Français du Doubs) a un local dans la caserne et des antennes sur le site.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :
Notes et références
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