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Hedwig Buschmann

styliste de la réforme vestimentaire et pianiste De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Hedwig Buschmann, née le à Cologne et morte le à Marbourg, est une créatrice de vêtements de réforme allemande. Musicienne de formation, elle est pianiste de concert et pratique également la sculpture.

Faits en bref Naissance, Décès ...
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Biographie

Résumé
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Photo du défilé de mode « Nouveaux costumes féminins » organisé en 1911 au Schabbelhaus de Lübeck avec des créations de Hedwig Buschmann
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Une autre photo du même défilé de mode, 1911
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Mode enfantine du même défilé, 1911

Jeunesse et formation

Hedwig Ferdinande Wilhelmine Christine Buschmann est née le à Cologne . Ses parents sont Joseph Buschmann et Christine Giese[1],[2]. Comme sa sœur aînée, la peintre et graphiste Mechthild Czapek-Buschmann, elle choisit une carrière artistique. Elle fait des études au Conservatoire de Cologne, où elle fréquente Max Pauer (de) en 1894/1895.

Elle pratique également la sculptrure et on recense au moins deux masques de sa main, celui de Ludwig van Beethoven[3] et celui d'Eleonora Duse[4].

Réforme vestimentaire

En Allemagne, le Verein zur Verbesserung der Frauenkleidung (Association pour l'amélioration du vêtement féminin) fait, depuis 1896, la promotion de vêtements plus pratiques et confortable, spécialement pour les femmes et, ne nécessitant pas le port d'un corset. Il organise une première exposition en avril 1897 à Berlin pour présenter des vêtements dits de réforme[5].

Tandis qu'Anna Muthesius conseille les femmes sur les aspects théoriques à considérer pour devenir leurs propres artistes, les couturières réformatrices, de leur côté, expérimente en pratique, créant des versions alternatives de la robe réformée existante. Des couturières, parmi lesquelles Hedwig Buschmann, Marie Thierbach et Emmy Schoch – se distinguent par leurs méthodes et leurs solutions et les présentent aux associations pour l'amélioration du vêtement féminin dans les grandes villes allemandes[6].

Hedwig Buschmann se tourne initialement vers ce type de vêtement pour se confectionner une tenue de concert[6]. Elle dit s'être inspirée des conférences de l'historien de l'art et théoricien de la forme, André Jolles (de) sur les vêtements de la Grèce antique et du Haut Moyen Âge pour concevoir un « nouveau costume féminin » qui limite moins les mouvements de celles qui le portent. Elle concrétise le concept de ces vêtements en faisant usage de coupes géométriques simples, en particulier, le rectangle et le cercle[7].

Les techniques de coupe complexes et le travail de couture considérable des vêtements contemporains lui déplaisent fortement : « Les ciseaux [...] accomplissent la tâche barbare de découper de beaux tissus en minuscules lambeaux avant de les réassembler. Résultat : rayures et pois se rejoignent mal aux coutures ; les ornements sont découpés à la jonction des ciseaux et de la couture, créant souvent un effet ridicule. »[6],[8].

Elle désapprouve que le tissu soit d'abord coupé puis réassemblé, et s'efforce, pour sa part, de créer un vêtement qui puisse être confectionné sans ciseaux ni aiguilles. Elle se concentre sur une utilisation raisonnée du tissu, qui doit être traité le moins possible. La confection économise ainsi du temps et de l'argent et les matériaux, presque ou totalement bruts, ne perdent rien de leur beauté[6]. C'est pourquoi aussi elle s'oppose au motif et aux décorations qui ne sont pas authentiques et ne respectent pas la matière[6],[9]

« Le tissu n'est quasiment pas coupé, ainsi, les tissus conservent leur beau drapé et leur valeur. L'authenticité de la construction est parfaitement préservée. Toutes les parties visibles sous la robe de dessus appartiennent à un seul et même sous-vêtement, qui peut également être porté seul. » [9].

Les robes amples conçues par Hedwig Buschmann peuvent convenir à presque toutes les silhouettes et sont prêtes à être confectionnées. Elles répondent parfaitement à la demande des partisans de la réforme vestimentaire, soucieux de l'hygiène, selon laquelle les mesures des vêtements extérieurs et intérieurs doivent être prises en respirant profondément[10].

Elles sont conçues d'un seul panneau de tissu, percé d'une ouverture pour la tête, ajusté aux coutures sous les bras pour un tombé parfait. Ses robes n'ont pas d'attaches ou sont fermées sur le devant, pour pouvoir être enfilées sans aide[10].

Une seule robe peut servir de base à plusieurs tenues différentes grâce à quelques sur-robes et autres accessoires[9]. Selon l'historien de l'art Max von Boehn (de), « Cette adaptabilité, permise par la coupe, rend la robe Buschmann hautement utilisable ; c'est la robe universelle pour toutes les occasions. » [9].

Hedwig Buschmann possède son propre atelier berlinois situé Kurfürstendamm à Berlin. Elle l'agrandit en 1912 et il figure encore au registre du commerce en 1925[11],[6].

Promotion de la robe de réforme

Hedwig Buschmann donne des conférences à partir de 1910, avec Else Raydt, Emmy Schoch, Maria Thierbach, sur la réforme vestimentaire[10]. Ces conférences portent sur l'esthétique vestimentaire ainsi que sur les techniques de coupe et de fabrication. Elles sont souvent accompagnées de présentation de modèles[6]. Le « costume Buschmann » est particulièrement bien accueilli par les sections de l'Association pour l'amélioration du vêtement féminin[6].

Un article de la Deutsche Theaterzeitung en 1910, décrit avec enthousiasme le concept qui, grâce à sa polyvalence permet à une robe d'être utilisée pour différents rôles et révolutionner ainsi les costumes de scène[6].

Dans son livre Die Frau und die Kultur des Körpers paru en 1911, Else Wirminghaus classe Hedwig Buschmann parmi les couturières grâce auxquelles le vêtement réformé s'est développé aussi rapidement en Allemagne[6].

En 1907, le journal Illustrierten Frauen-Zeitung publie un article intitulé Die schaffende Frau (La Femme créatrice) qui présente quatre directrices d'ateliers de confection, incarnant les idéaux d'une couturière réformatrice : Emmy Schoch, son ancienne professeurs Pauline Winker, Marianne Steffenhagen et Hedwig Buschmann. Sur les photos, toutes les quatre portent leurs propres créations[6].

L'Association allemande pour l'amélioration du vêtement féminin participe, de mai à octobre 1911 à l'Exposition internationale d'hygiène de Dresde. Hedwig Buschmann fait partie des exposantes[6].

L'attrait de la mode pour l'antiquité se retrouve chez d'autres designers comme Paul Poiret, Mariano Fortuny ou encore Madeleine Vionnet dont les créations, qui partent de formes géométriques de base, rappellent le concept d'Hedwig Buschmann[6].

Fin de vie

Hedwig Buschmann meurt à Marsbourg le 20 octobre 1950, à l'âge de 77 ans, à la clinique locale. Le certificat de décès mentionne un suicide par intoxication aux somnifères comme cause probable du décès[1].

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Publications

  • .(de) « Die neue Frauentracht », Neue Frauenkleidung und Frauenkultur, no 4, , p. 35
  • (de) Das Bühnenkleid der Zukunft. Berlin 1910.
  • (de) Hedwig Buschmann’s neue Frauentracht. Berlin 1911.

Bibliographie

  • (de) Max von Boehn, Bekleidungskunst und Mode, Munich, Delphin, (lire en ligne), avec des illustrations de robes d'Hedwig Buschmann p.109


Notes et références

Liens externes

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