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Hippocampe (poisson)

genre de poissons De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Hippocampe (poisson)
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Hippocampus

Les Hippocampes, du grec ἵππος, híppos, « cheval » et de καμπή, kampè « sinuosité », aussi appelés familièrement chevaux de mer, sont un genre de poissons à nageoires rayonnées de la famille des Syngnathidae, caractéristiques par leur forme et leur reproduction (stratégie reproductive qui se traduit par la pratique de la monogamie et l'originalité de l'investissement paternel).

Une cinquantaine d'espèces se répartissent dans les eaux tempérées et tropicales partout dans le monde.

Leur état de vulnérabilité qui a conduit au développement de techniques d'élevage et à leur protection en 2004 en vertu de la CITES, est dû à plusieurs menaces : exploitation directe (commerce légal et illégal avec en particulier la surpêche et le braconnage pour alimenter la demande de médecine traditionnelle chinoise  hippocampes séchés et réduits en poudre, le tourisme  hippocampes vendus déshydratés comme souvenirs aux touristes  ou les aquariums  vendus vivants ), pêche non sélective (captures accessoires dans les filets de pêche), destruction et dégradation de l'habitat en raison de la pollution marine, du chalutage de fond du dépérissement des coraux et de la diminution des herbiers marins[1].

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Description et caractéristiques

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Présence d'épines nasale, jugale et supra-orbitales chez un hippocampe hérissé. Celles qui forment les branches de la petite couronne sont particulière à chaque individu comme les empreintes digitales chez l’humain.

« Les caractéristiques morphologiques utilisées pour distinguer les hippocampes comprennent le nombre de rayures sur les nageoires dorsale, pectorale et anale ; la présence ou l’absence d’épines ; la longueur du museau ; la forme de la couronne et, à l’occasion, les motifs des couleurs. Néanmoins, l’identification des espèces uniquement sur la base de caractéristiques morphologiques est difficile dans la mesure où les espèces peuvent présenter un dimorphisme sexuel ; des espèces distinctes dans le domaine de la reproduction ou géographiquement isolées peuvent avoir la même apparence. L’identification des espèces doit peut-être s’appuyer sur un ensemble de données génétiques et environnementales, sur les aires de répartition géographique, ainsi que sur des informations relatives à l’habitat[2] ».

Les couleurs varient selon les espèces, le nombre de celles-ci tournant autour de 220[réf. souhaitée]. Leur taille varie de 22 mm à 36 cm. Leur durée de vie varie de 2 à 4 ans[3][source insuffisante].

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Écologie et comportement

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Locomotion

Avec leur corps cuirassé par une série d’anneaux osseux, les hippocampes se déplacent verticalement grâce à leur nageoire dorsale, qui bat à 20 Hz, donc de manière assez lente. Ils vivent le plus souvent attachés par leur queue préhensile à une algue ou une feuille de posidonie.

Alimentation

Dans le cadre de la stratégie optimale de recherche de la nourriture, la petitesse des proies que les hippocampes absorbent, l'absence de dents véritables dans leur petite bouche, et la simplicité de leur tube digestif (notamment l'estomac remplacé par un léger renflement du canal intestinal) sont les principaux facteurs qui expliquent que la recherche de nourriture occupe la grande part de leur temps[4].

Généralement camouflés, ils sont dotés d'une queue préhensile leur permettant de se tenir à l'affût pour chasser de petits crustacés (copépodes, amphipodes), vers nématodes et polychètes. La nage lente des hippocampes (en lien avec leur forme assez peu hydrodynamique et leurs nageoires réduites) explique que ce mode de locomotion est plus rarement utilisé pour capturer leurs proies[5]. Ils s'approchent furtivement de leur proie et à très courte distance (parfois à moins d'un millimètre pour certaines espèces), et positionnent leur tête par rapport à cette proie de telle sorte que cette dernière soit alignée avec une zone à l'extrémité supérieure de leur museau où l'eau est cinq fois moins perturbée qu'ailleurs au niveau de la tête[6]. Ils utilisent leur museau allongé comme un puissant aspirateur, ou plutôt, compte tenu de sa forme tubulaire, comme une paille[7]. Ils repèrent leurs proies visuellement, grâce à des yeux bien développés et mobiles indépendants l’un de l’autre (vision à 360°), et les aspirent en déplaçant brutalement un os dans leur bouche, ce qui provoque une dépression suffisante en moins d'un millième de seconde[8]. Leurs capacités visuelles et la zone de furtivité de leur tête font des hippocampes des prédateurs au taux de succès de capture des proies très élevé (90 % en eau calme)[7],[9].

Ils utilisent également cette technique de camouflage pour se fondre dans le paysage sous-marin et ainsi échapper à leurs prédateurs. Leur petite taille et leur faible vitesse de nage ne leur procurent que peu de moyens de défense[10].

Reproduction

Leur parade sexuelle est souvent terminée par la femelle qui enlace alors le mâle pour introduire sa graine dans son partenaire et pondre ses œufs. Celui-ci s'appuie sur le sol et ondule pour permettre aux ovocytes de bien rouler au fond de sa poche. Il y a fécondation dans les voies génitales mâles. Les partenaires sont souvent de même taille. En l'espace de 10 secondes, le mâle reçoit une ponte de 100 à 200 ovocytes qu'il va incuber pendant 4 semaines. La parturition peut durer 4 jours. Souvent les bébés se regroupent et s'accrochent par la queue à une algue.

La reproduction est particulière puisque c’est le mâle qui effectue la gestation de 5 à 1 800 œufs pondus dans sa poche ventrale par la femelle (investissement paternel dans l’incubation des œufs[11]. La gestation dure de 2 à 3 semaines et une autre recommence presque immédiatement avec des ovocytes provenant de la même femelle. Les petits mesurent alors 8 à 16 mm de long selon les espèces.

Le règne animal fournit de nombreux exemples de mâles qui « portent » leur progéniture ; par exemple, les pycnogonides dont les mâles portent les œufs sur leurs pattes, les Belostomatinae (Hémiptères) dont les mâles portent les œufs sur leur dos[12], ainsi que les crapauds accoucheurs.

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Répartition et habitat

« L’aire considérée comme le centre pour l’apparition du genre est très probablement l’Indopacifique (l’océan Indien) et plus spécifiquement le sud-ouest de l’Asie, zone où la diversité, en termes de nombre d’espèces en général et pour les hippocampes en particulier, est la plus importante du monde (Hughes et al. 2002[13], cité par Lourie et al. 2005[14] ; Lourie et Vincent 2004[15], cité par Lourie et al. 2005).
Dans l’actualité, les hippocampes ont une distribution mondiale exclusivement marine entre les 54º LN50º LS. En général, ils se trouvent à moins de 30 m de profondeur, mais ils peuvent être observés à des profondeurs plus importantes (entre 40 et 100 m). Ils se trouvent communément associés aux écosystèmes de récifs de coraux, prairies de macroalgues ou plantes aquatiques, mangroves et estuaires (Vincent, 1998[16] ; Lourie et al. 2004[17] ; Foster et Vincent, 2004[4] ; Pinnegar et al. 2008[18])[19] »
.

Fossiles

Les premiers fossiles d’hippocampes connus datent de la fin de l’Éocène, soit il y a environ 40 millions d’années[20][source insuffisante].

Liste des espèces

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Selon World Register of Marine Species (17 mai 2016)[21], le genre Hippocampus regroupe environ 50 espèces :

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Pêche

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Hippocampes destinés à la pharmacopée chinoise. Cette pratique a poussé plusieurs espèces au bord de l'extinction.

Les hippocampes sont utilisés en herbologie traditionnelle chinoise et vendus séchés aux touristes, ce qui entraîne à la fois une diminution drastique des populations et de la taille des spécimens restant (plus de 20 millions d'hippocampes sont pêchés chaque année[23]).

Étude et protection

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Plusieurs programmes de science participative concernent les hippocampes, notamment en France :

  • En Aquitaine, sur le bassin d'Arcachon en particulier : l'Observatoire participatif de la biodiversité marine est un programme de sciences développé par l'association Ocean'Obs[24] avec le soutien de partenaires (FFESSM, AAMP, etc.)[25]. Il vise à suivre avec l'aide de citoyens plongeurs (les sentinelles de la mer [26]) les hippocampes et les herbiers de zostères afin d’alimenter en connaissances les gestionnaires d’espaces naturels marins (Parc naturel marin, Réserves naturelles nationales, Zones Natura 2000, Parcs naturels régionaux, etc). Il déploie progressivement ses actions à l'ensemble de la façade atlantique métropolitaine : le lac d'Hossegor, le bassin d'Arcachon, l'estuaire de la Gironde et les Pertuis charentais, etc.
  • Dans le bassin de Thau, le CPIE Bassin de Thau coordonne un observatoire des hippocampes nommé Hippo-Thau[27]. Hippo-Thau a réalisé, en 2015, une exposition sur les hippocampes: leur biologie, leurs familles, les découvertes scientifiques, les menaces pesant sur eux et les solutions mises en place pour les préserver[28],[29].
  • L'association Peau bleue, partie prenante de la démarche du bassin de Thau a participé au lancement de cette thématique dans le bassin d'Arcachon et coordonne en France métropolitaine les programmes « Hippo-Habitat » et « Hippo-Atlas »[30].
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Hippocampe dans la culture

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Armoiries de Mayotte.

L'hippocampe est présent dans le logo de plusieurs structures :

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Notes et références

Bibliographie

Références taxinomiques

Liens externes

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