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Jean Maitron
historien français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Jean Maitron, né le à Sardy-lès-Épiry (Nièvre) et mort le à Créteil (Val-de-Marne), est un historien français.
Animé d’une double passion, historienne et militante[2], pionnier de l'histoire ouvrière en France, il fait entrer celle-ci à l'université et lui donne ses bases archivistiques. Il est, notamment, à l'origine du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, ouvrage de référence couramment appelé « le Maitron ».
Spécialiste par ailleurs du mouvement anarchiste, « Jean Maitron, qui n’était pas libertaire, avait pour ce mouvement une grande empathie »[3].
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Biographie
Résumé
Contexte
Né le à Sardy-lès-Épiry (Nièvre), Jean Maitron est élevé dans une famille communiste, libertaire et anticléricale (son grand-père, Simon Maitron, cordonnier-bottier à La Charité-sur-Loire, est laïc et communard, son père Marius Maitron, socialiste libertaire, est un membre du Parti ouvrier français), ses deux parents étant instituteurs[4].
Après des études secondaires au lycée de Nevers, il entre en hypokhâgne en 1929 au lycée Louis-le-Grand où il adhère à l'Union fédérale des étudiants, puis l'année suivante au Parti communiste français qu'il quitte en 1933 après un voyage « consternant » en URSS[4]. Il le réintègre en 1935, après un court passage à la Ligue communiste (parti trotskiste français créé en 1930) puis quitte définitivement le PC en 1939 à la suite du pacte germano-soviétique. Il se rapproche alors durablement de l'équipe qui anime La Révolution prolétarienne : Maurice Chambelland, Pierre Monatte, Alfred Rosmer[5],[6]
La force du contentieux avec le Parti communiste est telle qu'il ne participe pas à la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Il prend part en revanche à des collectes de fonds pour aider les enseignants victimes de la répression et les prisonniers politiques, et à l'évacuation d'enfants parisiens vers des communes rurales[7].
En 1949, il contribue à la fondation de l'Institut français d'histoire sociale[2],[8] et, selon Michelle Perrot, « se fait alors historien », reportant ainsi « sur l'histoire ouvrière ses espérances politiques déçues, mais non reniées[4] ».
Il est instituteur en 1936 puis professeur de cours complémentaire jusqu'en 1955, passant ensuite dans le second degré jusqu'en 1958[9]. Il épouse le Marcelle Gourdon, licenciée en histoire-géographie[10], elle-même issue d'une famille protestante cévenole et descendante du chef camisard Rolland, qui l'accompagne dans ses travaux de recherche[11]. Le couple a trois enfants[10].
Il obtient le doctorat ès lettres en 1950 en soutenant une thèse d'État sur l'histoire du mouvement anarchiste en France avant 1914[2] (sa thèse complémentaire est consacrée à Paul Delesalle, un militant anarcho-syndicaliste)[10]. Pierre Renouvin, son directeur de thèse, lui fait obtenir son détachement au CNRS de 1955 à 1963 puis le fait nommer maître-assistant à la Sorbonne[2], avec pour mission de fonder le Centre d'histoire du syndicalisme (1966)[2]. Il termine sa carrière en 1976 à l'Université Paris 1[12].
Pionnier de l'histoire ouvrière en France, il la fait entrer à l'université et lui donne ses bases archivistiques. Ses publications englobent des ouvrages de référence, notamment le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, poursuivi après sa mort et appelé couramment « le Maitron », et une histoire de l'anarchisme en France. Jean Maitron a fondé et dirigé deux revues : L'Actualité de l'histoire[13] (1953-1960), puis Le Mouvement social (1960-). Historien du mouvement et de l'anarchisme, il n'est pas anarchiste comme beaucoup le croient[14].
Son œuvre est poursuivie par une équipe dirigée par Claude Pennetier, dans le cadre du Centre d’histoire sociale du XXe siècle (CNRS / université de Paris I). En 2006, une nouvelle série du dictionnaire, en douze volumes, a vu le jour. Intitulée Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, achevée en 2016, elle couvre la période 1940-1968. L'entreprise se poursuit par l'actualisation des notices et la création de nouvelles par le biais de la numérisation du « Maitron en ligne ».
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Hommages
En 1996, la Fédération de l'Éducation nationale (aujourd'hui UNSA Éducation) crée le prix Jean-Maitron qui prolonge son œuvre et qui récompense un mémoire de master (initialement un mémoire de maîtrise). Le jury du prix Maitron, actuellement[Quand ?] présidé par Antoine Prost, a l'originalité d'être composé pour moitié d'universitaires et pour moitié de syndicalistes[15].
Une collection de livres d'histoire sociale porte également son nom aux Éditions de l'Atelier[16].
En 2016, le journaliste Edwy Plenel publie Voyage en terres d’espoir, « hommage aux oubliés et aux méconnus qui se sont battus pour l’émancipation ». L'auteur précise : « j’ai souhaité rendre justice au Maitron, du nom de l’historien Jean Maitron, le fondateur de ce grand œuvre : le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social »[17].
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Publications
Ouvrages
- Histoire du mouvement anarchiste en France (1880-1914), SUDEL, Paris, 1951, 744 p., épuisé. Deuxième édition avec une préface de Georges Bourgin, 1955, épuisé. Réédition revue et complétée en deux volumes aux éditions Maspero, Paris sous le titre :
- Le mouvement anarchiste en France, des origines à 1914, tome 1, Paris, Éditions Maspero, 1975, 486 p., réédition Gallimard, 2011.
- Le mouvement anarchiste en France, de 1914 à nos jours, tome 2, Paris, Éditions Maspero, 1975, 440 p., réédition Gallimard, 2011.
- Le Syndicalisme révolutionnaire, Paul Delesalle. Préface d'Édouard Dolléans, Éditions ouvrières, 1952, 176 p. Réédité augmenté d'un avant-propos de Jean Maitron, sous le titre :
- Paul Delesalle. Un anarchiste de la Belle époque, éditions Fayard, Paris, 1985, 208 p.
- De la Bastille au Mont Valérien. Dix promenades à travers Paris révolutionnaire, Éditions ouvrières, Paris, 1956, 286 p.
- Ravachol et les anarchistes, collection Archives-Julliard, Paris, 1964, 216 p.
- Publication de textes : H. Messager, Lettres de déportation, 1871-1876, Paris, Le Sycomore, 1979, 380 p.
- Syndicalisme révolutionnaire et communisme. Les Archives de Pierre Monatte (en collaboration avec Colette Chambelland), préface de Ernest Labrousse, Éditions Maspero, Paris, 1968, 462 p.
- La Sorbonne par elle-même, mai-, (avec Michelle Perrot & Madeleine Rebérioux), Le Mouvement social, N° 64, juillet-, éditions ouvrières, 416 p. Préface rééditée in Jean-Claude Perrot, Michelle Perrot, Madeleine Rebérioux, Jean Maitron, La Sorbonne par elle-même, envoyé par Sophie Cœuré, Paris, Editions de la Sorbonne, coll. « Tirés à part », 2018
Dictionnaires
- Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français
- Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier international
- Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social
- La série de 78 volumes du Maitron français et international, 34 de son vivant, 44 après sa mort, sous la direction de Claude Pennetier, Éditions de l'Atelier.
- Ces dictionnaires sont désormais en accès libre et gratuit[18].
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Distinctions
Audiovisuel
Iconographie
- Quelques photos de Jean Maitron sur le site du documentariste Bernard Baissat.
Vidéographie
- Chrisitian Mottier, Ni Dieu ni maître, Temps présent, Radio télévision suisse, , voir en ligne.
- Chrisitian Mottier, Anarchie et terrorisme, Temps présent, Radio télévision suisse, , voir en ligne.
- Christian Bussy, Anarchie, j'écris ton nom, Signes des Temps, RTB, Sonuma, , voir en ligne.
- Jeanne Menjoulet, Jean Maitron, Centre d'histoire sociale du XXe siècle, Biographies individuelles et collectives, Canal-U, , 44 min, voir en ligne.
Radio
- Jean Lebrun, Philippe Pelletier, Les anarchistes : le moment terroriste, et après ?, France Inter, , écouter en ligne.
- Rédaction, Enquête par Jean Maitron sur un ouvrier anarchiste à l’époque de Ravachol, Paul Delesalle, Les Nuits de France Culture, France Culture, 3 épisodes, avril/mai 2024, écouter en ligne.
- Jacques Taroni, Jean Maitron, sauveteur de la mémoire ouvrière, Les Nuits de France Culture, France Culture, 2 épisodes, 28/29 avril 2024, écouter en ligne.
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Notes et références
Voir aussi
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