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John Brown

activiste abolitionniste américain De Wikipédia, l'encyclopédie libre

John Brown
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John Brown, né le à Torrington dans l'État du Connecticut et mort par pendaison le à Charles Town, dans l'État de la Virginie (maintenant en Virginie-Occidentale), est un abolitionniste américain qui en appela à l'insurrection armée pour abolir l'esclavage. Il est l'auteur des assassinats de Pottawatomie en 1856 au Kansas et d'une tentative d'insurrection à Harpers Ferry en 1859 qui se termine par son arrestation, sa condamnation à mort pour trahison contre l'État de Virginie et par sa pendaison.

Faits en bref Commandant en chef Armée provisoire (d), Naissance ...

Le président Abraham Lincoln le décrivit comme un « fanatique ». L'activisme sanglant de John Brown, son raid sur Harpers Ferry et sa fin tragique sont parmi les causes de la guerre de Sécession. Personnalité historique très controversée, John Brown est ainsi décrit à la fois comme un martyr ou un terroriste, un visionnaire ou un fanatique, un zélote ou un humaniste.

La chanson John Brown's Body (version originale de The Battle Hymn of the Republic, réécrite par Julia Ward Howe) devint un hymne nordiste durant la guerre de Sécession.

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Biographie

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Jeunesse et formation

John Brown est le fils de Owen Brown, un tanneur, et de Ruth Mills Brown, couple de confession calviniste. Il est amené à l'âge de douze ans à parcourir le Michigan où il séjournera chez un homme qui possédait un esclave noir. Les scènes de violences que l'on fait subir à l'esclave sous ses yeux fondent son engagement au même titre que les convictions transmises par son père qui était membre du comité d’administration de l’université d’Oberlin, centre du mouvement abolitionniste. En 1837, après l'assassinat d'un de ses amis directeur d'un journal abolitionniste, Brown se donne pour mission d'éradiquer l'esclavage[1],[2],[3],[4],[5],[6],[7].

L’influence du calvinisme

John Brown est un ardent calviniste, il admire l’œuvre du théologien Jonathan Edwards, il est fier de dire que sa famille a des racines dans le puritanisme de la Nouvelle Angleterre. Lui même se compare à Oliver Cromwell, comme le feront également ses admirateurs après sa mort. D'après ses dires, il pratique le terrorisme par fidélité à sa foi puritaine[3],[8].

Les difficultés

Brown est tanneur de métier, mais il rencontre de grosses difficultés professionnelles et fait faillite plus de vingt fois dans six États différents. Il est criblé de dettes mais pense être l'envoyé de Dieu sur Terre[4],[5],[9].

Du militantisme abolitionniste à l'activisme

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Le premier portrait connu de John Brown c. 1846 est un daguerréotype d'Augustus Washington[10].

En 1847, il rencontre Frederick Douglass, ancien esclave noir devenu orateur et futur homme politique (sa colistière Woodhull le brigua contre son gré à la vice-présidence des États-Unis en 1872). Il s'installe en 1849 dans une communauté noire de l'État de New York[3],[4],[5],[11],[6]

La participation au Bleeding Kansas

Son action devient plus violente à partir de 1855 : aidé de cinq de ses fils, il part dans le Kansas alors que l'acte Kansas-Nebraska vient de rouvrir la question de l'esclavage[12]. Il est aidé pour cela, financièrement, par de nombreux abolitionnistes. Il rencontre le philosophe Henry David Thoreau qui lui voue, par la suite, une admiration sans bornes et qui prend une part active contre l'esclavage, par le biais de nombreuses conférences et d'aide aux fugitifs. Il va être l'un des protagonistes des confrontations entre pro-esclavagistes et abolitionnistes, qui seront appelées Bleeding Kansas[3],[4],[5],[6].

Le massacre de Pottawatomie

En 1856, à Pottawatomie Creek, lui et ses hommes tuent cinq colons esclavagistes à coups de sabre au motif qu'ils font partie des « légions de Satan ». Il s'agit pour lui de répondre au massacre du Kansas de 1856, où des groupes organisés par David Atchison, le sénateur esclavagiste du Michigan, ont harcelé des colons non esclavagistes puis mis à sac Lawrence.

La bataille d'Osawatomie

Lors de la bataille d'Osawatomie, au Kansas, il défendit le village contre 400 hommes armés[2],[3],[4],[5],[6],[13].

La convention de Chatham

En 1858, à Chatham, en Ontario, il réunit dans une convention ses partisans et d'anciens esclaves réfugiés là. Ils adoptent lors de cette convention une constitution interdisant l'esclavage aux États-Unis, dite Provisional Constitution and Ordinances for the People of the United States. Vers la fin de l'année, il commence à porter la barbe pour "changer son apparence habituelle", cette apparence va devenir indistinct de son image populaire[4],[5],[14].

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John Brown en . Il portera la barbe jusqu'à sa mort.

Le raid d'Harpers Ferry

En 1859, avec l'aide de dix-huit hommes, il s’empare d’un arsenal fédéral à Harpers Ferry, en Virginie pour lancer l’insurrection (). Le raid de John Brown contre Harpers Ferry tourne au désastre : aucun esclave ne le rejoint, Brown est grièvement blessé de plusieurs balles et deux de ses fils sont tués[3],[4].

Le procès

Il est jugé à Charleston pour meurtre et trahison envers l'État de Virginie ; condamné à mort, il est exécuté par pendaison le . Avant son exécution, il affirme que « Si j'avais fait ce que j'ai fait pour les Blancs, ou pour les riches, personne ne me l'aurait reproché »[2],[3],[4],[6],[15].

Le symbole

John Brown deviendra un symbole de la lutte pour l’abolition de l’esclavage[4],[5].

Vie privée

En 1820, John Brown épouse Dianthe Lusk, la fille de sa gouvernante, le couple donne naissance à sept enfants dont cinq atteindront l'âge adulte. En 1832, Dianthe Lusk Brown meurt en couche[2],[3],[4].

En 1833, John Brown épouse en secondes noces Mary Ann Day, la fille d'un forgeron de New York, six de leurs 13 enfants atteindront l'âge adulte. Si Mary Ann Brown partage les convictions abolitionniste et calvinistes de son époux, en revanche, elle n'est pas d’accord avec son activisme. Après la mort de John Brown, elle, ses trois filles et son fils survivant prennent le train pour la Californie. Elle s'installe à Red Bluff où elle gagne sa vie comme infirmière. Elle meurt en 1884 à San Francisco[2],[3],[4].

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Regards sur son action et son procès

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John Brown, dessin de Victor Hugo.

Victor Hugo, depuis son exil à Guernesey, tentera d’obtenir sa grâce : il adressera une lettre ouverte qui paraîtra dans la presse européenne et américaine[16],[17]. Ce texte, qui annonce comme une prémonition la guerre civile, vaudra au poète bien des critiques aux États-Unis.

« […] Au point de vue politique, le meurtre de Brown serait une faute irréparable. Il ferait à l’Union une fissure latente qui finirait par la disloquer. Il serait possible que le supplice de Brown consolidât l’esclavage en Virginie, mais il est certain qu’il ébranlerait toute la démocratie américaine. Vous sauvez votre honte, mais vous tuez votre gloire.

Au point de vue moral, il semble qu'une partie de la lumière humaine s’éclipserait, que la notion même du juste et de l’injuste s’obscurcirait, le jour où l’on verrait se consommer l’assassinat de la Délivrance par la Liberté. […]

Oui, que l'Amérique le sache et y songe, il y a quelque chose de plus effrayant que Caïn tuant Abel, c’est Washington tuant Spartacus. »

 Victor Hugo, Hauteville-House, 2 décembre 1859

L'édition des œuvres complètes de Victor Hugo parue chez Jean-Jacques Pauvert indique que cette lettre n'arriva toutefois à destination qu'après l'exécution de John Brown.

Henry David Thoreau écrivit un long Plaidoyer pour John Brown ( (A Plea for Captain John Brown) et prononça un éloge funèbre, lors d'un office à Concord, le , date de son exécution[18],[19].

Le futur président Abraham Lincoln, dans un contexte tendu (le pays est alors au bord de la guerre de Sécession), quoique abolitionniste comme Brown, ne s’opposera pas à l’exécution et prendra même ses distances avec l’action de ce dernier, dont il condamnera la violence.

Cyprian Norwid, grand artiste et penseur polonais du XIXe siècle ami de Chopin et poète favori de Jean-Paul II, a écrit un poème en hommage à John Brown dont voici un extrait (traduction de Christophe Jeżewski)[20],[21] :

(…) Que l’on rabatte ton chapeau sur ton visage

Afin que l’Amérique ayant reconnu son fils

Ne s’écrie point sur ses douze étoiles :

« Éteignez les feux d’artifice de ma couronne,

La nuit descend — la nuit noire au visage de Nègre ! » (…)

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La figure du martyr

La condamnation à mort de John Brown fournit à la cause abolitionniste un martyr auquel se rallier. Dorénavant, celui-ci deviendra la référence de son combat, et inspirera une chanson qui deviendra l'hymne de la cause chez tous les abolitionnistes de l'Union :

John Brown's body lies a-mold'ring in the grave
His soul goes marching on
(Le corps de John Brown gît dans la tombe.
Son âme, elle, marche parmi nous.)

Archives

Les archives de John Brown sont déposées et consultables auprès de la Robert W. Woodruff Library, Atlanta University Center (en)[22], de la Louis Round Wilson Library (en) de l'université de la Caroline du Nord[23], à la collection Today’s Document from the National Archives de la National Archives and Records Administration[24] et aux archives de la Kansas Historical Society (en)[25].

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Dans la culture populaire

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Notes et références

Pour approfondir

Liens externes

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