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Karnou

chef religieux centrafricain De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Karnou (également connu sous les noms de Karno ou Karinou), de son vrai nom Barka Ngaïnoumbey, est un leader religieux et résistant anti-colonial originaire de l’actuelle République centrafricaine. Il est une figure centrale de la révolte dite du Kongo-Wara contre l’administration coloniale française entre 1925 et 1928.

Faits en bref {{{fonction1}}}, Biographie ...
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Étymologie

Le nom Karnou viendrait du Baya kar (rouler, se rouler) et nu (terre)[1]. Ensemble, ils évoquent une union avec la terre, peut-être dans une perspective mystique ou messianique. En effet, un sorcier qui exerce son pouvoir sur la terre est souvent associé à cette idée de fusion avec la nature[2].

Biographie

Membre de l'ethnie baya, sorcier et féticheur du village de Nahing situé entre Bouar et Baboua, il s'initie à la société secrète des Labis. Il devient chef spirituel et meneur de la résistance dès 1925. Il prône un rejet radical, mais non violent, de l'oppression coloniale européenne, qu'il tient pour responsable de l'esclavage, de la misère et de la déstructuration des sociétés africaines locales.

Karnou marche avec une canne en bambou et un objet rituel en bois appelé kondi (en forme de manche de houe, symbolisant le kongo-wara), qu’il présente comme un talisman offrant protection contre les balles des colons [3]. Il se présente comme un messager divin, suscitant l’enthousiasme des populations locales, notamment dans la région de la Haute-Sangha et de l’Ouham-Pendé.

Des délégations de chefs traditionnels se rendent dans son village adopté, Nahing, pour recevoir le kongo-wara, suivre ses enseignements spirituels et adhérer à son message. Karnou appelle notamment au boycott des produits européens et au refus de payer les impôts coloniaux, tout en annonçant une future union des peuples noirs et le départ des Blancs [4].

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La guerre du Kongo-Wara

L’influence de Karnou se renforce rapidement, inquiétant ainsi l’administration coloniale. La guerre du Kongo-Wara, ou jacquerie, commence avec des affrontements sporadiques entre 1925 et 1928 entre ses partisans et les forces coloniales françaises. Cette révolte s’inscrit dans un contexte de mécontentement généralisé et de résistance aux déportations destinées à alimenter le chantier du Congo-Océan, ainsi qu'à la réquisition de main-d’œuvre pour ce même chantier et aux conditions de travail imposées par les autorités coloniales : portage, impôt de capitation, régime des compagnies concessionnaires.

En octobre 1928, une opération militaire est lancée sous la direction du lieutenant Boutin, chef de la 9e compagnie du RTST, avec le soutien du général Thiry et de l’administrateur Lamblin. Le 11 décembre 1928, Karnou est tué à Nahing, lors d’un affrontement inégal : ses partisans, armés de sagaies et de fusils de traite, sont écrasés par trois mitrailleuses et 120 fusils modernes [5].

Héritage

Bien que tué, Karnou laisse un héritage spirituel durable, un héritage qui, malgré la mort, continuera d'exister et de porter ses fruits. Son message messianique et anticolonial continue d’inspirer des foyers de résistance dans d’autres régions de l’Afrique équatoriale française, comme l’Ombella-M'Poko, le Moyen-Logone, le Moyen-Chari, et se propage même au Moyen-Congo et au Cameroun, prolongeant la révolte jusqu’en 1932[6].

Il est considéré par certains historiens comme une figure majeure du nationalisme africain précoce et un symbole de la résistance à l’ordre colonial[6] et ses actions sont par la suite réinterprétées et intégrées dans la mythologie politique, tant au Cameroun qu'en Centrafrique.


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Notes et références

Bibliographie

Voir aussi

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