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Léon Zack

peintre, graveur et poète russe (1892-1980) De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Léon Zack
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Lev Vassilievitch Zack, dit Léon Zack, est un peintre russe naturalisé français, né le à Nijni Novgorod (Empire russe) et mort à Vanves (Hauts-de-Seine) le [1].

Faits en bref Naissance, Décès ...
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Biographie

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Siméon Frank, philosophe.

Né dans une famille juive non pratiquante, son père ayant été déporté en Sibérie, Léon Zack est élevé par sa mère qui a alors trois enfants issus d'un premier mariage, dont le philosophe Siméon Frank (Moscou 1877 - Londres 1950) qui influencera sa propre pensée[2]. Il commence à peindre à l'âge de treize ans, étudie le dessin et la peinture dans des académies privées, suivant de 1905 à 1907 les cours de Jakimchenko. Son dernier professeur, Machkoff, appartient au groupe d’avant-garde Valet de Carreau qui organise des salons où sont présentés les peintres français, notamment Cézanne et Derain. Il expose pour la première fois en 1907 au Salon de la Fédération des peintres moscovites[3]. Zack visite également l'hôtel du collectionneur Chtchoukine où il admire des toiles des impressionnistes et de Cézanne, Matisse, Picasso. Il effectue à partir de 1910 des études de lettres à la faculté des lettres de l'université de Moscou où il rencontre Roman Jakobson. En 1913, Zack crée avec le poète Cherchenevitch le mouvement futuriste moscovite la Mezzanine de la poésie. Il dessine les couvertures de la revue du mouvement et publie dans celle-ci ses vers (sous le pseudonyme de Khrisanf) et sa prose (sous le pseudonyme de M. Rossiyanski). En , il rencontre Marinetti, lors de sa visite à Moscou.

Après s'être marié en 1917 à Petrograd avec Nadia Braudo[4], Léon Zack vit de 1918 à 1920 en Crimée qui n'est pas encore sous la domination des bolchéviques. Plusieurs fois à Nicolaïev, près d'Odessa, Zack et sa femme sont près d'être tués par les bandes « vertes » de Makhno qui sous prétexte de combattre des communistes tuent bourgeois et juifs. Sa fille Irène Zack naît en 1918 à Nicolaiev. En il quitte l'Ukraine devant l'avancée des troupes bolchéviques pour se rendre à Paris, s'embarque à Yalta sur un bateau anglais pour Constantinople. Il attend durant trois mois un visa français qui lui est refusé mais obtient un visa italien. Il vit alors pendant deux ans (1920-1921) à Florence où naît son fils Florent, exposant à Florence et à Rome. Au cours d'un voyage à Paris en 1921, il expose des lithographies au Salon des indépendants et au Salon d'hiver, rencontrant Pablo Picasso et Michel Larionov. À Florence, il se lie d'amitié avec Vladimir Boberman (1897-1987) et Philippe Hosiasson (1898-1978).

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Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

En 1922, Zack quitte Florence pour Berlin. Il y crée les décors et costumes des Ballets romantiques russes de Boris Romanoff, présentés à Paris au théâtre des Champs-Élysées en 1923, et illustre de lithographies un livre d'Alexandre Pouchkine édité en russe. À la fin de la même année Zack s'installe avec sa femme à Paris, exposant au Salon d'automne, au Salon des indépendants et au Salon des surindépendants dont il est en 1929 l'un des fondateurs. Vers 1930, il appartient au groupe des néo-humanistes auquel s'intéresse Waldemar George (1893-1970), aux côtés de Christian Bérard, Tchelitchev, Eugène Bermann, Jean-Francis Laglenne[5]. Il est naturalisé français en 1936[6].

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Janine Charrat.

Contraint en 1940 de quitter Paris, il se réfugie successivement à Arcachon et Villefranche-sur-Mer[4] (on trouve alors trace, dans sa peinture de paysage, de son passage à Biscarrosse), puis se cache pendant un an sous un faux nom dans un village de l'Isère. Il se convertit au catholicisme en 1941. De retour à Paris en 1945, il participe de nouveau à de nombreux salons et illustre plusieurs livres. En 1947, il réalise les décors et costumes du ballet Concerto, sur la musique de Prokofiev, présenté par Janine Charrat à l'Opéra comique et expose en 1950 à la galerie Billiet-Caputo.

Léon Zack transforme en 1951 les intérieurs de plusieurs églises d'Alsace. Les verrières qu'il crée en collaboration avec les maîtres-verriers Henri Déchanet et Paul Virilio pour l’église Notre-Dame-des-Pauvres d’Issy-les-Moulineaux (1954-1955), composées de 60 panneaux, font, à l'exception du mur du chevet, le tour de l'ensemble de l'édifice sur une longueur de soixante mètres. Elles apparaissent comme la première réalisation d'une telle importance dans la région parisienne dans le domaine du vitrail non figuratif. Dans les décennies suivantes, Zack crée des vitraux pour une trentaine d’édifices, notamment pour la salle du conseil général de l’Yonne (1957), l'abbaye Notre-Dame-de-Protection à Valognes (1957), le séminaire de Kéraudren (1964), l’église Sainte-Jeanne-d’Arc à Paris, dans le XVIIIe arrondissement (1965), et l’église Saint-Louis de Brest (1967), ainsi que des tapisseries réalisées par l'atelier Plasse Le Caisne.

Décès

Il meurt, à Vanves, le et est inhumé au cimetière du Parc à Clamart[7]. Son épouse est morte en 1976.

Postérité

Parmi ses élèves, on compte Liliane Klapisch[8].

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L'œuvre

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Léon Zack est un artiste figuratif jusqu'en 1946, peignant surtout des portraits dans la veine de la période rose de Picasso (Double portrait d'hommes, 1931, huile sur toile, Colmar, musée Unterlinden). Peu à peu, son pinceau se fait expressionniste. Les visages sont soulignés par des traits noirs torturant les contours.

Il se tourne ensuite vers l'abstraction, d'abord au couteau, puis par de grands lavis où ne subsistent que des nodosités.

« Je suis venu au non-figuratif par une évolution lente mais logique. Si d'autres peintres ont pris le chemin du non-figuratif en désirant libérer la peinture de toutes les entraves, j'ai été guidé plutôt par le souci de son approfondissement », confie-t-il. « J'ai pu comprendre que l'élément figuratif n'était nullement indispensable pour m'exprimer, qu'au contraire il me gênait[9]. »

Livres illustrés

Léon Zack a participé à la création de nombreux livres de bibliophilie dont :

  • 1931 : Arthur Rimbaud (introduction et notes bibliographiques de Pascal Pia), Œuvres complètes, 35 compositions à la mine de plomb par Léon Zack, 371 exemplaires, A.A.M. Stols et Halcyon Press, Maastricht, Paris et Bruxelles, 1931[10].
  • 1924 : Alexandre Pouchkine, Le Festin pendant la peste, lithographies de Léon Zack, Berlin, éditions Valter i Rakind.
  • 1930 : Voltaire, La Princesse de Babylone suivi de Contes divers, aquarelles de Léon Zack, Paris, éditions du Trianon.
  • 1932 : Stéphane Mallarmé, Divagations.
  • 1936 :
  • 1937 : Edgar Poe, Le Corbeau.
  • 1938 : André Gide, Paludes.
  • 1944 : Pierre Emmanuel, Le Poète fou, 9 illustrations de Léon Zack, 500 exemplaires numérotés, Éditions du Rocher, Monaco.
  • 1945 :
    • Jean Racine, Phèdre, illustré de 10 dessins originaux au lavis, 50 exemplaires numérotés, Éditions du Rocher, Monaco.
    • Pierre Emmanuel, Hymne à la France.
  • 1946 :
    • Agrippa d'Aubigné, Les Tragiques, bois gravés de Léon Zack, 330 exemplaires numérotés, Éditions du Rocher, Monaco.
    • Robert Garnier, Les Juives, 17 lithographies, 12 vignettes de titres et culs-de-lampe gravés sur bois par Léon Zack, 166 exemplaires numérotés, Éditions Frères Jarach[11].
    • Longus, Daphnis et Chloé, frontispice et ornements de Léon Zack, Monaco, Éditions du Rocher.
    • Armand Lunel, Par d'étranges chemins, illustrations de Léon Zack, Monaco, Éditions Jaspard.
    • Les Baisers de Jean Second imités par Pierre de Ronsard et ses disciples (1500-1600), préface de Henri Chamard, illustrations et ornements de L. Zack, Monaco, Éditions du Rocher (148 p.).
  • 1947 :
    • Pierre de Ronsard, Sonnets, bois gravés de Léon Zack, 300 exemplaires numérotés, Monaco, Éditions du Rocher.
    • Stendhal, La Rose et le vent suivi de Mina de Vanghel, illustrations de Léon Zack, Monaco, Éditions du Rocher.
  • 1948 : Alexandra de Beauharnais, Josselé, illustrations de Léon Zack, Monaco, Éditions du Rocher.
  • 1951 : Alain Beckers, Poèmes divers, lithographie de Léon Zack, Les écrivains réunis - Armand Henneuse éditeur.
  • 1954 : Anton Tchekov, Contes - Choix pour la jeunesse, illustrations de Léon Zack, Albin Michel.
  • 1968 : Michel Auphan, L'horloge arrêtée suivi de Métallurgie froide, frontispice de Léon Zack, Paris, Éditions Saint-Germain-des-Prés.
  • 1975 : M. Rossiansky, Les commentaires du silence, 10 aquatintes hors texte de Léon Zack, 50 exemplaires numérotés, Locarno, Éditions Lafranca.
  • 1974 : Jean Joubert, L'été se clôt, Paris, Éditions Saint-Germain-des-Prés.
  • 1975 : Léon Zack (préface de Roman Jakobson), Des perles aux aigles, recueil de poèmes, 6 dessins de l'auteur, collection « Peinture et parole », Paris, Éditions Saint-Germain-des-Prés.
  • 1978 : Anise Koltz de l'Académie Mallarmé, Le temps passe, une eau-forte de Léon Zack, Erpeldange, Club 80/Éditions d'art.

Contributions scéniques

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Opéra de Monte-Carlo.
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Réception critique

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« L'originalité des vitraux de Strasbourg réside beaucoup moins dans les couleurs qui les composent, ces tons pastels qu'affectionne Léon Zack, que dans la forme qui leur a été donnée. Liberté, en effet, a été donnée au peintre de tracer dans les quatre murs tout le contour de son intervention. Je ne pense pas qu'il existe ailleurs un exemple d'un tel abandon à un peintre de ce que tout architecte considère comme son domaine propre et, en quelque sorte, sa propriété. »

 Joseph Pichard[13]

« Sa courte période expressionniste (1946) "n'a manifesté, selon Roger van Gindertael, qu'un mouvement d'âme momentanément exacerbé par les circonstances"[14]. Son art, après différentes phases figuratives, il est vrai, témoigne d'un dépouillement progressif et s'oriente peu à peu vers l'abstraction. Ses Compositions, où les formes très épurées sont mises en valeur par une sobre gamme colorée, révèlent des recherches chromatiques approfondies. En parlant de ces œuvres abstraites, Marcel Brion montre "à quel point la forme non figurative peut se charger d'une puissance d'émotion bouleversante tout en usant d'une économie de moyens véritablement ascétique"[15]. Et, même lorsqu'il a recours aux formes géométriques, Zack tente de traduire son émotion plus qu'il ne poursuit une démarche spécifiquement rigoriste. »

 Les Muses, encyclopédie des arts[12]

« Dès son arrivée en France où il s'installe définitivement en 1923 après un long périple géographique et spirituel, sa peinture connaît une soudaine maturation. Il substitue au dessin, au graphisme linéaire, les empâtements d'une matière aux contours assez incertains où des formes se dégagent et progressent en graduations lumineuses. Pour lui, la couleur est une transparence habitée. Le recours à l'abstraction n'est pas la reconstruction de la réalité ni la déformation d'une imitation, c'est une pure effusion, une suggestion de l'ineffable. Pour lui, il ne saurait y avoir de formulation qui ne respecte la spontanéité de l'invention. Une frange de brume prolonge la couleur, est-ce le frémissement du temps ? La peinture devient ainsi l'expression d'une pensée active, du "geste intérieur" selon un propos de Léon Zack lui-même rapporté par Pierre Courthion[16]. »

 Jacques Lassaigne[17]

« Chez le probe et délicat Léon Zack, tout est d'une subtile authenticité, un long chant modulé en sourdine, d'un timbre si particulier qu'aussi discret qu'il soit on le reconnaîtrait entre mille ; son œuvre sonne à ravir grâce à des harmonies d'une délicieuse subtilité. D'un dépouillement cistercien, cet art exprime l'insondable. »

 Michel Ciry[18]

« Léon Zack ne connaissait sans doute pas le travail de Georges Braque lorsqu'il élabora, en 1950 avec sa fille Irène, un chemin de croix en terre cuite pour l'émouvante petite église romane de Carsac, en Périgord. Pour accorder sa création, par un contraste subtil, au mur de pierre grise, il ocra légèrement son matériau, qui introduit ainsi comme un sourire discret dans la sévérité de la nef unique du monument. Mais, si ce sourire l'humanise, il ne l'affadit pas par des motifs sculptés : des croix, rien que des croix, dont les dispositions signifient les diverses stations du chemin de croix et proposent à la méditation des fidèles autant de tremplins, pour ainsi dire, qui leur permettent de s'élever jusqu'aux épisodes successifs de la Passion du Seigneur. »

 Bernard Dorival[19]

« L'histoire retiendra essentiellement ses œuvres de la période abstraite signées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il s'installe à Paris en 1923, signant alors des toiles figuratives à tendance expressionniste. Il aborde vers 1945, l'abstraction lyrique, des tons limpides et dilués évoquant l'art de l'Extrême-Orient, des formes musicales et évanescentes noyées dans des halos de brumes sourdes et feutrées. »

 Gérald Schurr[3]

« Léon Zack est dans les origines de l'abstraction informelle ; il fut l'un des précurseurs de la tendance que l'on a dite "nuagiste". Il s'en explique lui-même : "on me rattache au tachisme, et il est vrai que j'essaie d'éviter tout graphisme et que les taches sont pour moi l'essentiel du tableau... Mes formes ne sont pas très définies et leurs contours sont assez estompés. Je ne nie pas la construction, mais je la vois plutôt comme un ensemble de forces et de dynamiques plus ou moins caché que comme une architecture visible"... On sent, à travers la discrétion des mots quotidiens qu'emploie Léon Zack, une tension vers une spiritualité croissante, comme on la ressent plus clairement encore à la vue de ses peintures toujours plus diaphanes, éthérées, où tout ce qui pourrait participer encore de la gangue du concret, du matériel, se dissout dans des infinis de pureté. »

 Jacques Busse[5]

« Sur la surface mouvante, des taches semblent se mouvoir sous la pression d’attractions mystérieuses. Des espaces interstellaires sont traversés par des nuées diaphanes ponctuées de traces noires, diagonales plus ou moins appuyées pour suggérer cet infini spatial, ce creusement vertigineux qui introduit une illusion d’optique au service d’une certaine objectivation de la pensée et du sentiment. (...) Ces formes qui expriment la matière requièrent des épaisseurs qui vont progressivement régresser jusqu’à l’effusion cristalline traduite par une gamme déclinant le noir aux gris et aux blancs. Simultanément, les cumulus sont pris dans des éclairages blanchâtres, pour des apparitions moléculaires, des empreintes soumises à des mouvances monochromes, rehaussées d’un brun, d’un outremer. L’univers de Léon Zack se laisse appréhender comme un corps évanescent, qui lui a fait rejoindre le courant abstrait après la guerre. La surface se dilate sous la pression de mutations, elles-mêmes offertes à la magie lumineuse qui introduit des frémissements sur la couche picturale. Tout bruisse, effleure à partir d’une touche spontanée et fusionnelle, de subtiles harmoniques dont la technique à l’huile permet à l’artiste de diversifier les effets physiologiques. »

 Lydia Harambourg, dans La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 43, 7 décembre 2007, p. 340.

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Expositions

Expositions collectives

Expositions personnelles

  • 1927 : galerie Percier, Paris[32].
  • 1930 : galerie Bonjean, Paris[32].
  • 1933 : galerie Simonson, Paris[12].
  • 1936 : galerie Wildenstein, Paris[32].
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Verviers, musée des beaux-arts et de la céramique.
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Maison du Prince, Pérouges.
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Collections publiques

Drapeau de l'Allemagne Allemagne

Drapeau de la Belgique Belgique

États-Unis

France

Musées

Édifices religieux

Drapeau de l'Italie Italie

Drapeau du Luxembourg Luxembourg

  • Luxembourg, musée national d'art et histoire du Luxembourg.

Drapeau de la Macédoine République de Macédoine

Royaume-Uni

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Sainsbury Centre for Visual Arts (en), Norwich.

Drapeau de la Suisse Suisse

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Collection privée

  • Collection Georges Coppel[61]

Notes et références

Annexes

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