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Lexique du français québécois

Liste de mots et d'expressions utilisées dans le français québécois De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Le lexique du français québécois est constitué de l'ensemble des mots, ou plus précisément des lemmes (unités lexicales autonomes) employés en français québécois ainsi que de toutes les sous-variétés qui le constituent : joual, magoua, chaouin, saguenéen, beauceron, etc.

Traditionnellement, les lexicographes québécois se sont efforcés de créer un rapprochement entre le français québécois et le français de France (cf. la liste d'ouvrages sur le français québécois), mais depuis quelques années, un courant de pensée en lexicographie promeut une division entre les deux variétés (cf. débat sur la norme du français québécois).

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Histoire de la lexicographie québécoise

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Origines

Les premiers colons venus s'établir en Nouvelle-France venaient principalement du nord-ouest de France. Ils ont emmené leurs termes patois et leurs particularismes[1]. La Conquête provoque ensuite deux phénomènes importants : l'apparition d'anglicismes, favorisée par le contact avec les Anglais, et l'apparition de termes patois et populaires à l'écrit[2], favorisée par la dégradation du niveau de vie, l'exploitation des travailleurs francophones dans des milieux anglophones et le départ de l'élite vers la métropole. Les « Canadiens » (c'est-à-dire les francophones) n'ont plus beaucoup de contacts avec la France. Le temps fait son œuvre et commence à creuser un fossé entre la langue qu'on parle en Amérique et celle qu'on parle en Europe. Pour la première fois depuis presque cent ans, un navire français (La Capricieuse) vient dans l'ancienne colonie française au cours de l'été 1855.

Les Canadiens se montrent sensibles à la critique de certains voyageurs, qui décrivent la langue française du Canada comme pleine d'anglicismes et mal parlée. Certaines personnes donnent l'épithète de « French Canadian patois »[3] au français canadien. Pour épurer le langage, on se met alors à faire la chasse à l'anglicisme, mais aussi aux mots patois et aux termes populaires. Différents ouvrages sur la langue française au Canada apparaissent. La grande majorité d'entre eux sont normatifs. On essaie alors de faire aussi clairement que possible la distinction entre « canadianismes de bon aloi » et « canadianismes de mauvais aloi ».

Premiers dictionnaires sur la langue française au Canada

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Dictionnaires différentiels modernes

Ces dictionnaires ont une nomenclature focalisée sur les mots et les sens qui ne sont pas partagés avec le français de référence (celui qui est décrit dans les ouvrages de référence publiés en France).

Dictionnaires non différentiels

Il s'agit de dictionnaires généraux de la langue française telle qu'utilisée au Québec. Ce sont des ouvrages collectifs impliquant des équipes importantes. Ces dictionnaires incluent aussi dans leur nomenclature les acadianismes, francismes, belgicismes et helvétismes les plus courants, que les Québécois sont susceptibles de rencontrer dans des textes de source étrangère.

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Autres ouvrages

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Petit lexique différentiel

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Le tableau suivant fait le bilan de quelques différences lexicales entre le français québécois et le français européen. À noter que certaines de ces différences ne relèvent pas seulement des registres parlé ou familier ; bon nombre de mots québécois tels que « achalandage » ou « clavardage » s'emploient également à l'écrit. Tous ces mots ne se limitent pas forcément au français québécois, certains étant aussi courants en français acadien, par exemple, ainsi que dans des parlés régionaux d'autres pays francophones dont la France.

On trouvera dans le Wiktionnaire une nomenclature exhaustive et mots et expressions typiques du Québec.

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Traits typiques du lexique québécois

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Termes sans comparaison

  • 30 sous : expression québécoise qui désigne une pièce de 25 cents. Après la colonisation de la Nouvelle-France, la monnaie britannique fut introduite dans la nouvelle colonie britannique. À ce moment, une livre britannique valait 120 sous, donc la pièce d'un quart de livre valait 30 sous. Depuis ce temps, et ce, même après la mise en place de la monnaie canadienne, une pièce de 25 sous (un quart de dollar) est appelé un 30 sous. L'expression « Quatre trente sous pour une piastre! » désigne le fait de faire un changement en obtenant pourtant le même résultat.
  • Pitoune : le terme « pitoune » est d'origine québécoise et désigne d'abord un tronc d'arbre jeté à l'eau pour son transport vers une usine de papier. Par dérivation, il est devenu un qualificatif très familier applicable à une jeune fille jolie.
Ce mot tire son origine de la manière, par les Britanniques, de désigner les campements des canadiens-français. Ils appelaient ceux-ci les happy town joyeuses villes ») d'après la jovialité et la quantité de fêtes célébrées.
Dans certaines régions telles que l'Abitibi-Témiscamingue, l'expression jouer à la « pitoune » fait référence à jouer au hockey sur glace chaussé de bottes au lieu de patin.
Pitoune est aussi le nom donné à une attraction aquatique du parc montréalais La Ronde.
Ce terme est également utilisé pour désigner des rondelles de plastique utilisées pour marquer les numéros dans les jeux de bingo, aussi appelées « pinouches ».
  • Sloche (de l'anglais « slush », prononcé /slɔtʃ/ ou simplement /slɔʃ/, selon les régions) :
    • Neige fondante mêlée au sel de déglaçage, dans la langue orale familière. L'Office de la langue française a préconisé l'utilisation du terme « gadoue » qui fait pourtant référence à la boue ailleurs en francophonie, toutefois le terme uniformisé par le Comité d'uniformisation de la terminologie aéronautique (CUTA) est névasse[21]. Il est utilisé par plusieurs auteurs comme Marco Mirone[22] et les organismes officiels fédéraux[23].
    • Boisson fruitée consommée durant l'été et composée de glace concassée et de sirop à saveur artificielle de fruits (ou de vrais fruits) (voir Barbotine). En France, c'est du granité.
    • C'est aussi la marque déposée utilisée par Alimentation Couche-Tard pour sa sloche.

Préservations de formes

De nombreuses différences entre le français québécois et le français européen proviennent de la préservation de certaines formes aujourd'hui archaïques en Europe.

  • Une cour est un « jardin » (en France, le mot « cour » n'a pas ce sens).
  • Le mot breuvage est utilisé pour boisson en plus de ce dernier terme ; la vieille forme de ce mot en ancien français a donné le mot anglais beverage. Breuvage peut être utilisé en français d'Europe, mais il a généralement une nuance parfois péjorative ou précieuse. De plus, le terme « boisson » est plutôt utilisé au Québec pour désigner une boisson alcoolisée (de la boisson).
  • Piastre /pjas/, terme argotique pour un dollar canadien (équivalent de « balle » en France) est en fait le mot originellement utilisé en France pour le dollar américain ou espagnol. Le même mot est employé en Louisiane et en Haïti au sens d’un dollar américain.
  • Le mot couple est un nom masculin en français, mais au Québec il est également utilisé comme nom féminin dans des expressions telles que une couple de semaines. On pense souvent que c’est un anglicisme, mais il s’agit en fait d'un reste de français archaïque. Cette confusion n'est cependant pas si erronée, étant donné que la langue anglaise elle-même inclut des archaïsmes français et normands (par exemple la prononciation du digramme ch à l'initiale en /tʃ/).
  • Frette est issu d'une forme dialectale (Poitou, prononciation identique) correspondant à froid en français. Ce mot signifie qu’il fait très froid. Il est du registre parlé.

Modification de sens

Au Québec, d'autres mots ont, par ailleurs, subi un glissement de sens tel qu'ils ont un sens différent de celui ayant cours en France :

  • « lunatique » désigne une personne distraite, qui est « dans la lune » ;
  • « branler » signifie « masturber » en français européen et québécois mais possède également des sens variants. Il veut dire « se déplacer lentement », par extension « hésiter » (« branler dans le manche »), au Québec, tandis qu'en France, ce terme signifie « perdre son temps à ne rien faire ». « Branler » garde son sens primitif de « remuer en balançant » au Québec, comme la queue d'un chien lorsqu'il est content ;
  • « jaquette » désigne une chemise de nuit ou une chemise d'hôpital, une sorte de veste en France ;
  • « turluter » désigne un style de chant folklorique en québécois tandis qu'elle est utilisée comme terme humoristique pour désigner une « fellation » en France
  • « gosses » ; en France, il s'agit d'enfants, tandis qu'au Québec, le mot signifie « testicules ».

Certains glissements proviennent de l'influence de l'anglais : « supporter » signifie entre autres « réconforter, soutenir (le moral) ».

Modifications non sexistes

Le français québécois a une approche d'avant-garde en ce qui concerne le langage épicène. Les formes féminines d'appellation d'emploi sont courantes au Québec depuis les années 1980. Le but est de rendre justice à chacun et chacune en utilisant la variante en genre conformément au sexe de la personne en cause. On évite aussi de cette façon de suggérer qu'une profession particulière est avant tout masculine. Des formes qui seraient perçues comme étant très inhabituelles et agressivement féministes en France sont communes au Québec, comme « la docteure », « la professeure », « l'écrivaine », « la mairesse », « la première ministre », « la gouverneure générale ». Nombre de ces formes ont été officiellement recommandées par des agences régulatrices variées. L'Europe francophone adopte de plus en plus cet usage avec, par exemple, des emplois officiels autrefois essentiellement nommés au masculin (ex. « Madame la ministre »).

De plus, en écartant l'usage du masculin incluant le féminin (le masculin étant traditionnellement considéré un genre non marqué ou neutre), il est relativement commun de créer des doublets, en particulier pour des discours inclusifs : « Québécoises et Québécois », « tous et toutes », « citoyens et citoyennes » Autre exemple : L'Ordre des Infirmières et Infirmiers du Québec (OIIQ).

On notera au passage que Charles de Gaulle ouvrait ses discours par « Françaises, Français » : il fut le premier à le faire, et fut en cela suivi par ses successeurs. Avant-guerre, l'usage était inverse : « Français, Françaises » .

En outre, une association au Québec, plutôt que d'utiliser soit « professionnels » (masculin seulement) ou « professionnels et professionnelles » (masculin et féminin), a décidé de promouvoir un néologisme épicène sur le modèle de « fidèle », en se nommant la « Fédération des professionèles ». Cela a toutefois déclenché un débat animé et reste une forme plus que marginale d'écriture se voulant non sexiste du français québécois.

D'un autre côté, en discours familier, certains marqueurs féminins se perdent ; par exemple, la forme « y » (dérivée de « ils ») est souvent utilisée à la fois pour « ils » et « elles ».

Au Québec, et plus généralement au Canada, on évoque plutôt les droits « de la personne » (faisant référence à la Charte des droits et libertés de la personne, charte propre au Québec) plutôt que les simples droits « de l'Homme ». D'ailleurs, le mot humain remplace de plus en plus le mot hommes (au sens d'êtres humains), ce dernier ne désignant de plus en plus que les humains de sexe masculin.

L'informatique

L'Office québécois de la langue française propose des équivalents français pour les termes techniques et usuels anglais en informatique ; l'emploi de ces termes varie selon l'environnement de travail, le bilinguisme français-anglais des utilisateurs et l'habitude d'éviter les anglicismes. Ainsi, au Québec, l'Office prône l'emploi de courriel au lieu de e-mail (terme officiellement recommandé aujourd'hui en France et dans certains cantons suisses, notamment Genève), pourriel au lieu de spam mail, polluposteur ou pourrielleur au lieu de spammer, pollupostage ou pourriellage pour spamming, clavardage et clavarder au lieu de chat et to chat, baladodiffusion et balado (fichier) au lieu de podcasting et podcast, hameçonnage au lieu de phishing, espiogiciel au lieu de spyware, la forme francisée blogue, etc.

Les Québécois ont emprunté quelques mots de leur vocabulaire à l'anglais, mais aussi, de relativement nombreux mots aux langues amérindiennes (le mot Québec est d'ailleurs un emprunt fait à une langue autochtone et signifie « là où le fleuve se rétrécit »). Plusieurs mots ou locutions sont aussi nés de troncages des mots ou des suites des déformations phonétiques.

La plupart des emprunts anglais sont surtout utilisés dans les grandes régions urbaines, comme Montréal, ou dans les régions limitrophes des frontières américaines ou des autres provinces canadiennes anglophones.

Termes nautiques

Un certain nombre de termes possédant dans d'autres régions francophones un sens strictement nautique sont utilisés dans des contextes plus larges au Québec. Ceci est dû au fait que, jusqu’à l'arrivée du chemin de fer et des liaisons routières, le seul moyen de transport était la voie fluviale du Saint-Laurent, autour duquel la majorité de la population est, encore aujourd'hui, située. Par conséquent, le Québec a une forte tradition maritime : malgré un quart de millénaire d'occupation britannique, le français est toujours demeuré et demeure encore la langue utilisée par les pilotes sur le Saint-Laurent.

Par exemple, le mot débarquer est employé au Québec pour indiquer la sortie hors d'un moyen de transport (voiture, ascenseur, etc.) et embarquer pour l'opération contraire. De plus, il n'est pas rare d'entendre les locuteurs plus âgés ou situés en milieu rural utiliser haler au lieu de tirer, virer au lieu tourner; les vieux bricoleurs font des « radoubs » sur leur maison. On disait aussi « dégréez-vous » pour dire aux invités d'enlever leurs manteaux. Un « gréement » désigne un objet quelconque (bidule). Également, les termes « monter à/descendre à » sont utilisés pour parler d'un voyage d'une ville vers une autre. À l'origine, cela suivait la direction du courant du fleuve St-Laurent (ou autre cours d'eau majeur selon la ville). Ainsi, on dirait « descendre à Québec » si on vient de Montréal ou « monter à Québec » si on vient de Rimouski par exemple. On pourrait également dire « descendre à Québec » si on part de la ville de Chicoutimi, en faisant référence cette fois au cours de la rivière Saguenay. Mais de nos jours, monter et descendre sont utilisés dans un sens comme dans l'autre sans que la direction du courant ait d'importance. Le poète et chansonnier (faiseur de chansons) Gilles Vigneault a tout un vocabulaire de pêche fluviale, alors que Félix Leclerc a celui du paysan de l'île d'Orléans.

Morphologie dérivationnelle

Certains affixes se retrouvent plus fréquemment au Québec qu'en France, en particulier le suffixe -eux (provenant du dialecte normand) qui possède un certain sens péjoratif : téter → téteux (lèche-cul) ; niaiser → niaiseux (idiot, agaçant) ; obstiner → obstineux (ergoteur, argumentateur) ; pot → poteux (consommateur ou revendeur de marijuana, « pot » (prononcé /pɔt/) signifiant « marijuana »).
On retrouve aussi fréquemment le suffixe -age, qui désigne l'action de, sans sens péjoratif : magasiner → magasinage, voyager → voyageage, niaiser → niaisage.

Anglicismes, archaïsmes, calques et emprunts

Forme et francisation

La prononciation des emprunts à l'anglais dépend fortement à la fois de son contact avec la communauté anglophone et de la lexicalisation associée au mot.

Ainsi, un mot lexicalisé aura une prononciation francisée, s'adaptant à la phonologie et à la phonétique du français. C'est le cas des mots tels bécosse et van (prononcé vanne). Un emprunt non lexicalisé, tels washer et running shoe, pourra être prononcé avec un accent américain, selon l'accent propre du locuteur. La lexicalisation dépend surtout de la tradition, de l'habitude et de l'idiolecte.

Cette règle dépend alors du contact du locuteur avec la langue anglaise (influence de l'idiolecte). Un francophone qui est peu en contact avec des anglophones ou des francophones bilingues aura tendance à tout franciser phonétiquement. À l'inverse, un francophone fortement exposé à l'anglais aura même tendance à retourner à la prononciation anglaise. Dans ce dernier cas, van retrouverait sa prononciation originale. On peut parler ici d'hypercorrection. Par exception, bécosse resterait cependant francisé, l'emprunt étant pratiquement complètement lexicalisé, en témoigne l'orthographe.

Lorsque le mot est grammaticalisé, tels les verbes toaster et caller, l'emprunt peut perdre définitivement sa prononciation anglaise, même chez le francophone anglophile. La logique derrière cette perte est que le mot subit la grammaire française comme n'importe quel autre mot : il n'est plus anglais, mais québécois. Leurs mots-source respectifs toast et call conservent cependant leurs prononciations variantes. À noter que la grammaire anglaise ne s'applique pas. (Il n'y a pas de grammaticalisation philologique.) Ainsi, on ne dira pas « des washers » en prononçant le s final. Un  s  serait ajouté à l'écrit, mais la prononciation suivrait la règle française. Cependant, running shoe ayant été emprunté comme un mot au pluriel (singulare tantum), on pourra rencontrer le terme avec un s prononcé à l'anglaise /z/.

Certains mots du français utilisé au Québec sont également archaïques et désuets par rapport au français moderne international. Devenus désuets aux XVIIIe et XIXe siècles en France, les mots tels que pocher, galipote, charrue et magané peuvent encore se rencontrer dans le lexique québécois. Leur utilisation, par contre, a radicalement diminué depuis les vingt dernières années, mis à part magané, et continue de diminuer encore aujourd'hui. Les mots sont courants chez les tranches les plus âgées de la population.

D'autres mots, tels côte et coteau sont venus du français artisanal des premiers colons de la Nouvelle-France et sont bien ancrés dans l'histoire du Québec. On en fait un emploi très courant de nos jours, surtout au niveau cadastral, pour ainsi souligner l'héritage français sur l'ancienne colonie.

Table du lexique

Davantage d’informations Mot ou expression, Origine ...
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Expressions

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  • Lâche pas la patate

Expression originaire de Louisiane, popularisée dans les années 1970 par la chanson Lâche pas la patate (The Potato Song), composée par le musicien Cajun Clifford Joseph Trahan (pseudonymes : Johnny Rebel et Pee Wee Trahan), et popularisée au Québec par Jimmy C. Newman, (attribuée à tort à Zachary Richard)
Signifie : ne pas abandonner, continuer et aller de l'avant. « Lâche pas la patate, tu vas réussir ! ». À l'inverse, l'expression « lâche-moi la patate » veut dire « laisse-moi tranquille ».

  • À/Un moment d'né

Littéralement : « À un moment donné », c'est-à-dire à un moment quelconque. « À moment d'né, il faudra aller voir un film ! ».

  • (Que) Le yable l'emporte

Que le diable l'emporte : malédiction, démission/abandon.

  • Au yable vert (de moins en moins utilisé)

Signifie « à l'autre bout du monde », ou à un endroit éloigné ou inconnu. « On a amené mon frère au yable vert ». À rapprocher du français « au diable Vauvert ».

  • Pogne pas les nerfs

« Fâche-toi pas ! »

  • Chanter la pomme (de moins en moins utilisé)

« Faire la cour », « draguer »

  • Gros de

« Y'a gros du monde icitte ! » (Il y a beaucoup de personnes ici !) - (Sherbrooke/Cantons de l'Est/Trois-Rivières)

  • Avoir le feu au cul, (non péjoratif)

Signifie être fâché ou être désagréable « Y'a l'feu au cul depuis qu'y s'est fait virer. »

  • « Y vien d'un d'sour de balcon »

« Il vient du dessous d'un balcon » : utilisé pour décrire quelqu'un venant d'une famille nombreuse et sans éducation (fait référence à une portée de chatons sans race précise souvent trouvée sous les galeries dans les villages).

  • Tirer de l'ampérage (Côte-Nord)

Être très fatigué. Fait référence à l'image d'une consommation excessive d'énergie électrique.

  • Cogner des clous

Être si fatigué que les yeux en viennent à fermer par eux-mêmes ; être à moitié endormi.

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Jurons ou sacres

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Plusieurs jurons de la langue française du Québec ont un rapport avec l'Église catholique. Le fait de « sacrer » (utiliser des jurons avec ou sans intention de blasphème) a sans nul doute un rapport avec la position prédominante de l'Église dans la vie des Québécois jusqu’à la Révolution tranquille (1960-1970).

Attention, certains Québécois peuvent être très choqués par la violence de ces jurons, notamment dans la bouche de visiteurs français. Les termes peuvent sembler anodins vus d'Europe, mais peuvent autant blesser qu'un « nique ta mère » ou un « enculé de ta race » pour un Français. Leur usage ne doit donc pas devenir un jeu. Le sacre québécois, même sans intention de blasphème, peut offenser les Chrétiens. De nombreuses variantes, considérées moins grossières (utilisées pour la plupart comme euphémismes), existent cependant.
À cette fin, câline, crime, cibole et tabarouette (une barouette est un synonyme de brouette) sont utilisés comme des versions comiques appropriées pour les oreilles des enfants, de sorte que l'on peut ainsi sacrer/jurer devant eux de façon responsable, puisque non offensante.

  • tabarnak  tabernacle »)
    • Variantes : tabarslak, tabarnik, tabarnouche, tabarouette
  • câlisse  calice »)
    • Variantes : câliboère, câlique, coliss, câlife, câline, (n'est pas prononcé comme le verbe « caliner »)
  • calvaire (allusion à Golgotha)
    • Variantes : calvince, calvâsse, calvette, caltar
  • Hostie, asti, ostifi, esti, osti, souvent abrégé en sti
    • Variantes: estique, ostiche, estiche, astiche, osto, esto, asto, ostin, ostifi, estifi, astifi
  • crisse  Christ »)
    • Variantes : criffe, crime, criss... tophe Colon (très rare)
  • ciboire, saint-ciboire
    • Variantes : ciboère, cibole, cimonak, saint-cibolak
  • viarge (« Vierge » - c'est-à-dire Vierge Marie)
  • bout de ciarge (bout de cierge)
  • sacrament (sacrement)
  • baptême
    • Variante: batinse
  • esprit (c'est-à-dire Saint Esprit)
  • torrieux (de « tort à Dieu »)
  • Môsusse (de Moses, version anglaise de Moïse)


À cette liste s'ajoute le nom de saints jadis populaires dans la dévotion chrétienne :

  • sainte Anne
    • Variantes : bonne Sainte-Anne !
  • saint Christophe


Les jurons sont fréquemment combinés en chaîne de longueur variable, pour un effet multiplicateur (offensant et vulgaire), de sorte à exprimer une extrême colère ou frustration: « ostie d'câlice de tabarnak de saint-ciboire d'esti d'crisse » (très sérieux blasphème).

Un autre phénomène est la conjugaison des jurons comme: « câlicer une volée » (flanquer une raclée) ou « crisser son camp » (foutre le camp). On dit aussi « décrisser » pour se barrer. Les jurons peuvent servir de nom, d'adjectif, d'adverbe ou de verbe :

  • nom : C'est un p'tit crisse celui-là (morveux, insolent, énergumène, sacripant).
  • adjectif : C'est une tabarnak de pneumonie (d'aplomb, carabinée).
  • adverbe : C'est crissement dur! (fichtrement/foutument).
  • locution verbale : être en tabarnak (être furieux, en furie).
  • verbe : Je lui ai crissé une volée (flanquer une fichue raclée).

Plusieurs mots qui ne sont pas autrement grossiers, ou des insultes, sont parfois utilisés à l'intérieur de chaînes de jurons, mais ne constituent pas par eux-mêmes des jurons : saint (saint-cimonak), innocent, sans-dessein, maudit(e)...

Étrangement, le blasphème européen « nom de Dieu » qui consiste à utiliser le nom de Dieu en vain, tombe à plat car il ne correspond à aucune référence familière, et par conséquent n'est absolument jamais utilisé. Il est néanmoins compris, à cause des films européens et des traductions françaises de films américains.

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Notes et références

Annexes

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