Top Qs
Chronologie
Chat
Contexte
Mahaut d'Artois
comtesse d'Artois et de Bourgogne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Remove ads
Mahaut d'Artois, ou parfois Mathilde d'Artois[1], née vers 1269-1270 à Paris et morte le , est une princesse de la maison capétienne d'Artois, comtesse d'Artois et pair de France, comtesse de Bourgogne par son mariage avec le comte Othon IV de Bourgogne, et belle-mère des rois Philippe V de France et Charles IV de France par les mariages de ses deux filles.
Elle est surtout connue du grand public pour son rôle dans la suite romanesque Les Rois maudits de Maurice Druon.
Remove ads
Biographie
Résumé
Contexte
Mahaut est la fille du comte Robert II d'Artois et de sa première épouse Amicie de Courtenay. Sa date de naissance exacte est inconnue, les historiens la situant, à titre hypothétique, aux environs de 1269[2] ou 1270[3].
Mariage avec le comte Othon IV de Bourgogne
En 1285[4], elle est mariée au comte Othon IV de Bourgogne de la maison d'Ivrée. Le couple a cinq enfants :
- Jeanne de Bourgogne (v. 1291-1330), reine de France, épouse de Philippe V le Long ;
- Robert (v. 1291-v. 1295) ;
- Jean (v. 1295-v. 1302) ;
- Blanche de Bourgogne (1296-1326), première épouse de Charles IV le Bel ;
- Robert dit l'Enfant (v. 1300-1315).
Héritière du comté d'Artois
Le , son père meurt à la bataille de Courtrai, contre les Flamands du comté de Flandre, bataille qu'il mène pour le compte de son suzerain, le roi Philippe IV de France (Philippe le Bel). Elle lui succède comme comtesse d'Artois en écartant son neveu Robert III d'Artois, alors âgé de 16 ans, fils de son frère cadet Philippe d'Artois, mort le après une blessure reçue à la bataille de Furnes contre le comté de Flandre. En effet, les lois de succession du comté d'Artois donnaient priorité, quel que soit leur sexe, aux enfants du comte décédé, au détriment des éventuels petits-enfants[5].
Régente du comté de Bourgogne
En 1303, son mari le comte Othon IV de Bourgogne meurt à son tour des blessures reçues à la bataille de Courtrai contre les Flamands. Elle devient veuve et sa fille Jeanne, âgée de 12 ans, succède à son père sous la régence de sa mère.
Mariage de ses filles
Conformément aux dispositions du traité d'Évreux signé le 9 juin 1291 par Philippe IV de France et son mari Othon IV, et confirmées par le traité de Vincennes en 1295, elle marie ses deux filles aux deux fils puînés du roi de France : l'aînée, Jeanne, épouse en 1307 Philippe, second fils du roi, alors que la cadette, Blanche, est mariée l'année suivante au troisième fils du roi, Charles.
Le roi Philippe V, son beau-fils, lui cède une de ses propriétés, le domaine du château de Conflans, ensuite connu sous le nom de « séjour de Bourgogne »[6].
En 1309, son neveu Robert III d'Artois lui fait un premier procès, qu'il perd, devant la cour des pairs du roi de France pour essayer de récupérer son héritage du comté d'Artois.
En 1314, les filles de Mahaut sont compromises dans une affaire d'adultère dans laquelle les trois brus du roi sont impliquées, le scandale de la tour de Nesle. Blanche est reconnue coupable d'adultère avec Gauthier d'Aunay et est enfermée à Château-Gaillard. Jeanne, accusée de complicité dans l'adultère de ses belles-sœurs, est enfermée au château de Dourdan. Par la suite reconnue innocente par le parlement de Paris, elle est libérée entre le 24 et le et retrouve sa place auprès de son époux à la cour de France[7].
En 1316, Robert III d'Artois organise une insurrection du comté d'Artois contre Mahaut, qui fait face.
Sa fille Jeanne devient reine de France

À la mort de Louis X de France (fils aîné de Philippe IV de France) et de Jean Ier de France (Jean le Posthume), son seul héritier, âgé de 5 jours, Philippe V de France et son épouse Jeanne sont sacrés roi et reine de France à la cathédrale Notre-Dame de Reims en janvier 1317.
Robert III d'Artois intente un second procès à Mahaut en 1318 devant la cour des pairs du roi de France pour récupérer le comté d'Artois, qu'il considère comme son héritage légal. Il est débouté. Lors d'un nouveau procès intenté dix ans plus tard, la mise en évidence du faux fourni par Jeanne de Divion fait perdre à Robert son procès. Jeanne de Divion est condamnée au bûcher, et Robert dépossédé de tous ses biens et banni en 1332.
Sa fille Blanche devient reine de France
Philippe V de France meurt de dysenterie et de fièvre le à Longchamp, près de Paris, sans héritier mâle. Son frère Charles IV de France lui succède et est sacré roi de France à Reims le . Blanche, fille de Mahaut, devient reine de France tout en étant en prison pour adultère, et son mariage est annulé le par le pape Jean XXII. Elle finit sa vie dans l'abbaye de Maubuisson près de Pontoise, où elle meurt en avril 1326.
Le , Charles IV de France, dernier des trois fils de Philippe IV de France, meurt sans héritier mâle à Vincennes, ce qui marque la fin de la dynastie des Capétiens directs et pose un problème de succession au royaume de France, résolu par l'assemblée des barons qui désignent Philippe VI de France (neveu de Philippe IV le Bel) comme successeur de Charles IV.
Mort
Le , Mahaut d'Artois tombe subitement malade ; son médecin accourt mais les saignées et remèdes divers ne peuvent rien, la comtesse meurt le [8] à Paris.
Son corps est inhumé à l'abbaye de Maubuisson, aux pieds de son père, tandis que son cœur est porté à l'église des Cordeliers de Paris dans la tombe de son fils.
Sa fille aînée, Jeanne, lui succède dans le comté d'Artois.
Soupçonné de l'avoir empoisonnée[réf. nécessaire], son neveu Robert III d'Artois s'enfuit et se réfugie en Angleterre, où il soutient les prétentions du roi Édouard III à la couronne de France, d'où découlera la guerre de Cent Ans.
Remove ads
Ascendance
Ascendance de Mahaut d'Artois
Remove ads
Mahaut d'Artois dans la fiction : Les Rois maudits
Résumé
Contexte
Mahaut d'Artois est l'un des protagonistes de la série romanesque Les Rois maudits (1955-1977) de Maurice Druon, apparaissant dans six des sept tomes.
L’œuvre de Druon a fait l'objet de deux adaptations télévisées. Dans la première, réalisée en 1972 par Claude Barma, le rôle de Mahaut est campé par Hélène Duc[9]. Dans la seconde adaptation, réalisée par Josée Dayan en 2005, c'est Jeanne Moreau qui prête ses traits au personnage de la comtesse d'Artois[10].
Impopulaire en raison de son autoritarisme, certains de ses ennemis l'ont accusée de la mort des rois Louis X le Hutin et Jean Ier le Posthume. Ces accusations, vraies ou fausses, sont reprises par l'écrivain Maurice Druon dans son œuvre littéraire Les Rois maudits.
Dans la série de romans de Druon et les deux adaptations télévisées, Mahaut d'Artois est décrite comme une conspiratrice et une calculatrice, prête à tout pour conserver l'Artois. Elle spolie son neveu Robert III d'Artois du comté, puis tente de faire de ses deux filles des reines de France en les mariant avec les héritiers du roi Philippe le Bel, et en jouant de poisons et diverses intrigues pour aider ses gendres à accéder au trône. Robert, pour se venger de sa tante qu'il nomme « Mahaut la truie », intrigue dans le sens contraire. Le conflit entre Mahaut et Robert pour le pouvoir contribue à la fin de la dynastie capétienne directe, ce qui provoque la revendication du trône de France par le roi Édouard III d'Angleterre, fils d'Isabelle de France, la seule fille survivante de Philippe le Bel, et mène à la guerre de Cent Ans.
Notes et références
Voir aussi
Wikiwand - on
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Remove ads