Massacre des 43 tirailleurs sénégalais à Clamecy

Le massacre des 43 tirailleurs sénégalais à Clamecy est un épisode de la Seconde Guerre mondiale survenu en juin 1940 à Clamecy en France^[1].

Liste des victimes, sur le Monument aux 43 soldats français africains.

Tombe du tirailleur dit « le 44^e fusillé » ayant temporairement échappé au massacre.

Entre le 18 et le 21 juin 1940, quarante-quatre soldats des troupes coloniales françaises, faits prisonniers de guerre au cours de la bataille de France, sont assassinés par les Allemands pour la seule raison de leur couleur de peau^[2].

Les autorités allemandes ont refusé l'inhumation des corps des victimes pendant cinq jours^[3].

Les quarante-trois soldats, initialement inhumés au cimetière de Clamecy, ont été transférés en 1959 à la nécropole nationale de Fleury-les-Aubrais^[4].

Origine des victimes

Parmi les trente-deux tirailleurs identifiés, on dénombre^[2] :

• onze Algériens ;
• six Guinéens^[5] ;
• cinq Ivoiriens ;
• quatre Marocains ;
• deux Soudanais (Maliens) ;
• deux Voltaïques (Burkinabés) ;
• deux Sénégalais.

Onze individus sont inconnus.

Un douzième inconnu, dit « le 44^e fusillé », réussit dans un premier temps à s'échapper avant d'être abattu dans la cour d'une ferme voisine^[2]. Inhumé sur place, sa dépouille est ensuite transférée au cimetière d'Oisy. Il est identifié en 2018 comme Damoua Da de Baccaria né en 1915 au Maroc^[6].

Hommages

• Dès 1943, la Résistance intérieure française organise une cérémonie le 11 novembre 1943, faisant mémoire des tirailleurs morts pour la France et dénonçant le racisme nazi^[7].
• Le Monument aux 43 soldats français africains de Robert Pouyaud se dresse non loin du lieu des exécutions^[8] et est inauguré le 20 juin 1948^[7].
• Les 43 Tirailleurs est un documentaire de Mireille Hannon qui raconte l'histoire du massacre (2011, 68 min)^[9].

Bibliographie

• Jean Vigreux, chap. 6 « Le 11 novembre 1943 et la mémoire du massacre de Clamecy », dans Johann Chapoutot, Des soldats noirs face au Reich : Les massacres racistes de 1940, Paris, Presses universitaires de France, 2015, 175 p. (ISBN 978-2-13-062169-0, DOI 10.3917/puf.chapo.2015.03.0153, lire en ligne), p. 153–171.
• Daniel Couriol (préf. Lamine Capi Kamara), Mieux vaut tard que jamais : Sur les traces de six tirailleurs guinéens fusillés à Clamecy en juin 1940, Paris, L'Harmattan, 2020, 96 p. (ISBN 978-2-343-20200-6, lire en ligne).