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Microhistoire

courant de recherche historiographique De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Microhistoire
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La microhistoire (ou microstoria en italien) est un courant de recherche historiographique né en Italie, spécialisé dans l'histoire moderne, regroupé autour de la revue Quaderni Storici et développé dans les années 1970.

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L'historien Carlo Ginzburg est l'une des figures du courant de la microhistoire.

Démarche

Résumé
Contexte

Influencée par E. P. Thompson, la microhistoire propose aux historiens de délaisser l’étude des masses ou des classes pour s’intéresser aux individus dans leur environnement. Il a pu s'agir de se focaliser sur l'histoire d'un individu pour éclairer les caractéristiques du monde qui l’entoure, ou de s'intéresser à une localité particulière, à l'évolution d'une culture matérielle ou encore aux liens entre rapports sociaux et activation des ressources naturelles. Malgré une confusion assez répandue, la microhistoire ne correspond pas au fait de s'occuper des « petites choses », comme l'explique Giovanni Levi, mais bien plutôt de « lire les choses avec un microscope » : « La proposition était nette et précise : faire apparaître des problèmes pertinents et des questions dissimulées par une lecture des sources “par le haut” en changeant d’échelle de lecture des documents, des objets et des faits. Paraphrasant Robert Musil, nous voulions montrer combien de choses importantes se passent alors que rien apparemment ne se passe[1]. »

Giovanni Levi et Carlo Ginzburg ont dirigé entre 1981 et 1991 la collection Microstorie chez l'éditeur turinois Einaudi[2]. Une vingtaine d'ouvrages sera publiée, parmi lesquels un recueil d'essais d'Edward Palmer Thompson, le livre Saint Lévrier, La Conversion d'Hermann le Juif de Jean-Claude Schmitt, mais aussi des livres d'histoire contemporaine : deux études d'histoire ouvrière sur les villes de Biella et Terni dues respectivement à Franco Ramella et Alessandro Portelli, ou encore l'essai d'Anton Blok, La mafia di un villaggio siciliano, 1860-1960: imprenditori, contadini, violenti (1986).

Contrairement à ce qui est souvent écrit, la microhistoire a de nombreuses ramifications et affinités intellectuelles avec l'école des Annales. La revue des Annales a d'ailleurs très tôt publié et contribué à diffuser en France les travaux de Giovanni Levi et Carlo Ginzburg[3].

Sur le plan méthodologique, la microhistoire implique une approche particulièrement critique des sources dont la production elle-même peut finir par constituer un élément crucial de l'étude historique[4]. La prosopographie peut aussi être mobilisée pour analyser des groupes à partir de données qualitatives individuelles plutôt que de sources académiques ou autres sources secondaires, souvent centrées sur les élites ou éludant le contexte dans lequel évoluent les acteurs et la façon dont ils font groupe[5]. Carlo Ginzburg a invité quant à lui à l'usage d'un paradigme indiciaire, la recherche de traces permettant de proposer des pistes d'explication à partir d'une situation d'anomalie[6].

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Courants

Deux courants traversent cette historiographie :

  • La microhistoire sociale, avec pour chef de file Giovanni Levi. Son objectif est de restituer la cohérence d’un univers restreint en faisant varier les angles de vue et les échelles d'observation.
  • La microhistoire culturelle est surtout représentée par Carlo Ginzburg et Carlo Poni, autour du « paradigme de l’indice » (1986).

Notes et références

Voir aussi

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