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Variations Goldberg

œuvre pour clavecin de Johann Sebastian Bach De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Variations Goldberg
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Les Variations Goldberg ou « Aria avec quelques variations pour clavecin à deux claviers », sont une œuvre composée par Jean-Sébastien Bach au plus tard en 1740. Elle porte le numéro 988 dans le catalogue BWV. Cette œuvre constitue la partie IV du Clavier-Übung, publiée à Nuremberg par Balthasar Schmidt. C'est l'accomplissement de la forme « thème avec variations » et l'une des pièces pour clavier parmi les plus connues.

Faits en bref Genre, Musique ...

Composée au début des dix dernières années de Bach, elles inaugurent la série des œuvres mono-thématiques et contrapuntiques de musique instrumentale. Elles comprennent un grand nombre de formes, d'harmonies, de rythmes et de raffinements techniques. Fondée sur une technique contrapuntique qui atteint la plus grande virtuosité d'écriture.

En 1974 à Strasbourg, Olivier Alain découvre l'exemplaire imprimé personnel du compositeur, annoté de sa main, attestant de l'importance de ces variations. Parmi les additifs et corrections, Bach a ajouté sur la page de couverture, une série de « quatorze canons sur les huit premières notes fondamentales de l'Aria », dont le principe se retrouve dans ses œuvres tardives, telles L'Offrande musicale et L'Art de la fugue.

Les Variations Goldberg sont écrites, comme le spécifie la page de titre, pour un « clavecin à deux claviers ». L'usage fréquent des croisements de mains rendent son interprétation plus difficile sur un seul clavier.

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Histoire du titre

Résumé
Contexte

Les Variations Goldberg (BWV 988) sont publiées à Nuremberg, durant l'automne 1741, comme quatrième partie du Clavier-Übung, sous le titre Aria avec différentes variations pour clavecin à deux claviers[1]. Selon la tradition, inspirée de la biographie de Bach qu'écrivit Johann Nikolaus Forkel en 1802[2], elles furent commandées au compositeur par le comte Herman von Keyserlingk. Bach était en voyage à Dresde en novembre 1741, et on peut soupçonner qu'il ait présenté à son protecteur, c'est-à-dire précisément le comte Keyserling, une copie des Variations Goldberg qui venaient d'être imprimées. Peut-être le jeune Johann Gottlieb Goldberg, apprenti claveciniste et élève extrêmement doué de Jean-Sébastien Bach et de Wilhelm Friedemann Bach, a-t-il joué ces variations à son maître le comte, pour distraire ses longues nuits d'insomnies, et pour l'accompagner jusque dans les bras de Morphée[3].

Cette légende est néanmoins largement contestée au début du XXIe siècle, du fait de l'absence de dédicace au frontispice de l'édition de 1741, très en coutume à l'époque, et de l'absence, dans l'inventaire des biens de Bach après sa mort, de traces des riches cadeaux prétendument faits à Bach par Keyserling — selon Forkel, une coupe en or remplie de cent louis d’or.

Cependant, Goldberg, qui était un claveciniste accompli et un élève estimé de Bach, les lui a sans doute interprétées[4].

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Structure

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Faits en bref

L'Aria est une sarabande[5] lente et ornée, fondée sur le motif de basse très répandu de la gagliarda italiana gaillarde italienne »). À partir de lui, Bach crée tout un univers en développement, conviant de nombreux genres ou styles musicaux : canons, inventions, fugues, arias ornées à l'italienne, etc. Le compositeur réserve de nombreuses variations à la virtuosité (nos 1, 5, 8, 11, 14, etc.) d'autres sont des danses (nos 2, 4, 7 ; gigue, passepied, loure), une ouverture à la française et une sorte d'étude pour les trilles (no 28), parmi les plus difficiles[5].

Ces trente variations, à l'instar de la grande Chaconne pour violon seul, reposent sur la basse obstinée[5] et non sur l'air principal[6], selon la technique de la chaconne ou du ground anglais[7], comme le montrent clairement les 14 canons énigmes (non développés), dérivés, non seulement des huit premières notes la ligne de basse (présentés sous forme droite, inverses, rétrogrades et rétrogrades-inverse), mais également du Ruggiero[6],[8].

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La basse des Variations Goldberg.

Le développement s'étend sur trente variations. À mi-chemin, Bach ménage une césure franche avec une variation notée Ouverture, qui prépare aux quatorze dernières. Après ces trente variations dans lesquelles Bach emploie de nombreux moyens pour revenir au même point (chaque variation correspond à une mesure de l'aria), il clôt le cycle en toute simplicité, avec le retour de l’aria. Le nombre de mesures et la tonalité des mouvements concordent : Aria, 30 variations, Aria da Capo.

Outre l'articulation en deux parties, les variations se regroupent en dix ensembles de trois (les numéros 3, 6, 9, 12, etc.), qui sont des variations canoniques à deux voix, superposées à la basse obstinée[5]. Les écarts des voix de l'imitation, commencent de l'unisson (variation 3) et progressent jusqu'à la neuvième (variation 27).

Ces jeux dépassent le seul contrepoint par exemple les nos 12 et 15, où utilise les mouvements contraires[5]. Dans le canon 6 (mesures 11-13), Bach signe de quatre notes B-A-C-H, ainsi qu'aux variations 15 et 21[9]. Partout dans l'œuvre, revient le chiffre bachien « 14 » (somme de B-A-C-H) : nombre de notes de mesures, etc.[10]

Mais la variation 30 n'est pas un canon à la dixième, comme attendu ; Bach écrit une savante plaisanterie en quodlibet humoristique qui combine, sur la basse obstinée, en contrepoint, deux thèmes populaires, et logée dans le contrepoint (mesures 13 à 15), Bach ajoute également une allusion discrète de l'incipit de L'Homme armé, thème bien connu[11]. La première mélodie populaire était très répandue au XVIIe siècle[12] :

« Ich bin so lange nicht bei dir gewest,
rück her, rück her.
 »

« Il y a si longtemps que je ne suis plus auprès de toi,
rapproche-toi, rapproche-toi. »

et :

« Kraut und Rüben haben mich vertrieben
Hätt’ mein’ Mutter Fleisch gekocht, so wär’ ich länger blieben.
 »

« Les choux et les navets m'ont chassé,
Si ma mère avait cuisiné de la viande, je serais resté plus longtemps. »

Malgré la complexité de structure de chaque variation et de l'ensemble de l'œuvre :

« Il existe souvent des liens entre les variations successives, ce qui laisse supposer que des parties de l'œuvre ont été conçues dans un ordre continu ; par exemple, le motif principal de la première variation se retrouve dans les dernières notes de l'aria. »

 John Butt

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Liste des variations

Davantage d’informations Noms des variations selon le manuscrit original. ...

14 canons

En 1974, le pianiste Paul Blumenroeder (1912-2000) permet à Olivier Alain d'étudier les annotations autographes de l'auteur figurant sur le volume de sa bibliothèque personnelle, à Strasbourg. D'autres exemplaires de copies du Clavier-übung à Londres, Berlin et Princeton ont déjà révélé des corrections effectuées par Bach lui-même. Mais à Strasbourg, figure en outre, sur la troisième page de couverture, en regard du Qodlibet un trésor supplémentaire : quatorze canons fondés sur les huit premières notes de la basse, sans les solutions. L'exemplaire est authentifié par les spécialistes du Johann-Sebastian-Bach-Institut de Göttingen, dès février 1975. L'œuvre entre dans le catalogue et est publiée dans la Neue Bach-Ausgage. Le volume lui-même, entre à la Bnf sous la cote MS 17 669[13].

L'histoire de sa présence à Strasbourg, est reconstituée jusqu'à la fin du XIXe siècle mais on ignore totalement comment il est tombé entre les mains de Franz Stockhausen, directeur du conservatoire et frère du chanteur Julius Stockhausen, ce dernier, membre et fondateur lui-même de la Neue Bachgesellschafft

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Transcriptions

En 1938, Józef Koffler orchestre l'œuvre pour petit orchestre (cordes, flûte, hautbois, cor anglais et basson)[14].

Une transcription pour trio à cordes de Dmitri Sitkovetsky est enregistrée plusieurs fois, notamment en 2017 par Sébastien Surel, Paul Radais et Aurélien Sabouret (Bien Records).

Le guitariste et compositeur américain Bryan Johanson (en), l'arrange pour quatre guitares. D'Oz Publications DZ 3620 (ISBN 9782897955373)

En janvier 2025, Thibaut Garcia et Antoine Morinière enregistrent une transcription pour deux guitares, Erato.

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Discographie

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Glenn Gould.

Les Variations Goldberg sont très enregistrées, tant au clavecin, au piano, mais aussi à l'orgue, parfois à l'accordéon. Ces dernières décénies elles ont également été adaptées pour trio à cordes, trio de jazz, pour orchestre (par exemple par Józef Koffler), pour flûtes à bec, etc.

Parmi les interprétations les plus connues au piano, figurent celles de Glenn Gould. Parmi ses quatre disques, les plus diffusées sont de 1955 et surtout de 1981.

La toute première « gravure » sur piano mécanique Welte-Mignon, est immortalisée par Rudolf Serkin en 1928 et publiée en 1992 dans des conditions modernes par le label Archiphon (ARC-105)[15].

En 2012, le projet Open Goldberg Variations[16] permet l'enregistrement des Variations Goldberg jouées par la pianiste Kimiko Ishizaka et la mise à disposition dans le domaine public des enregistrements[17] ainsi que des partitions réalisées avec le logiciel MuseScore[18].

Claviers

Arrangements

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L'orgue Detlef Kleuker, touché par Jean Guillou (Église Notre-Dame-des-Neiges d'Alpe d'Huez).

Orgue, vents, accordéon

Cordes

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Wilhelm Kempff.
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Dans les arts

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Littérature

Cinéma

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Giovanni Battista Piranesi, Le carceri d'invenzione (1750) : un labyrinthe figé de pierres ; comme les Goldberg construit de notes, sont une solide et rigoureuse architecture développée dans le temps.

Danse

  • Goldberg Variations, chorégraphie de Jerome Robbins (1971)
  • Goldberg Variations 1-15 - Goldberg Variations 16-30. Improvisations de Steve Paxton filmées par Walter Verdin.
  • bODY_rEMIX[24] les Variations Goldberg, œuvre chorégraphique de Marie Chouinard (2006), variations jouées par Glenn Gould et remixées par Louis Dufort.
  • Golderg-Variationen, chorégraphie de Heinz Spoerli (1995), dernière production pour le ballet de la Scala de Milan (2018).

Radio

Sur France Culture, l'émission Répliques animée par Alain Finkielkraut a pour générique un extrait de la variation no 1 interprétée par Glenn Gould.

Jeux vidéo

  • Dans le jeu vidéo Heroes of Might and Magic II: The Succession Wars, on peut entendre le Variatio 1 a 1 clav. en fond musical, dans le château du Magicien (du Chevalier dans la version CD).
  • Dans le jeu vidéo Civilization, on peut entendre la Variation 4 qui est le thème des Allemands.
  • Dans le jeu vidéo Bioshock Infinite, on peut entendre l'Aria lors du premier affrontement contre l'un des hommes corbeaux.
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Notes et références

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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