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Wayang
spectacle traditionnel et populaire dans les îles de Java et Bali De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Wayang est un terme indonésien traditionnel désignant une représentation scénique — proche du théâtre en occident —, qu'il s'agisse de marionnettes (wayang kulit, wayang golek, etc.) ou de théâtre d'acteurs (wayang wong). La représentation est dirigée par un narrateur-conteur (dalang) et accompagnée d'un orchestre de gamelan. La langue employée est le javanais, cela afin de perpétuer l'héritage verbal, mais des insertions d’indonésien moderne peuvent toutefois apparaître pour faciliter la compréhension de certains passages clés du récit.
Cette expression artistique traditionnelle et populaire originaire des îles de Java et Bali rassemble deux grands types de marionnettes : la marionnette en bois à ronde-bosse (wayang klitik ou wayang golèk) et la marionnette de théâtre d’ombre, plate, découpée dans du cuir de buffle (wayang kulit), dont la silhouette est projetée sur un écran (kelir) à l'aide d'une lampe traditionnelle à huile de coco (blencong).
De manière générale, les représentations ont pour répertoires les épopées d'origine indienne Mahabharata et Ramayana, tout en ayant fait évoluer leurs formes de mise en scène ; cet art indonésien couvre des thèmes variés comme les mythes "nousantariens", les contes épiques javanais et indo-balinais, les récits de la vie des prophètes de l'Islam et du monde arabo-persan, mais aussi des grandes figures de l'historiographie locale, drames historiques ou sociaux du théâtre contemporains[1].
Proclamé "Chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel" en 2003, le wayang a été inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO[2].
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Etymologie
Le terme wayang renvoie au mot javanais pour "ombre" ou "imagination". Il relève du niveau de langue ngoko ; son équivalent en krama est ringgit. En indonésien moderne, on emploiera plutôt le terme bayang ("ombre").
Dans l’usage contemporain, en javanais comme en indonésien, wayang peut désigner soit la marionnette elle-même, soit l’ensemble de la représentation.
Wayang Kulit
Résumé
Contexte


Caractéristiques
Le wayang kulit est la forme la plus répandue du théâtre d'ombres en Indonésie, ainsi que la plus connue à l'étranger.
Développé en pays javanais, les marionnettes de wayang kulit sont confectionnées en cuir de buffle finement ciselé et peint, et maintenues par une tige de corne, de bois ou de bambou. Manipulées par un narrateur-conteur (dalang) derrière un écran de toile (kelir) éclairé par une lampe - aujourd’hui souvent électrique -, elles évoluent au son d’un orchestre de gamelan placé derrière le dalang. L’orchestre réunit principalement des percussions métalliques et des gongs, parfois une flûte et des tambours. Le dalang prête sa voix à tous les personnages (adharma et dharma), chante les interludes (sulukan) et dirige l’ensemble musical. Les personnages non utilisés sont piqués dans un tronc de bananier (gedebog).
Les spectateurs sont situés soit de l'autre côté du drap qui sert d'écran pour assister au théâtre d'ombres, soit tout autour de l'espace des musiciens du gamelan et du dalang, où ils peuvent contempler le travail de ce dernier et les couleurs des marionnettes. La maîtrise technique du dalang est connue de tous, à tel point qu'on qualifie parfois le wayang de seni pedalangan (art de la manipulation), notamment en raison de l'improvisation dont il doit faire preuve dans certaines transitions entre les intrigues (lakon), les scènes et les apartés.
Récits abordés
Ainsi qu’exposé infra, les récits de ce théâtre reprennent pour l’essentiel les épopées indiennes (Ramayana, Mahabharata), auxquelles s’ajoutent, dans le répertoire javanais, le Cycle de Panji (wayang gedog) prince de royaume de Java Est ou encore les récits de l'époque de Majapahit (wayang wasana). De manière ponctuelle, on trouve d'autres répertoires comme l'histoire d'Amir Hamzah, l'oncle du prophète Mahomet, des images chrétiennes, ou des représentations mettant en scène les grandes étapes de l'indépendance (wayang perjuangan) et ses figures emblématiques comme le premier président de la république d'Indonésie (1945-1967) Soekarno (wayang Panca Sila)[1].
A Java, le répertoire privilégié demeure le Mahabharata, rite de vengeance qui met en scène la lutte éternelle entre le Bien et le Mal, incarné par la rivalité dynastique entre les Pândava et les Kaurava dont l'hostilité croissante mène à une guerre totale[3] et offre, par là même au wayang un répertoire inépuisable d'intrigues (lakon). A Java et à Bali, ses représentations revêtent souvent une dimension rituelle : rites de passage, cérémonies collectives, inaugurations, et pratiques propitiatoires (ruwatan). L'épisode retenu par le dalang est soigneusement choisi en fonction des circonstances et des objectifs de l'événement. Les personnages du Mahabharata sont des références traditionnelles, dont chaque Javanais connaît l'histoire et auxquels il peut s'identifier. Ainsi, Arjuna est volontiers tenu pour l'« homme idéal », à la fois adroit, intelligent, juste et pondéré, et capable de défendre sans faiblesse le royaume auquel il appartient.
Pour sa part, le Ramayana conte le mariage du prince Râma avec Shita, le bannissement du couple qui est contraint de se réfugier dans la forêt, et l'enlèvement de Shita par le roi démon Rahwana. Avec l'aide du roi des singes Hanuman et d'une armée de singes, Râma mène une expédition vers Lanka, vainc Rahwana et ramène Shita à Ayodhya pour y régner.
Place du wayang kulit dans la société
Un spectacle de wayang est d'abord un rituel très codifié, plutôt qu'un simple divertissement. Ces représentations collectives sont données pour les fêtes et les cérémonies comme les mariages, les enterrements ainsi que pour tout événement important de la vie sociale comme la fin des récoltes ou la construction d'un nouveau bâtiment, individuel ou collectif. Elles duraient traditionnellement toute la nuit, de neuf heures du soir à l'aube, et leur calendrier tenait compte des jours fastes, requérant parfois une position du soleil au zénith, ou parfois en pleine nuit une période de lunaison. On ne "regarde" pas le wayang de manière intensive comme au théâtre occidental : c’est un temps de convivialité où l’on circule, mange, discute, tandis que le dalang conduit le récit[4]. Dans un soucis d'occidentalisation, les cycles sont abrégés pour des représentations de quelques heures, plus adaptées aux impératifs de la vie moderne.
Le dalang est la pierre angulaire du wayang kulit. Respecté de tous, il occupe un statut proche de celui d'un notable dans la société javanaise. Il exprime pleinement ses opinons et donne ses conseilles lors de moment de calme (limbukan) où l'on voit apparaitre des personnages secondaires[4]. Il est parfois approché par les pouvoirs politiques pour mettre en avant des scènes particulière en fonction de l'actualité nationale[4].
Outre le village ou la famille, le wayang kulit, comme les autres formes de théâtre indonésien, pouvaient avoir pour cadre la cour. Ainsi parmi les plus belles collections de wayang kulit figurent celles des kraton (palais royaux) de Surakarta et de Yogyakarta.
Les parents javanais aiment donner à leurs enfants des noms de héros wayang. Le choix du nom se fait avec précaution, car ils estiment qu'il peut influencer sur le caractère et le destin de l'enfant[5].
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Wayang golek

Spécifique au pays soundanais (partie occidentale de Java), le wayang golek met en scène des marionnettes en ronde-bosse[6] et conte, comme le wayang kulit, les épopées indiennes (Mahabharata et Ramayana), les récits épiques ou satiriques d'influence islamique.
Les premiers wayang golek sont à priori apparus au tout début du XIXe siècle à Cirebon. Très vite, ils vont se développer, se répandant dans les villages du pays sunda. Ils deviennent très populaires car désormais les dalangs présentent leur spectacle en dialecte local, c'est-à-dire le soundanais. Auparavant, seul le javanais était utilisé mais non compris des villageois. C'est aussi pour la première fois que les dalangs manipulent ce type particulier de wayang, des figurines de bois sculptées à l'aspect de poupées.
Wayang orang

Le wayang orang (parfois connu sous le nom de wayang wong = orang = "homme") est un théâtre dansé indonésien apparu dans les milieux de cour au XIXe siècle. Proche du rituel, il a pour rôle d'esthétiser la violence afin de la canaliser. Il est de tradition que les acteurs connaissent tous les rôles et ne sachent quel rôle ils vont interpréter que quelques heures avant la représentation.
A Bali, l'art de cour a largement favorisé le développement de la technique du masque (topeng). A partir du XIXe siècle, cette pratique s'est diffusée dans tout Java où l'on trouve également des représentations masquées : à Java Ouest le topeng bangjet itinérant, à Cirebon et Madura le topeng dalang et à Jakarta le topeng Betawi[1].
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Wayang klitik


L'essor de l'islam va entraîner une stylisation des visages et des corps des sujets. Dans la deuxième moitié du XVe siècle, on transpose les wayang kulit dans du bois que l'on sculpte et l'on peint. À partir de ce moment, les spectacles peuvent être joués soit la nuit, soit le jour.
Ces wayang klitik jouent désormais un répertoire élargi qui ne se cantonne plus aux textes sacrés de l'hindouisme. L'histoire des pionniers de l'islam est ainsi traitées de façon légendaire et laisse place au wayang Ménak[1].
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Wayang bèbèr

Le wayang bèbèr n'est quant à lui pas un théâtre de marionnettes. Il consiste en des histoires dont les scènes et personnages sont dessinés sur des rouleaux en cuir (bèbèr veut dire « dérouler » en javanais), dont les dimensions sont de 50 centimètres sur deux à trois mètres de long. L'histoire est récitée par le dalang au fur et à mesure que les rouleaux sont déroulés. La durée d'un wayang bèbèr est d'environ une heure et demie[7].
Cet art remonterait au XIIIe siècle[8]. Aujourd'hui, il ne reste que peu de rouleaux, généralement conservés dans des musées, parmi lesquels le musée Wayang bèbèr Sekartaji à Bantul dans le territoire spécial de Yogyakarta.
Dans une représentation de wayang bèbèr, le dalang déroule le rouleau image par image, accompagnant chaque image de son récit et de ses chants. L'argument est tiré du Ramayana, du Mahabharata, d'histoires du royaume de Jenggala (Kediri).
En dehors des musées, c'est à Wonosari à Yogyakarta et dans la région de Pacitan à Java oriental, que l'on trouve encore des rouleaux de wayang bèbèr.

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Autres formes
Notes et références
Voir aussi
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