Top Qs
Chronologie
Chat
Contexte
Web Accessibility Initiative
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Remove ads
L'Initiative sur l'Accessibilité du web ou Web Accessibility Initiative (WAI) fut lancée en avril 1997[1] par le World Wide Web Consortium (W3C).
La principale mission de la WAI est de proposer des solutions techniques pour rendre le World Wide Web accessible aux personnes handicapées et d'une manière plus générale à toute personne sans nécessiter de prérequis particulier.
Les actions de la WAI se situent dans cinq domaines :
- Les technologies du Web ;
- Le développement de recommandations ;
- Le développement d'outils ;
- L'information et la formation ;
- La recherche et le développement.
Remove ads
Recommandations
Résumé
Contexte
La WAI a développé un certain nombre de recommandations pour rendre le Web plus accessible notamment auprès des personnes handicapées physiquement et des seniors.
Pour le contenu : Web Content Accessibility Guidelines (WCAG)
Les recommandations de la WAI pour rendre le contenu web plus accessible se nomment les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG), et s'adressent à tous les distributeurs de contenu sur le web.
Leur version initiale étaient les WCAG 1.0 publiées en 1999[2], auxquelles ont succédé les versions 2.0 en 2008[3],[4],[5], 2.1 en 2018[6], et 2.2 en 2024[7].
WCAG 1.0
WCAG 1.0 comporte 14 directives dont les 11 premières visent à assurer une transformation élégante du contenu dans les différents contextes utilisateurs[8] :
- Fournir des alternatives équivalentes aux contenus visuels et auditifs (images statiques ou animées, contenus audio et vidéo) ;
- Ne pas s'en remettre exclusivement aux couleurs ;
- Utiliser le balisage HTML et les feuilles de styles CSS de façon appropriée ;
- Clarifier l'utilisation du langage naturel ;
- Créer des tableaux HTML qui se transforment de façon élégante ;
- S'assurer que les pages qui contiennent de nouvelles techniques (objets programmables, styles CSS) se transforment de façon élégante ;
- Assurer à l'utilisateur le contrôle des changements du contenu lorsque ce dernier varie dans le temps (clignotements, mouvements, rafraîchissement du contenu, redirections) ;
- Assurer un accès direct aux interfaces utilisateur intégrées (objets Flash, applets JAVA) ;
- Concevoir de manière indépendante du périphérique (souris, clavier, tactile, etc.) ;
- Utiliser des solutions intermédiaires en attendant que les agents utilisateurs aient un meilleur support de l'accessibilité ;
- Utiliser les technologies et directives du W3C.
Les trois visent à rendre le contenu compréhensible et navigable :
- Fournir des informations de contexte et d'orientation ;
- Fournir des mécanismes de navigation clairs ;
- S'assurer que les pages sont claires et simples.
Chaque directive détermine un ou plusieurs points de contrôles. Par exemple, la directive 2 demande de « ne pas s'en remettre exclusivement aux couleurs »[9] et prévoit à cet effet deux points de contrôle :
- « S’assurer que toute information convoyée par des couleurs est également accessible sans couleur, par exemple à partir du contexte ou de balises » ;
- « S’assurer que la combinaison de couleurs entre le premier plan et l’arrière-plan utilise suffisamment de contraste lorsqu’elle est utilisée par des personnes souffrant d’un déficit de perception des couleurs ou sur un écran noir et blanc ».
Les 65 points de contrôle WCAG 1.0 concernent les thématiques des contenus (images, objets programmables, objets multimédia), des structures (tableaux, cadres, titres), du graphisme et de la mise en forme (couleurs, séparation de la structure et de la présentation), de l'interactivité et de la navigation (liens, formulaires, redirections).
Chaque point de contrôle s'est vu attribuer un degré de priorité, en fonction des impossibilités ou des difficultés d'accès qu'il permet de lever. La validation de tous les points de contrôle d'un degré donné et des degrés inférieurs détermine le niveau d'accessibilité du site concerné :
L'exemple de la couleur illustre la manière de répartir des points de contrôle par niveau de priorité :
- au niveau de priorité le plus élevé : une information véhiculée uniquement par une couleur, telle que dans la légende d'une carte, ne sera pas perceptible pour de nombreux types d'utilisateurs (par exemple, les personnes aveugles utilisant un lecteur d'écran) ;
- au niveau intermédiaire, un degré de contraste insuffisant dans une image rendra celle-ci difficilement compréhensible pour des utilisateurs daltoniens ou plus généralement malvoyants, bien qu'une technologie d'assistance puisse éventuellement améliorer le rendu de l'image. Par exemple, une écriture sur un fond de même intensité lumineuse sera invisible pour un achromate ;
- au niveau de priorité le moins élevé, assurer un degré de contraste suffisant dans les textes HTML évite aux utilisateurs malvoyants d'avoir à désactiver les styles de présentation du site pour être certains de pouvoir lire aisément ceux-ci.
Les points de contrôle sont donc la base de la validation WCAG 1.0.
WCAG 2.0
Alors que les WCAG 1.0 concernent principalement les contenus HTML, les WCAG 2.0 font abstraction de la technologie spécifiquement utilisée et ont pour objectifs d'être[10] :
- applicables à toutes les technologies actuelles et futures de conception de pages web, qu'il s'agisse de technologies du W3C comme CSS, XML et SMIL ou d'autres technologies telles que Flash, Silverlight ou PDF. WCAG 2.0 adopte à cet effet le concept de « technologie compatible avec l'accessibilité », défini par le fait qu'une technologie est conçue de manière à permettre aux agents utilisateurs d'accéder à toute l'information nécessaire pour restituer le contenu à l'utilisateur de manière appropriée, et que les agents utilisateurs et les technologies d'assistance aient été adaptés à l'usage de cette technologie[11]. WCAG 2.0 tient ainsi compte de l'évolution des services web et de l'émergence des interfaces enrichies : une des ruptures les plus notables avec WCAG 1.0 est que JavaScript est désormais reconnu comme une technologie compatible avec l'accessibilité, qui ne nécessite donc plus d'alternative pour les agents utilisateurs n'en ayant pas le support[12]. Là où WCAG 1.0 recourait au bannissement de technologies considérées comme non accessibles, WCAG 2.0 privilégie le développement de l'interopérabilité[13] et autorise l'utilisation de technologies non accessibles dans la mesure où elles n'interfèrent pas avec l'information équivalente fournie par ailleurs via les technologies accessibles ;
- plus aisées à comprendre et à utiliser. Pour cela, les WCAG 2.0 sont dotées d'un guide d'implémentation, Understanding WCAG 2.0[14] et d'un exemple de méthode d'application dans le cadre XHTML CSS, les Techniques for WCAG 2.0 ;
- plus aptes à l'évaluation humaine ou logicielle grâce à des critères de succès explicites et testables, afin de répondre aux besoins en matière de préconisations lors de la conception de site, d'évaluation de la conformité des solutions, de règlementation et d'accords contractuels[15].
WCAG 2.0 adopte également une approche thématique plus rigoureuse en structurant 12 directives principales selon 4 principes fondamentaux :
- Des contenus perceptibles :
- fournir des alternatives textuelles à tous les contenus non textuels, de sorte qu'ils puissent être adaptés sous une forme répondant aux besoins des utilisateurs,
- fournir des alternatives synchronisées aux médias synchronisés,
- créer du contenu qui puisse être mis en forme de différentes manières sans perte d'information ou de structure,
- permettre aux utilisateurs de voir et d'entendre plus facilement le contenu, notamment en séparant avant-plan et arrière-plan ;
 
- Des contenus utilisables :
- rendre toutes les fonctionnalités utilisables au clavier,
- garantir aux utilisateurs handicapés un temps suffisant pour comprendre et utiliser le contenu,
- ne pas mettre en forme le contenu d'une manière connue comme entraînant des dommages,
- fournir des aides aux utilisateurs handicapés pour naviguer, rechercher du contenu et se situer dans ceux-ci ;
 
- Des contenus compréhensibles :
- fournir des textes lisibles et compréhensibles,
- permettre aux pages web d'apparaître et de se comporter de manière prévisible,
- aider les utilisateurs à rectifier leurs erreurs ;
 
- Des contenus robustes :
- optimiser la compatibilité avec les agents utilisateurs actuels et futurs, y compris les technologies d'assistance.
 
Chacune des douze directives se décompose en un ou plusieurs « critère de succès » de niveau A, AA ou AAA, qui deviennent la base d'évaluation d'accessibilité du site. Pour chaque critère de succès, WCAG 2.0 indique des « techniques suffisantes et indicatives » qui fournissent un guide limité à XHTML CSS, sans pour autant faire dépendre la conformité ni de l'emploi exclusif de ces formats, ni des techniques spécifiquement détaillées pour ceux-ci[16].
La définition des trois niveaux d'accessibilité tient désormais compte de leur faisabilité :
WCAG 2.0 entérine enfin le choix du niveau AA comme objectif des politiques d'accessibilité globale, le niveau AAA n'étant pertinent que pour certains projets, en fonction des contenus spécifiques qui sont concernés[17].
Cette évolution a été contestée par certains experts, à l'initiative de Joe Clark[18] qui a récusé le mode de fonctionnement de la WAI pour privilégier une mise à jour de WCAG 1.0, sous la forme d'un errata WCAG 1.0 réalisé indépendamment de la WAI par le projet WCAG Samurai[19].
Pour les outils d'édition : Authoring Tool Accessibility Guidelines (ATAG)
L'ensemble de recommandations nommé Authoring Tools Accessibility Guidelines (ATAG) est à destination des éditeurs de logiciels auteurs[20] de contenu web. Ces logiciels auteurs sont par exemple des logiciels d’édition de HTML, les éditeurs de page, logiciels de publication de site web créant le code HTML, systèmes de gestion de contenu et les blogues. Il incite ceux-ci à produire directement du contenu accessible selon les WCAG.
La version initiale 1.0 de février 2000 est remplacée par une version 2.0 datant de [21].
En , le groupe de travail du W3C a diffusé des directives sur l'accessibilité des outils auteur[22] et un document de travail sur la façon d'implémenter la recommandation ATAG[23].
ATAG 2.0 (Authoring Tools Accessibility Guidelines) distingue deux aspects clés de l'accessibilité des outils de production :
- l'accessibilité de l'interface des d'outils de production, qui renvoie pour l'essentiel aux directives d'accessibilité des contenus web, et qui dépend :
- de sa compatibilité avec les technologies d'assistance,
- de sa capacité à être perceptible,
- de sa capacité à être utilisable,
- de sa capacité à être compréhensible ;
 
- la capacité des outils à favoriser la production de contenus accessibles, c'est-à-dire :
- supporter les solutions d'accessibilité que les rédacteurs doivent intégrer aux contenus,
- aider et guider les rédacteurs dans la production d'un contenu accessible, les alerter en cas d'actions générant des problèmes d'accessibilité,
- inciter les rédacteurs à prendre en compte l'accessibilité et favoriser celle-ci d'une manière générale.
 
Les solutions de publication de plus en plus utilisées amènent à une séparation accrue entre le travail de production éditorial et les aspects techniques du contenu, et donc entre métiers de rédacteur et d'intégrateur. Dès lors, une responsabilité croissante incombe aux outils de production pour assurer autant que possible, et de manière aussi transparente que possible, le respect des directives d'accessibilité des contenus[Note 1]. Ils ne peuvent cependant en être les seuls garants : les rédacteurs de contenu jouent un rôle final majeur, illustré par les référentiels métier liés aux compétences éditoriales.
Pour les outils de consultation : User Agent Accessibility Guidelines (UAAG)
Les User Agent Accessibility Guidelines s'adressent aux développeurs de logiciels permettant la navigation et la consultation de contenu (comme les navigateurs web ou lecteurs multimédia). En effet, afin de tirer le meilleur parti des sites web accessibles, il est essentiel que les outils de consultation de ces sites soient eux-mêmes utilisables par des personnes handicapées.
La première version des recommandations est publiée en 2002[24], et leur version suivante, la 2.0, est élaborée en 2015[25].
UAAG 2.0 est organisé autour de cinq principes (décomposés en directives correspondant elles-mêmes à un ou plusieurs critères de succès) :
- Respecter les normes et conventions applicables ;
- Favoriser l'accès par les technologies d'aide ;
- Garantir que l'interface utilisateur soit perceptible ;
- Garantir que l'interface utilisateur soit utilisable ;
- Garantir que l'interface utilisateur soit compréhensible.
XML Accessibility Guidelines (XAG)
Les XAG expliquent comment améliorer l'accessibilité dans les applications XML.
Remove ads
Spécifications techniques
Accessible Rich Internet Applications (ARIA)
La WAI est à l'origine d'une spécification technique nommée Accessible Rich Internet Applications (ARIA), qui permet aux développeurs web d'ajouter certaines métadonnées dans le code HTML des pages web pour améliorer leur accessibilité. Les métadonnées en question peuvent notamment donner aux éléments de page web un rôle, un état, un libellé ou une valeur afin de transmettre ces informations aux technologies d'assistance, comme les lecteurs d'écran ou les commandes vocales. Ces technologies d'assistance sont ainsi en mesure d'offrir des moyens d'interaction avec les éléments en question.
Remove ads
Notes et références
Voir aussi
Wikiwand - on
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Remove ads



